XI - Une note inespérée

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Une fois sur le quai, Marinette ne put résister à appeler Alya et tout lui raconter. Elle commença par son duel verbal avec monsieur Joliet, puis dut raconter la visite d'Adrien pour donner le contexte. Alya trouva l'attitude du mannequin très amusante :

— Ne lui fait pas trop la tête, Marinette, conseilla-t-elle. Il est drôle, quand même, ton amoureux.

— Oui, c'est vrai, admit-elle. Mais il n'était pas obligé d'en faire des tonnes. Tout le monde a remarqué qu'il flirtait.

— À dire vrai, quand vous vous parlez, on a toujours l'impression qu'il y a plein de sous-entendus qui nous échappent. C'est votre manière de fonctionner, c'est tout.

Marinette ne sut que répondre à cela. Ils cachaient tellement de choses à leurs amis.

— Bon, je serai clémente, promit-elle.

Si Marinette avait eu l'intention de faire des reproches à Adrien, ils auraient sans doute perdu de leur virulence en voyant le sourire avec lequel il l'accueillit quand elle pénétra dans la cuisine où il était en train de réchauffer leur dîner. Comment ne pas fondre devant ce regard de tendresse et de fierté mêlées. Il lui tendit la main et elle vint se pelotonner dans ses bras.

— Ce que tu as fait est magnifique, assura-t-il. Et je vois que tu as merveilleusement réussi à t'intégrer dans cet atelier.

— Tu m'as donné une chance, la moindre des choses était que je ne la laisse pas passer.

— Marinette, brillante comme tu es, tu t'en tireras, que je m'en mêle ou non.

— Tu n'es pas objectif.

Adrien ne se donna pas la peine de répondre, il embrassa sa petite amie. Marinette se laissa aller contre le mannequin, habitée par l'envie de sentir le corps de son amoureux contre le sien. Elle le sentit frissonner contre elle et le baiser devint plus passionné.

Comme les fois précédentes, la jeune fille sentit la chaleur monter en elle. Elle commençait à s'habituer aux sensations que lui envoyait son corps et les savoura, sans s'en effrayer. Ce fut Adrien qui la repoussa doucement quelques instants plus tard. Dans ses yeux, elle y lut le désir qu'il était en train de maîtriser. Son propre corps la brûlait désormais et elle n'avait aucune envie qu'Adrien ne la lâche.

— Je crois bien, que... que j'ai envie aussi, murmura Marinette en s'accrochant à lui.

Adrien plongea son regard dans le sien, pour vérifier que les mots reflétaient bien ce qu'elle ressentait. Le regard brillant, il la fit revenir contre lui et l'embrassa de nouveau. Elle se cambra pour encore mieux plaquer son corps contre le sien. Il en profita pour faire passer ses mains sous son T-shirt, lui donnant des frissons dans le dos.

Puis Adrien quitta sa bouche pour laisser courir ses lèvres le long de son cou. Tout en faisant des pauses pour embrasser la peau qui était à sa portée, il raconta :

— Au lycée, toi et Alya avez écrit et distribué à tout le monde un petit fascicule qui énonçait les bonnes pratiques du jeu amoureux.

— Tu penses que c'est le moment d'en parler ? protesta Marinette qui préférait se concentrer sur les sensations que faisaient naître en elle les baisers et caresses d'Adrien.

— On est supposé se mettre d'accord sur les modalités avant de commencer la partie, confirma son amoureux. Donc, première règle : les joueurs peuvent quitter le jeu quand ils le veulent, sans avoir à se justifier. La volonté d'arrêter peut être exprimée de n'importe quelle manière : par la parole, par geste, ou simplement en arrêtant de jouer.

Aussi loin qu'il m'en souvienneWhere stories live. Discover now