"Cette lumière dans la nuit noire"

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TW : Mention de torture, sang, cauchemars, crise de panique, etc...

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Noir

Tout est noir autour de moi.

Je ne vois rien. Je n'entends rien. Je ne sens rien.

Il fait noir.

Mon cœur s'emballe, ma respiration s'accélère, je sens mes mains se mettre à trembler et je perçois les battements de mon cœur dans mes tempes.

Je panique. La crise s'approche doucement, elle s'insinue en moi comme une vague qui vient s'échouer sur la plage : on la voit arriver au loin et, plutôt qu'on ne le pense, elle s'écrase sur nous. 

Ma poitrine se serre, mes côtes me font souffrir affreusement. Je sens la transpiration s'échapper de mon corps comme si mon corps se vidait de sa chaleur. Mes mains sont moites, la sueur dégouline de mon front lentement.

Je ne sais pas où je suis. Je crois entendre des bruits, des pas, des discussions. Je sais que c'est faux, j'essaie de me convaincre que c'est mon imagination qui me joue des tours pourtant ma panique s'accentue.

Mes mains s'agrippent violemment à mes cheveux, frottent brutalement mon visage.

Rien n'arrive à m'extraire de cet enfer.

Rien.

~

"Notes de Bruce - Compte rendu du dernier examen médical de Peter Parker / Spiderman :

Physiquement : Peter semble s'être complètement remis de son enlèvement et de l'agression et la détention qui ont suivi. Ses fractures se sont résorbées dès que Peter a été stabilisé à la baie médicale. Peter dit se réveiller avec des douleurs à la poitrine et dans les côtes. Le check-up n'a rien montré d'anormal à ce niveau-là, malgré les blessures récentes. 

Moralement : Peter semble reprendre doucement ses marques. Il sourit et rit petit à petit. Il passe beaucoup de temps avec Tony Stark et ses amis qui viennent au Complexe régulièrement. La présence de Tony semble faire beaucoup de bien à Peter.

Mentalement : Peter refuse de sortir du Complexe pour le moment. Il ne reste que dans les appartements de l'équipe et ne sort pas en dehors des parties communes. Suite aux douleurs matinales, je soupçonne un Syndrôme de Stress-Post-Traumatique. J'instaure un protocole de surveillance nocturne afin d'étudier les nuits de Peter."

~

Les gémissements de douleur brisent le silence de la nuit. Peter s'enfonce dans son cauchemar qui ravive les douleurs physiques de son agression.

- Patron, il semblerait que monsieur Parker ait quelques difficultés, annonça l'IA.

Tony Stark leva la tête de son prototype, son tout nouveau jouet. 

- Comment ça, Friday ?

- Je détecte une accélération du rythme cardiaque anormale durant la phase de sommeil de monsieur Parker.

Le milliardaire se leva d'un bon et sortit de son atelier. Il monta les marches menant à l'étage deux à deux et traversa la pièce de vie à toute allure. Il remonta le couloir de la partie nuit du Complexe et ouvrit brusquement la porte de Peter.

L'adolescent se tortillait, gémissant de douleur, sanglotant à moitié, le visage crispé.

- Non, s'il vous plaît ! Arrêtez ! 

Un sanglot brisa de nouveau le silence de la pièce et la respiration hachée de Peter acheva de faire réagir Tony qui se précipita auprès du garçon.

- Laissez-moi partir ! Tony ! supplia-t-il, la voix brisée par les sanglots.

Le milliardaire s'installa doucement à ses côtés, passant une main dans ses cheveux pour les repousser sur son crâne et glissant l'autre sur sa joue.

- Chuut, underoos, tout va bien, murmura doucement l'homme.

Les gémissements s'apaisèrent peu à peu, les larmes dégoulinant sur les joues du garçon que Tony essuyait petit à petit.

Peter leva une main qui rencontra le bras de son mentor. Il s'y accrocha de toutes ses forces, arrachant une grimace à IronMan.

- Papa, sanglota l'adolescent.

- Je suis là, Petey, je suis là, chuut, rassura doucement l'adulte.

L'homme jeta un œil à la porte entrouverte avant de s'installer dans le lit de son protégé. La tête du garçon glissa sur son torse pour s'échouer contre le réacteur ARK qu'il affectionnait si bien.

~

Les ténèbres m'engloutissent. Je revois inlassablement ses ombres qui me terrorisent. 

Elles me laissent tranquille dès que le soleil se lève, mais sitôt qu'il se couche, mes démons reviennent me hanter. Ce cercle vicieux me fait sombrer un peu plus chaque nuit, sans qu'aucun remède ne les chasse.

J'ai beau me battre, ils reviennent constamment.

Cette nuit, ils sont plus acharnés que jamais. Je revis encore et encore ce jour où ils m'ont kidnappé, frappé. Où ils se sont acharnés au point de me laisser pour mort, me laisser agoniser, me vider de mon sang dans cette cave humide et sombre, où aucune lumière ne filtre.

Cette geôle où je suis entré, mais d'où je ne suis pas encore sorti.

Je ne distingue plus réalité et cauchemars. Je ne sais pas si ces caresses sur mes joues et dans mes cheveux sont réelles ou le fruit de mon imagination.

Je ne sais pas si les bruits que mes spider-sens perçoivent sont réels ou non.

Je me sens bouger doucement. Où vais-je ? Qui est-ce ? M'enlève-t-on à nouveau ?

Je devrais paniquer, pourtant ce n'est pas le cas. Malgré l'errance de mon subconscient, mon cerveau sait qui est près de moi.

A travers mes paupières fermées, une lumière s'approche doucement. Elle est claire, douce. Elle m'apaise. 

Je sens mon coeur se calmer peu à peu, mon esprit s'apaise, ma respiration se ralentit. Je reprends doucement possession de mon corps et réalise que ma tête et ma main reposent sur un torse.

Tony.

Mes paupières sont lourdes, pourtant je les ouvre. Mon regard rencontre le réacteur ARK, son métal froid, mais sa lumière si rassurante.

Ma main bouge pour s'en approcher, effleurer les bords pour s'échouer dessus. La fraîcheur du métal me reconcentre un peu plus sur la réalité et je réalise qu'une main caresse doucement mes cheveux.

- Tony, je marmonne, la voix cassée.

- Hey, underoos, me salue doucement mon mentor. Est-ce que tu te sens un peu mieux ?

Je secoue doucement la tête et vient me blottir un peu plus contre Tony, qui ajuste sa position.

- Est-ce que tu veux regarder un film avant de te rendormir ? me demande Tony.

Je hoche la tête après un instant de réflexion. Tony me connaît si bien.

- Friday, lance Star Wars et mets le son au plus bas s'il te plaît.

- Tout de suite, Patron, répond l'IA.

Le film démarre la seconde qui suit et mes paupières s'alourdissent au fil des minutes.

- Dors, Petey, je serai là pour veiller sur toi, quoi qu'il arrive.

Mon regard tombe une dernière fois sur le réacteur ARK et sa lumière. Mon phare dans la tempête, cette lumière dans les ténèbres, dans la nuit noire, avant que mes yeux ne se referment une nouvelle fois pour cette fois, j'espère, partir au pays des rêves.

Recueil Marvel OsDonde viven las historias. Descúbrelo ahora