Kaamelott à Poudlard Tome 1 : les Liens du Sang

Cours de potions et bizarreries

 Les professeurs de Poudlard finirent enfin par conclure que ce n'était pas une bonne idée de laisser tous les élèves de l'école dans la Grande Salle. Ils ont donc eu à nouveau accès à leur Salle Commune. Les préfets accompagnaient les élèves dans leur salle de cours et des professeurs surveillaient les couloirs. Sans compter Rusard et Miss Teigne, qui faisaient des rondes dans tout le château.
Arthur, Lancelot, Perceval et Karadoc se dirigeaient vers la salle de potions en traînant les pieds. Ils étaient tous persuadés d'avoir raté le contrôle qu'ils avaient fait avant les vacances et cela plombait le moral des quatre adolescents, s'accordant avec leur inquiétude. Après les évènements des dernières semaines, ils avaient décidé de mener l'enquête. Ils savaient bien que c'était dangereux, mais s'ils ne le faisaient pas, personne ne s'en occuperait. Mais pour l'instant, le plus important était que Bohort sorte enfin de l'infirmerie. Personne ne leur avait expliqué ce qui lui était arrivé, malgré l'insistance de Léodagan. Le deuxième année avait passé les vacances à l'infirmerie, mais il avait eu droit à plusieurs visites de ses amis. 
Quand ils entrèrent dans la salle, la première chose qu'ils entendirent fut « Vous êtes en retard ». Le professeur Rogue leur ordonna froidement d'aller s'asseoir. Aucun élève n'osait parler, pour éviter de se faire renvoyer du cours. Un silence de mort pesait donc sur la salle. Rogue rendit leurs fiches d'évaluation aux élèves.

- T'as combien ? murmura Perceval à Arthur.

- 12 sur 20, répondit celui-ci.

- Ah ouais, t'as de la chance. Moi j'ai 4. Et Karadoc il a 6. Et toi, Lancelot, t'as combien ?

- J'ai 17, ça passe, répondit Lancelot.

- Mais comment t'as fait ?!

- Messieurs, pensez-vous vraiment que c'est le moment pour vous attirer des ennuis ? demanda Rogue.

- Non, professeur, s'excusa Lancelot.

Rogue fit un rapide tour de la salle en marmonnant des paroles incompréhensibles. Il s'arrêta derrière son bureau et annonça :

- Suite à vos résultats déplorables, je vais vous évaluer une nouvelle fois. Ce sera cette fois-ci, une évaluation pratique. Vous devrez préparer un Filtre de Mort.

Des murmures envahirent la salle. Certains élèves indignés se mirent à crier qu'ils dénonceraient Rogue à Dumbeldore. À l'origine, le Filtre de Mort devait être étudié en sixième année. Pour un cours de potions de deuxième année, les élèves trouvaient ça exagéré. Rogue leur ordonna d'aller chercher leurs ingrédients et de commencer la préparation. Il nota au tableau la recette pour ceux qui avaient oublié leurs livres dans leur Salle Commune (c'est-à-dire la majorité de la classe). Et ils se mirent au travail.
Chacun d'eux attendait avec impatience le moment où Merlin ferait exploser sa potion et où il faudrait évacuer la salle. Seul Lancelot ne semblait pas énervé par son évaluation. Il faisait tranquillement sa potion, sans se soucier de personne.

Mais quelqu'un qui frappa à la porte de la salle fit s'arrêter tout le monde. Un retardataire ? Non, ils étaient tous là. Un professeur ? Non, ce n'était jamais arrivé. Dumbeldore venant annoncer quelque chose d'important ? Non, il ne ferait pas ça en plein cours. Mais quoi, alors ? se demanda Lancelot.
Un garçon à la tignasse brune et bouclée passa la tête par entrebâillement de la porte. Il était trop pâle pour être en bonne santé et il baissait honteusement la tête.

- Vous êtes revenu. Je suppose que c'était extrêmement important, pour que vous n'arriviez pas à l'heure à mon cours, ironisa Rogue.

- Je...j'ai passé la nuit à l'infirmerie, professeur, s'excusa Bohort.

- Vous avez dérangé vos camarades en pleine évaluation. Vous n'aurez pas plus de temps qu'eux pour terminer. Allez vous asseoir.

Lancelot lui fit signe de venir. Bohort s'assit à coté de lui. Arthur s'apprêtait à lui poser des questions mais Lancelot lui intima de ne pas le faire : ce n'était pas le moment ni l'endroit pour parler de ça. Arthur acquiesça à contrecœur et reprit la préparation de sa potion.
La pâleur du visage de Bohort inquiétait Lancelot. Arthur lui disait souvent qu'il s'inquiétait trop, mais là, il savait qu'il avait de bonnes raisons d'avoir peur.

- Très bien. Nous allons voir si quelqu'un a réussi son examen, annonça Rogue.

Il fit le tour de la salle en observant le contenu de chaque chaudron. Il passa du temps devant le travail de Lancelot. C'était plutôt bon signe. Le professeur de potions ordonna à ses élèves de sortir, ce qu'ils firent sans s'attarder plus longtemps. C'était la fin de la journée et ils voulaient tous retourner dans leur Salle Commune. Perceval et Karadoc repartirent directement, mais Arthur et Lancelot restèrent devant la salle pour poser des questions à Bohort.

- Mme Pomfresh t'as dit ce que t'avais ? demanda Arthur.

- Non, répondit Bohort. Mais d'après comment elle me parlait, ça avait l'air grave. Et sinon, vous avez fait quoi pendant que j'étais pas là ?

- On va mener l'enquête pour savoir qui a tué Millie, expliqua Lancelot.

- De...de quoi ?!

- Ah ouais, c'est vrai que t'étais trop dans les vapes pour voir ce qui se passait...et ben on a retrouvé le corps de Millie Anderson en plein milieu d'un couloir.

Bohort chancela et s'appuya contre le mur derrière lui. Lancelot écrasa volontairement le pied d'Arthur. Il ne pouvait pas lui dire ça plus tard ? Lancelot s'approcha de Bohort et tenta de le rassurer, mais comment dire un quelqu'un qu'une mort n'était pas grave ? Il réussit tout de même à calmer quelque peu son ami.
Chacun d'eux eut un sursaut quand Léodagan arriva vers eux en courant. Il avait le nez en sang et semblait avoir vécu la chose la plus incroyable de sa vie.

- Hé, les gars ! s'écria-t-il. Il y a un message dans les chiottes des filles, au deuxième étage !

- Mais tu t'es fait péter le nez, ou quoi ? demanda Arthur.

- Je sais pas s'il est pété, mais ça fait super mal !

Léodagan paraissait tellement surpris qu'il ne pensait à rien d'autre que de montrer aux autres ce qu'il avait trouvé. Il échangea un regard avec chacun de ses amis.

- Mais un message comment ? demanda Lancelot.

- Mais venez, vous verrez bien ! s'exclama Léodagan.

- Mais on va pas aller dans les chiottes des filles ! le contredit Arthur.

- De toute façon, Mimi Geignarde m'a déjà vu. C'est elle qui m'a montré le message, en plus ! trancha Léodagan.

Il tourna les talons et repartit en courant, Arthur et Lancelot sur les talons. Bohort n'eut d'autre choix que de les suivre. Apparemment, ils n'avaient pas compris qu'il ne devait pas se fatiguer.
Quand ils arrivèrent dans les toilettes du deuxième étage, Léodagan n'eut pas le temps de leur montrer le fameux message que Mimi Geignarde sortait déjà d'une des cuvettes de toilette et se dirigeait vers eux. La fille-fantôme commença à tourner autour de Lancelot en gloussant.

- Je savais que tu viendrais. Les gens qui ont laissé ce message étaient si effrayants...j'ai eu tellement peur ! s'exclama-t-elle.

Elle les observa un par un. Quand son regard se posa sur Bohort, elle s'approcha vivement de lui. Elle était soudain devenue menaçante.

- C'est qui, lui ? grinça-t-elle. QU'EST-CE QU'IL FAIT ICI ?!

Elle s'éleva à plusieurs mètres du sol. Elle dominait maintenant les quatre garçons. Le cœur de Bohort battait beaucoup plus fort qu'il n'aurait dû. La Serdaigle à lunettes le dévisagea avec une rage indescriptible dans les yeux. Un tourbillon d'eau se forma autour d'elle, ne laissant apparaître que son visage.

- Oh putain, commenta Léodagan.

- Les Liens du Sang ne doivent pas être révélés ! Ce serait la fin de notre monde ! hurla Mimi Geignarde.

Elle fondit sur eux. Sans que personne ne puisse réagir, elle emporta Bohort jusqu'au plafond. Le jeune garçon ne pouvait pas se débattre. Il semblait souffrir atrocement. Les autres garçons comprirent trop tard qu'il était sous l'emprise du sortilège Endoloris.

- Non ! hurla Arthur.

- Elle va le buter ! s'écria Léodagan.

Soudain, une vive lumière jaillit de derrière eux et vint frapper Mimi Geignarde. Elle repartit se réfugier dans une cuvette et Bohort tomba.

- Putain de merde, conclut Léodagan.