Nayla Chehab

5. Youssef le "voyou"

                           Cinquième chapitre: Youssef le "voyou"

Point de vue de Nayla:

Aujourd'hui, je me sentais de très bonne humeur. Et ça a fait ma journée. Et surtout aussi parcequ'on est le vendredi. Je suis très sérieuse même! Ça faisait vraiment longtemps que je n'avais pas étée aussi heureuse.

Bref, il faisait très beau aussi, le soleil rayonnait, et j'ai adoré ça. J'adore le soleil! Ahaha... Bon, c'est pas très important tout ça... Donc, je suis partie à l'école comme hier et j'ai salué mes "nouveaux amis". Je ne sais pas si je peux me permettre de les appeller comme ça... Bon, je les ai salués. J'ai discuté un peu avec une des filles de la bande de Taha, Sana, puisqu'elle est venue me poser quelques questions à propos du Liban, et je crois que si j'ai bien compris, c'était pour l'oral en Français, dans lequel on doit parler d'un pays étranger. Je voulais parler du Liban moi aussi, mais vu que Moi et Sana'a sommes dans la même classe, et que je ne veux pas que les autres élèves de la classe se permettent de ne pas écouter l'une de nous deux à cause de la répétition, j'ai décidé de parler d'un autre pays. Peut-être du Maroc... En tous cas, je verrai.

Bon, après la petite discussion, j'ai eu Français (petite coïncidence). Donc, j'ai continué la discussion avec Sana'a. Elle m'a expliqué qu'elle voulait d'abord parler de son pays natal, le Yémen, mais qu'une Blanche de la classe l'avait déjà choisi comme sujet... Moi, j'ai juste trouvé ça drôle, et pas seulement le fait qu'une Blanche parle d'un pays et d'une culture qui lui sont totallement inconnus, mais aussi le fait qu'elle s'appelle Sana'a et que la capitale du Yémen se nomme Sana'a aussi. Drôles de coïncidences aujourd'hui... Bref, elle a rit quand je lui ai dit ça. En tous cas, moi j'ai finalement décidé de parler du Maroc, avec Taha. Oui, je sais, vous vous dites "What the heck?!", mais c'est juste que lui aussi voulait parler de son pays, alors j'ai décidé de me mettre avec lui. Seulement, Madame Tzankova (la prof) nous a dit de parler 8 minutes, au lieu de 4, et de rajouter l'histoire, les conquêtes, la monarchie et les pays ennemis du Maroc à son économie, ses traditions, sa culture, ses langues parlées, ses religions et ses peuples (ou tribus). Moi et Taha étions d'accord. Donc, on a conclu qu'il devait venir demain (samedi) à midi et jeudi soir, pour travailller chez moi sur le projet, et que moi, je devait venir lundi et mardi après l'école, chez lui.

 Bref, ensuite on a eu cours de Math avec Monsieur D'Amboise. C'était pas mal, puisque j'aime déjà beaucoup les Maths à cause de leur logique. Donc, ensuite, c'était le dîner. Contrairement à hier, on n'est pas partis au terrain, mais plutôt au McDo de Langelier. Comme j'avais préparé un repas ce matin et que, comme tout bon Louis-Rielleux qui se respecte, j'ai décidé de ne pas l'emmener avec moi pour ne pas me tapper la honte une deuxième fois dans la semaine. Sinon, j'aurais eu l'air de quoi, avec un Tupperware remlis de nourriture, une petite boîte de jus Oasis, une barre tendre et une pouding au chocolat? J'aurais eu l'air de rien ("d'une merde" en Français du Québec), effectivement. Donc, j'ai pris mon argent avec moi, et nous sommes partis marcher jusqu'à là-bas. En marchant, j'ai remarqué que tous les Louis-Rielleux qu'on croisait dans notre passage se mettaient à nous regarder malicieusement. De tout mon coeur, j'espérais que ce n'était pas à cause de la conversation sur papier horrible que j'ai eu avec le Latino, l'autre jour. Mais non. Ce n'était pas à cause de ça. En fait, à un moment donné, Yacine (je crois), l'a appelé de loin et lui a crié: "Yo Taha! C'est pour elle hein?". Là, j'avoue que je n'y comprennais rien. En plus, Taha l'a regardé avec un sourire mauvais et a légèrement fait un "oui" de la tête. Et là, Yacine lui a crié: "T'avait raison kho', elle en vaut la peine! En plus, j'vois que tu prend toujours les plus jolies!" Et là, Taha lui a crié: "C'est ça la vie khoya! J'ai toujours les plus mignonnes pour moi! HAHAHA!" Ensuite, Yacine a rit et il a continué à marcher. Je me suis tout de suite retournée vers Taha, et je lui ai crié dessus devant tous ses amis.