7. Fouilles

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— Tu es sûre de ce qu'on fait ? Ta mère est vraiment partie ?

— Absolument certaine ; c'est le seul moment vraiment sûr que j'ai pu trouver. Elle commence ses courses de Noël. Crois-moi, elle en a pour un bout de temps.

— Elle est en avance, dis-donc !

— Oui, mais tout s'enchaîne si vite... Et puis, elle n'est pas du genre dernière-minute. Roh, c'est pénible, je n'y arrive pas...

— Hypo, je crois que ça ne sert à rien de s'acharner sur cette porte, il doit y avoir une clé. Le contraire m'aurait étonnée d'ailleurs ; c'est un Hypnotiseur de Paris, et ils n'ont pas l'air de plaisanter avec ces choses-là.

— Oui, tu as raison, il faut juste que j'essaie de me rappeler où est-ce que j'ai vu cette fichue clé pour la dernière fois.

— Moi, si tu me le permets, j'entame les recherches concrètes.

Je n'eus pas le temps d'ajouter un mot que Rose s'approchait déjà de la commode en face de la porte du bureau de Papa. Elle souleva le cadre où se trouvait la photo de mariage de mes parents et glissa la main en-dessous. Mais elle ne parvint à trouver que de la poussière et éternua. Je grimaçais. Depuis combien de temps n'avait-on pas fait sérieusement le ménage au-dessus des meubles ? Il était temps que le désir de Maman de laisser tout en état après la disparition de Papa, cesse. Après tout, s'il rentrait un jour, il ne pourrait pas nous en vouloir d'avoir vécu en son absence.

Je me rendis compte tout à coup qu'il fallait mieux que je rejoigne Rose si je voulais que les recherches aboutissent, celle-ci n'osant pas fouiller trop profondément de peur de tomber sur ce qui ne la regardait pas. J'achevai avec elle de vider les tiroirs de la commode.

Honnêtement, je ne savais par quel miracle j'avais réussi à trouver cet intervalle de temps pour enquêter. Rose et moi avions établi dans notre plan que le premier lieu à fouiller était le bureau de Papa. Il pourrait peut-être nous lancer sur la piste. En revanche, il avait beau sembler accessible, avec Maman à côté, il l'était beaucoup moins. Même s'infiltrer dans la bibliothèque secrète de Mesmer avait été plus facile. Néanmoins, nous nous étions fait surprendre, et là, il en était hors de question.

En entendant la poignée de la porte tourner, je me redressai d'un bond et entraînai Rose avec moi dans ma chambre.

— Hypo, je suis rentrée ! Tu devrais venir voir ce que j'ai trouvé, c'est fabuleux ; en plus je pense que ça plaira à Grand-Mère, c'est tout à fait son style...

— Maman, je suis avec Rose, précisai-je avant qu'elle continue.

— Ah ?

— Bonjour Madame, dit Rose en passant la tête dans le couloir.

— Bonjour Rose ! Ça me fait plaisir de te voir, tu as bonne mine ! Tu restes dîner ?

Rose se retourna vers moi, sourcils relevés. J'acquiesçai silencieusement et levai mon pouce vers le haut.

— Avec plaisir, dit-elle en s'adressant à nouveau à Maman.

Elle referma ensuite la porte et vint s'asseoir sur mon lit.

— Que fait-on maintenant ? Tu penses qu'on aura à nouveau l'occasion de chercher la clé ?

— Je ne sais pas...

— Et on ne peut pas demander à ta mère ?

J'écarquillai les yeux et secouai la tête. Pas question. Si on avait mis tout un stratagème en place pour s'infiltrer dans le bureau de Papa quand elle n'était pas là, ce n'était pas pour renoncer aussi facilement et aller se jeter dans ses bras.

Les Hypnotiseurs de Paris - Tome 1Where stories live. Discover now