Chapitre 2

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Jayme

Je suis soigneusement en train de remplir une tasse de café derrière le comptoir, la donnant ensuite au client qui vient de la commander en le prévenant :

-Faites attention à ne pas vous brûler les doigts, c'est bouillant !

-Merci. Bonne journée !

-À vous aussi !

Il part s'installer sur une table dans un petit recoin tranquille, sortant son ordinateur pour travailler en sirotant sa boisson.

La file de clients est longue et j'avoue que j'ai hâte que tout le monde soit servi. Je suis allé me coucher beaucoup trop tard hier soir et à présent je suis tellement fatigué que j'ai l'impression de m'être transformé en zombie pendant la nuit.

J'aurais du me douter qu'il faut absolument que j'aie assez d'heures de sommeil pour tenir pendant mon service du samedi.

Je frotte une tache incrustée sur le plan de travail jusqu'à ce qu'elle disparaisse, me retournant quand j'entends une jeune femme se racler la gorge. Sans prendre la peine de l'observer, je m'exclame avec un sourire :

-Bonjour ! Qu'est-ce que ce sera pour vous ?

Mon patron nous oblige à sembler de bonne humeur au boulot, dans n'importe quelle circonstance. Je ne pourrais même pas compter le nombre de fois où il nous a répété : "Surtout, n'oubliez pas : le client a toujours raison."

-Bonjour ! Alors comme ça, on est capable d'être agréable avec les gens ? m'interroge une voix sarcastique.

Je lève la tête et je reconnais l'insupportable princesse aux cheveux couleur blé dont j'ai été for é de faire connaissance hier soir. Elle me scrute de ses yeux noisette d'un air diabolique et ça me rend fou.

Ma haine pour cette fille est sans limite. Je tente tout de même d'adopter un air désinvolte, comme si la voir ici ne me faisais rien du tout. Je ne veux surtout pas la laisser triompher.

-Ah, toi. Tu es tellement fascinée par les gens qui ont besoin de travailler pour vivre que tu me prends en filature jusqu'à mon boulot ?

-Va plutôt me préparer un café au lieu de poser des questions. J'ai envie qu'on aille discuter.

-Alors comme ça t'as pas encore appris la leçon, princesse  ? Je ne suis pas intéressé par les meufs comme toi.

-Et bah tu sais quoi ? Il va falloir que tu fasses l'effort de poser tes fesses dehors avant de me juger sans même avoir pris la peine d'apprendre à me connaître.

Elle me lance un regard tranchant le temps que ses paroles intègrent mon cerveau, poursuivant ensuite :

-Après ça, si tu n'as toujours pas changé d'avis sur moi, libre à toi de me prendre de haut le restant de tes jours. Tu n'auras plus jamais besoin de m'adresser la parole, je te le promets.

-Bien que la proposition soit alléchante... Non. Je crois que je vais me contenter de te servir ton putain de café en faisant ensuite en sorte que nos chemins ne se recroisent plus jamais.

-Oh allez, ne fais pas l'enfant et viens avec moi.

Princesse me tire par le bras hors du café si vite que je suis déjà content d'avoir eu le temps de crier à mon boss :

-Je prends ma pause maintenant, tu peux prendre le relais s'il te plaît ?

Nous nous asseyons sur les marches à l'entrée du café et elle me demande en tendant une main décorée de faux-ongles blancs dans ma direction :

IN MY NYC APARTMENT (En pause)Where stories live. Discover now