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L'odeur âcre de la mort lui brûlait les narines. Il sentait tout: l'odeur de la mer, de l'électricité, du feu qui brûlait tout autour de lui. Il entendait leurs hurlements déchirants. Il voyait les flashs des éclairs devant ses yeux. Il voyait la mort qui s'abattait partout autour de lui. Il suffoquait. Il sentait l'eau envahir ses poumons tandis qu'il se débattait contre les vagues qui l'emportaient toujours plus profondément. Il ne voulait pas. Il avait peur. Non, il était terrifié.


Brusquement, Denki se réveilla en hurlant à la mort, le corps couvert de sueur. Plongé dans un état second, encore prisonnier des limbes de son cauchemar, il se débattit comme un diable contre la couverture qui le recouvrait, comme si celle-ci allait le tuer. L'impression d'étouffement refusait de le quitter, tandis qu'il tentait tant bien que mal de respirer, ses deux mains enroulées autour de son cou, haletant comme un chien. Il n'entendait que le bruit de son cœur qui pulsait à une vitesse folle et dans un bruit assourdissant contre ses tympans. Le monde autour de lui tanguait brutalement. Il ne reconnaissait plus rien: ni son lit, ni sa table de nuit, ni sa petite étagère couverte de mangas.

Dans sa panique, il n'entendit pas la porte de sa chambre s'ouvrir à la volée, tout comme il ne se sentit pas tomber à terre, les yeux écarquillés. 

Il ressentait le moindre souvenir de cette nuit là: l'eau qui emplissait ses poumons, la sensation de la vie qui l'abandonnait petit à petit, la panique qui gagnait son cerveau, faisant pulser son cœur à mille battement à la seconde, oui, il sentait tout, même l'odeur âcre de la fumée.

Il avait le cœur au bord des lèvres et il sentait qu'à la moindre tentative de se redresser, son repas ressortirait plus tôt que prévu. 

Alors qu'il était agenouillé à terre, le front contre le sol glacé, ses ongles grattant son cou, ses épaules, ses clavicules, perçant et arrachant la peau, il sentit deux bras chauds l'entourer et le tirer contre un torse, ne le faisant que paniquer encore plus. Il entendait son nom résonnant dans son cerveau, prononcé par une voix familière qu'il ne parvenait pourtant pas à identifier. Il se débattait, tentant de s'arracher à l'étreinte enroulée autour de son corps qui emprisonnait ses bras, en lançant des coups de pieds dans le vide tandis que la voix pourtant si lointaine prononçait de plus en plus fort son prénom. Rapidement, il sentit deux mains chaudes et griffues attraper ses chevilles et lui clouer avec force au sol, et il se mit à pleurer fortement, suppliant qu'on le lâche et hurlant qu'il était désolé, qu'il n'avait pas fait exprès. C'était vrai, il le promettait, il ne contrôlait juste pas son alter.

-denki...denki...! DENK'S! 

La voix hurla contre ses tympans, le stoppant brutalement dans ses mouvements, lui faisant ouvrir grand les yeux sous la peur. Délicatement, sa tête fut plaquée par une grande main douce contre un torse d'où il pouvait sentir un cœur battre au moins mille fois plus lentement que le sien.

-C'est moi, Denk's, c'est Hitoshi. Calme toi tout va bien.. Il put enfin mettre un nom sur la voix particulièrement douce qui l'appelait depuis plusieurs minutes et il ferma les yeux, quelques larmes s'échappant entre ses cils, se laissant bercer par les pulsations du cœur du violet. 

Malgré l'apaisement net de son corps qui avait stoppé toute résistance, la panique refusait de quitter son cœur et sa tête, laissant Denki tremblant et terrorisé contre Shinso.

Celui-ci, qui caressait délicatement les cheveux de l'électrique dans une tentative d'apaisement, s'adressa à la deuxième personne qui maintenait toujours ses chevilles, bien que cela soit d'une manière beaucoup plus tendre qu'avant.

-Merci beaucoup pour le coup de main Fumikage. Ça te dérangerais d'aller lui chercher un verre d'eau?

Fumikage qui, aidé des pattes de Dark Shadow, avait maintenu les chevilles du blond lâcha sa prise en hochant la tête. L'homme à la tête d'oiseau étant le second voisin de chambrée de l'électrique et ayant un sommeil particulièrement léger, avait été, tout comme Hitoshi, réveillé par le cri du blond, et avait pénétré avec inquiétude dans sa chambre, où il avait trouvé Shinso tentant de contrôler la crise du blond. Il avait alors, sans une once d'hésitation, saisit les chevilles du blond pour le maintenir et éviter qu'il se blesse et ainsi permettre au violet un plus grand control de la situation. 

Eyes, Nose, Lips[ѕнιηкαмι]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant