7 Quelle merveilleuse journée !

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Comme il l'avait déjà fait, patiemment, son hôte lui nomma en sindarin les différents aliments et autres objets, comme la table et les chaises. Océane réussit à en répéter et retenir quelques-uns. C'était un début. Océane lui souriait, heureuse de ces leçons impromptues. Assise à cette terrasse de bois enveloppée de végétation dorée, en compagnie de son prince, caressée légèrement par le soleil à la lumière douce et profitant d'une vue des plus enchanteresses, elle se sentait particulièrement bien et reposée. Ses cheveux étaient presque secs, maintenant. L'effet enchantement continuait d'exalter ses sens. Elle se sentait comme dans un conte.

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Haldir était attablé à son bureau. Il avait reçu les copies des rapports faits sur Océane. Il était momentanément chargé de mission par ses seigneurs. Il se remémora son entretien avec eux, juste après l'entrevue avec l'humaine, où ceux-ci lui avaient demandé de devenir le mentor de la mortelle suivant son désir de se former aux armes.

Au premier mouvement d'opposition d'Haldir, Galadriel l'avait entrepris sur le terrain de l'expérience quasi exclusive qu'il avait cumulé à l'extérieur.

— Vous connaissez bien le monde des hommes, lui avait-elle rappelé. Leurs façons sont parfois très éloignées des nôtres. Cette atan (1) paraît bien fragile mais vous saurez y faire. Je doute, avait elle fait dans un sourire, qu'elle incarne un jour la guerrière de ses rêves. Cependant, il est certainement possible de l'aider à s'aguerrir. C'est là que vous intervenez.

— Quand et dans quelles conditions aura-t-elle l'occasion d'exercer ces nouveaux talents ? avait demandé Haldir ne pouvant s'empêcher de laisser paraître son scepticisme.

— Je pressens qu'elle ne peut pas rester ici, avait répondu Galadriel. Il faudra qu'elle parte à Imladris, si cela est accepté et suivant leurs dispositions. Dans tous les cas, elle sera envoyée ailleurs qu'ici et devra voyager dans des conditions qui seront difficiles pour elle. Elle devra retarder le moins possible l'allure de ses guides et protecteurs. Comptez quelques mois. Elle ne demeurera pas plus longtemps.

« Voilà qui est mieux », s'était dit Haldir.

— Qu'est-ce que l'humaine est censée savoir exactement de ce que nous envisageons pour elle ? s'était-il enquis.

— Il vous est difficile de communiquer avec elle ? Sa langue nous est totalement inconnue et il semblerait qu'elle ne sait rien de celles que nous pratiquons ? avait énuméré Galadriel, faisant hocher Haldir de la tête.

— Qu'elle garde pour l'instant ce qu'elle croit avoir compris de nous : l'acceptation totale de sa requête, avait-elle précisé. Il sera toujours temps qu'elle se détrompe en faisant ses propres constatations, ou il faudra la détromper lorsque la communication sera plus aisée.

— En attendant, avait repris Celeborn, votre frère Orophin, que nous plaçons sous votre responsabilité, veillera sur elle et vous rapportera tout fait digne d'être signalé que vous nous transmettrez. Il sera soumis à votre autorité pour cette mission. Vous-même, vous êtes directement placé sous notre commandement.

Haldir échappait ainsi à Ohtarion et à ses manœuvres ; momentanément. Après tout, celui-ci serait déjà ravi de le faire remplacer pour les mois à venir. Quelque part ce n'était pas plus mal.

— Pour que vous sachiez tout ce que vous avez à savoir, l'humaine porte sur elle une influence venant de l'Ennemi, avait confié Galadriel. Nous le sentons tous deux et certains d'entre vous aussi, avait-elle avancé. Haldir avait confirmé ces dires. Cela expliquait l'air mordoresque qu'on lui prêtait lorsqu'on la regardait, sans en trouver la raison. Etait-ce la véritable raison de son agacement à son sujet ?

Egarée en Terre du MilieuWhere stories live. Discover now