Chapitre 35

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Cinq jours. Cela faisait exactement cinq jours que nous avions quitté Blackpool. Mais cela faisait aussi cinq longues nuits que nous dormions dans la voiture. Malgré que je me sois coupé les cheveux, qui par conséquent change quelque peu mon apparence, Harry voulait éviter au maximum les hôtels. Il voulait nous faire aussi discret que possible, les hôtels resterons une solution de dernier choix.
 
Alors sans trop nous éloigner de Blackpool, Harry trouvait des coins tranquilles assez éloignés de la ville et des regards curieux, pour que nous puissions dormir sans risquer de se faire prendre.
 
Je relevais la tête de mon carnet, sur lequel je travaillais depuis plusieurs longues heures, pour regarder le brun qui dormait encore sur le siège avant.
 
J'avais longuement insisté pour qu'il vienne derrière avec moi, mais il avait refusé dû au manque de place. Il avait donc préféré dormir sur son siège avant et me laisser la banquette arrière pour que je puisse dormir confortablement.
 
Je replongeais la tête dans le carnet, afin de continuer la nouvelle page de celui-ci, étant donné que cela faisait deux jours que j'avais fini celle du certain Cole Anderson. D'ailleurs j'étais un peu réticente au fait d'aller chercher ce dossier, mon père n'avait sûrement pas pensé au fait que Simon allait envoyer tous les flics du pays à ma recherche.
 
Par conséquent le fait d'aller chercher le dossier dans une banque, n'était pas vraiment une bonne idée. C'était beaucoup trop risqué pour lui, mais aussi pour moi. Car si la police nous retrouve, je sais que je prendrais un aller simple pour Londres. Et Harry partirait directement en prison. À moins que Simon ait d'autres projets pour lui, d'ailleurs je ne préférais même pas les imaginer. Simon n'était qu'un monstre sans pitié et je le détestais du plus profond de mon être.
 
Il avait carrément gâché ma vie, par sa faute je me retrouvais au beau milieu de nulle part, dans une voiture dans laquelle je devais aussi dormir. Avec cette peur au ventre à chaque fois que nous arrivons dans un nouveau village.
 
Je n'arrivais même à décrire la haine que j'avais pour lui, c'était tellement profond, que même moi je m'étonnais de détester autant une personne. Penser à tout ça me ramenait dans une colère noire et des visions du meurtre parfait surgissent dans mon esprit.
 
J'hésitais toujours entre une mort lente et douloureuse ou un mort rapide comme une balle entre les deux yeux. Je n'étais pas vraiment du genre à désirer la mort de quelqu'un, mais l'idée résonnait assez bien dans ma tête en ce moment.
 
J'entendis le frottement du siège et lorsque je relevais la tête, je fis face à deux grands yeux d'un vert pétillant. Malgré les cernes bleus qui reposaient sous ses yeux, il n'en était pas moins magnifique.
 
Ses sourcils étaient plissés, laissant une petite ride apparaître au milieu, qui le rendait encore plus adorable.
 
- Tu es déjà debout ? Demanda-t-il de sa voix rauque du matin.
- Ouais je n'arrivais plus à dormir. Sourirais-je en m'asseyant correctement sur le siège.
- Je vois, tu travaillais ? Fit-il en pointant le carnet des yeux.
- Ben oui, je ne savais pas quoi faire alors je me suis avancée.
- Pourquoi tu ne m'as pas réveillé ? Il frotta doucement ses yeux, avant de me regarder à nouveau.
- Tu dormais tellement bien que je n'ai pas osé. Dis-je en haussant les épaules. Tu as bien dormi ?
- J'ai eu du mal, mais finalement j'ai réussi à trouver le sommeil et toi ?
- Pareil, c'est assez difficile de dormir dans une voiture. Il sourit en hochant la tête.
- Tu as faim ? Fit-il en regardant sa montre, remarquant qu'il était midi passé.
- Je meurs faim. Avouais-je ce qui agrandit son petit sourire. J'attendais juste que tu te réveilles pour aller manger.
- C'est partit alors. Dit-il en frappant dans ses mains.
 
Je lançais mon sac à l'avant, de façon à ce qu'il tombe devant le siège. Je dépose le carnet et le stylo sur les genoux d'Harry, puis je passe à l'avant près de lui. Une fois que je fus correctement installé, je bouclais ma ceinture et récupérais le carnet.
 
Harry démarra la voiture, laissant un long et lourd bâillement s'échapper de sa bouche. Il secoua la tête comme pour se réveiller, puis il sortit du petit bois où nous étions et reprit la route, pour je ne sais où encore.
 
Je rouvris le carnet afin de prendre encore de l'avance. Je griffonnais quelques lettres au dessus des chiffres correspondant laissant apparaître un nouveau nom.
 
Preston Lee.
 
Bizarrement ce nom ne me semblait pas inconnu, j'étais sûre de l'avoir déjà entendu quelques part. Je fronçais les sourcils en relevant la tête, je plantais mon regard vers l'extérieur, laissant mon esprit imprimer ce nom. Espérant que quelques choses me reviennent.
 
Je finis par abandonner et tourne la tête vers le bouclé, qui lui était concentré sur sa route.
 
- J'ai trouvé un nouveau nom. Annonçai-je, ce qui attira l'attention du brun.
- Lequel ? Demanda-t-il.
- Preston Lee, mais je ne sais pas j'ai déjà entendu ce nom je crois. Fis-je en fronçant les sourcils.
- Bien sûr que tu l'as déjà entendu, c'est l'avocat de ton père. Je ne répondis pas et continuais de le regarder fixement. Quoi ?
- Rien ça me fait juste bizarre que tu connaisses autant de choses sur mon père. Avouai-je en détournant le regard.
- Tu le sais pourquoi j'en connais autant sur lui. Dit-il en posant sa main sur ma cuisse.
- Oui je le sais. Soupirais-je, C'est juste que j'aimerais en connaître plus sur lui que toi.
- Arrête tu connais plus de choses sur lui que tu ne le pense, les choses que moi je connais ce sont ces choses qu'il n'a jamais voulu que tu saches pour une raison. Je tournais la tête vers lui. Celui que tu connais n'est pas celui que moi je connais et tu le sais.
- Ouais tu as peut-être raison.
- Bien sûr que j'ai raison, Sourit-il, Au faite et pour Anderson alors ?
- Oh oui, j'avais oublié. Je me replaçais sur le siège. Et ben le dossier est à Stafford mais...
- Mais ?
- Et ben il est tranquillement enfermé dans le coffre de la banque. Révélai-je blasé.
- Une banque ? Répéta-t-il en grimaçant. Je hochais la tête imitant sa grimace. Ça va nous posait un petit problème.
- Je sais mais on ne peut pas se permettre de le laisser là bas, ce n'est pas prudent si ces fils en ont après moi. Je secouais la tête. Bien sûr qu'ils en ont après moi, tout le monde en a après moi. Dis-je en levant les mains, Harry secoua la tête amusé avant de reprendre.
- Tu te sens prête à prendre le risque d'aller le chercher à la banque ? Demanda-t-il, je baissais la tête en soupirant avant de lever les yeux vers lui.
- On a bien prit le risque de retourner à Londres. Fis-je en haussant les épaules.
 
Il plissa ses lèvres en un demi-sourire et hocha la tête. Il n'était pas très emballé par l'idée de m'envoyer à la banque, je ne l'étais pas non plus d'ailleurs. Mais c'était la seule solution, j'étais la seule à pouvoir le récupérer.
 
Mais depuis que Simon nous a retrouvés à Londres, j'avais toujours cette peur de me faire prendre. J'étais terrifié à l'idée de me retrouver face à lui, mais aussi d'être arraché à Harry. C'était le seul qui me restait, à part Rachel.
 
Rachel, je pourrais peut-être demander à Harry son téléphone pour l'appeler. Mais je doute que cette idée l'enchante, après tout ma dernière conversation téléphonique avec elle s'était terminé, par un coup de couteau dans le ventre du brun.
 
Mais je lui devais bien ça, c'est elle qui m'a aidée à m'enfuir. Elle m'a prêté des vêtements et sans hésiter donné sa voiture. La seule chose qu'elle m'a demandé en échange, c'était de lui donner de mes nouvelles. Je ne pouvais pas vraiment lui refuser ça, surtout que ça me ferait le plus grand bien d'entendre un peu sa voix. Elle me manquait tellement. Jamais auparavant nous avions été éloignées l'une de l'autre comme maintenant. Il ne se passait pas un seul jour sans que nous nous appelions ou même nous nous envoyons un petit texto.
 
Je soufflais doucement avant de pincer nerveusement mes lèvres l'une contre l'autre. Je ramenais une mèche de mes cheveux derrière mon oreille, puis je pris une grande inspiration pour me donner du courage. Je tournais la tête et l'observais longuement.
 
- Harry ? Dis-je après quelques secondes à le regarder.
- Quoi ? Fit-il en plongeant ses yeux émeraudes dans les miens et je perdis toute l'assurance que j'avais.
- Je.. Hmmm.. Je me demandais si.. Bégayais-je, il fronça les sourcils légèrement confus, continuant de faire jongler ses yeux sur la route et sur moi. Je pris une profonde inspiration et repris. Est-ce que je peux utiliser ton téléphone pour appeler Rachel ? Lançai-je en grimaçant légèrement, ayant assez peur de sa réaction.
- Écoute Andy. Commença-t-il, je soupirais doucement en baissant le regard.
- Ce n'est pas grave je comprends. Dis-je en haussant les épaules avant qu'il ne reprenne.
 
Il ne répondit pas et continuait silencieux la route. Je soupirais doucement et repris mon travail sur le carnet. Au fond je n'étais pas aussi déçu que ça, je connaissais déjà sa réponse, je ne m'étais donc pas fait de faux espoir.
 
Alors que je reprenais une profonde concentration sur mon carnet, je vis l'Iphone d'Harry apparaître sous mes yeux. Je relevais la tête pleine d'incompréhensions, je portais mon regard sur lui en fronçant les sourcils.
 
- Je te donne cinq minutes pas plus. Fit-il sans détacher son regard de la route.
- Tu es sûr, je veux dire ça me dérange pas ne de pas l'appeler. Lui dis-je essayant de paraître sincère.
- Ne fais pas comme si tu n'en avais rien à foutre. Dit-il étirant légèrement ses lèvres vers le haut. Et puis comme ça, ça t'évitera de l'appeler dans mon dos. Il tourna la tête vers moi.
- Je ne comptais pas le faire dans ton dos. Je sens mes joues virés au rouge car c'est sûrement ce que j'aurais fais.
- Tu me prends vraiment pour le dernier des imbéciles pas vrai ? Demanda-t-il amusé, je ris timidement.
- Non, bon c'est vrai peut-être que je l'aurais fais.
- Peut-être ? Répéta-t-il peut convaincu.
- Bon d'accord t'as gagné, oui je l'aurais appelé derrière ton dos. Avouai-je enfin ce qui agrandit son sourire. Comment tu as deviné que je le ferais ?
- Je te connais Andréa, pour commencer j'ai trouvé ça bizarre que tu n'insistes pas plus et enfin tu fais toujours tout le contraire de ce que je t'ordonne.
 
Je me mordis timidement la lèvre inférieure en baissant légèrement la tête gêné qu'il me connaisse aussi bien. Mais d'un côté cela me plaisait qu'il sache quand je mens, cela prouvait que nous partagions plus de choses que les gens pourraient le penser.
 
Notre relation, si je peux appeler ça une relation, ne se limite pas à lui me protégeant face à son cousin complètement timbré. Non, nous avions une réelle complicité, qui pourrait rendre jaloux tous les couples de cette terre.
 
Personne ne le connaissait aussi bien que moi et personne ne me connaissais aussi bien que lui. Je pourrais marcher le long d'une falaise les yeux bandés, je sais que je ne tomberais pas s'il est près de moi. Il ne faisait pas que me protéger, il était là quand j'avais besoin de lui, quand j'avais besoin de soutient et de réconfort.
 
Sa présence est la seule chose dont j'ai besoin pour continuer.
 
Je me déplaçais doucement sur mon siège jusqu'à lui, je caressais tendrement sa joue avec mon nez, avant de déposer une doux baiser. Je lui soufflais un petit « Merci » avant de reprendre place, je pris le soin de masquer le numéro du brun avant de taper le numéro de Rachel, que je connaissais par cœur.
 
Je me mordis doucement la lèvre inférieure en arborant un sourire béat, alors que la tonalité se fit entendre dans le téléphone. J'avais tellement hâte d'entendre le son de sa douce et rassurante voix.
 
- Allô ? Entendis-je au bout de la quatrième tonalité.
- Rachel ? Dis-je attendant une réaction de sa part.
- Oh mon dieu ! S'exclama-t-elle un peu trop fort. Andr... Elle se stoppa subitement. Anderson comment ça va ? Demanda-t-elle ce qui me fit pouffer de rire.
- Tu n'es pas seule c'est ça ? Fis-je amusé.
- Oui je vais très bien aussi, attend une minute. Je l'entendis dire aux personnes étant avec elle, qu'elle devait s'absenter quelques instants. Mon dieu Andréa est-ce que tu vas bien ? Où es-tu ? Tu es avec Harry ? Simon m'a dit qu'il t'avait kidnappé, est-ce que c'est vrai ? Je t'en supplie dis-moi que tu vas bien ! Questionna-t-elle et je vis Harry sourire lorsqu'il la entendu crier sa dernière phrase.
- Je n'ai pas beaucoup de temps. La seule chose que tu dois savoir c'est que je vais très bien, je ne peux pas te dire où je suis tu le sais. Je peux juste t'assurer que tout va le mieux pour moi et que ça me fait un bien fou d'entendre ta voix. Avouai-je en souriant, je sentis mon cœur qui commençait fortement à tambouriner contre ma poitrine dû à la joie que je ressentais en ce moment.
- Moi aussi je suis contente de t'entendre ma chérie, tu me manque tellement, Dit-elle tristement et je sens qu'elle essai de retenir ses larmes. Tu me promets que tout va bien ?
- Oui je te le promets. Je ne l'entendis renifler doucement. Oh non je t'en pris Rachel, la dernière chose que je veux c'est t'entendre pleurer.
- Je suis désolée, mais tu me manques terriblement. Je pense tous les jours à toi et j'espère à chaque fois que je vais te voir débarquer chez moi. Pleura-t-elle et je ne pus m'empêcher d'en faire autant. Dis-moi que tu vas revenir, promets moi que je vais pouvoir de serrer à nouveau dans mes bras.
 
J'étouffais mes sanglots en plaquant ma main sur ma bouche, même si j'étais consciente qu'elle les entendait toujours. La main du bouclé se posa délicatement sur ma cuisse et il dessina des cercles avec son pouce, essayant du mieux qu'il pouvait de me calmer.
 
C'était tellement dur de l'entendre pleurer comme ça, sans pouvoir la prendre dans mes bras pour la réconforter et sécher ses larmes. Je voulais tellement voir son doux visage et ses grands yeux noisette, mais surtout son sourire qui avait le don d'égayer mes jours de tristesse.
 
- Je reviendrais Rachel c'est promis. Promis-je sans même savoir si je tiendrais ma promesse.
 
Malgré ma vision floutée à cause des larmes, je vis la voiture s'arrêter sur le bas côté. Une fois immobilisé je sentis les deux bras musclés d'Harry passer autour de moi, il me tira doucement jusqu'à que je passe sur ses genoux. Je reposais directement ma tête contre son torse, toujours le téléphone à l'oreille à écouter les sanglots de ma cousine.
 
- Je t'aime Rachel.
- Moi aussi je t'aime.
- Il faut que je raccroche maintenant, je penserais fort à toi et je vais faire tout mon possible pour te rappeler bientôt. Dis-je essayant de calmer mes sanglots, pendant que les mains du brun caressaient tendrement mon dos.
- D'accord, tu me manque déjà. Rit-elle tristement. Prends soin de toi surtout. À bientôt.
 
Incapable de répondre, je laissais tomber le téléphone de mon oreille et raccrochais. Je me lovais un plus dans les bras d'Harry et passais mes bras autour de son cou. Il resta silencieux, me laissant pleurer à chaudes larmes contre lui. Il se contentait de caresser ma peau de ses douces mains, après les avoir passés sous mon haut.
 
La chaleur de son corps contre le mien m'apaisa petit à petit, mes sanglots diminuèrent lorsque je me concentrais entièrement sur les battements réguliers de son cœur. Je me relevais doucement afin de lui faire face, il attrapa mon visage entre ses grandes mains et à l'aide de son pouce, nettoya les larmes encore présentes sur mes joues.
 
- Ça va ? Demanda-t-il doucement et je hochais la tête. Si tu pleures à chaque fois que tu l'appelles, je vais t'interdire de l'avoir au téléphone. Sourit-il légèrement avant de claquer un baiser sur mes lèvres.
- Je ne voulais pas pleurer, mais elle me manque tellement.
- Je sais. Il me serra à nouveau contre lui. Bon aller on doit reprendre la route.
 
Je pris son visage entre mes mains et l'embrassais tendrement. Je repassais sur mon siège avant d'attacher ma ceinture, Harry redémarra la voiture et reprit la route vers Stafford.
 
Je ne sais toujours pas comment nous allons faire pour récupérer le dossier à la banque et ça me fait peur. Si une seule personne là bas me reconnaissait, elle appellerait directement la police. Et très vite toute l'Angleterre serait à notre recherche, même si ça l'ait un peu en ce moment.
 
Heureusement pour nous personne ne savait où nous nous trouvons, c'est comme si nous avions disparu de la surface de la terre. D'ailleurs nous faisions tout pour nous faire oublier et être le plus discret possible. Alors lorsque nous étions obligés d'être en contact avec des gens, Harry portait toujours une veste qui cache ses bras et moi je portais toujours un bonnet et des lunettes de soleil. Et j'espère que ça sera suffisant pour le moment.
 
Je déteste vraiment le fait d'être effrayé à chaque village que nous traversions, c'était vraiment horrible de toujours devoir se cacher. C'était vraiment plus simple avant que Simon ne lance ce stupide avis de recherche.
 
Je reposais ma tête contre la vitre, en énumérant toutes les raisons pour lesquelles je détestais Simon. Et la première en tête de liste, était qu'il avait complètement gâché ma vie.
 
**
 
Après être très vite passé par un petit village, pour prendre quelques choses à manger, Harry s'était enfoncé dans une petite forêt non loin. Il arrêta la voiture devant un immense lac que bordait la forêt.
 
- Comment tu connais cet endroit ? Demandais-je en me tournant vers lui.
- J'ai demandé à la caissière du magasin. Dit-il haussant les épaules. Je lui ai dis que je recherchais un endroit tranquille et romantique pour emmener ma copine pique-niquer. Le coup du type romantique ça les fait toutes craquer. Sourit-il en descendant de la voiture. Et je secouais la tête amusé.
 
Je sortis de la voiture à mon tour et humais la bonne odeur que dégageait les pins et les sapins. Je passais à l'avant de la voiture et grimpais sur la capot, je sortis mon carnet pour continuer de travailler tout en profitant du magnifique soleil.
 
Je retirais mes converses blanches ainsi que mes chaussettes, histoire d'être plus alaise. Je déposai mon dos contre le pare-brise et ramenais mes jambes contre moi afin de déposer le carnet contre celles-ci.
 
Je relevais la tête lorsque je vis du coin de l'œil du mouvement, que je devinais être le bouclé. Mes yeux se posèrent sur lui alors qu'il commençait à retirer son t-shirt, mes yeux s'écarquillèrent lorsque je le vis s'attaquer à son pantalon. Il le retira rapidement et le jeta à l'intérieur de la voiture, comme il l'avait fait avec son haut.
 
- Qu'est-ce que tu fais ? Demandai-je.
- Je vais piquer une tête tu viens ? Fit-il en jouant avec l'élastique de son boxer, hésitant à l'enlever.
- Non, je dois finir ça. Répondis-je désignant le carnet, il déposa enfin son regard sur moi et lâcha un lourd soupir.
- Oublie-le pour le moment et viens te baigner ça va te faire du bien. Insista-t-il.
- Non je veux vraiment finir.
- Tant pis pour toi. Répliqua-t-il en haussant les épaules.
 
Il décida finalement à garder son boxer et partit en trottinant vers le lac, il marcha sur le petit ponton en bois, puis jeta un coup d'œil aux alentours. Une fois son inspection faite, il plongea tête la première dans l'eau.
 
Il resta un petit moment sous l'eau, avant de refaire surface. Il secoua sa tête de gauche à droite, faisant virevolter ses boucles mouillées dans tous les sens. Même si j'étais un peu loin de lui, je pouvais apercevoir certaine mèches de ses cheveux, se coller contre son front et ça le rendait incroyablement sexy.
 
Les muscles de ses bras et de son dos, se contractèrent lorsqu'il commença à faire quelques brasses, qui grâce à eux étaient très rapide. Je n'ai jamais vu quelqu'un nager aussi vite, c'était un vrai poisson dans l'eau.
 
À ce moment j'étais censé travailler sur le carnet, mais le voir nager comme ça m'avait complètement distraite. Il m'avait hypnotisé et je ne pouvais pas défaire mon regard de son corps. J'avais même oublié que j'étais recherché par tout le pays, j'avais oublié que j'étais en cavale. Il n'y avait plus que lui dans mon esprit.
 
Je reposais vite mon regard sur le carnet, lorsqu'il remonta sur le ponton. Je lui avais dis que je travaillais, je ne pouvais pas rêvasser alors qu'il m'avait proposé une baignade. J'essayais de paraître aussi concentré que possible, mais je sentis un nœud se formait dans mon ventre à mesure qu'il s'approchait. Je ne devais pas lever les yeux vers lui, c'était impossible, voir les gouttes d'eau ruisselaient le long de son corps me rendrait complètement folle.
 
Je finis par oser un petit regard par-dessus mon carnet, il marcha doucement vers moi complètement trempé. Je le détaillais longuement et discrètement. Je me mise à rougir instantanément lorsque je vis à quel point son boxer lui collait maintenant à la peau.
 
Je déglutis nerveusement, mon regard toujours fixé sur sa partir inférieure. Je passais une main dans mes cheveux, avant de la secouait devant mon visage. J'avais besoin d'air, car j'avais tout à coup extrêmement chaud et une chose était sûre, ce n'était pas à cause du soleil qui cognait au dessus de nos têtes.
 
Je secouais la tête et reposais vite mon regard sur le carnet, alors qu'il était maintenant tout proche. Je poussais un petit cri aigu lorsqu'il me tira brusquement par les chevilles, j'en avais même laissé tomber mon carnet sur le capot. Très vite il me fit basculer sur son épaule et repartit vers le lac.
 
- Harry lâche-moi j'ai du travail. Dis-je en martelant son dos avec mes poings.
- Oui et c'est pour ça que tu m'admirais pendant que je nageais.
 
Merde, il m'a vu. Pensais-je. En même temps il fallait dire que la discrétion n'était pas une de mes qualités premières.
 
Il accéléra le pas alors que nous étions plus proches du lac, il marcha doucement sur le ponton, avant de s'arrêter juste au bord de celui-ci.
 
- Non Harry ! Criais-je.
 
Il ne m'écouta pas et sauta dans l'eau avec moi dans ses bras. Il me lâcha enfin et je remontais à la surface, je passais mes mains sur mon visage, essuyant les gouttes d'eau logeaient sur mon visage.
 
Lorsque le brun fit enfin son apparition, je lui sautais directement dessus et forçais pour lui mettre la tête sous l'eau. Il se laissa faire mais une fois sous l'eau, il m'attrapa fortement par les hanches, avant de me jeter sans difficultés par-dessus lui. Je sortis la tête de l'eau et avant que je me retourne pour lui faire face, ses bras étaient déjà enroulés autour de ma taille.
 
- À cause de toi mes vêtements son trempés.
- Il fallait les enlever chaton. Dit-il à mon oreille.
- Tu ne m'as pas laissé le temps pour ça, chaton, Répondis-je en instant sur le mot« chaton » ce qui le fit rire.
- Il n'est pas encore trop tard tu sais. Dit-il en me retournant face à lui.
 
Il attrapa l'ourlet de mon débardeur et le remonta vers le haut afin de l'enlever. Il le roula en boule avant de le jeter sur un ponton, sans que je puisse faire un autre mouvement, il s'attaqua au bouton de mon short en jeans.
 
Il coinça malicieusement sa lèvre inférieure entre ses dents, laissant deux fossettes proéminentes arborer ses joues. Une fois mon short déboutonné, il glissa ses mains à l'intérieur et le baissa sensuellement le long de mes jambes. Je retirais une jambe puis l'autre, laissant le vêtement dans les mains du brun. Il le roula en boule et le jeta afin qu'il rejoigne mon haut.
 
Ses mains prirent place sur mes hanches, me rapprochant son corps musclé. Il sourit avant de se baisser pour venir m'embrasser tendrement. J'allais approfondir le baiser en passant mes mains dans ses cheveux encore mouillés, mais je n'en eu pas le temps. Il me décolla brusquement de ses lèvres et me jeta à l'eau.
 
Je remontais à la surface et nageais vers le bord afin de sortir, quand il me rattrapa par les hanches pour me ramener contre lui.
 
- Tu comptais aller où comme ça ? Souffla-t-il en commençant à déposer ses lèvres sur mes épaules.
- Maintenant je ne peux plus aller bien loin, si non je comptais sortir de l'eau.
- Et pourquoi voulais-tu sortir ? Demanda-t-il.
- Juste pour t'embêter un peu. Répondis-je et je le sentis sourire contre mon cou.
 
Il m'attrapa à nouveau par les hanches, avant de me jeter une fois de plus dans l'eau, m'éloignant de la rive. Lorsque je sortis la tête de l'eau, je le vis nager vers moi.
 
- Tu peux arrêter de me jeter à l'eau comme ça. Il secoua la tête arborant un sourire mesquin,Oui mais tu es plus fort que moi et je ne peux pas en faire autant, alors ce n'est vraiment pas juste. Plaidais-je en croisant les bras sur ma poitrine.
- Ok, alors vas-y je te laisse faire tout ce que tu veux de mon corps. Souriait-il en ouvrant ses bras, je me mordis la lèvre inférieure en m'approchant de lui.
- Ne me dis pas ça, je vais te prendre au mot Styles. Fis-je espièglement en laissant glisser mon doigt sur son torse.
- Et toi ne joue pas à ce jeu avec moi lorsque tu sais que tu n'iras pas jusqu'au bout. Je rougis fortement alors qu'il me plaqua contre son torse. Parce que si tu veux vraiment jouer à ça, je suis partant, Il s'abaissa prendre le lobe de mon oreille entre ses dents. En plus nous sommes en pleins forêt et personne ne t'entendra hurler de plaisir. Souffla-t-il à mon oreille.
 
Il claqua un baiser sur mon nez lorsqu'il se redressa face à moi, puis il me tourna le dos afin de repartir vers la rive. Bien décidé à ne pas le laisser partir comme ça, je lui sautais sur le dos. Il se laissa tomber dans l'eau, comme si mon poids plume avait été une ancre pour lui. Il se redressa et j'étais toujours accroché à lui, puis il se laissa tomber à l'arrière m'écrasant sous son corps imposant.

Il se redressa ensuite et je gardais mes bras autour son cou. Nous sortîmes tous les deux la tête hors de l'eau en même temps, je secouais légèrement la tête, avant de descendre du dos du brun. Il se retourna un sourire en coin sur les lèvres, avant qu'il ne me jette une nouvelle fois à l'eau, je l'éclaboussais.

Oh tu n'aurais jamais dû faire ça, Dit-il amusé avant de se jeter sur moi.

J'éclatais de rire, alors qu'il enroula un de ses bras autour de ma taille, avant de se jeter avec moi à l'eau.
 
**
 
Cela faisait un bon moment que nous jouions comme des gamins dans le lac. Le soleil commençait à se coucher et donc l'eau devenait de plus en plus fraîche. Je m'avançais vers le brun qui était dos à moi et entourais sa taille de mes bras. Son corps était incroyablement chaud malgré que l'eau refroidissait, il sursauta légèrement quand mes bras passèrent autour de lui, puis il se retourna pour me faire face.
 
- Tu es glacée. Fit-il en frottant ses mains sur mes bras.
- Ouais j'ai un peu froid. Avouais-je en me mettant contre lui.
- On va aller se mettre au chaud.
 
Il me souleva par les cuisses et me colla contre lui, je nouais mes chevilles au bas de son dos et mes bras autour de son cou. Il marcha jusqu'au ponton, récupéra mes affaires et continua jusqu'à la rive. Il me déposa sur celle-ci, je me mise vite debout et récupérais les affaire qu'il me tendait. Il prit ensuite appui sur ses bras, avant de sortir de l'eau.
 
Je commençais à trembler légèrement à cause du froid, je serrais fortement mes bras contre moi, avant de me retourner pour partir devant. Le brun me rattrapa avant que je ne puisse faire un seul pas et me reprit dans ses bras chauds.
 
Lorsqu'il fut arrivé devant la voiture, il me reposa doucement sur le capot de celle-ci. Il partit vite à l'arrière de la voiture, je l'entendis ouvrir le coffre sûrement pour fouiller dans nos affaires. Il revient près de moi, après avoir refermé le coffre, il m'enroula dans la couverture qu'il gardait toujours dans ses affaires et déposa des vêtements secs près de moi. Il s'introduit doucement dans la couverture, collant nos deux corps.

Il me souffla doucement de me déplacer vers le haut, ce que je fis sans attendre. Il s'allongea près de moi et après l'avoir entouré de la couverture je me blottis au chaud contre lui.
 
- Merci.
- Merci de quoi ? Demanda-t-il en fronçant les sourcils.
- De me faire me sentir libre comme ça. J'ai l'impression de m'être évadé pendant un moment, comme si j'avais une vie simple et normale, tout ça grâce à toi. Souriais-je, Tu arrive à rendre certaine choses tellement plus facile à vivre.
- Je ne suis pas d'accord, je n'ai rien à avoir là dedans, c'est toi qui rend les choses plus simple. Tu n'as pas besoin de moi pour te sentir libre, tu sais très bien le faire toute seule.
- Je ne vois pas les choses comme ça, sans toi je ne serais pas là.
- Tu es une fille très intelligente Andréa, je suis sûre que si je n'aurais pas était là, tu te serais très bien débrouillé. Avoua-t-il, avant de déposer ses lèvres sur mon front.
- Je ne pense pas. Je passais mes jambes entre les siennes et me rapprocha encore plus près de lui. Tu crois qu'un jour on en aura fini avec tout ça ? Demandai-je en posant mon regard sur ses iris émeraude.
- Bien sûr que oui. Il replaça une mèche de mes cheveux derrière mon oreille, Tu retrouveras ta petite vie tranquille dans ta grande maison, tu passeras ton temps avec ta cousine et tes amis, tu reprendras même les cours. Et tu m'oublieras vite. Je laissais retomber le léger sourire que j'avais sur les lèvres et me surélevais sur mon coude.
- Pourquoi tu dis ça ? Dis-je les sourcils froncés.
- Parce que c'est la vérité mon cœur, tu passeras à autres choses c'est comme ça.
- Tu es entrain de me dire que quand tout sera fini, tu partiras ? Je déglutis nerveusement attendant sa réponse. Il rit légèrement avant de se surélever lui aussi sur son coude.
- C'est toi qui me le demanderas.
- Jamais je ne te demanderais de partir.
- Si tu le feras, je le sais. Affirma-t-il.
 
Je le repoussais et sortis de la couverture, je descendis du capot de la voiture, avant de me retourner vers lui.
 
- Tu avais promis que tu ne m'abandonnerais jamais. Fis-je tristement.
 
Je commençais à marcher le long de la voiture, mais avant que je puisse monter à l'intérieur, il me rattrapa par le bras et me plaqua contre la carrosserie. Il s'approcha et colla doucement son bassin contre le mien.
 
Il prit mon visage entre ses mains, me forçant à le regarder. Mes yeux remontèrent le long de son torse, toujours cachait sous la couverture, jusqu'à ses iris terriblement envoûtante. Il reposa son front contre le mien sans perdre le contact visuel.
 
Il s'abaissa doucement, jusqu'à ce que ses lèvres soient à la même hauteur que les miennes. Il passa sa langue dessus pour les humidifier et s'approcha. Avant qu'il ne parvienne à déposer ses lippes sur le mienne, je détournais la tête.
 
- Andy. Supplia-t-il. Je secouais la tête lui faisant comprendre que je ne voulais pas l'embrasser.Je déteste quand tu fais ça. Fit-il en se redressant vexé.
- À quoi ça sert de continuer à m'embrasser, si tu compte me laisser après.
- Arrête, c'est toi qui me laissera, c'est toi qui me demandera de partir. Affirma-t-il durement.
- Et qu'est-ce qui te fais dire ça ? Demandais-je aussi durement que lui.
- C'est ce que font toutes les filles.
- Alors tu pense que je suis comme toutes les autres filles ? Je te pensais mon idiot que ça Harry. Dis-je en essayant de le pousser, mais il en bougea pas.
 
Le noir de ses pupilles remplaça très vite le vert qui ornait celles-ci, laissant à la place un regard profond tout aussi envoûtant. À ma place beaucoup aurait déjà prit leurs jambes à leurs cou, mais moi je restais là planté devant lui. Son regard ne m'inspirait aucun danger.
 
J'avais appris à le connaître et à savoir lorsqu'il était en colère, mais bizarrement là il ne l'était pas. Pourtant avec le ton qu'il a employé, tout laisserait penser qu'il l'était ou qu'il le serait bientôt.
 
Il attrapa fortement mon visage entre ses doigts, pendant que son autre main m'empêcher de bouger. Il entra ensuite sauvagement sa langue dans ma bouche, sans que je n'en rende vraiment compte. Je pris finalement part au baiser langoureux qu'il m'offrait, en plongeant mes mains dans sa chevelure presque sèche.
 
Ses mains retombèrent toutes les deux sur mes fesses, les pressant doucement. Je lâchais un gémissement incontrôlé et tirai plus fort sur ses cheveux. Je sentais la chaleur commencer à grimper entre nos deux corps, mais je sentais surtout les frissons parcourir le mien. Il me souleva par les cuisses, avant d'une nouvelle fois plaquer mon dos contre la voiture. Il laissa glisser ses lèvres le long de ma mâchoire jusqu'à arriver dans mon cou. J'haletais lorsqu'il planta ses dents dans ma peau, me procurant une décharge électrique dans tout le corps.
 
Il poussa un grognement rauque, quand je tirais plus durement sur ses cheveux, afin de décoller ses dents de mon cou. Je penchais sa tête à l'arrière, avant de venir embrasser sa mâchoire.
 
- Je ne te demanderais jamais de partir Harry, tu entends ? Soufflais-je en frôlant mes lèvres contre sa joue. Tu m'as promis que jamais tu ne m'abandonneras et moi je te promets de ne jamais te demander ou te laisser partir.
 
Je me reculais afin de pouvoir admirer ses magnifiques yeux redevenu vert. Je pris sa lèvre inférieure entre mes dents, puis reposais mon front contre le sien.
 
- J'ai tellement besoin de toi. Murmurais-je, avant de l'embrasser tendrement.
- Tu sais bébé. Dit-il après s'être retiré de mes lèvres, Tu as de la chance que je te réserve quelques choses de mieux pour ta première fois, parce que je t'aurais bien prise sur le capot de la voiture. Il arbora un sourire taquin, en passant ses mains sur mon corps. Je ris timidement sentant mes joues virer au rouge.
- Tu resteras toujours auprès de moi pas vrai ? Demandais-je plus sérieusement.
- Tu es mienne Andréa, bien sûr que je resterais.

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