Chapitre 27 : Downfall

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PDV ENZO

"Enzo, tu ne vas pas épouser ma fille."

Et juste comme ça, juste avec une simple phrase, je sentis mon cœur être arraché, mes muscles lâcher et un vide prenant place dans ma poitrine, faisant de moi l'homme perdu que j'étais avant d'avoir rencontré Calamità.

La gorge nouée, les poings serrés et l'alcool me brûlant de l'intérieur. Non non non. Cela ne pouvait pas arriver, je ne pouvais pas la perdre, pas elle.

"Comment ça ?" crachai-je avec animosité

"Tu ne vas pas épouser ma fille, Enzo. C'est aussi simple que cela" expliqua Alfredo

"Tu ne peux pas faire ça ! Tu n'en as aucunement le droit" criai-je, perdant patience

"Oh que si" répondit-il en affichant un sourire arrogant et odieux

Je perdai patience. En un mouvement, je le plaquai contre le mur, mes mains autour de sa gorge. Ma poigne se faisait de plus en plus forte et je le vis prendre des teintes rouges, suffocant sous mes larges mains. Peut-être que je devrais l'achever, là, maintenant. C'est le seul moyen d'être avec Avalon.

Mais elle ne me le pardonnerait jamais... Je lâchai alors mon emprise sur lui, gardant un regard et une posture intimidante.

"Je vais épouser Avalon. Et tu ne pourras rien y faire." dis-je sèchement

Il commença à rire bêtement, me regardant comme si j'étais un enfant idiot. Mes yeux s'assombrirent et l'idée de lui ôter la vie ne me semblait plus aussi repoussante.

"Si jamais tu décides d'aller contre ma volonté, j'achèverais toute ta famille. Y compris le fœtus que porte la femme de ton frère" répondit Alfredo d'un ton menaçant. Il ne m'intimidait pas.

"Crois-tu réellement pouvoir réussir ? Je suis le Don d'un des plus importants réseaux mafieux. Penses-tu sincèrement que je te laisserais atteindre ma famille ? Tu serais mort avant même de pouvoir sortir ton arme" dis-je lentement, insistant sur chaque syllabe

"Pourtant mes hommes les surveillent en ce moment même. Il suffit que tu n'obéisses pas et boom, tous tomberont à terre avec une balle dans le crâne" ricana-t-il tel un vautour

Je frappais mes poings contre la table, le bruit éclatant résonna dans toute la pièce, faisant presque trembler les murs.

"Je t'interdis de t'approcher d'eux" susurrai-je en serrant des dents

"Alors tu n'iras point contre ma volonté, bambino. Ou ma colère sera noire" répondit-il

"Tu ne m'intimides pas, Alfredo. Cesse tes menaces et donne moi la raison pour laquelle tu t'opposes à cette union" lui dis-je avec toute honnêteté

"Ah ! Très bonne question" ria-t-il en s'installant sur le large canapé en cuir noir

"Et bien, vois-tu Enzo, je n'aimes pas partager. Je n'aime pas partager ma maison, je n'aime pas partager ma femme et j'aime encore moins partager mon pouvoir. Mais comme tu le sais probablement, ton mariage avec ma fille engendrera une alliance entre nos deux famiglias. Tes hommes et les miens devront s'unir et travailler en équipe. Certes, cela nous mènerait à une brillante réussite, faisant de nous des hommes glorieux" commença-t-il

"En quoi cela est-il mauvais ? Grâce à cette alliance, nous ferons renverser Alejandro Donati et par conséquent, tous les autres gangs de la ville. Alfredo, nous serons les rois de New York" expliquai-je

"Exactement. Mais il ne peut y avoir qu'un roi, Enzo. Alors tu ne feras pas partie de ce plan." rétorqua-t-il immédiatement

"Bien. Ne m'intègre pas à tes médiocres stratégies mais ne me prive pas d'Avalon. J'ai besoin d'elle." dis-je les yeux fixant mes jointes saignantes

"Oh que c'est touchant. Le petit Vescovi est réellement tombé pour ma fille" se moqua-t-il avec un faux air touché

"Je t'ai dis que je ne voulais pas faire partie de ton plan. Je veux simplement la garder auprès de moi. Tu resteras maître de ton buisness." expliquai-je en ignorant sa remarque puérile

"Non."

"Non ?"

"C'est exact. Non."

"Comment ça 'Non' ?" demandai-je

"Non. Je n'approuve pas votre union. Alors le mariage n'aura pas lieu." répéta ce bâtard d'un air désabusé

Je m'approchai alors de lui, m'apprenant à le battre jusqu'au dernier souffle, jusqu'à ce que son sang gicle sur les murs et que ses excuses se transforment en un mantra rythmé par le coup de mes poings contre sa mâchoire. Mais je m'arrêtai nettement lorsqu'il sortit un pistolet de l'intérieur de sa veste. Je restai figé.

"Je ne crois pas avoir été clair. Si tu t'approches de moi ou si tu dis à ma fille un mot de ce qui vient de se passer, toi et ta misérable famille finirez six pieds sous terre. Et tu sais que je suis un homme de parole." dit-il en chargeant son arme, sans jamais briser le contact visuel

Je savais que je n'avais pas le choix. Je savais que je devais sacrifier mon bonheur afin de sauver ma famille. Je savais que je devais dire adieu à ma bien aimée afin d'épargner la vie d'innocents.

"Bien." réussi-je à dire après treize minutes de silence

"Bien." répéta Alfredo après moi

"Que veux-tu que je fasses ?" demandai-je

"Je veux que tu agisses le plus normalement possible. Je veux que personne et je dis bien personne, n'ait connaissance de cette discussion. Suis-je clair ?" demanda-t-il, les mains toujours sur son arme

"Que devrais-je dire à Avalon ? Quelle excuse dois-je lui donner pour annuler ce mariage ?" demandai-je, la gorge nouée, des larmes menaçant de couler. Les hommes ne pleurent pas Enzo, reprends-toi.

"Oh non non. Tu ne vas rien dire à Avalon, absolument rien." dit-il, un rictus sournois tracé sur le visage

"Comment ça ?" dis-je, la confusion me submergeant et la peine me noyant

"Je ne veux pas seulement que tu restes loin de nous, Enzo. Je veux te voir souffrir sachant que l'amour de ta vie te hait du plus profond de son cœur." expliqua-t-il avec le même ton sournois et arrogant

"Arrête avec tes devinettes, Alfredo. Dis moi ce que tu veux que je fasses" rétorquai-je froidement

"Je veux que tu disparaisses, la laissant seule face à l'autel, espérant te voir arriver d'un moment à l'autre, fixant les portes de l'Eglise en attendant désespérément que tu arrives. Puis je veux voir ses espoirs s'éteindre et la haine la submerger"

"Quel père souhaiterait cela pour son enfant ?" crachai-je avec dégoût et incompréhension

"Je ne suis pas un homme bon mais j'ai mes propres raisons. Et mon unique motivation est le fait de savoir que la voir souffrir par ta faute, t'achèveras encore plus." sourit-il avant de baisser son arme et de quitter la pièce

Il avait raison. Il avait entièrement raison. Calamità était mon point faible. Et j'allais la détruire, me menant à ma propre destruction. Je m'apprêtais à assister à ma propre chute.

CalamitàOù les histoires vivent. Découvrez maintenant