III - Du retard à rattraper

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Quand Marinette se réveilla, sa première pensée fut que le réveil n'avait pas sonné et qu'elle allait être en retard au collège. Elle balaya son oreiller du regard pour chercher Tikki. Elle vit alors la pièce où elle se trouvait et la mémoire lui revint. Enfin, ce qu'il en restait.

Dans un premier temps, c'est l'absence de Tikki qui lui pesa le plus. Elle se sentit abandonnée. Mais elle savait qu'elle avait renoncé volontairement à son kwami et décida qu'elle avait mieux à faire qu'à pleurer sur son sort. Où qu'elle soit, elle voulait que sa petite amie surnaturelle puisse être fière d'elle.

Elle se leva et fit le tour de l'appartement. Comme l'avait annoncé Adrien, il n'était pas là. Il lui avait laissé un mot dans la cuisine :

Il est 7 h 45, je pars en cours. Je serai de retour en début d'après-midi. J'ai laissé de l'argent dans la boîte bleue près de la porte d'entrée si tu as besoin de faire des courses. Tu as de quoi petit-déjeuner et déjeuner dans la cuisine, prends ce qui te fait envie.

Marinette regarda le papier avec des sentiments mêlés. Adrien était tellement adorable. Son inquiétude pour elle la touchait. L'idée d'être en couple avec lui était totalement abstraite, pour elle. C'était un rêve pour plus tard, quand elle serait adulte... et clairement, elle n'avait pas l'impression de l'être. Toutes ces attentions lui semblaient donc s'adresser à une autre, qu'elle serait ou avait été, mais qu'elle n'était certainement pas. Il y avait tromperie, erreur sur la personne.

Elle repoussa ces pensées angoissantes et se fit un chocolat avec le lait qu'elle trouva dans le réfrigérateur et le cacao qui était dans un des placards – sa marque préférée, c'était réconfortant.

Puis elle suivit le conseil qu'Adrien lui avait donné la veille et fit l'inventaire de ses affaires. Elle commença par fouiller dans son propre sac et rencontra sa première contrariété : son téléphone était totalement déchargé. De toute manière, elle n'en connaissait pas le code d'ouverture. Elle le brancha et fouilla dans son portefeuille. Elle avait un peu d'argent, un permis de conduire – elle n'imagina pas s'en servir dans un bref avenir – une carte d'identité récente, une carte bancaire, sa carte vitale – sa mère l'avait utilisée la veille. Elle avait aussi un petit carnet, rempli de croquis de mode, ainsi qu'une sorte de trousse de secours contenant des pansements, des comprimés contre la douleur, un paquet de mouchoirs en papier et une serviette périodique.

Elle passa ensuite dans la chambre – elle évita de regarder le grand lit – et en explora les placards. Excepté la lingerie, ses nouveaux vêtements étaient tout à fait à son goût. Elle passa un pantalon et un petit chandail. Elle regarda aussi du côté d'Adrien. Sans surprise, il avait des ensembles bien coupés, en partie portant la griffe de son père, mais pas uniquement. Elle vit aussi des vêtements sans marque et supputa que c'était elle qui les avait confectionnés. En tout cas, ils lui plaisaient beaucoup.

Elle regarda ensuite sur sa propre table de nuit, couverte de magazines de mode. Dans ses tiroirs, elle trouva de la crème pour les mains et des petits bijoux. Du côté d'Adrien, c'étaient des romans policiers sur le dessus avec, dans le tiroir, une montre et... elle referma vivement le meuble après avoir aperçu des sachets de préservatifs. On pouvait dire qu'ils étaient au point du côté de la contraception !

Le placard du couloir lui révéla où se trouvaient les ustensiles de ménage et la table à repasser. Elle fit aussi l'inventaire de la cuisine en grignotant le sandwich qu'elle se confectionna pour le repas de midi.

Dans le salon, elle survola du regard les DVD, les jeux vidéo et la bibliothèque. Enfin, elle examina ses affaires de couture. Ce n'était plus le même modèle de machine à coudre, réalisa-t-elle, dépitée. Elle regarda les croquis qui se trouvaient sur la table avec fascination. Elle savait qu'ils étaient de sa conception. Elle les trouva à la fois familiers et hors de sa portée. Enfin, elle regarda ce qui constituait sans doute ses cours. Très vite, le découragement s'abattit sur elle et elle éclata en sanglots.

Aussi loin qu'il m'en souvienneDove le storie prendono vita. Scoprilo ora