Katherin Sans Nom

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Petit mot de l'auteure : Ce vingt-sixième conte inspiré de celui de Pierre Gripari : Catherine Sans Nom, qui se trouve dans le recueil des Contes de la Folie de Méricourt, adapté en dessin animés dans les années 2000. J'espère que ma version vous plaira autant que l'originale et que celle de la télé ! Bonne lecture à vous, chers amis ! 

- incantations dites par les personnages en gras italique 

  Il était une fois, dans un royaume où tout le monde avait la moyenne en tout et en rien, vivait une drôle de «famille»

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  Il était une fois, dans un royaume où tout le monde avait la moyenne en tout et en rien, vivait une drôle de «famille». La mère était une vieille sorcière, la plus laide, la plus moche, la plus affreuse et la plus horrible que l'on ait vue sur terre. Elle vivait depuis plus d'un siècle et n'avait jamais changée depuis qu'elle était devenue adulte.

Elle était tellement laide qu'on l'avait élue Miss Laideur en 1931.

Elle était tellement moche, qu'on l'avait élue Miss Mocheté en 1951.

Tellement affreuse qu'on l'avait élue Miss Affreuseté en 1961.

Et tellement horrible qu'on l'avait élue Miss Horreur en 1981.

  Cette vieille sorcière n'avait pas de nom, car elle était vraiment innommable. Quand par hasard, on voulait parler d'elle, on la nommait par ses divers titres ou encore tout simplement, Madame Sans Nom.

  Madame Sans Nom avait un fils. Oh, pas un fils biologique, bien sûr, car elle était beaucoup trop affreuse pour avoir un enfant ! Mais un fils orphelin, qu'elle avait élevé. Ce fils s'appelait Katherin. Katherin Sans Nom, bien entendu. Il avait la peau pâle et légèrement rosée par les efforts qu'il fournissait chaque jour, de beaux cheveux blonds comme les blés au printemps et en été qui mettaient en valeur les traits fins de son visage et ses doux yeux aussi bleus que le ciel par temps dégagé. Contrairement à sa mère adoptive, Katherin Sans Nom était le plus beau, le plus gentil, le plus adorable et le plus tendre jeune homme que l'on ait jamais vu. Il était tellement tout cela que personne au monde ne le savait, et lui-même l'ignorait. En cela, sa mère adoptive faisait bien les choses, car chaque jour, elle lui disait d'un ton aigre et méchant :

- Tu es laid ! Tu ne sais pas t'habiller ! Tu es maladroit au point que tu ne sais rien faire ! Jamais personne ne voudra de toi !

Et le pauvre Katherin pensait de manière bien charitable :

- Ma bonne mère Sans nom a l'expérience de la vie, elle doit savoir de quoi elle parle... Elle a sûrement raison, je ne trouverai jamais ni épouse ou mari.

  Et il se remettait à l'ouvrage, car il faisait tout dans la vieille bicoque de la sorcière : le ménage, la vaisselle, les courses, sans un jour de repos et à peine nourri d'un bol de soupe tous les huit jours ! Sans jamais émettre la moindre plainte.

  Maintenant, je parie, mes chers lecteurs, que vous allez me demander pourquoi cette sorcière si laide, moche, affreuse et horrible avait adoptée un si beau, gentil, adorable et tendre garçon ? Eh bien, je vais vous le dire. Pour faire comme tout les habitants de ce royaume ! Pour avoir la moyenne ! Donc, la veille sorcière avait pensé en adoptant Katherin, qu'avec le temps, elle prendrait une partie de ces belles qualités tandis qu'il prendrait sur lui, une partie de ses innommables défauts. Mais elle se trompait. Plus les années passaient, plus Miss Horreur devenait horrible contrairement à Katherin qui devenait chaque jour plus charmant. La sorcière en devenait folle et cherchait par tous les moyens à se débarrasser de cet enfant. Finalement, un matin, elle eut une idée ! Elle courut chez le boulanger.

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