On ne ferait pas ça à John Watson

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Tout avait recommencé quand il avait dit cette phrase.

C'était le jour du mariage  de son meilleur ami et colocataire, et Sherlock Holmes était en train d'enquêter sur un meurtre. Rien de tout cela ne devait arriver, mais son palais mental avait fait le travail. Et grâce à l'excellente mémoire de la nouvelle Mary Watson, ils se trouvaient tous devant la porte de la futur victime. 

Le crime avait bien eu lieu, mais la vie de la victime était encore en sursit. Elle avait encore une chance de sortir de cette pièce en vie.

Sauf que le militaire à l'intérieur portait plus de blessures sur son âme que sur son corps. Et il était décidé à en finir, à accepter que malgré toutes les précautions prises, il avait finit par perdre, et que la mort allait l'emporter avec lui. Tout ce qu'il avait à faire c'était enlever le ceinturon de son uniforme. Ce même uniforme qu'il avait porté fièrement, qui avait fait de lui un héros puis un paria. Et qui, maintenant, allait le tuer.

Mais Sherlock Holmes s'était promis de ne jamais laisser personne blesser John Watson, de quelque façon que ce soit. Et le meurtre d'un de ses plus proches amis, le jour même de son mariage n'était pas quelque chose qu'il pouvait tolérer.

-On ne lui ferait pas ça. On ne ferait pas ça à John Watson, le jour de son mariage.

A peine avait-il prononcé cette phrase, que Sherlock fut transporté presque trois ans en arrière.

Dans son palais mental, il revoyait encore clairement la scène. 

o0o0o0o

J'avais déplié mes jambes, pour faire face à mon frère. La pièce était grise, sobre, froide, comme l'homme en face de moi. Il ne souriait pas, il se contentait de faire tourner son insupportable parapluie entre ses doigts.

Je n'étais pas encore certain de ce qui allait se passer. Mais j'étais sûr que cette fois, les choses iraient très loin. 

Moriarty.

Il avait réussit. Sherlock Holmes était devenu synonyme de honte, de secret, de mensonge. Le grand détective était tombé. Avec une bonne histoire, enrobée de vérité. Vérité livrée par le gouvernement britannique lui-même.

Je fronce les sourcils pendant une seconde. Etais-ce de la culpabilité que je pouvais lire dans les yeux de mon frère ? Impossible. Il ne peut rien ressentir. Pas cet homme-là. Ça fait très exactement vingt-neuf minutes qu'on est assit l'un en face de l'autre, sans parler. 

Je sais qu'il faut que je me débarrasse de Moriarty. Le problème étant surtout de trouver la bonne façon de le faire. Lui tirer juste une balle dans la tête serait bien trop facile. Et trop rapide. Surtout que même sans son araignée, la toile peut survivre pendant un moment encore. Et une autre araignée peut prendre sa place. 

Je ne peux pas non plus prendre le risque de mettre John en danger. Que ce soit pour écarter définitivement le Napoléon du crime, ou en cas de vengeance. 

- Comptes-tu rester assit là sans rien dire encore longtemps ?

- Très exactement trente minutes. Tes TOCS ont la vie dure cher frère. 

Il me répond par un sourire crispé, que j'ai toujours comparé à une grimace. Mais il a parlé le premier, on peut commencer à discuter de choses sérieuses. 

Je me penche en avant, pose mon menton sur mes doigts entrelacés. 

- Il faut l'arrêter, lui et toute son organisation.

- Nous sommes bien d'accord là-dessus.

- Il faut que ça se passe à Londres, un lieu que je peux maitriser, où je peux avoir le dessus sur lui, tout en ayant une chance d'en réchapper. Sauf si tu comptais m'envoyer à la mort, mon frère.

JohnLock - One-shotWhere stories live. Discover now