Chapitre 2: L'invitation

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Prompte à lire cette fameuse lettre, je m'empressai de monter sur la gouttière de l'orphelinat pour aller dans ma chambre. Il était interdit de sortir le soir après vingt-et-une heures, mais mes balades duraient toujours plus longtemps que prévue. J'avais donc pris l'habitude de rentrer avec l'agilité d'un singe pour ne pas me faire voir des éducateurs. Je savais que c'était mal mais sortir voir les promeneurs heureux était une des rares choses qui me mettaient du baume au cœur. Je sentais les palpitations de mon cœur qui se faisaient de plus en plus rapides au fur et à mesure que je me rapprochais de ma chambre. Avec la discrétion d'une souris, j'allumai ma lampe de chevet et sortis la lettre de ma poche. J'étudiais l'enveloppe qui était faite en papier kraft. Sur les bords, des arabesques avaient été gravées, au devant de l'enveloppe était inscrit d'une écriture calligraphique mon nom complet ; Eléonore Suzanne Beaurepaire. Cette lettre m'était donc bien destinée. Mais, une question me trottait dans la tête ; pourquoi cette lettre n'avait pas été envoyée à l'orphelinat ? Je retournai l'enveloppe sur laquelle ni l'adresse ni l'expéditeur n'étaient mentionnés. Seulement un cachet violet avec les mêmes arabesques que sur les bords de l'enveloppe. J'ouvris l'enveloppe, la tête bouillonnante de questions et de pensées. Je pris une profonde inspiration tout en fermant les yeux ; c'était la première fois que je recevais une lettre. Je dépliai la lettre, ma curiosité laissait la place à une nervosité incompréhensible. Pourquoi étais-je nerveuse de recevoir une lettre ? Alors, je lus la lettre :

« Chère mademoiselle Beaurepaire,

La direction et les enseignants de notre établissement scolaire ont le plaisir de vous informer que vous pourrez (enfin) rejoindre notre école pour votre année de troisième. Notre établissement scolaire ne pouvait commencer son enseignement spécifique pour cause de la restriction de la loi n°15 du code secret.

La direction et moi-même sommes cependant navrées de ne pas pouvoir vous en dire plus sur notre école par peur que cette invitation ne tombe dans de mauvaises mains.

Nous vous invitons donc à intégrer notre école le 2ème lundi du mois de septembre à 8heures tapantes. Vous serez priez de ne pas venir les mains vides, mais avec un sac, une trousse remplie, 12 cahiers au format que vous souhaitez et vos biens personnels que vous jugez utiles pour passer vos journées chez nous en tant que pensionnaire (ce qui inclus les nuits, sans les fins de semaine).

Vous trouverez l'adresse de l'école au verso de la feuille. Ne montrez cette lettre à personne. Ne venez avec personne n'ayant pas reçu cette lettre le jour de la rentrée.

En espérant vous voir à la rentrée,

Cordialement,

Mme d'Aigremont, directrice de l'école où vous êtes invitez »

J'en fini de lire mon invitation, la bouche ouverte et les yeux écarquillés. Je n'avais pas compris ce qui venait de se passer. Mille et unes questions se bousculèrent dans mon esprit. Pourquoi ne devais-je parler de cette lettre à personne ? Quel est ce code secret dans la loi ? Je ne dormirai plus à l'orphelinat. Comment pourrai-je expliquer cela à Mme Baranove ? Devrai-je payer pour dormir là-bas ? Si oui, combien ? Est-ce que l'orphelinat sera d'accord ? Ce fut donc la tête toujours pleine de questions sans réponse que je m'endormis.

Le matin, je me réveillai, la tête remplie de mes rêves. J'avais rêvé que cette fameuse école pleine de secrets était en réalité une école d'agents secrets où on allait me former à me battre et à manier les armes.

« - Mme Baranove ! accostai-je ce matin-là la vieille éducatrice

- Qui a-t-il Eléonore ?

- Je voulais savoir si je pouvais déjà prendre ma bourse de rentrée pour aller acheter mes affaires pour celle- ci.

- Pas de problème. Suis-moi, ordonna Mme Baranove »

Je marchais donc derrière l'éducatrice qui m'emmena dans la salle des archives et de la trésorerie. La salle étai ronde avec des étagères de partout, des centaines de classeurs, des feuilles volantes y étaient rangés. Il y avait un meuble d'où elle sortit une vieille bourse en cuir avec un papier adhésif collé dessus où il était écrit d'une écriture brouillonne 'Eléonore B.' et me la donna. Je pris la bourse et sortis de l'orphelinat.

Dehors, les cafés ouvraient et les boulangeries parfumaient les rues de délicieuses odeurs de pains et de pâtisseries. Le monde se remettait en route, les employés en retard et les personnes en vacances commençaient leur journée. Je m'assis sur un banc en bord de Seine et commençai à lire un livre très intéressant que j'avais trouvé dans une borne d'échange. Je posai enfin mon livre une bonne heure et me dirigeai vers la papeterie de la rue où je me trouvais. Je m'étais achetée les douze cahiers demandés et de nouveaux stylos. En repartant en direction de l'orphelinat, je remarquai en passant devant la première page d'un journal que lisait un monsieur assis à un café, qu'on était déjà le premier lundi du mois de septembre et qu'il me restait plus qu'une semaine à attendre avant de commencer ma scolarité dans cette bien étrange école. Une semaine. Sûrement une des plus longues semaines d'attente, pendant laquelle mon impatience devait se faire ressentir tous les jours à l'orphelinat. Chaque jour de cette longue semaine n'avait été fait que de rêves et de songes plus insensés les uns des autres.

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