Chapitre 1 - 1/2

855 119 113
                                    


« Suis-je quelqu'un de bon ? Suis-je quelqu'un de mauvais ? En Enfer, un ange sera toujours le méchant et au Paradis un brillant sauveur tuant des démons. Mais finalement, un tueur restera toujours un tueur. »

paroles de Marie Délice



La liberté ne connait pour limite que celle qu'on lui donne.

Le vent soufflait, glissait sur le corps ferme et trempée de sueur, lui offrant un moment de fraicheur tant désiré. Un souffle s'en échappait, fuyant par des lèvres entrouvertes. Si l'on tendait l'oreille, le cœur vibrait, battait à cent à l'heure, ne s'arrêtant pas. Il voulait soutenir les muscles endoloris, les boostant de sang qui rougissait les joues et les lèvres, devenues alors plus pulpeuses. Plus sensibles.

En arrière-plan, la musique rythmait les mouvements qui offraient plaisir et souffrance.

Une profonde inspiration, les narines accueillaient les senteurs étrangères qui ne l'étaient pas temps. L'odeur de la terre et des plantes, de la rosée matinale conservée dans les forêts dont les ombres créées par le feuillage des arbres abritaient du soleil puissant de l'été.

La liberté s'appréciait, se ressentait dans ces moments-là. La liberté dans la fuite. Courir me vidait l'esprit.

Les jambes commençaient à bien me brûler et mon endurance rendrait bientôt l'âme. Mais cela ne m'arrêtait pas. Mon jogging quotidien trouvait une utilité non seulement physique mais psychologique. Il me permettait de penser à tous mes problèmes, à les fuir dans la course et ainsi les semer pour ne plus jamais avoir à les affronter de nouveau. Mon psy m'aurait surement déconseillé de fuir mes soucis mais comme je n'avais pas de psy et que son avis m'importerait peu dans le cas contraire...

Soudain, un mouvement attira mon attention. Sans pour autant m'arrêter, ni même changer ma course, je fis appel à mes instincts les plus primaires, instaurés par mon enfance. J'étais prise en chasse, dans la forêt. Ce qui me coursait était plus rapide que moi. Pas un être humain.

Monstre ou animal ?

« Si tu deviens une proie, continue de paraitre vulnérable et ignorante du danger. Puisque comme l'exprime si bien Machiavel, il n'est rien de plus plaisant que de tromper le trompeur », les sages mots d'une mère ayant abandonné son rôle pour le remplacer par celui d'un superviseur de l'armée. Pour autant, si son enseignement avait contribué à m'offrir des armes pour ce monde aux dangers surnaturels, j'avais aussi appris par moi-même en m'adaptant à ma condition de sorcière.

La sorcière Laga que j'étais présentait un outil possiblement utile et exploitable, attirant autant les ennemis que les faux amis. Alors, lorsque la bête surgit de derrière un arbre, j'esquivais de peu, m'arrêtant net pour me pencher en arrière. Ce mouvement me déséquilibra, m'obligeant à une roue arrière pour me positionner plus convenablement, les poings levées et les griffes prêtes à l'action. Au cas où, ma baguette dans les cheveux ferait office de poignard.

Ce qui se présenta devant moi fut un énorme loup aux yeux rouges. Un Alpha qui reprit forme humaine, un sourire moqueur sur le visage.

— Je t'ai effrayée ?

— Jamais. Par contre, lorsque je dis que je vais courir seule, cela signifie sans mon harceleur et possessif de petit-ami, Hunter.

— Je n'y peux rien, ce sont mes instincts.

— Et mes instincts m'ordonnaient de tuer mes profs, pour autant aucun n'est mort durant ma scolarité.

— Je suis une bête, je me laisse dominer par mes instincts, mentit-il à moitié pour justifier ses actions.

Bang Bang, Banshee sang ; Tome 2Where stories live. Discover now