phénoménal LIVRE ÉDITÉ

chapitre 9

Directement, Logan, Kim, Éric et Mariah se tournent vers nous. Je lance un coup d'œil à Dagon. Celui-ci me jauge avec un regard de tueur.

- J'me mets pas avec elle, dit-il à voix haute.

- Vous n'avez pas le choix monsieur Avramov.

Avramov ? C'est original, autant que son prénom.

- Oh, mais madame, si je suis obligé de faire une pièce avec elle nous allons faire Lorenzaccio, vous savez, la scène ou Lorenzo tue son cousin, et en plus ça sera en grandeur réel.

- Soyez moins insolant, je vous prie. Tiens, puisque c'est ça, je vous donne une comédie romantique à interpréter, Roméo et Juliette.

Toute la classe se met à pousser des « ouhhh » mais un seul regard de la part de Dagon leur suffit à se taire.

- Madame, on est vraiment obligé d'être ensemble ? je demande.

Tout le monde se tourne vers moi, y comprit mon nouveau partenaire, qui me fusille du regard. Ok, je lui colle un peu la honte en disant ça car j'imagine que jamais aucune fille a dû refuser d'être en groupe avec lui auparavant. Mais bon, il y a une première à tout.

- Oui, mademoiselle Smith, vous êtes obligés. On arrête de protester à présent !

Je me tais tout en sentant le regard colérique de Dagon braqué sur moi.

À la fin de l'heure, je sors de cours. Puis, je repense à tout à l'heure.

- Dis-moi Kim, puisque vous êtes cousins, toi et Dagon avez le même nom de famille ?

Elle hoche la tête.

- Oui, pourquoi ?

- C'est de quelle origine Avramov ?

- C'est bulgare. Mon père et le sien, qui sont frères, sont tous les deux nés en Bulgarie.

- Ah, d'accord.

- Et ils y sont d'ailleurs restés, soupire-t-elle.

- Oh. Je suis désolée.

- C'est pas grave, on ne les a jamais connu. Et toi, je ne te demande pas, Smith, c'est américain.

- Oui, je ris.

Quand la sonnerie nous annonçant la fin de la journée de cours retentit, je me précipite pour intercepter Dagon.

- Hé !

Il soupire de manière exaspérée sans même chercher à le cacher.

- T'approches pas de moi. Je t'ai dit que j'allais te faire vivre un enfer, et t'améliore pas ton cas.

- Oh, mais tu me menaces, tu me menaces, mais tu n'as encore rien fait. Je voulais te parler de la pièce de théâtre. Viens chez moi cette après-midi et on verra quel passage on fait.

- Non.

- Je hausse un sourcil.

- Et pourquoi ça ??

- J'ai pas envie de voir ta sale gueule en dehors des cours.

Je soupire.

- On va avoir une mauvaise note si ça commence comme ça.

- Rien à foutre.

- Allez s'il te plaît ! Et si tu veux je...

Sans que j'ai le temps de comprendre ce qu'il se passe, il me pousse contre les casiers et trace son chemin.

- Je t'ai dit NON ! dit-il en disparaissant dans la foule de lycéen.

Quel connard.

Je rentre chez moi en compagnie de Mariah. On a découvert qu'on habite à deux bâtiments d'écart, on habite donc juste à côté.

- Dis-moi, il est sympa avec toi Dagon ? je questionne.

Elle réfléchit.

- Il est très froid, je ne lui parle pas beaucoup, mais je ne dirais pas qu'il est particulièrement méchant, pourquoi ?

- Je ne sais pas ce qu'il a contre moi, il me déteste depuis le premier jour.

- En même temps, vu les tacles que tu lui lances...

- Oui, mais même avant ça il me prenait de haut.

Elle hausse les épaules.

- J'imagine qu'on ne peut pas s'entendre avec tout le monde. Regarde moi et Kim, on aime personne et personne ne nous aime. Ça ne nous empêche pas d'être au sommet.

J'esquisse un sourire.

- Ce n'est pas exactement la même chose.

- Ouais. Dagon est quelqu'un de particulier, il est unique en son genre, dit-elle.

Ouais, ça pour être unique, il est unique.