Chapitre 14 : 10 Août 2286.

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Après 3 jours d'entrainement intensif je peux enfin retrouver ce journal, je ne sais pour combien de temps. Comme promis, Sullivan ne me lâche pas d'une semelle ! Il est impitoyable sur tous les aspects de la formation et même si j'ai conscience que son exigence sert à me dépasser il commence sérieusement à me taper sur les nerfs.

Les rares moments de repos que j'ai sont dû au Superviseur qui m'encadre pour les cours d'armures assistés et de connaissances stratégiques. Jacob passe me voir de temps en temps pendant l'entrainement au tir, non seulement pour m'encourager et me conseiller mais aussi pour mettre la honte à papy Sullivan. En effet il n'est pas maître armurier de l'Abri pour rien, ses tirs sont d'une précision folle ! J'espère qu'un jour j'arriverais à atteindre son niveau.

Cependant je n'ai dû croiser Houston qu'une fois depuis ces derniers jours, il doit sûrement faire des tours de garde avec Bryan. Le pauvre est le seul à assurer notre sécurité pour l'instant. Maintenant que j'y pense il ne m'a pas vu depuis qu'il m'a sauvée de l'extérieur, j'ai hâte de voir sa réaction la prochaine fois que nous nous verrons, il sera sûrement surpris.

Heureusement pour lui, son emploi du temps va s'alléger. Mes trois sœurs d'armes ont contacté le Superviseur en début de journée pour lui dire de se préparer à leur retour. Surtout celui de l'armure perdu qui n'a sans doute pas été ménagé par le Commonwealth.

Malgré toute cette agitation, le Superviseur tenu tout de même à ce que je poursuive mon entraînement :

"- Tu auras tout le temps de les rencontrer une fois qu'elles seront décontaminées et soignées, elles reviennent d'un très long voyage. Le genre de périple que je n'aime pas faire subir aux Cerbères, mais cette fois le bien que nous avions perdu était trop précieux et l'opportunité d'avoir trois membres de l'Ordre capable d'accomplir cette tâche était trop rare pour que je ne la saisisse pas. Concentre-toi sur ta formation pour aujourd'hui, notre entrainement d'armure est annulé d'ailleurs, j'ai besoin du hangar pour les accueillir."

Je me suis contentée d'acquiescer et de retourner à mon entraînement. Je suis déçue de ne pas pouvoir les rencontrer avant demain et mes interrogations sur Carl Davis n'arrangent pas les choses. Si cet homme a été nomade et qu'il a terminé dans cet Abri il est forcément passé par le même chemin que le nôtre, sûrement pas le passage identique mais il y a un bidonville qu'il a forcément traversé ! En réalité l'Abri se trouve dans le creux d'une montagne qui elle-même est nichée dans une grande vallée. Le seul moyen d'entrer dans cette dernière est de passer par le bidonville que les nomades appellent la Cuve.

La Cuve est un taudis renfermant bandits, esclavagiste et prostituée mais aussi un des éléments les plus rares et important de ce nouveau monde : l'eau. Le bidonville ne porte pas ce nom pour rien. J'y suis née et j'y ai grandi avec toi Maman. Tu y travaillais comme serveuse dans un bar miteux, supportant les mains baladeuses et les blagues graveleuse du mieux que tu le pouvais.

Nous sommes partis quand j'avais environ 15ans, si j'en crois les marchands une prime avait été mise sur nos tête. Tu as de la chance Maman, les pillards t'ont épargnée les bandits. Pour ce qui est de mon cas, je ne ferais que citer mon Capitaine :

"- Ecoute moi bien gamine, les pillards et autres bandits ne sont que des radcafards sous forme humaine, et un Cerbère ne combat pas les radcafards, il les écrase. Tout ce que tu as besoin de savoir c'est que tu es entourée de connards pompeux mais que ces mêmes connards protègent les leurs. Donc je n'ose pas imaginer la terreur que ressentiront ces enfoirés s'ils daignent frapper à cette porte. Maintenant arrête de te chier dessus et reprend ton entrainement, vu ?"

Sur le coup, mon esprit avait divagué, se demandant pourquoi trois quarts de ses phrases se terminent par "vu" mais le plus important, c'est qu'il porte un point d'honneur à protéger les siens malgré son langage de charretier et ses manières peut adaptée à un Abri. Les traits principaux d'un ancien combattant qui n'a jamais vraiment arrêté de combattre.

Au final je sais que je suis protégée par ma nouvelle famille, et c'est ce que je veux retenir si jamais je dois affronter mon passé.

Enfin je m'égare et vu que ce journal n'a pas des pages à l'infinie je ferais mieux de ne pas me perdre dans des anecdotes que je suis la seule à pouvoir lire.

J'ai fini mon entrainement en fin d'après-midi, plus tôt qu'à l'accoutumé. Ayant quartier libre je me suis rendu au bar espérant y trouver quelqu'un, et je n'ai pas été déçu : Julius "Three Dog" Boyd était accoudé au comptoir. Heureusement pour moi Bryan Walker l'accompagnait. Il venait tout juste de finir sa journée, Houston avait pris le relai à la porte pour attendre les héroïnes du jour.

Nous avons eu donc l'occasion de discuter et j'ai pu le remercier pour son sauvetage. C'était la première fois que je lui parlais et je regrette de ne pas l'avoir croisé plus tôt. Sous son immense armure j'ai pu découvrir un bonhomme bienveillant et plutôt charismatique, sans parler de son humour un peu mieux développé que celui de notre animateur qui après m'avoir branchée avec la subtilité d'un pillard a fini par s'endormir sur son verre.

J'ai donc pu en savoir plus sur Catherine Peterson, Deborah Richards et Myrna Frost. D'après Bryan Catherine est une peste cherchant juste à grimper dans une hiérarchie qui en soit ne bougera jamais, pour lui elle souhaite s'attirer les faveurs du Superviseur ce qui ne l'atteint pour rien au monde. Houston en serait fou amoureux aussi, de quoi me faire rire un long moment.

Deborah serait la plus agréable des trois. Elle accomplit ses missions avec beaucoup de diplomatie et est souvent envoyée pour négocier avec les nomades. Elle est appréciée de tout le monde, même du Capitaine. Un petit miracle vu l'aigreur du bonhomme.

Myrna serait la plus intrigante. Ce serait une ancienne aviatrice de la Confrérie de L'Acier qui s'est écrasée non loin de l'abri, Bryan l'aurai trouvée près de sa carcasse, faisant fuir des bandits à coups de fusil.

Aussi bien que je m'en souvienne, tu ne m'as jamais parlé de la "Confrérie de l'Acier" Maman et même après ton départ je n'ai jamais eu vent d'eux. J'ai demandé à Bryan s'il en savait plus, il m'a juste dit qu'une fois revenue Myrna saura bien mieux l'expliquer que lui-même bien qu'il la connaisse mieux que beaucoup de monde.

D'après lui il s'agirait d'un des meilleurs Cerbères que l'Abri ai connus, si ce n'est le meilleur. Son caractère se rapprocherait de celui du Capitaine, de quoi me réjouir. Cependant, comme lui la loyauté est très importante et d'après Bryan elle aurait "bon fond" malgré son penchant aigri ou Sullivanesque.

Après toutes ces explications je l'ai remerciée et je suis rentrée à ma chambre. En tout cas j'ai hâte de rencontrer le trio d'héroïnes, j'espère qu'elles m'apprécieront parce que nous allons devoir faire un bout de chemin ensemble.

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