Bienvenue à l'Institut Carlisle

Chapitre 18

Le bus filait à vive allure sur la route bordée d'arbres. Un militaire était installé à côté de chaque élève. Cela faisait plus d'une heure qu'ils avaient quitté l'Institut. Ava posa sa tête contre la vitre fraîche, s'appuya contre cette dernière et ferma les yeux pour essayer de dormir. Cependant, un tas de pensées confuses embrouillaient son esprit. L'Institut, ses étranges camarades, l'appréhension qu'elle ressentait à l'idée de revoir sa famille... Compter les arbres, se remémorer une chanson, rien ne semblait pouvoir chasser ces idées angoissantes. Et soudain, un flot de souvenir l'assaillit.

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Ava et Jem étaient installés dans la cafétéria, face à face, en silence. Olivia était malade et sa meilleure amie lui tenait compagnie, tandis que Dylan et Irène semblaient introuvables depuis le début de la journée.

On était samedi midi, trois jours après le discours de la directrice. Trois jours après la courte discussion entre Ava et Katerina. Durant ces trois jours, la sécurité avait été renforcée. Néanmoins, les hostilités entre élèves ne s'étaient pas apaisées, bien au contraire. Suite aux crimes commis dans la semaine, la méfiance de chacun avait été éveillée. La tension était maximale entre "groupes", d'autant plus que les rivalités entre les uns ne faisaient qu'entraîner celles des autres...

Heureusement, les vacances approchaient. Les élèves auraient droit, selon Dylan, de rentrer chez eux – certains sous surveillance permanente – et seraient renvoyés à l'Institut en cas d'écart de conduite.

Jem et Ava s'entendaient assez bien. Le jeune homme semblait garder sa promesse, du moins pour l'instant, et était en tout point respectueux et protecteur envers la nouvelle élève, même s'il restait trop mystérieux et lunatique à son goût. De plus, depuis l'annonce de la directrice, l'adolescent semblait assez sombre et taciturne et il lui arrivait de rester longtemps perdu dans ses pensées. Dylan, de son côté, était aussi sympathique que lors de leur rencontre, ainsi que Kristen, tandis qu'Olivia paraissait distante – ce qui poussa Ava à douter d'elle, surtout depuis que Jem l'avait mise en garde contre la blonde. Irène, elle, était toujours froide et mauvaise à son égard.

Depuis que les deux élèves s'étaient installés à la cafétéria, un silence sinistre planait sur leur table. Ce fut Ava qui le brisa, faisant sursauter son camarade :

« Est-ce qu'il t'arrive de penser à la mort ? »

Jem, surpris, la considéra un instant, avant de répondre, pris au dépourvu :

« Euh... ouais... J'imagine que tout le monde y pense un jour... Surtout ici... Mais, pourquoi cette question ? »

La jeune fille secoua la tête :

« Je ne sais pas trop, j'y réfléchissais, c'est tout... »

Le garçon la dévisagea à nouveau, médita un instant et lâcha, un peu moqueur :

« Et toi, tu as peur de la mort, ô vulnérable petite mortelle ? »

Le surprenant à nouveau, Ava répondit gravement :

- Honnêtement, non. J'ai bien moins peur de mourir que de voir mourir mes proches. Je ne sais pas si je supporterais de voir disparaître ceux que j'aime...

- Pas faux... Mais j'aime trop la vie, affirma le jeune homme après un instant de réflexion. »

Ava le scruta à son tour, avant de demander, sèchement :