7 Quelle merveilleuse journée !

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Océane se réveilla fraîche et... dispose. Ce bien-être fut tout de suite perturbé par une vague de frayeur qui la traversa lorsqu'elle reconnut ne pas être chez elle, dans son lit, ou tout autre endroit qu'elle aurait qualifié de familier, non parce qu'elle s'y serait déjà rendue, mais parce que le lieu aurait appartenu à son monde originel. Elle n'était pas chez elle, encore une fois. Elle s'assit sur son lit comme mu par un ressort. Son regard balaya la pièce. Elle devait s'y résoudre : elle n'était plus dans le monde réel, enfin..., le sien, qu'elle estimait être la réalité tandis qu'ici... Elle ressentait toujours l'effet couleurs et formes vibrantes de la veille mais largement atténuée comme si elle s'y habituait.

Tout était beau et serein. Au dehors, les feuilles étaient parfois agitées par le vent. Leur bruissement qui lui parvenait de la fenêtre légèrement entr'ouverte l'apaisait. Tiens ! Elle avait oublié de la fermer hier soir. La lumière du soleil filtrait au travers du panneau à lames, faisant office de volet, qu'elle n'avait pas tout à fait fermé. Elle examina ses émotions mais la frayeur s'était enfuie. Elle était pacifiée bien qu'elle était dans un monde qui lui était étranger. Restait de l'appréhension ; celle que vous éprouvez lorsque vous attendez des nouvelles que vous savez déjà mauvaises. La vie quoi !

Elle se rappela les évènements passés qui l'avaient amenée ici. Sa chute en Lorien, sa rencontre avec les elfes et sa capture, l'interrogatoire d'Haldir, son enfermement puis le voyage en cariole jusqu'à la capitale. Son émerveillement en la découvrant et sa rencontre avec les seigneurs Celeborn et Galadriel. Elle eut soudain envie de fumer ! Un peu. Son envie de nicotine était légère, pas comme d'habitude où le besoin d'en griller une était devenu impérieux le matin. Tout était adouci ici ! L'air était frais mais agréable comme s'il contenait la promesse d'une journée douce et ensoleillée. Elle était toujours sous le charme des lieux visiblement.

Elle fut interrompue dans ses réflexions par quelqu'un qui frappait à sa porte. « C'est mon prince », se réjouit-elle. Orophin entra lorsqu'elle répondit d'une voix enthousiaste. Ils se souhaitèrent le « bonjour » accompagné de sourires, chacun dans sa langue. Elle fut surprise de l'habillement d'Orophin et de constater qu'il portait les cheveux libres. Il portait une tunique longue bleu clair sans manches qui arrivait jusqu'aux mollets et fendue légèrement sur les côtés. Elle était brodée de motifs en forme d'entrelacs bleu sombre sur la poitrine et les épaules. Sous la tunique, il portait une chemise aux longues manches bleu-gris. Ses jambes étaient enserrées dans un pantalon de la même couleur que la chemise. Aux pieds, il avait des bottes montant jusqu'aux mollets et qu'elle pressentait destinées à un usage intérieur vu leur finesse. Une fois qu'il la quitta, Océane sortit de sa chambre pour faire sa toilette. Elle devait laver ses cheveux aujourd'hui. Son envie de tabac s'était envolée.

Plus tard, ils déjeunèrent sur la table de la terrasse au même endroit que la veille au soir. Il y avait des petits pains briochés tièdes, une sorte de lait au beurre, un breuvage aux arômes fruités inconnus mais exquis, des fruits comme des pommes et des poires, des baies qu'elle ne reconnut pas, du beurre, du fromage, des œufs pochés et même de fines tranches de viande froide. Océane goûta un peu à presque tout. Il l'aida plusieurs fois en lui tendant les mets hors de sa portée. La table et la chaise étaient bien trop grandes pour elle. Elle se sentit presque redevenir enfant devant les dimensions des meubles et leur hauteur, comme tout à l'heure dans la salle de bain. Ses pieds ne touchant pas le sol, elle les faisait se balancer de temps en temps. Elle qui s'était moquée plusieurs fois de celle qui étaient de petite taille, surtout lorsque celles-ci se voyaient à peine dans les miroirs des toilettes du lycée...

Elle avait enfilé le même tee-shirt que la veille, bien qu'elle aurait voulu en changer, et son pantalon. En revanche, elle portait les sous-vêtements qu'on lui avait apportés. Elle pouvait enfin en changer ! Certains étaient trop petits, d'autres trop grands. Au début, elle avait essayé une espèce de slip et s'était vexée d'à peine rentrer dedans. Etait-elle si grosse ? Lorsqu'elle en prit un autre, dans laquelle elle nageait presque, elle comprit qu'il y avait différentes tailles pour qu'elle puisse choisir. Elle supposa que les elfes n'avaient peut-être pas de taille standard, ou que celles-ci n'étaient pas adaptées à sa morphologie humaine. Quatre étaient à sa taille ou presque. Les soutiens-gorge étaient d'un genre nouveau mais ils étaient jolis et agréables à porter. Elle les essaya tous pour voir l'effet qu'ils rendaient sur elle. Seul l'un d'eux ne lui allait pas. Elle trouva plusieurs sortes de chaussettes de différentes longueur et épaisseur. Elle en choisit une qui lui allait bien, mais laissa les autres. Elle les essaierait plus tard. Ses sous-vêtements et ses chaussettes à elle, elle les avait fourrés dans un panier qu'Orophin lui avait indiqué la veille comme étant le sien désormais : le panier de linge sale, quoi !

Egarée en Terre du MilieuWhere stories live. Discover now