Chapitre 7

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« Alice, emmène-moi au pays des merveilles »

paroles des Clubs Alysse

De la musique techno en fond, des lumières changeant si vite que la tête ne pouvait suivre, sans oublier les danseurs en petite tenue se trémoussant sur le podium pour un public très divers. Mais aucun humain. Des serveuses aussi peu habillées se baladaient dans le salon, s'occupant de clients installés aux tables ou bien près des barres de pole dance .

Il ne s'agissait pas d'une simple boite de nuit. Ce genre de club, exclusivement ouvert pour une clientèle non-humaine, se contentait d'accueillir tous les vices du plaisir. Et le nombre de plaisir étant très varié, cela ouvrait beaucoup de possibilité.

« Mais qu'est-ce que je fiche ici ? » essayait de comprendre Hunter sans vraiment avoir une réelle réponse à donner.

Il sirotait tranquillement sa boisson, tentant au mieux de ne pas montrer son malaise. Ces établissements... Les clubs Alysse. Tout ici était réalisé dans le but de perdre l'esprit des clients. Les sens étaient trompés, et même sans prendre de stupéfiant, les trips étaient assurés. Les clubs Alysse avaient cette particularité surnaturelle d'emmener au pays des merveilles et de l'extase. L'odorat d'Hunter ne percevait rien d'autre que des odeurs étranges, venus de produits dans l'air.

Pour un loup, l'enfer était garanti. Des lumières se dessinaient partout, les auras s'élevant et s'unissant pour former d'autres étrangetés. Ajouté à cela la musique psychédélique et le voici qui se tenait la tête. Ça tambourinait et les nausées n'adoucissaient rien de ses troubles. Il était malade, un peu grognon, et surtout perplexe quant à la raison de sa venue dans ce club du type Alysse, portant le nom de Mirror. Et dire qu'il était venu de lui-même. Tout ça à cause d'un ridicule message !

Un coup d'œil sur son portable, il relu la réponse d'Hella. Alors qu'il avait appelé encore et encore, persuadé qu'elle boudait simplement mais qu'elle reviendrait s'il insistait – réflexion stupide puisque le harcèlement ne fonctionnait pas et ne fonctionnerait jamais en amour – elle lui avait enfin renvoyé un message. Un classique « Faisons une pause », aussi synonyme chez les humains d'un « Rompons ».

Une sorcière pouvait facilement se détacher, mais un loup imprégné ?

— Tu sembles être dans un sale état.

— Wolfgang, tu sais que je n'aime pas ce genre d'endroit.

Cheveux sombres et une peau bronzée qui témoignait de son habitude à sortir au soleil régulièrement, Wolfgang était un loup-garou originaire de France. Un Alpha s'étant établie aux Etats-Unis pour fuir son passé et rejoindre sa famille. Les Silvest était plutôt réputé parmi leur espèce. Ils possédaient un particularité les rendant aussi puissant que dangereux. Leurs loups étaient en proie à des frénésies meurtrières, très difficiles à gérer lorsqu'ils ne se trouvaient pas en meute. Ils faisaient partie de ces loup-garous ayant alimenté durant longtemps les légendes humaines concernant leur espèce, menaçant souvent de révéler au grand jour le monde surnaturel. Ils avaient d'ailleurs été les premières victimes de la Soveraineté, qui les avait encore aujourd'hui dans le collimateur.

Wolfgang avait connu cette frénésie en France, et aujourd'hui il se tenait. Il y avait encore quelques années de ça, Hunter se souvenait d'un homme au bord de la mort. Joues creuses, regard de fou et désespoir lisible même aux yeux d'un psychopathe dénué d'empathie, son ami semblait s'être bien remit. Pour cause, il avait perdu la femme avec laquelle il s'était imprégné. Une femme qu'il avait tué à cause de ses fameuses frénésies. Une humaine.

Mais aujourd'hui, l'homme allait mieux. Il était l'espoir pour tous ceux qui, comme lui, avait perdu l'amour de leur âme. L'espoir d'y survivre.

Bang Bang, Banshee sang ; Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant