Chapitre 8:

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Pour des raisons évidentes, je ne suis pas allée courir ce matin. Le reste de la journée se passe calmement et silencieusement. On ne parle pas beaucoup, nous sommes tous dans l'attente de nouvelles de Washington. Nouvelles qui n'arrivent finalement qu'en fin de soirée. Au téléphone, les voix de Tony et Steve laissaient entrevoir de l'espoir. Apparemment, ils ont réussi à faire en sorte que le Secrétaire d'État remette en question les accords. Si l'affaire continu sur cette lancée, ils devraient normalement rentrer demain.

A la suite de ces bonnes nouvelles nous partons nous coucher. Il n'est pas très tard mais nous sommes tous rongés par la fatigue.

Sans surprise, je suis une nouvelle fois réveillée en pleine nuit. Pas à cause d'un cauchemar, ni à cause de bruits provenant de la salle d'entraînement puisque, cette fois, les bruits viennent de la salle commune.

Il n'est que 3h16. Encore plus tôt que le nuit dernière. Je me dirige alors vers la pièce principale pour dire au soldat d'être plus silencieux et pouvoir essayer de me rendormir. Il aurait pu y penser lui même à faire moins de bruit, il abuse. Il sait très bien que je peux entendre tout ce qui se passe dans ce bâtiment. Surtout la nuit.

Lorsque j'arrive devant l'entrée de la pièce, je me rend compte qu'elle est plongée dans le noir. J'allume alors la lumière et ferme immédiatement les yeux pour éviter de me brûler les iris. Toujours en ayant les yeux clos je prononce quelques mots avec ma voix cassée du réveille:

Aliana: J'espère vraiment pour toi que ça ne va pas devenir une habitude de me réveiller en plein milieu de la nuit.

Personne ne me répond. Ai-je eu des hallucinations auditives? Y a-t-il vraiment quelqu'un dans la salle?

J'ouvre alors lentement mes yeux pour mettre fin à mes doutes. Ma vision reste flou encore quelques secondes puis, lorsqu'elle s'améliore enfin, elle me permet d'observer le carnage. Mes yeux s'arrondissent et ma mâchoire se décroche. La pièce est dans un salle état. J'avais sous estimé l'ampleur des sons, probablement à cause de la fatigue.

La table est renversée au sol, le canapé est retourné et l'une des baies vitrées est fissurée. Bien fissurée. Elle se serait probablement brisée si elle n'était pas composée d'un verre soit disant « incassable ».

J'observe Bucky. Il se tient debout en plein milieu de la salle tout en étant dos à moi. Ses poings sont serrés. Malgré la fatigue, mon sang ne fait qu'un tour et je m'empresse d'aller vers lui.

Aliana: Bucky? Tu vas bien?

Aucune réponse. J'approche ma main de son épaule pour qu'il se retourne vers moi mais, lorsque mes doigts effleurent sa peau, sa main de vibranium attrape mon poignet d'une force effrayante pour éviter tout contact non désiré.

Bucky: Ne... t'approches pas...de moi. 

Sa mâchoire et toute crispée. Mes yeux croisent les siens. Il sont injectés de sang. Et les cernes démontrent du peu de sommeil dont il profite.

Aliana: Bucky...qu'est ce qu'il s'est passé?

Toujours aucune réponse. Je me ravance d'un pas puis reprend:

Aliana: Arrête. Parle moi.

Bucky: JE T'AI DIT DE NE PAS T'APPROCHER!

Sa main agrippe toujours mon poignet, et ce de plus en plus fort. Je sens presque mes os se briser.

Aliana: Bucky, tu me fais mal...

Il rompt notre contact visuel pour poser ses yeux sur ma main. Elle est toute rouge. Son air change. De la peur s'affiche sur son visage. Il a peur de lui même, peur du mal qui peut me faire lorsqu'il est dans cet état la. Il lâche alors rapidement mon poignet pour me retourner le dos.

Retrouvailles du PasséOù les histoires vivent. Découvrez maintenant