Chapitre 27 (2/2)

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Lorsque j'entrai dans ma chambre, je trouvai Aaron assis sur mon lit, le regard fixé sur la porte. Il ne bougea pas d'un cil, mais ses yeux orageux en disant long sur son humeur.

— Tu es partie, lâcha-t-il d'un ton sec qui ne présageait rien de bon.

— C'est toi qui es parti le premier, rétorquai-je.

— Tu aurais pu m'attendre.

— Tu es censé pouvoir me retrouver n' importe où non ? Je ne vois pas le problème.

Il secoua la tête.

— Je t'ai pris trop d'énergie tout à l'heure, je ne te ressens plus aussi facilement.

Je réprimai un soupir de soulagement. Cette discussion aurait été totalement différente s'il avait su où j'étais il y a encore quelques minutes, mais son regard suspicieux doucha rapidement ma joie.

— Où étais-tu ?

— Avec Bran, mentis-je.

Son visage se crispa, et ses yeux devinrent encore un peu plus sombres.

— C'est faux, il était devant la porte. Pourquoi tu me mens ?

— Parce que je ne vois pas l'intérêt de te dire la vérité, lâchai-je en haussant les épaules.

Il se leva et d'instinct je reculai, me plaquant à la porte. Il n'avait rien fait de menaçant, c'est vrai, mais j'avais besoin de garder mes distances.

— Tout à l'heure... Tu m'as embrassé, se contenta-t-il de dire, blessé que je cherche à m'écarter de lui.

— Oui... Tu avais raison, on en avait tous les deux envies, admis-je. Mais ça ne veut pas dire que je te dois quoi que ce soit. On n'est pas ensemble Aaron, et on ne le sera jamais pour la simple raison qu'on ne se fait pas confiance. Alors je ne sais pas ce que tu attends de moi, mais n'espères pas que ce qui s'est passé tout à l'heure change quoi que ce soit entre nous.

Ma voix était étrangement calme, comme si pour une fois mon corps et ma tête étaient d'accord. Une grande première ! Je n'avais pas voulu le blesser, simplement s'il m'avait forcé à accepter ce que je ressentais pour lui, il devait également accepter qu'il n'y aurait jamais de nous.

— Moi, j'ai confiance en toi, rétorqua-t-il, visiblement convaincu par ce qu'il disait.

Il avait beau paraître sincère, nos vies étaient trop compliquées pour se contenter d'un « j'ai confiance en toi ». D'autant plus qu'il avait tort, j'étais bien la dernière personne à qui il devait se fier, le pass à mon bras en était la preuve la plus récente. Quant à moi, j'avais besoin de preuves, de preuves tangibles et pas de promesses en l'air. Arthur avait déjà usé toute ma patience en ce qui concernait ce genre de discours vide de sens.

— Alors si je te pose une question. N'importe laquelle, tu me diras la vérité ? demandai-je.

— Bien sûr !

J'avais conscience que c'était probablement une bêtise, j'allais me vendre toute seule, mais si ce qu'il disait comportait une once de vérité, il ne me dénoncerait pas. Même si cet espoir était tenu, j'avais envie de croire que l'homme qui enflammait mes sens était incapable de me trahir.

— Dis-moi ce que tu sais sur le projet Phoenix, exigeai-je.

Ses yeux s'écarquillèrent légèrement et son visage pâlit brusquement. Puis une fois la surprise passée, la colère refit surface et balaya le reste avec violence. L'instant d'après je me retrouvai plaquée contre la porte, Aaron à quelques centimètres de moi. Son regard était glacial et sa mâchoire crispée montrait à quel point il faisait des efforts pour ne pas perdre le contrôle.

Aloys (Tome 1) : lightning and shadowOù les histoires vivent. Découvrez maintenant