Chapitre 1

76 8 2
                                    

September

Troy me tend un vodka-coca en se léchant les lèvres. Je sors de la cuisine en vidant mon verre d'un coup sec, sans jeter un regard en arrière, forte.

Ce mec est l'ambassadeur de tous les clichés que vous pourriez avoir en tête sur les types qui vivent dans des fraternités. Il passe tous ses vendredis et samedis soirs à y organiser des soirées pour se bourrer la gueule un peu plus à chaque fois et baiser tout ce qui bouge.

Bon, je crois que je n'ai rien à dire à ce sujet : je suis présente à une de ces soirées en ce moment même et on a été partenaires pendant plusieurs mois. Ensemble juste pour le sexe, rien de sentimental ou de gnangnan.

Je viens d'ailleurs de mettre un point final à tout ça car je déteste la personne qu'il est et je ne veux plus rester avec lui par pur besoin charnel.

J'imagine qu'il espère qu'en me saoulant je retomberai dans son lit une fois de plus car il m'a donné plusieurs verres depuis que je suis arrivée.

Lundi passé Charlie, ma colocataire, m'a obligée à m'assoir au salon pour l'écouter tenter de me faire comprendre que je n'ai rien à foutre avec Troy. Elle avait parfaitement raison, comme toujours. Ce n'est pas pour rien que je lui ai donné le titre de meilleure amie.

Charlie est la seule personne que j'ai laissée connaître la vraie moi. J'aime cette fille plus que tout au monde. Elle est incroyable.

Par contre même si j'ai beau la connaître par-cœur, je n'arrive toujours pas à percer son secret pour ne pas faire faire autant de conneries que moi.

Surtout vu tout ce qu'elle a vécu.

De mon côté je tourne mal sans le faire exprès, comme si j'étais dans une voiture bloquée à contre-sens sur l'autoroute à une vitesse de deux cent kilomètres-heures sans arriver à en sortir.

Je secoue la tête pour me débarrasser de mes pensées en partant rejoindre mes amies. Si on peut les appeler comme ça. En fait, c'est surtout le groupe de filles avec lesquelles je traîne quand il n'y a pas Charlie dans les parages.

Je plaque un faux sourire sur mes lèvres en m'exclamant :

-Je suis officiellement une femme libre et je compte bien en profiter ce soir. Vous avez déjà repéré des mecs canons ?

-Retourne-toi et donne-moi des nouvelles du beau brun ténébreux là-bas au fond, répond Amy avec un sourire coquin.

Je fais donc volte-face en le détaillant de haut en bas à plusieurs reprises. Je hausse les sourcils, déjà conquise par ses yeux verts craquants. J'avance dans sa direction, me réjouissant déjà de sentir ses pectoraux sous mes doigts.

-Salut, je déclare avec un léger sourire.

-Salut, grommelle-t-il.

-Mauvaise soirée ?

-Ouais.

-Je sais ce que c'est, crois-moi.

-C'est ça. Les filles pourrie-gâtées comme toi ne savent pas ce que c'est, des mauvaises soirées.

-Tu te trompes.

Je baisse les yeux, gênée d'être jugée comme ça. Non, énervée. Pour qui il se prend, ce blaireau ? C'est pas possible de se penser au-dessus des autres comme ça !

Je n'ai pas envie de voir ses yeux jugeant une nouvelle fois donc je me mets à observer ses mains. Aussi énervée que je puisse l'être, je le trouve toujours aussi attirant.

Il tape impatiemment du pied par terre, attendant que je m'en aille. Alors juste pour l'irriter, je reste là sans bouger d'un brin en continuant à reluquer ses mains.

IN MY NYC APARTMENT (En pause)Where stories live. Discover now