Elle Partira

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Ils arrivèrent au village, Hvitserk embrassa Maggie à pleine bouche. Ivar lui mis une tape derrière la tête en passant prêt de lui avec son char. Lui qui peu de temps avant c'était moqué de Nianna et lui voilà qu'il s'en donnait à cœur joie sur la place publique.
Ragnar se plaça au centre du village, les villageois ainsi que la plupart des guerriers, du moins ceux qui tenaient debout, formèrent un cercle autour de lui. Nianna resta dans les bras d'Ivar sur son char à observer la scène.

- Mon peuple, mes amis, mes frères, mes sœurs, mes enfants, aujourd'hui nous avons gagné.

Des hurlements de joies retentir.

- J'aimerai me réjouir de cette victoire cependant, je dois vous faire part de ce qui c'est passé durant ces 3 jours.

Le silence ce fit de nouveau.

- Au départ nous avons combattu comme cela était prévu, notre plan d'attaque nous a permis d'avoir l'avantage et nous avons gagné. Nous avons pris en otage le chef ennemie pour l'interroger. Nous l'avons torturé toutes la journée suivante pour qu'il nous révèle enfin deux choses. La première étant qu'une seconde armée était à nos portes ce qui nous a permis de les terrasser à leurs tour ce qui fait que nous sommes rentrée aujourd'hui. Mais la seconde est une nouvelle de la plus haute importance et nous nous devons de nous y préparer.

Des murmures se firent entendre, tous le monde, même les guerriers présent lors de la bataille, n'avaient eu vent d'une quelconque révélation.

- Une armée russe se dirige droit vers nos portes, une armée dont l'ampleur n'a d'égal. A leur tête le roi Dimitri et son fils Alexandr réputé pour leur cruauté envers leurs ennemis. Cependant ils sont aussi réputé pour être loyaux envers leurs amis. Moi même je ne sais pas pourquoi ils viennent ici, mais nous devons nous tenir prêt. Deux options seront possibles, soit nous devrons livrer la plus grande bataille de notre existance, soit nous devrons les accueillir comme il se doit et nous en faire des alliés. Ma confusion est de taille mais je vous fais la promesse de toujours, toujours veiller à votre sécurité, c'est pourquoi des demains nous allons renforcer les défenses de la ville, nous allons programmer des entraînements régulier et je vais faire appels à mes partisans dans tous le continent en espérant qu'ils arrivent à temps en cas de guerre. Maintenant mes amis, passons aux choses sérieuses et fêtons notre victoire dignement avec un énorme festin.

Des cris de joies se firent entendre mais l'angoisse se faisait elle aussi sentir dans le peuple.
Nianna regarda Ivar en l'interrogeant du regard .

- Ça va aller ne t'en fais pas, les russes ne me font pas peur.

- Ivar... ( souffla Nianna)

- Quoi ?

- Est ce que tu as déjà eu peur de quelques choses ? Ou plutôt l'a tu déjà simplement avoué ?

Ivar sembla réfléchir un moment avant de secouer la tête. De quoi pouvait il avoir peur ? Il avait vu dans sa vie bien plus de choses horribles que la plupart des gens, il avait souffert comme personnes n'avait souffert. Alors à ce stade il se posait réellement la question. La réponse semblait alors évidente, non il n'avait peur de rien. Nianna ne voulait pas y croire, c'était dans la nature humaine de ressentir de la peur au moins une fois de temps en temps. Mais elle ne releva pas, elle venait de le retrouver, enfin et elle ne voulait en rien gâcher ce moment. Elle déposa un baiser sur sa joue et descendit du char pour rejoindre Maggie assise sur un rondin prêt du feu en compagnie de Hvitserk.

- Alors vous deux ?

- D'après ce que m'a dit Hvitserk ce serait plutôt à moi de te demander cela.

Nianna rougit sous le sourire éclatant de Maggie.

- Comment comptes tu faire pour supporter mon terrible petit frère ?

Elle entendit le grognement d'Ivar juste derrière et sursauta.

- Mon chère frère, j'aimerai rester là à bavarder ou à te refaire le portrait mais je voudrai m'entretenir seul à seul avec Nianna.

- Tu ne perds pas de temps mon frère.

Nianna se senti rougir jusqu'aux oreilles et se détourna rapidement.

- Bon courage Maggie car il t'en faudra avec ce bon vieux Hvitserk.

Ivar et Nianna partir dans le skali rejoindre la chambre d'Ivar. Nianna n'y était jamais rentré et fut surprise de trouver un bureau en plus du lit. Sur celui ci était disposé un jeu d'échec. Elle s'approcha et prit une pièce dans sa main, le travail qui avait était fait dessus était incroyable, chaque détail semblait venir sublimer la pièce. Ivar s'affala sur la chaise en face en grimaçant.

- Tu es blessé ?!

Elle s'approcha de lui rapidement.

- Non j'ai juste mes jambes qui me font souffrir quand je porte trop mes armatures.

- Attends je vais te les enlever.

- Non !

Le ton qu'il employa, fit se redresser Nianna immédiatement. Elle fut d'abord surprise puis elle l'interreogat du regard. Quand elle vit qu'il n'allait pas lui répondre elle insista.

- Pourquoi ?

- C'est inutile je m'en occuperai plus tard.

- Et tu comptes rester à souffrir ainsi longtemps ?

- J'ai l'habitude.

- Est ce une raison suffisante ?

Ivar la regarda droit des les yeux, il se senti tout à coup complètement submergé par sa triste et baissa la tête pour la contenir. Il devait être heureux, il avait auprès de lui la femme qui faisait battre son cœur, il venait de gagner une bataille mais malgré tout cela il était toujours en colère et cela le rendait encore plus triste. Nianna s'agenouilla devant lui, elle reposa délicatement la pièce sur l'echiquier et attrapa son menton du bout des doigts pour qu'il la regarde. Elle connaissait ce regard, il l'avait eu tellement de fois étant enfant et même quelques fois depuis qu'elle était rentrée. Il souffrait et sa souffrance n'était pas que physique.

- Parle moi Ivar. Je t'en pris.

- Je vais bien Nianna ne t'en fais pas je suis juste un peu fatigué.

- Ivar, c'est moi, tu sais que tu peux tout me dire depuis toujours et pour toujours.

Il hocha la tête et prit une grande inspiration.

- Je ne suis qu'un infirme, pourquoi est ce que je mériterai de gagner des batailles, pourquoi est ce que je mériterai d'avoir une vie normal, pourquoi est ce que je mériterai ton amour. Je suis incapable de vivre autrement qu'en étant en colère et je ne veux pas que tu en souffres. Ma colère s'amplifie de jour en jour, à chaque douleur, à chaque pas... A tel point que parfois je me demande si mon destin n'est pas d'aller au cœur d'une bataille armé de ma seule hache et de laisser libre cours à ma colère jusqu'à ce qu'on me libéré enfin.

Nianna eut le cœur brisé par ces révélations. Elle savait depuis toujours qu'Ivar avait très peu d'estime pour lui même, qu'il n'avait jamais accepté son handicap. On aurait pu croire qu'il avait appris à vivre avec, en le voyant se déplacer avec une béquille, ou en rampant, en le voyant combattre comme un valeureux guerriers. Mais ce n'était pas le cas, Ivar se battait contre son handicap dans un combat acharné, un combat singulier, dans lequel la mort etait la seule issus.

- Ivar, je pense que je ne te l'ai jamais dit mais je t'admire. Quand toi tu dis que tu es faible moi je te trouve fort, tu dis que tu n'es qu'un "infirme", mais quel infirme Ivar ?! Un infirme qui a su se lever grâce à son courage et sa détermination. Tu peux être en colère contre ton handicape mais il fait de toi l'homme extraordinaire que j'ai devant moi. Tu mérites mon amour bien plus que tu ne le penses. Car je vais te dire quelque chose "Ivar le désossé", c'est toi seul qui fait battre mon cœur, sans toi dans ma vie je serai morte à l'heure qu'il est. Tu m'as appris à me battre coûte que coûte. Mon amour, je t'en pris regarde moi. Tu es devenu un grand homme et je sais qu'un jour ta colère partira. Le jour où enfin tu te feras confiance elle partira. Alors maintenant laisse moi te soulager en enlevant tes armatures.

Ivar le désossé : Entre Colère Et AmourNơi câu chuyện tồn tại. Hãy khám phá bây giờ