Chapitre 16: L'appel

Depuis le début
                                    

A mon réveille, le dragon était toujours à côté, roulé en boule, il dormait. Je pris alors le temps de l'observer. Il avait une perle pourpre au niveau de la nuque. J'avais lu un jour, que les dragons des régions nordiques naissaient avec une perle identificatrice au niveau de leur nuque, sauf pour les dragons les plus rares qui avaient un diamant. Il avait aussi des écailles violettes aux reflets bleutés, celles-ci étaient courtes signifiant que le dragon était plutôt jeune. Plus les dragons vieillissent, plus leurs écailles s'agrandissent. Je commençais à avoir froid. Alors, je m'approchai du dragon, sa chaleur corporelle me réchauffa aussitôt et je mis mes mains devant le museau du dragon qui soufflait de l'air chaud. Réveillé par mon geste, le dragon ouvrit brusquement les yeux, me dévoilant ses iris d'une couleur pourpre absolument magnifique. Dans un souffle, le dragon me salua et je fis de même. Il essaya de bouger, mais la douleur que lui procurait le mouvement se répercuta sur son expression faciale. Dès lors, je me relevai brusquement et lui demandai d'une voix inquiète s'il y avait quelque chose qui n'allait pas. Je me mordis ensuite la lèvre inférieure de honte ; il s'agissait d'un dragon, il ne comprendrait sûrement pas...

« J'ai mal à mon aile droite, me répondit le dragon d'une voix fémininement timbrée

Etonnée par le dragon – ou plutôt la dragonne – je restai bouche-bée, avant de revenir à moi-même.

- Vous savez parler français ? demandai-je ahurit

- Oui, comme toutes les autres langues humaines ou non, répondit-elle en baissant les yeux timidement

- Je peux regarder ? Je veux dire... Votre blessure. Vous souhaitez que je regarde ?

- Oui... Oui, tu peux regarder.

Alors que je soulevai, non sans difficulté, l'immense aile de la dragonne, celle-ci reprit la parole de sa voix envoutante.

- Je m'appelle Améthyste, de la tribu des yousiélis. Et vous ?

- Je m'appelle Eléonore. Mais vous pouvez m'appeler Ella. Et vous n'êtes pas obligé de me vouvoyer, ajoutai-je en planta mon regard en Améthyste.

- Ok, pas de problème, me rassura-t-elle avec un regard doux.

Je bougeai l'épaule de la dragonne différemment, et celle-ci cracha de douleur une petite flamme.

- Il faut vous soigner au plus vite. Je ne sais pas ce que vous avez, ni comment vous soigner. Mais si nous restons là, nous allons mourir de faim et votre douleur pourrait s'accentuer avec le temps. Vous feriez mieux de vous reposer en attendant, je vais nous chercher quelques bais pour vous soigner. Et aussi de la sève de sapin, je trouve que cela apaise la douleur en général.

- D'accord...

Et alors que je m'apprêtais à partir, Améthyste ajouta :

- Tu peux aussi me tutoyer, Ella. »

Je souris puis traversai cette forêt, me laissant guider par mes pas et mes sens. Je fermai les yeux, écoutais le chant des oiseaux, sentais le vent frais qui caressait mon visage et l'odeur si particulière de la forêt. J'essayais tant bien que mal de ne plus penser à mes soucis du moment. Ne penser qu'à Améthyste, me répétai-je en boucle dans ma tête. Puis, je me cognai à un arbre. J'aurais du laisser mes yeux ouverts, cela m'aurait évité d'avoir une bosse au front... Machinalement, je m'excusai auprès de l'arbre, avant de repartir chercher les fameuses bais et la sève de sapin.

« Ce n'est rien. »

Cette fois-ci, j'eu bien cru que j'étais devenue folle. Un arbre ne pouvait pas parler... Mais j'avais beau le savoir, je me retournai malgré tout afin de faire face à l'arbre. Après tout, il y avait à peine un trimestre de cela, je ne savais pas que j'étais une virtuose. Je dégageai les branches blanches de neige du saule pleureur et remarquai qu'un visage était gravé dans le tronc. C'était un visage sage, marqué par le temps, avec des yeux curieux et une fine bouche. Je n'en revenais pas. Etait-ce une blague de jeunes qui se promenaient non loin ? Mon imagination qui m'aidait à ne plus penser à mes problèmes ? Ou était-ce la réalité ? Alors, hésitante, je demandai ;

- Qui êtes-vous ?

- Un arbre. Ca ne se voit pas ? me demanda-t-il en riant légèrement

- Si, si ca se voit, répondis-je vilement. Mais un arbre qui parle...

- Tu ne connais rien de notre monde, je présume.

- En effet, le confirmai-je en baissant vaguement ma tête

- Que cherches-tu ? Tu m'as l'air perdu.

- Je cherche un remède pour une dragonne et aussi un diamant, tant qu'à faire.

- Qu'a la dragonne ?

- Je ne sais pas trop. Elle ne peut pas se lever à cause d'une douleur à la partie antérieure de son aile, expliquai-je

- Elle est jeune ?

- Oui, enfin, je crois. Ses écailles ne sont pas encore entièrement développées.

- Je vois... C'est un problème très peu répandu chez les dragons, encore plus quand ils sont jeunes. Le remède est donc extrêmement difficile à réaliser. Cependant, trouver tous les ingrédients reste l'épreuve la plus compliquée de l'antidote. »

Le visage du saule pleureur se referma et ses branches bougèrent, faisant tomber inlassablement la neige qui s'y était accoutumées. Hésitante, je tassai la neige qui se trouvait sous mes pieds. Avait-il mis fin à notre discussion ? Ou devais-je encore patienter quelques instants ?

Les branches interrompirent leur valse effrénée et le visage apparut sur le tronc d'un air sage.

« Voici la recette de l'antidote, m'annonça-t-il lorsqu'un de ses bras s'approcha de moi avec un parchemin roulé finement. Ainsi qu'une carte de la forêt.

- Vous pouvez gardez la carte, si vous le souhaitez, je m'en procurerai une à la bibliothèque de l'école.

- Tu ne pourras pas trouver une carte comme celle-ci à la bibliothèque, ni nulle part ailleurs. Et pourtant, cette carte sera indispensable.

- Pourquoi ? m'empressai-je de demander, avide de curiosité

- Lis voir la recette, veux-tu.

Je pris rapidement le parchemin des branches de l'arbre et le déroulai avec minutie. Mon cœur battait à un rythme immodéré et ma tête bouillonnait de questions et d'hypothèses. Cela faisait si longtemps que je n'avais ressenti ce sentiment d'appétence et j'avais du mal à le retenir.

- L'antidote pour un Cornu Quaestio nécessite une grande patience et sagesse, commençai-je à lire. Il faudra veiller à ce que le dragon ne mange que des baies de genévrier durant la recherche des différents éléments du remède, afin que le dragon puisse ingérer sans incommodités le mélange. L'antidote se promeut en cinq grandes phases. La première consiste à verser trois larmes de fées vertes dans un récipient. La deuxième étape comprend l'invocation d'une tuile de feu follet jusqu'à l'obtention d'un changement bleuté. Versez ensuite la tuile désormais bleue, dans le récipient ainsi qu'une lumière de sirène. La quatrième phase consiste à mélanger le tout avec la lance d'Odin, tout d'abord trois fois dans le sens du Soleil, puis cinq fois et demi dans le sens du vent. Finalement, répandez le mélange sur la bague du Dieu Wodanaz et appliquez la sur la plaie.

- Voilà pourquoi tu auras besoin de cette carte, dit l'arbre lorsque avant de partir définitivement. »

L'arbre me laissa sans répondre à mes questions, mais en en ajoutant d'avantage. Je repartis alors confuse, puis je me décidai à jeter un coup d'œil à cette fameuse carte. Je décachetai le seau qui gardait la carte fermée, puis la regardai attentivement. Mais je sentis un objet d'une légèreté excessive tomber. Je me baissai et cherchai ce fin bibelot dans la neige abondante. Je découvris alors un troisième parchemin, moins jauni que les autres, plus petits que les précédents. Je le dépliai et lus cette écriture fine ;

Le pouvoir se trouve dans le bonheur et la joie.

_____________________

Hello!

petit chapitre en guise de cadeau de noel ;)

Bulle <3

Ꭼ́ᎷᎬᎡᎪႮᎠᎬOù les histoires vivent. Découvrez maintenant