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Depuis le début
                                    

— Et alors ? On était ensemble, je te signale !

— On peut faire un vote pour décider, propose Tom.

— Je peux le faire..., annonce Amaury d'une voix fébrile.

Il se relève avec difficulté et se masse l'épaule avant de s'approcher de nous, Prunelle à ses trousses.

— Je l'ai déjà fait une fois, continue-t-il. Je peux recommencer.

Je m'apprête à le réprimander mais suis devancée par le délégué.

— Dans ton état ? le questionne-t-il. Je ne pense pas que ce soit très judicieux.

— Justement, insiste le rouquin. Je ne vais pas vous être bien utile dans cet état. S'il m'arrive quelque chose, ce ne sera pas une grande perte...

Choquée, j'étudie le visage sérieux de mon petit-ami sans vraiment y croire. Peu importe nos différents et nos stupides disputes, peu importe les insultes que j'ai pu lui balancer ou souffler dans mon sommeil, la seule pensée de le perdre me retourne l'estomac. Comment peut-il dire ça ?

— Non, Amaury ! s'exclame Prunelle en venant s'accrocher à sa jambe. Je veux pas te perdre, moi.

Je souris devant cet élan d'affection qui me rendait jadis de mauvaise humeur. Je crois que, dès qu'elle l'a rencontré, Prunelle est tombée amoureuse d'Amaury. Je suis certaine que si ma sœur avait eu quelques années de plus, elle ne se serait pas gênée pour me piquer mon copain. Et ce balourd qui trouve ça mignon que je sois jalouse.

Les larmes qui commencent à poindre dans les yeux de l'enfant semblent remuer la confiance d'Amaury. Sacré Prunelle. Un sourire idiot sur les lèvres, je regarde mes camarades. Visiblement touché par cet appel du cœur, Tom sourit tendrement. Claudia semble le remarquer aussi car, quand elle se tourne vers moi, elle arbore une expression décidée. Sans rien dire, elle me tend la main. Pourtant, je ne lui donne pas le cube. J'ai comme le sentiment que c'est à moi de m'en charger cette fois.

 J'ai comme le sentiment que c'est à moi de m'en charger cette fois

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L'objet s'enfonce dans l'encoche jusqu'à se faire avaler entièrement par le pilier. Une lumière vive jaillit, embaumant mon corps entier. Je détourne le regard pour ne pas être aveuglée.

Je me sens instantanément comme bordée d'un nuage chaud et doux qui vient effacer doutes et douleurs en un clin d'œil. Quand la luminosité de la pièce revient à la normale, deux secondes plus tard, je me sens plus que bien. Et c'est avec un sourire presque béat que je passe devant mes camarades et m'approche du cube géant.

Sans réfléchir, comme si cela coulait de source, je viens apposer ma main sur la porte. Un clic terriblement satisfaisant retentit. Il me suffit alors de pousser du doigt la porte pour que celle-ci s'ouvre. Je me tourne vers mes compagnons d'infortune avant de m'y engouffrer. Aussitôt, l'intérieur de l'immense cube s'illumine et un texte s'affiche sur le mur qui nous fait face.

LE CUBE | Livre interactifOù les histoires vivent. Découvrez maintenant