Chapitre 6

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Jayme

Quelques heures plus tôt

-J'ai des invités ce soir, tu peux servir les derniers clients et fermer le café ? me demande Steve.

-Pas de problème, je réponds.

Vingt minutes plus tard, tous les clients sont partis, le balais est passé et les chaises sont remontées sur les tables. Je vais éteindre la lumière et je sors dans la rue en enfilant mon manteau.  Alors que je ferme la porte à clé, une voix s'exclame derrière moi :

-Coucou Blaireau ! Je suis ici !

Je me tourne vers September en roulant des yeux de manière exagérée en la saluant :

-Ça alors, Princesse... Qu'est qui t'amènes de ce côté de la ville ? Les personnes comme toi traînent plutôt dans l'Upper East Side, d'habitude.

-À vrai dire, je suis venue pour t'emmener nourrir les écureuils à Central Park avec moi, me répond-elle tout sourire.

-Pas de chance, j'ai déjà fait la même chose avec une amie l'autre jour, je rétorque.

-On s'en fiche ! Tu verras, avec moi, ça sera mieux.

Bon.

Je sais que cela ne servirait à rien de résister plus longtemps, elle finirait quand même par trouver un moyen pour m'emmener avec elle. Et puis elle n'est pas si terrible.

Je n'ai rien de prévu ce soir et dans tous les cas, la perspective de me retrouver tout seul dans ma chambre sur le campus ne me donne pas envie non-plus.

Je la suis dans un supermarché et on achète des graines que les écureuils devraient aimer. Au moment où on ressort, je demande ;

-On prend le métro, pour aller à Central Park ?

-Mmh... Non.

-Pourquoi ?

-Oh, je pensais simplement prendre un taxi, c'est plus pratique.

Je m'apprête à lui faire une remarque sarcastique à ce sujet, mais quand je vois les larmes lui monter aux yeux, ma bouche se referme et je ne dis plus rien.

Je suis certain qu'elle n'a aucune envie de me raconter les vraies raisons qui la poussent à éviter le métro, sinon elle me l'aurait déjà raconté. Alors je ne lui pose pas la question.

Bizarrement, même si on est pas super proches, quand je lui parle, j'ai l'impression que ça des mois que je la connais.

Afin de lui témoigner du soutien, je décide d'être galant et de lui ouvrir la portière. Je ne suis pas un monstre et même si ça me surprend, September souffre et je ne peux pas juste rester là sans broncher.

Le chauffeur de taxi est sympa et il nous parle de ses enfants. Il a l'air super. Comme quoi il doit bien exister des bons pères sur cette foutue terre. September lui donne un pourboire généreux au moment où on part en lui glissant qu'il ferait bien de gâter ses enfants avec ça, pour les emmener au zoo par exemple.

Je ne l'avais pas encore vue sous cet angle, mais outre son côté fille riche et pourrie-gâtée, September est gentille avec tous les gens qu'elle croise... Sauf les emmerdeurs, de ce que j'ai pu observer.

IN MY NYC APARTMENT (En pause)Where stories live. Discover now