Chapitre 1 : Appeler ou crier ?

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A l'université de Colombia, il existe un groupe de mecs répondant au doux nom de...(roulement de tambour) les Colombia Boys. Très original ? Absolument pas. Je trouve même assez ordinaire. Mais au moins, je sais qu'ils sont une source sure.

Que font-ils ?

Et bien, un boulot assez spécial. Ils écoutent les personnes en détresse ou simplement ceux qui ont besoin de discuter. On sait qui ils sont et forment une bande d'inséparable depuis les maternelles. Ils fréquentent la même unif, la même option et font tous la même chose. Rien de très folichon si vous voulez mon avis.

Jusqu'à maintenant, je ne pensais pas avoir affaire à eux. Cela fait quelques minutes que je fixe leur numéro sur leur site fait avec soin et très girly. Ça ressemble davantage à un site porno mais soit. Ils se présentent tous avec une photo d'eux, leur âge, leurs ambitions, leurs hobbies. Ils sont très beaux, il faut bien l'avouer. Je comprends pourquoi toutes les filles sont à leur pied. Ce sont les rois du campus depuis leur arrivée. Grâce à leurs belles gueules, entre autres.

Ces gars ont un charme indéniable. Et ils sont musclés. Je ne suis pas très portée sur le physique mais un beau dos me charme complètement.

Je n'hésite plus avant d'appuyer sur le numéro. Ceux-ci font directement résonner des tonalités. Je n'attends pas longtemps avant que quelqu'un me réponde.

- Colombia Boys à votre écoute, ici Arnaud.

Tout d'un coup, je ne sais pas quoi dire. Mes problèmes me semblent complètement dérisoires mais j'ai mal à en crever. Mes sentiments se bousculent dans mon corps. Je ne sais pas si vous avez déjà vécu une rupture, mais waouh ! On est au fond du trou. En tout cas, je ne me suis jamais sentie aussi désespérée de toute ma vie.

Je me rappelle qu'Arnaud est un joueur de basket hors pair dans le campus, d'après ce que j'ai entendu. Il ne sort pas avec énormément de filles et a eu quelques relations sérieuses qui ont mal finies. Il est plutôt pas mal d'après ce que j'ai vu. Mais bon, les garçons, c'est fini pour un petit moment. Je vais profiter de mes études et de mon célibat avant d'envisager de nouveau d'être en couple.

- Allô ? répète l'étudiant à la voix rauque.

Je prends enfin mon courage à deux mains.

- Salut...J'ai besoin d'aide.

Il me répond presque immédiatement.

- Dis moi tout. Comment tu t'appelles ?

- Rafaëlle.

- D'accord Rafaëlle, explique moi ce qui ne va pas.

Sa voix est douce. Je m'attendais à quelque chose d'assez bourru mais non. Je suis rassurée même si le fait que je vais peut-être le croiser dans l'université me fait peur. Je n'ai pas envie qu'il me reconnaisse. Je sais déjà que plusieurs filles ont le même prénom que moi ici, la liste est donc longue. Je ne sais même pas s'il compte découvrir mon identité. Normalement non, à part s'il estime que je suis en danger. Je ne veux pas être cataloguée comme la fille larguée.

- C'est bête. Je ne sais même pas pourquoi je te téléphone alors que je pourrais aller voir une psychologue.

- Tout va bien Rafaëlle, me dit-il aussitôt comme s'il sentait que je suis sur la réserve. Je n'ai peut-être pas le diplôme de psychologue mais je suis une très bonne oreille attentive. Explique-moi pourquoi tu m'appelles.

- Disons que j'ai perdu confiance en moi, en tout le monde. Je n'ai pas d'amis. Je n'en ai plus à vrai dire. Je les ai tous éliminé de ma vie. Et je me sens vide, mais en même temps libérée. C'est assez bizarre comme sensation. J'ai l'impression de me noyer complètement depuis une semaine.

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