Chapitre 19

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La jolie brune tentait de dompter sa crinière, en vain. Au bout de la dixième tentative, Katerina poussa un soupir agacé. Sa propre attitude l'irritait. Ce manque de contrôle d'elle-même ne lui ressemblait pas. Elle avait suffisamment souffert afin d'acquérir cette impassibilité pour ne pas vouloir la perdre.

A vrai dire, cette chasse à l'homme la fatiguait. Katerina n'avait toujours pas trouvé qui était derrière tout cela, après une semaine de recherches incessantes. En plus, depuis que la directrice avait publiquement montré qu'elle la soupçonnait, les surveillants la suivaient à la trace. Ou du moins, essayaient. Ces hommes avaient beau ne pas être rapides, ils l'étaient assez pour la gêner.

Et puis, elle ne pourrait même plus enquêter à cause des vacances ! Quelle invention stupide... Franchement, les programmes scolaires étaient tellement simples qu'elle les connaissait déjà tous, sur le bout des doigts ! Bon, évidemment, elle n'avait que ça à faire en prison. Etudier. Mais tout de même ! Sa priorité était de trouver la personne qui lui voulait du mal. Le meurtrier anonyme qui cherchait, en toute apparence, à lui nuire. Et à cause de ces congés idiots, la jeune fille n'allait pas pouvoir y travailler !

Elle se souvenait encore de cet horrible jour où Alli était venue le lui annoncer...


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« Coucou, ma belle, comment ça va ? »

Dès le début de la conversation, Katerina avait eu un mauvais pressentiment. Elle avait cependant répondu à Allison à peu près poliment. La jeune fille allait quitter la pièce, mais la femme continuait déjà :

« Oulah, tu as l'air déprimée ! Ma pauvre, ce ne doit pas être la joie tous les jours, ici... Mais, ne t'en fais pas, à la fin de la semaine, tu vas pouvoir te reposer... »

La brune, prévoyant que la suite ne lui plairait pas, pressa l'Asiatique. Cette dernière lui lança un grand sourire.

« C'est les vacances ! Tu viens chez moi pendant quelques semaines ! C'est génial, n'est-ce pas ? »

La jeune fille la contempla, horrifiée. Génial, bien sûr... Premièrement, parce qu'elle ne pourrait pas continuer ses recherches, mais surtout... Surtout, car elle allait vivre chez Alli ! ALLISON ! Cette grande gamine, folle furieuse, qui la prenait pour une adorable petite fille, elle, Katerina Rostovtsev, la terrible criminelle ! Pendant deux semaines ! Deux semaines à rien faire !

Rien que l'idée lui donnait la nausée. Elle détestait rester inactive. La brune était sortie en trombe, énervée de ne pas avoir le choix. Elle haïssait ne pas avoir le contrôle sur sa vie.

A vrai dire, Katerina exécrait beaucoup de choses.

Alors qu'elle parcourait les couloirs, déterminée à faire progresser l'enquête, elle croisa la petite brunette. Ava, lui semblait-il. Celle-ci ne semblait pas en forme. Et elle était seule. Ce qui était dangereux. Katerina fronça les sourcils.

Leurs yeux se croisèrent, s'accrochèrent... Avant qu'Ava n'incline la tête. Katerina comprit le message ; elle voulait être seule.

La criminelle continua donc son chemin, et les surveillants poursuivirent de lui tourner autour...


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Katerina était désormais dans la voiture qui devait la mener « chez elle ». Cette appellation la fit doucement rire. D'un gloussement amer, grinçant, enfermé dans sa gorge. Elle n'avait plus de « chez elle » depuis longtemps.

La voiture fit halte et le chauffeur vint lui ouvrir la portière. Le regard qu'il lui lança était plein de haine et de méfiance, que la jeune fille lui rendit, glacial et hautain. Elle devinait qu'il souhaitait lui faire un reproche, mais qu'il ne se le permettait pas, étant donné qu'elle vivrait dorénavant chez son grand chef, et que lui faire une remarque d'avertissement reviendrait à montrer qu'il faisait mal son travail et était incapable de garder son sang-froid. Ce qui n'aurait pas été très malin.

Cette soumission donnait à Katerina l'envie de s'esclaffer. Ils croyaient donc tous qu'elle ne pourrait rien faire en vivant chez Jean-Mich ? Hors, elle était sous la protection de l'épouse de ce dernier, Alli. Et lui était complètement soumis à l'autorité de sa femme, qui rendait sa liberté à la jeune fille. Ce qui signifiait qu'elle ne craignait rien de l'homme le plus effrayant de l'Institut. Katerina se surprit à jubiler intérieurement.

Puis, la brune releva la tête. Devant elle s'élevait une superbe villa en pierre, d'un style très particulier, mêlant ancien er moderne avec élégance. Des jardinières fleuries pendaient aux fenêtres et conféraient à la demeure un air chaleureux.

L'adolescente détailla longuement la maison. Au bout d'un moment, elle s'autorisa un léger sourire. Elle venait de se trouver une passion commune avec Alli. Les fleurs... Même si elles ne les aimaient probablement pas pour les mêmes raisons...

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Et voilà le chapitre 18 !

Je n'ai pas eu de retours de votre part concernant le dernier chapitre... Il ne vous a pas plu ? :(

Voici quelques questions de la part d'@Eellva, concernant celui-ci !

→ Est-ce que vous avez apprécié le fait que je reprenne la même « mise en forme » que Yora', dans son chapitre précédent ?

→ Est-ce que vous aimez Katerina ? Si oui, pourquoi ? Et si non, pourquoi aussi ? :)

Arrivez-vous à la cerner ?

→ Aimeriez-vous lire plus de parties du meurtrier ?

Et c'est tout !

N'hésitez pas à voter, commenter et partager ; merci d'avance !

Yora'

Yora'

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