Chapitre 32 (1/2)

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— Ce n'est pas lui ! Il n'a rien à voir là-dedans ! m'écriai-je en me levant pour lui faire face avant qu'il ne prenne véritablement la décision de se débarrasser de mon ami.

— Tu dis ça pour le protéger, gronda-t-il en me foudroyant du regard.

— Je dis ça parce que c'est la vérité ! Si Bran était capable de pirater quoi que ce soit ça se saurait !

— Alors qui ?

Je ne répondis pas. Il était hors de question que je vende Vod. J'avais beau ne pas la connaître, elle m'avait suffisamment aidé pour mériter mon silence. D'autant que donner son nom à Aaron revenait à la jeter en pâture à un animal sauvage. Il était tellement furieux qu'il ne faisait aucun doute qu'il était capable de tuer mes complices. Il ne lui faudrait qu'un instant. Un instant et une ombre comme celles qui émergeait parfois de son T-shirt pour glisser le long de son cou.

Je me figeai. Il perdait le contrôle malgré l'inhibiteur ? Comment était-ce possible ?

— Eh bien ? s'impatienta-t-il.

Il dû voir mon regard faire la navette entre l'inhibiteur accroché au plafond et sa peau car il étouffa un juron et ses ombres disparurent aussitôt.

— Je ne peux pas m'en servir, mais ça ne les fait pas disparaître, cracha-t-il. Parle maintenant Aloys, assez de mensonges.

Je m'esclaffai d'un rire amer.

— J'ai peut-être l'air de quelqu'un en qui on ne peut pas faire confiance, mais pour ta gouverne, c'est faux. Je ne trahis pas mes amis, je ne donnerais pas le nom ni à l'armée, ni à toi. Quant aux mensonges, tu es plutôt mal placer pour me reprocher d'en faire. Parle moi donc de Phoenix, d'Alice, et de ce que tu sais réellement sur cette guerre. Dis-moi quelles étaient ces choses que je n'étais pas prête à entendre, parce que de toute évidence, tu n'auras pas l'occasion de le faire très longtemps. Allez, parle maintenant Aaron, assez de mensonges ! lâché-je avec hargne.

— Ce n'est pas encore le moment.

— Ah non ? Et qu'est-ce qu'il te faut de plus qu'une condamnation à mort exactement ? L'alignement des étoiles ?

J'inspirai, et doucha ma fureur d'une bonne dose de déception.

— Tu sais quoi ? Peut-importe, je ne te croirais pas de toute manière. Tu n'es qu'un lâche et un menteur Aaron, pas le grand général que tu te targues d'être. J'espère seulement que tu n'étais pas réellement au courant de tout ça et qu'une petite partie de toi n'a pas été pourri par cette armée.

Il grimaça, hors de lui et j'aperçus de nouveau ses ombres s'étendre sur sa peau avant de refluer subitement pour envahir une autre zone.

— Je n'ignore rien de ce qui se passe dans ces labos et tu le sais très bien sinon ce n'est pas à moi que tu aurais volé ce pass.

J'étais dévastée qu'il puisse l'admettre aussi facilement. Il n'ignorait rien. Ce qui voulait implicitement dire qu'il cautionnait tout. Quand il vit ma réaction, il donna un violent coup de poing dans le mur ce qui fit résonner toute la pièce.

— Quoi ? Qu'est-ce que tu t'imaginais sur mon compte au juste ? Que je n'étais qu'un innocent petit mouton de l'ANH ? Qu'est-ce que tu peux être naïve ! Il n'y a pas de gentils et de méchants dans cette histoire Aloys, il y a seulement nous, et eux. Ce sont nos ennemis ! Quoi qu'ils puissent vouloir et ressentir ça n'a pas d'importance, c'est une guerre. On ne peut pas tous se permettre de prendre en pitié l'ennemi sous prétexte d'avoir une morale.

Horrifiée devant tant d'honnêteté, je détournai les yeux. Je ne pouvais plus le regarder en face. Comment pouvait-on penser une chose pareille et ne montrer aucune once de remords ?

Aloys (Tome 1) : lightning and shadowWhere stories live. Discover now