Chapitre 49

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POINT DE VUE HARRY
 
Après notre discussion sur mon passé et les choses horribles que j'avais faites, j'avais laissé Andréa aller prendre une douche et réfléchir un peu à tout ça. Contrairement à ce que je pensais, mon passé ne l'avait pas effrayé et encore moins éloigné de moi. J'avais même l'impression que ça avait renforcé nos liens. Si j'avais su, je lui en aurais peut-être parlé plus tôt.
 
Mais depuis que je suis avec elle, je ne suis plus aussi fier de mon passé. Elle était tellement honnête et bien loin de faire le mal autour d'elle, que j'en devenais presque honteux. Mais lui parler était vraiment un soulagement, surtout qu'elle avait eu des réactions vraiment inattendu, jamais je n'aurais pensé qu'elle serait aussi compréhensive.
 
Flash-Back
 
Elle était toujours nichée au creux de mes bras, mangeant tranquillement le petit déjeuné que je lui avais préparé. C'était un moment si paisible et serein, que je ne voulais pas gâcher ça avec mon passé. Je ne regrettais rien de ce que j'avais fait, au contraire, tous les choix que j'ai pu faire dans ma vie avaient fait de moi ce que j'étais aujourd'hui. J'assumais pleines mes actes et les conséquences qu'ils avaient eu sur moi ou sur les autres. De toute façon, c'était beaucoup trop tard pour regretter.
 
Je savais que tôt au tard je devrais lui en parler, mais j'avais toujours repoussé le moment, jusqu'à aujourd'hui où je ne pouvais plus continuer. Seulement elle avait l'air si heureuse et je ne voulais pas gâcher ça. Pourtant il le fallait, je lui devais bien ça après toute cette histoire.
 
Elle repoussa le plateau de ses cuisses une fois qu'elle eut fini et elle se redressa afin de s'étirer longuement. Elle quitta mes bras et repris le plateau, le posant sur la table de nuit. Mon t-shirt remonta légèrement sur son corps, lorsqu'elle se pencha pour s'asseoir face à moi, en me souriant de toutes ses dents.
 
- Il faut que je te parle.
- De quoi ? Fit-elle en penchant légèrement la tête sur le côté.
- De moi. Soufflais-je et son sourire retomba, elle se balança de gauche à droite pour se placer et pris un air sérieux.
- D'accord je t'écoute.
 
Elle croisa ses jambes en tailleur et inspira un grand coup, comme pour se donner le courage d'écouter tout ce que j'avais à lui dire. Je me redressais et m'asseyais bien droit contre la tête de lit. Je soufflais un bon coup, ne sachant pas par où commencer. Je ne cessais d'humidifier nerveusement mes lèvres, tout en jouant avec mes doigts.
 
J'avais décidé de lui parler, alors je devais assumer. J'inspirais profondément avant de relever la tête et d'affronter son regard. Elle passa elle aussi sa langue entre des fines lèvres et me fit signe que je pouvais commencer.
 
- Je tiens tout d'abord à te dire que je ne regrette rien, c'est beaucoup tard de toute façon. Ce qui est fait est fait. L'averti-je et elle hocha la tête. Tu sais déjà qu'après la mort de ma mère, j'ai dû aller vivre chez Derek. Elle hocha à nouveau la tête sans rien dire. Quand je suis arrivé là-bas, Derek ne m'a même pas laissé le temps de m'installer et de faire mon deuil correctement. J'ai à peine posé un pied chez lui, qu'il commençait à m'entraîner.
- T'entraîner à quoi ? Demanda-t-elle curieusement.
- À devenir comme lui, devenir le mal. Je n'avais que dix ans à cette époque et il m'avait déjà appris à me battre comme un adulte. C'est à partir ce moment que j'ai commencé à changer, il a profité de ma souffrance, de l'absence de ma mère, pour m'ôter tous sentiments. Il voulait que je devienne aussi dur que de la pierre. Je me souviens que si je ne rentrais pas à la maison sans m'être battu avec quelqu'un au collège c'est lui qui me battait. Il avait beaucoup de relation du coup je n'avais pas peur d'être viré de cours ou quoi que ce soit. Tu as déjà vu des adultes avoir peur d'un gamin de dix, onze ans ? Elle secoua la tête tout en me regardant attentivement. J'ai perdu tout ce que m'avait inculqué ma mère, enfin presque tout. Parce que malgré le fait que je terrifiais tout le monde, j'essayais d'avoir de bonne note pour rendre ma mère fière de moi.
- Et Simon dans tout ça ?
- Il était déjà au collège, mais il faisait quand même sa loi là-bas. De toute façon il savait que quoi qu'il arrive, il serait protégé par son père, c'est en partie pour ça que tout le monde le respectait. D'ailleurs c'est en entrant au collège, un an après, que j'ai rencontré Liam. Dis-je en souriant, car ce fut le seul point positif de tout ça. Il avait déjà une sacrée réputation, mais on s'est tout de suite entendu et à nous deux on a fait les quatre cents coups. Dis-je et elle sourit faiblement.
 
Pour le moment tout aller bien, en même temps ce n'est presque rien par rapport à ce que j'ai fait par la suite. Au plus je me rapprochais de ce moment, au plus je craignais de voir son regard changer. Mais maintenant que j'ai commencé, je ne peux plus m'arrêter. J'inspirais un coup avant de reprendre mon récit.
 
- Après il ne s'est pas passer tellement de choses, j'allais en cours, je tabassais des gens et je traînais de plus en plus avec Liam. Derek continuait d'exercer son pouvoir sur moi et je devenais de plus en plus terrible chaque jour. Soupirais-je. Et puis mes quatorze ans sont arrivés et Derek pensait que c'était le moment que je devienne un homme. Alors il m'a traîné dans une boite de strip-tease pour me dégoter une fille expérimenté. Il m'a enfermé dans une chambre avec elle et elle a fait ce qu'elle avait à faire.
- Tu... Tu étais d'accord ? Dit-elle dans un souffle.
- Je n'avais pas vraiment le choix, de toute façon il m'avait préparé à ça depuis un petit moment, alors je n'étais pas surpris. Je savais que je devais le faire.
 
Ses yeux commencèrent à briller et à se remplir d'eau, pourtant aucunes larmes ne s'en échappèrent. Je baissais automatique la tête ne voulant pas la voir comme ça.
 
- Je n'ai fait ce genre de choses qu'une seule fois, parce que ça ne m'a pas plut du tout. Après j'ai commencé à me développer et à devenir de plus en plus attirant, sans me venter je devenais beau gosse. Toutes les filles étaient à mes pieds et je n'avais qu'à en prendre une l'emmener dans un coin et on était tous les deux satisfaits. J'enchaînais les filles, comme j'enchaînais les droites que je m'étais aux mecs que je tabassais. Peu de temps après ça, Derek à commencer à m'intégrer dans ses affaires pas claires. Il m'a appris à voler et pour me tester il m'a envoyé voler les plus gros dealers du coin. Il m'avait même chargé vendre sa merde dans les endroits les plus malfamés et dangereux. Mais je n'avais plus peur de rien, je savais me défendre et j'avais déjà un flingue sur moi. J'étais une tête brûlée comme disaient certains.
- Un flingue ? Si jeune. Dit-elle les yeux écarquillés et je hochais la tête.
- Il m'a appris à m'en servir quand j'ai commencé à traîner là-bas. Dis-je en haussant les épaules. Après vers quinze, seize ans j'ai commencé à sombrer de plus en plus, Liam a déménagé à Londres, j'avais de plus en plus de responsabilité et je jouais toujours plus gros. Derek me mettait la pression et j'étais complètement à bout de nerf. J'inspirais un grand coup me préparant à lui raconter la suite. Alors pour m'aider à gérer tout ça, j'ai commencé à prendre de la coke. Soufflais-je plus doucement.
- Harry de la drogue ? S'exclama-t-elle tristement.
 
Elle souffla doucement toujours les yeux torturés par ce que je lui racontais. Je tendis ma main vers elle pour la déposer sur sa cuisse, mais je me retirais avant de pouvoir la toucher. Je n'avais pas envie de la sentir sursauter ou s'éloigner par rapport à ça. Et contre toute attente, elle se rapprocha de moi et déposa ses mains sur mes joues avant de reposer son front contre le mien. J'attrapais ses mains avant de les ramener à ma bouche et de déposer mes lèvres sur chacune d'elle. Je soupirais et relevais la tête pour affronter son regard.
 
- Ouais je sais, ce n'est pas ce que j'ai fait de mieux dans ma vie. Soupirais-je encore. Mais c'était la seule chose qui diminuait le sentiment de pression que j'avais. Je n'avais seulement pas prévu les effets qu'il y avait avec.
- Comment ça ? Demanda-t-elle en caressant mes mains.
- Je suis devenue ingérable et encore plus violent qu'avant, j'allais plus en cours et je traînais dans la rue jusqu'à pas d'heure. Je pétais un plomb pour un rien et je m'en prenais à tout le monde. J'ai tabassé Simon parce qu'il était rentré dans ma chambre sans toquer pendant que je me tapais une fille. J'ai frappais Derek parce que je ne pouvais plus le supporter. Et... Je soufflais. Ça m'ait aussi arrivé de frapper les filles que je trouvais trop collante. Elle baissa la tête mais ne s'éloigna pas pour autant. Je pinçais mes lèvres l'un contre l'autre avant de continuer. Je t'avais dit que ce n'était pas beau. Elle hocha la tête et souffla un bon coup.
- Continue. Ordonna-t-elle en relevant la tête.
- Plus personne ne pouvait rien contre moi et je me faisais déjà craindre partout où j'allais. J'ai butté des mecs parce qu'ils ne payaient pas à temps ou tout simplement parce que leurs têtes ne me plaisait pas et j'ai eu de gros problèmes avec les autres tôliers de la ville. Je commençais à m'imposer et ils me voulaient tous morts parce qu'ils savaient que si je continuais comme ça, j'allais prendre leurs places.
- Et comment tu t'es sortis de là ?
- Liam, Souriais-je. Il a eu des échos à Londres, comme quoi je pétais un plomb et il est venu directement.
- C'est ça les problèmes dont il m'a parlé. Dit-elle pensive.
- Ouais. Quand il est arrivé, j'ai tout fait pour lui cacher que je me droguais. Le regard qu'il avait sur moi comptait beaucoup à mes yeux et je ne voulais pas le décevoir. Mais lui il savait déjà tout, il voulait simplement que j'ai les couilles de lui en parler, mais je ne l'ai pas fait. Alors il m'a poussé à bout et je me suis battu avec lui. Je lui ai mis un sacrée raclée d'ailleurs. Riais-je légèrement et elle sourit. Alors il m'a emmené avec lui à Londres, pour me sortir de là. Bien sûr Derek ne voulait pas, il voulait que je reste parce que grâce à moi, il prenait du pouvoir. Mais Liam ne lui a pas laissé le choix. J'ai donc passé plusieurs mois à Londres, j'ai arrêté de me droguais et Liam me donné du boulot. Il avait monté son réseau et je vendais avec lui, c'était certainement la meilleure partie de ma vie. J'ai rencontré pleins de monde grâce à lui, plus précisément Logan.
- Logan était ton ami ?
- Avant que je ne le fasse bosser pour Simon oui, mais il a changé après et il traînait beaucoup plus avec Simon. Bref j'ai aussi rencontré le reste de la bande à Liam, qui sont très vite devenus de bons amis. C'est simple, je n'ai confiance qu'en eux. Elle grimaça et je souris. Et bien sûr en toi aussi. Elle sourit et je lui tapotais le nez avec mon doigt. Et puis je suis rentré dans une autre branche.
- Laquelle ?
- Ça a commencé bêtement, j'étais avec une fille que j'avais séduite juste comme ça et elle a eut le malheur de m'emmener chez elle et me montrer le coffre de son père. Elle était tellement saoule qu'elle m'a donné la combinaison. Bien sûr j'y suis retourné et je l'ai volé. Quand j'ai compris que comme ça, je pouvais me faire un paquet de frics, j'ai continué. Je joignais l'utile à l'agréable si tu veux. Je me tapais des petites fille à papa et je volais leurs argents. Pour moi c'était le paradis.
- Mais tu n'avais pas peur de te faire attraper ? Elle fronça les sourcils et s'asseye entre mes jambes.
- Un peu, mais tu sais beaucoup de monde en avait après la fortune de ces mecs là et puis j'étais discret et personne ne se doutait de rien. À part ton père vu que je suis dans le carnet. Pourtant j'étais bien loin de ton quartier et des soirées où ton père allait. Je ne l'ai jamais vu, je me demande toujours comment il me connait.. Enfin bref j'ai rencontré Jacob qui était fou d'informatique, il trafiquait les réseaux de transfert des comptes, comme ça impossible de remonter jusqu'à moi. Je coinçais une mèche de ses cheveux derrière son oreille. Ensuite je suis rentré, pour reprendre les affaires de Derek pendant que lui venait à Londres avec Simon.
- Pour mon père, tu me l'as déjà dit. Elle hocha la tête.
- Ouais bon après Derek est mort et Simon voulait se venger, alors il est venu me chercher et on est partit tous les deux à Londres. Entre temps, les autres étaient partis s'installer ailleurs et il ne restait plus que Logan et Jacob à Londres et quelques autres connaissances. Je les ai tous allié à nous, sauf Jacob que je ne voulais pas impliquer là-dedans. Il était beaucoup trop brave pour ça. Simon s'est renseigné un peu plus sur ton père et quand il a appris ton existence, il a changé ses plans.
- Derek ne lui avait pas parlé de moi ?
- Non, il se concentré plus sur ton père et ne pensait pas qu'on devrait s'en prendre à toi. Mais Simon voulait faire souffrir ton père et il a décidé de s'en prendre à ce qu'il avait de plus précieux.
- Moi. Dit-elle à ma place et je hochais la tête.
- Il voulait séduire la fille pour atteindre le père, mais tu n'étais pas vraiment réceptive.Souriais-je et elle haussa les épaules.
- Il était gentil avec moi à l'époque, mais je ne le voyais pas autrement qu'un ami.
- Je sais, mais du coup il s'est tellement investit, qu'il a fini par tomber amoureux de toi. Et tu connais la suite. Finis-je et elle hocha la tête. Voilà tu sais à peu près tout. C'est le plus important et ce qui aurait sûrement été écrit dans mon dossier. Soupirais-je.
 
Je la vis se mordre la lèvre et ses yeux étaient perdu dans le vide. Elle se remémorait sûrement la conversation dans les moindres détails. Je ne savais plus quoi dire et j'attendais simplement une réaction de sa part, quelques choses qui pourraient me faire comprendre, qu'elle ne serait pas hantée par ce que j'avais pu faire.
 
Je me levais finalement du lit et déposais mes lèvres sur son front, je fus content qu'elle ne me repousse pas. Je lui soufflais que j'allais la laisser penser à tout ça et que je l'attendais en bas, puis je me dirigeais vers la porte de la chambre.
 
- Harry. M'appela-t-elle et je me retournais. Merci de m'avoir tout raconté. Elle se leva et s'approcha de moi. C'était vraiment important pour moi.
- Je sais. Elle se suréleva et claqua un tendre baiser sur mes lèvres.
- Ça ne change rien, tu n'es plus le même qu'avant. Sourit-elle et je lui souris faiblement. Je vais prendre une douche je te rejoins après.
 
Je hochais la tête et sortis de la chambre.
 
Fin Flash-Back.
 
Et depuis je l'attendais sur le canapé, impatient qu'elle montre son jolie minois. Même si elle m'avait dit que ça ne changeait rien, j'avais peur qu'en descendant elle ait réellement pris conscience de ce que j'avais fait. Je me demandais quand même, comment elle faisait pour dire que ça ne changeait rien. Elle aurait normalement dû prendre peur et s'enfuir à tout à l'allure, m'ordonnant de ne plus l'approcher. Je n'étais pas bon pour elle, j'étais violent et un ancien drogué. J'avais frappé des filles et pourtant elle ne s'était pas enfuie.
 
Comme à chaque fois, cette fille me surprenait à voir du bon en moi. Pourtant c'était évident que je ne l'étais pas, sauf avec elle. D'ailleurs je ne savais pas pourquoi j'étais si différent avec elle. Je ne me comprenais pas. Jamais je n'avais rêvé de me consacrer à une seule fille, il me fallait changer chaque soir. Et pourtant maintenant je n'envisageais pas de passer une seule nuit de plus sans elle. J'avais attendu des mois avant de pouvoir lui faire l'amour, alors que normalement, j'aurais dû la laisser tomber et chercher une autre fille.
 
Je ne désirais plus qu'elle. Je ne voulais plus qu'elle. Qui aurait pensé qu'un jour le grand Harry Styles réputait pour avoir plus de conquête que n'importe qui, puisse un jour se ranger. Sûrement pas moi. Je crois que si quelqu'un m'avait dit ça quelques mois auparavant, j'aurais rigolé après lui avoir mis mon poing dans la figure. Pourtant c'était bien réel.
 
La seule fille que je désirais était à l'étage en train de prendre une douche et je l'attendais patiemment. Mais j'avais toujours ce foutu problème de sentiment. Je ne pensais pas que j'étais amoureux, je ne croyais pas en ce genre de chose. Non, j'étais bien loin d'être amoureux, je tenais juste à elle et j'espérais que ça suffirait. Je savais à quel point les filles pouvaient être chiante avec ça, mais Andréa savait que j'étais incapable d'aimer et de tomber amoureux. J'espérais vraiment que ça lui suffirait et qu'elle ne me quitterait pas pour ça.
 
J'entendis la porte d'entrée claquer et Liam apparut dans le salon. Il arqua un sourcil et croisa les bras sur sa poitrine.
 
- La prochaine fois que tu décides de rater une journée de travail, préviens moi à l'avance. Ça m'évitera de me lever en catastrophe pour aller au boulot. Fit-il essayant de paraître sévère et je souris.
- Désolé ce n'était pas prévu. M'excusais-je en souriant.
- J'avais remarqué merci. Il s'approcha de moi et s'asseye sur le canapé. Tu lui as parlé ?Demanda-t-il affichant un léger sourire.
- Oui elle sait tout.
- C'est cool, tu as bien fait. Dit-il et je hoche la tête. Et du coup pour le dossier vous allez en faire quoi ?
- Je l'ai jeté au feu. Répondit Andréa en entrant dans le salon.
- C'est exactement ce que j'aurais fait, si tu avais demandé mon avis je t'aurais conseillé de faire la même chose. Elle sourit et s'assit sur moi. D'ailleurs si par hasard tu trouves le mien, n'hésite pas brûle le aussi, je ne t'en voudrais pas. Fit-il amusé et elle rit.
- Pas de problèmes. Sourit-elle.
- Bon je vais voulais laisser, je n'ai pas beaucoup de temps pour manger. Informa-t-il en regardant sa montre. À ce soir.
 
Andy lui fait un signe de la main et il quitta le pavillon nous laissant seul à nouveau. Je la contemplais longuement, avant de remarquer qu'elle portait une de mes chemises à carreaux. Lorsque je reposais mes yeux sur son visage, je constatais qu'elle me regardait en souriant. Je lui rendis son sourire avant de claquer une baiser sur ses douces lèvres roses. Elle m'offrit un sourire des plus éclatant avant d'elle aussi me regarder longuement.
 
Je la vis froncer les sourcils et elle attrapa mon menton entre ses doigts, puis elle fit basculer ma tête sur le côté. Elle caressa du bout des doigts mon cou et tira sur mon t-shirt pour voir mon épaule.
 
- Je ne t'ai pas raté. Dit-elle timidement, faisant référence aux traces de morsures qu'elle m'avait faites.
- Moi non plus. Souriais-je regardant son cou et elle rit légèrement.
- On fait quoi aujourd'hui ?
- Au hasard on fait l'amour. Dis-je et elle éclata de rire.
- Au hasard ? Répéta-t-elle en arquant un sourcil.
- C'est une idée comme une autre, mais bon comme je sais que tu as vraiment apprécié.Taquinais-je en haussant les épaules et elle rougit.
- Qui te dit que j'ai vraiment aimé ? Défia-t-elle en souriant et rougissant toujours.
- Peut-être le fait que tu n'as pas arrêté de gémir mon nom. Je me rapprochais de son visage et elle se mordit timidement la lèvre. Deux orgasmes ce n'est pas rien quand même.
- Ok c'est bon, j'en ai assez entendu. Rit-elle et je plongeais ma tête au creux de son cou pour l'embrasser. On pourrait aller s'entraîner un peu.
- Non je n'ai pas envie. Grimaçais-je. On pourrait passer une journée tranquille, rien que toi et moi. Lui dis-je et elle sourit.
- Ça me va. Tu me propose quoi ? Dit-elle en croisant ses mains dans ma nuque.
- Je ne sais pas on verra bien. Souriais-je.
 
**
 
Finalement après être resté sur le canapé, à savoir ce que nous pourrions bien faire de notre journée, nous nous étions retrouvés avec Danielle. Elle était en train de faire un grand ménage de printemps, alors que nous étions en plein milieu de l'été. La maison était donc sans dessus dessous et il y avait des tas de choses qui traînaient dans le salon.
 
Je me demandais bien à quoi servait ce genre chose, jamais je n'avais fait cette espèce de ménage à la con et je ne m'en portais pas plus mal. Mais parfois la logique des gens me dépassait un peu. Après tout ils font ce qu'ils veulent je m'en contre fiche.
 
Du coup au lieu de passer une journée tranquille avec ma copine, je me retrouvais assis sur le canapé du salon de Liam, à regarder les filles vider tous les placards. Danielle avait dit qu'elle devait faire un grand tri et jeter certaine chose qui ne lui servait plus. Et bien sûr il fallait qu'Andréa s'intéresse à ça, parce que ça lui rappelait les fois où elle le faisait avec son père.
 
Je me retrouvais donc là au milieu de tout ça, sans savoir quoi faire. Je ne voulais pas les aider parce que je savais que ça aller vite m'agacer, alors je restais sur le canapé mais j'étais encore plus agacé qu'autre chose. C'était vraiment ennuyeux et si j'avais su, je serais parti avec Liam tout à l'heure.
 
- Ton appareil photo est magnifique.
 
La douce voix de la brune me sortit de ma rêverie et je la regardais tenir un appareil photo, qui était pratiquement le même que le sien. Je ne pus m'empêcher de regarder son visage et de voir à quel point elle était émerveillée devant l'appareil. Je savais que la photographie était sa passion et je supposais que ça devait beaucoup lui manquer tout ça.
 
- C'est Liam qui me l'a offert pour mon anniversaire. Sourit Danielle. Mais bon je ne sais pas très bien m'en servir, il est un peu compliqué du coup je l'utilise que pour des événements vraiment important. Expliqua-t-elle.
- Andréa avait presque le même. Intervenais-je et les deux filles me regardèrent.
- Ah mais oui c'est vrai ! S'exclama Danielle en regardant de nouveau Andréa. Tu faisais des études de photographie.
- Oui. Répondit Andy en soupirant.
- Pourquoi nous n'irions pas prendre quelques photos ? Proposais-je et elle me regarda en souriant. Je suis sûr que tu en meurs d'envie.
- Tu devrais y aller. Fit Danielle en hochant la tête. En plus y'à de très beau paysage dans le coin et tu peux aller photographier les chevaux pas loin. Sourit-elle. De toute façon j'ai des tas de choses à faire et vous n'allez pas vous ennuyez avec moi. Vous devriez y aller. Elle releva la tête vers moi et je lui souris avant de regarder à nouveau Andy.
 
Ses grands yeux bleus contemplèrent longuement l'appareil photo avant qu'elle ne me regarde. Je lui lançais un doux sourire qu'elle me rendit, avant de se mordre la lèvre en regardant l'appareil. Je voyais qu'elle n'attendait que ça et je ne savais pas pourquoi elle hésitait encore. Elle se leva en tenant toujours l'appareil et se tourna vers moi un grand sourire aux lèvres.
 
- On y va ? Demanda-t-elle.
 
Je lui souris et me levais du canapé en hochant la tête. Elle remercia Danielle et nous sortîmes de la maison la laissant à son ménage. De toute façon elle avait refusé qu'on l'aide. J'attrapais la main d'Andréa pendant que nous marchions tranquillement le long de la maison, pour rejoindre le chemin en pierre et les champs où nous allions courir.
 
Le léger courant d'air caressa nos visages, ce qui rendait moins lourde la chaleur de cette journée. Le temps était dégagé et le soleil était haut dans le ciel. C'était vraiment une belle journée et j'étais contente de ne pas la passer enfermer. Andréa lâcha doucement ma main et je la vis brandir l'appareil photo, capturant toute sorte de paysage.
 
À chaque photo qu'elle prenait je l'entendais soupirer contente de retrouver sa passion. Elle m'avait souvent dit que ça l'aider à s'évader et qu'elle était dans son petit monde lorsqu'elle avait un appareil entre les mains. Et je ne pouvais que constater qu'elle avait raison. Je me souvenais de la fois où nous étions allés à la falaise avec son appareil photo. Je n'oublierais le visage serein qu'elle avait à ce moment-là et maintenant elle avait exactement le même. Il n'y avait que ça pour la rendre heureuse.
 
Elle se retourna vers moi et pointa l'objectif vers moi, avant de me mitrailler de photo, ce qui la fit sourire. Elle regarda le compte rendu avant de le pointer à nouveau vers moi en me disant de sourire. J'étirais mes lèvres vers le haut, lui offrant le sourire le plus faux que j'ai jamais fait. Elle ricana mais prit quand même la photo, elle secoua la tête amusé en me regardant.
 
- Fais-moi un vrai sourire. Dit-elle pointant l'objectif vers moi.
 
Je lui arrachais l'appareil des mains, avant de l'attirer contre moi et de caresser mon nez contre le sien. Je levais l'appareil dans les airs, l'objectif braqué que nous et je pris quelques photos. Elle le récupéra et regarda en souriant les photos que j'avais prises. Elle se suréleva embrasser mes lèvres, j'entendis le bruit du détonateur et je souris contre ses lèvres.
 
Nous reprîmes notre chemin, arrivant enfin devant l'enclos des chevaux, où nous nous arrêtions le matin quand nous venions courir. D'ailleurs ça faisait un petit moment que nous n'étions pas venus et il fallait qu'on s'y remette un peu. Il fallait que nous continuions à nous entraîner juste au cas où si les choses venaient à dégénérer. Si nous étions bien préparé, il se pourrait qu'à nous deux, nous fassions des ravages. Surtout qu'au plus les jours passaient au plus elle faisait des progrès considérablement, et serait bientôt capable de se défendre seule.
 
Elle en avait fait du chemin depuis que je l'avais rencontré et sous l'innocence de son visage, se cachait une fille redoutable, si elle se donnait la peine de faire ressortir ce côté de sa personnalité. Elle était bien plus forte qu'elle ne le pensait, il fallait juste lui montrer et l'aider à dévoiler sa face caché. Simon allait avoir du souci à se faire s'il parvenait à lui mettre la main dessus, ce qui n'arrivera jamais bien sûr, parce que je l'aurais tué avant.
 
- Ils sont magnifiques. Sourit-elle en regardant les chevaux.
- Si nous allions les voir de plus près ? Dis-je et elle se retourna en fronçant les sourcils.
- Tu veux entrer là-dedans ?
- Pourquoi pas. Répondis-je en haussant les épaules et elle sourit.
- Tu es complètement dingue. Rit-elle. On ne peut pas entrer, on n'a pas le droit.
- Ouais mais tu sais que je ne respecte rien.
 
Elle rigola avant de me regarder en secouant la tête. Elle attrapa la main que je lui tendais et je la soulevais dans les airs, la faisant doucement passer de l'autre côté de la clôture sans la blesser. Je l'enjambais moi aussi et me retrouvais près d'elle. Nous avancions prudemment vers les chevaux et elle commença à les photographier jusqu'à les atteindre. Sous ses yeux attentifs j'élançais ma main vers l'un d'eux et commençais à le caresser doucement. Elle profita de ce moment pour immortaliser la scène et je souris ne comprenant pas pourquoi elle aimait autant me prendre en photo.
 
Je la tirais doucement vers moi et elle se laissa faire malgré qu'elle soit un peu craintive. Je la plaçais devant moi et passais un bras protecteur autour de la taille juste au cas où. J'attrapais sa main de libre et l'incitais à caresser l'animal qui était plutôt calme. Peu à peu elle se détendit et prenait plus confiance, ma tête était déposée sur son épaule et je la regardais sans m'en lasser. Je n'avais jamais vu son visage aussi radieux qu'aujourd'hui et je me devais de l'immortaliser. Je glissais mes doigts le long de son bras et attrapais l'appareil.
 
Je me reculais de quelques pas et elle me regarda en souriant, alors que je pointais l'objectif vers elle. Je pris plusieurs photos d'elle avec le cheval avant de me rapprocher à nouveau d'elle. J'attrapais son menton entre mes doigts avant de l'embrasser tendrement. Elle passa ses bras autour de ma taille et me colla contre elle en approfondissant le baiser.
 
- Je me demande comment tu fais pour être là après tout ce que je t'ai raconté. Dis-je en caressant sa joue et elle soupira.
- Je ne suis pas effrayée, je sais que tu n'es plus le même, du moins tu ne l'es pas avec moi. Dit-elle en ancrant ses yeux aux miens. Et c'est tout ce qu'il compte pour moi. Depuis le début je sais que tu es dangereux et que tu as un passé sombre, seulement j'ai quand même voulu te faire entrer dans ma vie et je ne le regrette pas. Elle passa ses mains sur mes joues. Je ne le regretterais jamais, tu me sauve la vie dans tous les sens du terme et j'en suis venu au point où ne plus t'avoir près de moi est une torture. Je tiens à toi bien plus que tu ne le pense et je ne peux pas rester loin de toi. C'est au-dessus de mes forces.
 
Je la fixais sans rien dire parce que je ne savais pas vraiment quoi répondre à tout ça. Jamais personne ne m'avait dit tout ce qu'elle venait de me dire et tout ce qu'elle me disait auparavant. Personne ne voyait le bon en moi et surtout personne ne tenait à moi et n'avait besoin de moi comme elle. Je me disais que si elle était entrée dans ma vie bien plus tôt, au moment où j'ai commencé à dérailler, jamais je ne serais devenue celui que je suis aujourd'hui. Je serais probablement un type bien et posé, j'aurais des sentiments et je pourrais l'aimer comme elle le mérite.
 
Mais j'avais très peur de ne pas l'aimer à sa juste valeur. Cette fille était une perle rare qu'on se devait de chérir et protéger tout au long de sa vie. Pour le moment je savais que je tenais à elle et que je ne pouvais moi non plus être loin d'elle. Seulement je ne sais pas comment vont évoluer les choses. J'avais peur que du jour au lendemain je me lasse d'elle et que je la fasse souffrir alors qu'elle ne le méritait pas, ou pire j'avais peur que ce soit l'inverse. Elle méritait qu'on lui dise qu'on l'aime et malheureusement j'en étais incapable.
 
Pourquoi n'étais-je pas foutu d'aimer ? Pourquoi fallait-il que je me sois retrouvé dans les griffes de Derek ? À ce moment je savais que je ne l'avais jamais autant détesté de toute ma vie qu'en ce moment même. Aimer était impossible pour moi et pourtant qu'est-ce que je le voulais, rien que pour elle. Tenir à elle n'était pas suffisant, pourtant je ne pouvais pas lui dire que je l'aimais, si c'est pour lui mentir. Je lui faisais promesse sur promesse et je ne savais même pas si je pourrais toutes les tenir.
 
Je devenais complètement fou. Comment puis-je tomber amoureux, quand personne ne m'a jamais appris ce que cela signifiait ? Toute ma vie Derek me répétait que c'était pour les faibles et qu'il ne voulait pas que j'en sois un. Je me souvenais encore des nombreuses droites qu'il m'avait mise en me répétant que la compassion, l'amour, l'amitié, la générosité, la pitié n'était pas pour moi, que je devais les repousser et les oublier. Tout ça pour faire entrer en moi la haine, la violence, le mépris et tous autres sentiments de colère était plus approprié dans mon nouveau monde. Et il avait réussi.
 
Certes j'avais failli à certaine règle, puisque malgré tout je m'étais fait des amis sur qui compter. Mais aussi je l'aidais elle, je me battais pour elle. Seulement l'amour n'était toujours pas pour moi et c'était la seule chose qu'il avait réussi à m'enlever pour de bon. De toute façon personne ne m'avait jamais appris à aimer et je ne savais pas comment m'y prendre. Et je m'en voulais beaucoup.
 
J'attrapais ses mains qui étaient toujours sur mes joues et la rapprochais doucement vers moi. Je déposais mon front contre le sien et passais mes bras autour d'elle. Je déposais délicatement mes lèvres sur les siennes et les mouvaient doucement. Elle remonta ses mains et les accrocha dans mes cheveux, alors que je passais ma langue sur ses douces lèvres. Elle entre ouvrit la bouche et je ne perdis pas de temps à entrer ma langue à l'intérieur de celle-ci pour chercher la sienne. Une danse sensuelle commença entre celles-ci et j'enfonçais mes doigts dans sa peau désireux d'avoir plus de contact avec elle. Elle gémit faiblement et resserra ses doigts autour de mes cheveux.
 
Je me décollais d'elle à bout de souffle et reposais à nouveau mon front contre le sien, le temps de reprendre une respiration normale. Je me laissais doucement tomber sur le sol, l'entraînant avec moi. Je l'asseye sur moi, ses jambes entourèrent ma taille pendant que mes mains se perdirent dans ses cheveux bruns. Elle humidifia ses lèvres avant d'ouvrir ses yeux, qu'elle avait fermé et accrochais ses iris bleus aux miens en me souriant.
 
- Je tiens à toi aussi tu le sais pas vrai ? Demandais-je et son sourire s'agrandit.
- Je sais, mais ça fait toujours plaisir à entendre. Répondit-elle en jouant avec mes cheveux.Et puis j'aime quand tu me le rappelle.
- J'aime aussi quand tu me le rappelle. Dis-je en embrassant son nez. C'est rare que les gens tiennent à moi.
- Ils ne savent pas ce qu'ils ratent. Fit-elle en haussant les épaules. Et puis tu dis ça, mais je vois à quel point Liam tient à toi et Danielle aussi, même si elle ne le montre pas trop. Elle ne sait pas trop comme s'y prendre avec toi, vu que tu l'intimide beaucoup. Avoua-t-elle et je soupirais. Mais ça ne l'empêche pas de t'apprécier. Je suis sûre qu'il y a beaucoup plus monde qui tient à toi que tu ne le pense.
- Peut-être je n'en sais trop rien. Dis-je en haussant les épaules et elle rit. Quoi ?
- C'est juste dingue comme tu n'as pas confiance en toi pour ça, alors que d'habitude tu l'es beaucoup plus. J'ai jamais vu quelqu'un qui a confiance en soit, comme toi. Et pourtant quand il s'agit de choses personnelles tu perds tout.
- Tu sais comment j'ai vécu, Derek n'était pas le genre de personne à d'apprendre ce genre chose.
- Je peux t'apprendre si tu veux. Dit-elle en souriant.
- Tu risquerais de perdre patience. Lui répondis-je en souriant et elle secoua la tête.
- Je suis beaucoup plus téméraire que tu ne le crois. Défia-t-elle et je ricane en l'attirant vers moi.
- Vous êtes une jeune femme exceptionnelle Mademoiselle Fuller. Dis-je et elle rit légèrement.
- Oui je fais de mon mieux pour l'être, mais je dois dire que vous n'êtes pas mal non plus dans votre genre Monsieur Styles. Répondit-elle et nous rions ensemble.
 
J'attrapais sa nuque et scellais nos lèvres en un baiser doux et passionné. J'adorais tellement le gout de ses lèvres, que je pourrais passer des heures voire des jours entier à l'embrasser sans m'arrêter. Comme je pourrais lui faire l'amour jusqu'à qu'elle me supplie d'arrêter. C'était évident que je la désirais vraiment, elle avait un effet indescriptible sur moi. Elle pouvait me faire faire n'importe quoi et me faire perdre la raison en un claquement de doigt.
 
Je ne comprenais toujours pas pourquoi c'était elle et pas une autre. J'ai fréquenté beaucoup de fille dans son genre et pourtant aucunes d'elles n'avaient le pourvoir qu'avait Andréa. Je supposais que c'était parce que ces filles qui paraissaient innocente ne l'étaient pas du tout en fin de compte. C'était toutes les mêmes, de vrais traîner qui ne pensaient qu'à ce faire sauter. Andréa était bien loin d'être comme elle. Son caractère fort et parfois rebelle m'attirait, surtout quand il était caché sous un visage aussi innocent que le sien.
 
Au final dans cette histoire, ce n'était pas elle qui était tombée dans mon piège. C'est moi qui était tombé dans le sien.

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