Chapitre 24

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Katerina avait honte de l'avouer, mais... après la conversation avec Dylan, elle avait battu en retrait, prétextant une grosse fatigue. Elle était d'une humeur exécrable.

La jeune fille était désormais dans sa chambre et faisait du yoga pour éviter de massacrer le mobilier. Son souffle ne se calmait pourtant pas. Elle se mit donc à chanter.

Allison, qui était venue la chercher – parce que, quand même, elle n'avait pas mangé son dessert –, passa sa tête par l'embrasure de la porte, s'apprêtant à l'appeler. Mais elle ne le fit pas. Elle était comme figée. Le spectacle qui s'offrait à elle était assez étonnant.

Katerina ouvrit soudain les yeux. Ils étaient brûlants de colère, de haine, mais aussi de souffrance.

Allison, frappée par l'intensité de son regard, recula d'un pas.

La jeune fille, jusque-là en équilibre sur les mains, atterrit sur ses pieds et se releva souplement. Et elle lui lança un sourire éclatant. Avant de redescendre les escaliers.

Allison la regarda passer avec effarement. Quel changement inattendu ! Elle n'avait rien demandé et pourtant, Katerina lui avait obéi avec le sourire. La glace avait dû lui monter à la tête et lui geler le cerveau.

Le reste de la soirée se passa singulièrement bien. Katerina souriait, riait et discutait joyeusement avec tout le monde, même Dylan. Ce dernier avait d'ailleurs un peu de mal à comprendre ce changement d'humeur. Il avait l'impression que le puma avait été apprivoisé.

Il passa pourtant son temps à lui envoyer des piques, à souligner le fait qu'elle était seule, mais rien à faire, ses seules réactions étaient de rire, de lui sourire avec indulgence et de lui lancer de ces regards, comme ceux que l'on adresse aux attardés mentaux.

Pour le coup, c'est Dylan qui eut des envies de meurtres, et elle s'en réjouissait.

Il avait l'impression de perdre tous ses repères, d'être en territoire inconnu. La jeune fille froide et cruelle qu'il avait vue auparavant avait laissé place à une splendide jeune femme drôle et pleine de vie. Finies les techniques pour passer inaperçue, la jeune fille effacée avait laissé place à une adolescente qui concentrait sur elle une bienveillante attention.

Même Jean-Mich la regardait gentiment.


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Une fois les invités partis, une fois qu'elle eut regagné sa chambre et une fois couchée, Katerina rêva.

Elle rêva de sa jolie maison, de ses parents tant aimés.

Puis soudain, les explosions. Le sang. L'odeur de la mort.

Katerina se réveilla en hurlant, couverte de sueur et agitée de spasmes. Elle alla prendre une douche pour se calmer mais ses muscles restaient tendus. Et le cauchemar continuait de tourner dans sa tête.

Il s'agissait d'un message, elle le savait. Il allait se passer quelque chose d'horrible, comme après chacun de ses cauchemars. Il s'agissait maintenant de savoir quoi.

La jeune fille soupira en passant une main fébrile dans ses cheveux . Elle regrettait maintenant de ne pas avoir pris de somnifères, comme elle le faisait depuis son arrivée à l'Institut. Car elle le savait, cet Institut était un nid à problèmes.

Le cauchemar qui avait précédé son départ de la prison avait été suffisamment violent pour qu'elle s'en méfie à vie.

Elle regarda l'horloge. Trois heures du matin. Elle avait le temps de courir un peu avant que la maison ne se réveille. Un peu d'air frais devrait suffire à la détendre.

Le tout était de sortir sans se faire repérer. Et la jeune fille avait remarqué une caméra de surveillance, à son arrivée, braquée sur elle, juste devant la maison.

Katerina prit une longue inspiration et la tint pendant quelques minutes. Elle renouvela l'opération quelques fois de suite, pour essayer de calmer son rythme cardiaque. Comment désactiver les caméras de surveillance ? Réfléchis, réfléchis...

Une image surgit dans sa mémoire, telle une illumination. Allison, un sourire radieux aux lèvres, assise sur le canapé, montrant des photos de vacances au père de Dylan. Avec un peu de chance...

La jeune fille enfila des vêtements noirs, et après s'être rendue dans le salon, alluma l'ordinateur d'Allison. Même pas de mot de passe... Trop facile.

En quelques clics, elle trouva ce qu'elle cherchait. Katerina sourit. Une fenêtre, où s'affichaient les flux des caméras de surveillance, s'ouvrit, illuminant son visage ; l'appareil était connecté aux systèmes de toute la maison, que la jeune fille s'empressa de désactiver. Même pas de clé de sécurité ; Allison devait sérieusement avoir besoin de cours de la part de son époux...

Elle ouvrit alors l'explorateur de fichiers et tomba sur une vidéo de chatons. Adorable. En un copié-collé, les images compromettantes de l'adolescente sortant de sa chambre à pas de loups étaient remplacées par des petits animaux inoffensifs.

Il ne restait plus qu'à prier pour que personne ne soupçonne son implication dans ce léger disfonctionnement.

Katerina partit ensuite par la fenêtre, traversa le jardin et sauta par-dessus le mur en quelques secondes.

Et elle courut le plus vite possible, dans le froid nocturne, les cheveux au vent, aussi loin que possible.

Elle courait pour se libérer du poids de la culpabilité, elle courait pour oublier le passé.

Et surtout, elle courait pour s'oublier.

Au bout de deux heures environ, Katerina, suante, regagna la maison en marchant. Elle traversa rapidement la rue et rentra sans bruit dans sa nouvelle demeure. Mais elle n'avait pas remarqué le rougeoiement d'une cigarette, à quelques mètres d'elle.

Dans une maison voisine, Dylan, accoudé à sa fenêtre, observait la jeune fille, un sourire aux lèvres. Il savait bien qu'elle cachait des choses, la jolie brunette.



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Ouf, j'ai enfin trouvé le temps de publier ce nouveau chapitre, signé Eellva !

Alors, que pensez-vous de cette Katerina à l'humeur changeante ? Un peu perturbante, non ?

J'essaye de faire vite pour le prochain chapitre, mais je ne promets rien... J'avoue l'avoir réécrit plusieurs fois, mais aucune version ne me satisfait, pour l'instant ^^'

Juste un petit hors-sujet, pour vous dire (mais vous le savez déjà xD) que Noël approche, et que je vous ferez bien un petit cadeau à cette occasion... J'hésite entre un bonus et une nouvelle histoire... Tout dépendra de mon inspiration et de mon temps libre.

Bref, voilà, je vais arrêter de soliloquer, et je vous dit à bientôt !


N'hésitez pas à voter, commenter et partager :)


Yora'

PS : De plus en plus d'entre vous votez sur BAL'IC, ce pour quoi je vous remercie vivement. (Vous êtes trop cool, je vous aime ♥)

En revanche, j'ai très peu de commentaires (c'est toujours les mêmes qui commentent, quoi ! Oulah, je me mets à parler comme mes profs...!), et c'est pourtant une fonctionnalité que je trouve super utile sur Wattpad... Et puis j'aimerais connaître votre avis sur l'histoire, quand même ! Histoire de savoir si elle vaut la peine d'être continuée X)

Enfin bref, je ne vous force pas à commenter non plus, d'ailleurs je ne suis pas assez autoritaire pour ça ! Mais bon, voilà, ça me ferait plaisir quand même :D



Bienvenue à l'Institut CarlisleWhere stories live. Discover now