phénoménal LIVRE ÉDITÉ

chapitre 27

pdv Dagon

Angela avance dans l'entrée de mon appartement et quand elle m'aperçoit, ne peut retenir un soupire d'agacement.

- Viens, je fais en me dirigeant vers ma chambre.

- Que ca soit clair, dit-elle une fois que nous sommes à l'intérieur, si tu m'amènes dans ta chambre c'est pour s'entraîner pour la pièce et pas pour coucher.

Oh crois-moi, c'est ce qu'on finira par faire dans pas longtemps.

- Tu crois vraiment que j'ai envie de coucher avec toi ? je lui réponds.

Elle hausse les sourcils mais les rabaisse tout aussi vite. Ma remarque a l'air de ne pas lui faire énormément plaisir.

- Bon, dit-elle en posant son sac sur mon lit. J'ai pensé que comme scène on pourrait faire celle ou Roméo et Juliette se rencontrent.

- Je m'en fou.

- Tu as déjà lu la pièce ou au moins vu un film sur Roméo et Juliette ?

- J'ai vraiment une gueule a regarder ça ?

Elle lève les yeux au ciel.

- Bon, tiens, dit-elle en me tendant un livre.

- C'est quoi ?

- À ton avis ?

Ça va être dur de la supporter. J'ai envie de l'envoyer chier, mais le pari me revient en tête, alors je me contente de regarder la couverture du livre. C'est Roméo et Juliette.

- Regarde la scène cinq de l'acte premier. On va prendre certain morceau, ok ?

- Ouais.

Pendant l'heure qui suit, Angela surligne des passages et note quelques trucs. En gros, elle fait le travail toute seule et ça m'arrange bien. Elle prend des photos du livre puis me le tend.

- Tout ce qui est surligné en rose, c'est ce que moi je dirai et tout ce qui est surligné en jaune, ça sera ce que tu auras à dire.

Je jette un rapide coup d'œil.

- Y'a trop de trucs, je remarque.

Elle hausse les épaules.

- Non, en faite tu as même moins de texte que moi.

Je la regarde en haussant un sourcil. Franchement, ça va, elle est bien gaulée, j'aurai pu tomber sur une meuf hideuse. Sauf que toutes les leurs hideuses rêvent que je les mette dans mon lit. Ma mère débarque dans la chambre à ce moment-là.

- Vous voulez manger un petit quelque chose après cette heure de travail ? demande-t-elle, j'ai fait des cookies.

- Nan.

- Pourquoi pas, répond Angela en même temps que moi.

On échange un regard. Je soupire. Allez mec, pense à la came gratos qui t'attend. Je me lève et sors de la chambre, suivie par Angela. On part dans la salle à manger ou une assiette de cookie se dresse. J'ai pas faim, alors je regarde ma partenaire de théâtre en prendre un, et le lâcher immédiatement en grimaçant.

- Ca ne va pas ? demande ma mère.

- Oh, c'est juste qu'ils sont chauds...

- Moi aussi j'suis chaud, je remarque.

Ma mère et Angela me dévisagent tandis qu'un sourire de pervers se dessine sur mes lèvres.

- Arrête de dire des âneries, Dagon.

Angela reprend le cookie, plus précautionneusement cette fois-ci, et commence à le manger. Comme je n'ai rien d'autre à faire, je la regarde manger. Ce qui a l'air de la gêner, puisque ses sourcils se froncent tandis qu'elle pose le cookie qu'elle tenait dans ses mains.

- Pourquoi tu me fixes ?

- J'te fixe pas.

- Si si.

- Pour voir que je te fixe, ça veut dire que tu devais me fixer aussi alors je te retourne la question, pourquoi tu me fixes ?

Elle ouvre la bouche, mais ne trouve rien à répondre. Elle se contente donc de reprendre son cookie et de le finir tout en continuant à me regarder avec des yeux de tueuse. Elle m'apeure autant qu'une lampe. Ouais en gros elle m'apeure pas du tout quoi.