Chapitre 10

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Lorsque je me réveille, je meurs de chaud. Comme si j'étais collée à une bouillotte géante. Je remue et j'entends un soupir à coté de moi, ou plutôt sous moi. Je tâte un corps, mes mains touchent un torse nu aux muscles assez impressionnants. J'ouvre un œil mais la lumière m'agresse et je grogne. J'ai vraiment mal à la tête.

Ou suis-je ?

J'ouvre grand les yeux et je regarde mon environnement. Une chambre de mec, sans aucun doute. Le corps sur lequel je suis à moitié allongé me dit quelque chose. Je remonte le regard jusqu'au visage de l'inconnu mais ce n'est pas un inconnu. C'est Arnaud qui dort profondément. Son souffle s'abat sur mon visage alors que je le contemple, choquée. 

Je me rappelle de tout. Je suis montée et j'ai été dans sa chambre, sans me soucier un seul instant qu'il y ait déjà quelqu'un. J'ai eu de la chance de ne pas être tombée sur un pervers.

Les bras du Colombia Boys m'encerclent et je me sens bien contre lui. Il est chaud et assez douillet malgré ses abdos. Je lève mon index pour effleurer son visage. Son menton pique. Il a une mâchoire sculptée qu'un bon nombre de mec rêvent d'avoir. Discrètement, je m'écarte de lui. Heureusement il ne se réveille pas. Je me retourne et pose mes pieds sur le sol glacé. Ou sont mes chaussures ? J'en repère une près du bureau et l'autre est sous le lit. Je les récupère et pendant que je les enfile, j'entends la voix d'Arnaud dans mon dos qui me fige :

- Reste, chuchote-t-il, les yeux clos.

Ses mains touchent le drap ou j'étais endormie. Nom de dieu. Je suis dans une galère.

- Reste Raf, répète-t-il.

Je le regarde, le cœur battant la chamade. Je ne peux pas rester. Même si je commence à être très intéressée par lui, je ne peux pas. Je me lève et il ne se réveille toujours pas. Je fais un tour rapide de sa chambre et note qu'il a beaucoup de livres en effet, et de dvd. Même un jeu d'échecs. Je ne le pensais pas joueur. Il m'étonne de jour en jour.

Je quitte rapidement sa chambre sans faire de bruit, comme si je n'y avais pas passé la nuit. Je réajuste ma robe, avec l'impression de sentir les empreintes chaudes d'Arnaud sur ma peau. J'inspire profondément et descends au salon. Des gobelets partout et des gens qui dorment à même le sol. Je repère Lisa qui dort dans le canapé, dans les bras d'Alec. Un sourire monte sur mes lèvres. Elle n'a pas perdu de temps elle aussi.

Au moment où je m'apprête à la réveiller, Alec ouvre les yeux et me voit pencher sur eux. Il jette un coup d'œil à la tête rousse dans ses bras et me fait un "chut" avec son doigt sur sa bouche. Je comprends le message. Je réprime mon sourire de vainqueur.

- Ne dis rien à Arnaud, s'il te plait, le prié-je le plus silencieusement possible.

Il hausse un sourcil mais je sais qu'il ne dira rien. Il doit sûrement penser que nous avons couché ensemble et je fuis la situation. Je quitte la maison étudiante pour rentrer chez moi. Il doit être huit heures du matin et je suis épuisée. Dès que mon corps touche mon lit, je m'endors comme une souche.

Tout au long de la semaine, j'évite Arnaud du mieux que je peux. Pas de soirée, donc pas d'ivresse et je suis les cours comme l'étudiante parfaite que je suis. Je ne le croise pas une seule fois. Mais le club de lecture arrive trop vite à mon gout. Arnaud y sera et s'il se souvient, vu qu'il n'a pas l'air d'avoir bu, je suis dans le pétrin. Je l'ai raconté à Lisa qui a explosé de rire et a pris la situation à la légère. En même temps, elle a raison. Nous n'avons fait que dormir. Rien de dramatique. Mais j'étais bourrée et je suis allée dans une chambre inconnue pour dormir. J'aurais pu tomber sur un cinglé ou un violeur.

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⏰ Last updated: Jan 17 ⏰

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