Chapitre 39

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Carys prononça à son tour le nom de la femme face à elle.

- On vous a parlé de moi ? Lui demanda Morgana.

Elle n'allait pas nier. Peu importe ce qui allait se passer. De toute façon, elle ne pouvait rien contre elle.

- Oui. Mon meilleur ami m'a parlé de vous.
- Votre meilleur ami me connaît-il personnellement ?
- Oui. Il se nomme Merlin.

Elle la vit se tendre.

- Je pense que vous voyez qui il est. De plus, comme vous êtes une sorcière, vous devez l'appeler Emrys.
- Je vois très bien de qui vous parlez. Vous savez donc ce que j'ai fait.
- Oui.
- Vous devez avoir peur de moi à présent.
- Pour dire la vérité, en entendant votre prénom, j'ai eu peur, mais plus maintenant. Vous avez l'air plus brisé que malfaisante.

Elle vit un sourire tendre se dessiner sur les lèvres de la jeune femme brune.

- Vous êtes honnête et vous avez raison. Mais vous aussi, vous avez l'air brisé.
- C'est le cas.
- Asseyez-vous. Vous avez mangé ?
- Pas encore. Je voulais m'éloigner le plus possible de Camelot.
- Voulez-vous en parler ?
- Pas ce soir.
- Acceptez-vous de partager mon repas.
- Avec grand plaisir.

Elle s'installa sur un des fauteuils.

C'était quand même une étrange coïncidence qu'en quittant Camelot, elle rencontre celle qui fut la plus grande terreur de ces terres.

Elle avait tellement mal. L'homme qu'elle aimait, à qui elle s'était donnée corps et âme, n'avait pas chercher à lui parler, à la retenir.

Puis cette garce de Laryanna qui avait réussi en un battement de cil à se faire plaindre par le Roi. Dire qu'elle pensait qu'Arthur était un homme fiable. Elle était déçue.
Elle frissonna en pensant que sa mère allait bientôt arriver à Camelot. Sa vie ne pouvait pas être pire.

Elle serra ses bras autour de son corps.

- Vous avez froid ?

Elle sortit de ses pensées en entendant Morgana.

- Non.
- Tenez.

La jeune femme brune lui tendit une assiette.

- Merci.
- Vous êtes sûre que vous ne voulez pas en parler ?
- Seulement si vous, vous me dîtes la vraie raison de ce que vous avez fait.
- Alors attendons demain pour parler, car je vois que vous êtes fatiguée et nos histoires vont être longues.
- Vous avez raison. Après mangé, je...
- Vous restez ici. Je vous l'ai dit, vous êtes en danger dehors, mais pas votre cheval. Les Gnoles sortent les nuits de pleines lunes pour dévorer le cœur des jeunes femmes.
- Encore merci de m'avoir sauvé.
- Je me devais de le faire.
- Vous êtes quelqu'un de bien, Morgana.

Elle la vit sourire, mais son regard était terriblement triste.

¤¤¤

Gwaine regardait la lune à travers sa fenêtre en serrant la dague dans sa main droite. Merlin avait raison. Qu'avait-il fait ? À quoi pensait-il en ne se levant pas de la table quand il avait vu sa compagne partir ?

Il venait de tout perdre. Et pourquoi ? Il l'ignorait.

Demain, il demanderait à Arthur l'autorisation de partir à la recherche de Carys.

Il soupira puis il alla sur son lit.

¤¤¤

Le lendemain, il ne put parler au Roi dans ses appartements car ce dernier était dans la salle du trône.

En arrivant, il vit Lancelot en sortir.

- Comment vas-tu mon ami ?
- Je suis toujours ton ami ? Demanda-t-il surpris.
- Oui. Ta relation avec Carys ne me concerne pas. Même si je trouve idiot ton comportement, tu es mon ami.
- Merci, Lancelot. Et pour répondre à ta question, je compte demander à Arthur le droit de partir à la recherche de Carys.

Il le vit sourire.

- Il me semble que nous avons eu la même idée. Et tous les deux par amour. Toi, pour elle, moi, pour Merlin.
- Le Roi a accepté ?
- Oui. Mais il ne connaît pas la réelle raison de mon départ. Puis il sait que je vais revenir pour Merlin.
- Attends-moi. Je vais lui faire part de mon départ, puis nous y irons ensemble. Si tu acceptes.
- Bien sûr. Et que vas-tu lui dire ?
- Que je vais chercher la femme de ma vie.

Trouble émotionnelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant