Chapitre 22 : Fury

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"Veuillez patientez un moment" dit la vieille dame derrière le comptoir de la pharmacie

Après avoir appris que nous ne nous étions pas protégés la nuit dernière, Enzo et moi nous dirigeâmes vers la pharmacie la plus proche. J'avais demandé une pilule du lendemain et la pharmacienne était allée en chercher. J'étais stressée, anxieuse et pétrifiée. Il pourrait y avoir des milliers de conséquences engendrées par nos erreurs due à une pure irresponsabilité et insouciance.

J'avais les mains moites, mes yeux scannaient chaque recoin du magasin et mes soupirs se faisaient de plus en plus réguliers. La dame prenait beaucoup trop de temps et mon taux de stress ne faisait que se multiplier.

Mais je n'étais pas la seule dans cet état. Enzo, qui était derrière moi, faisait les cents pas. Il serrait avec ses deux doigts l'arrête de son nez pendant qu'il fermait ses yeux comme pour essayer de s'évader de cette situation. Il n'avait pas ouvert la bouche depuis notre "moment particulier" dans notre chambre. Il avait peur. Ça se voyait, ça se sentait, ça se ressentait. Je ne pouvais le blâmer, Enzo était un joueur, un casanova, il ne s'est jamais attaché à qui que ce soit et n'a jamais envisagé l'idée de devenir père un jour. Alors c'est tout à fait justifiable et compréhensible qu'il soit dans un état d'horreur et d'inquiétude en ce moment.

Mais j'avoue que ses mauvaises ondes influençaient considérablement mon état et le bruit de ses pas ne m'aidait aucunement à rester calme. La femme revient enfin avec une boite et un sourire crispé.

"Et voilà. Cela vous fera 35 €" dit-elle

Et bah, qui aurait cru que ne pas mettre une capote coûterait aussi cher ?

Je payai la dame et pris le paquet. Enzo me tendit une bouteille d'eau afin que je puisse avaler la pilule immédiatement. Il ne me jeta même pas un second regard et se contenta d'avancer à grand pas vers sa Porsche noire matte. Je roulai des yeux, il est toujours comme ça, un moment tout va bien et puis quelques secondes plus tard, c'est comme si mon monde entier était englouti par des flammes ravageuses. Je m'y étais habituée. Mais j'avoue qu'à chaque fois, j'avais la gorge nouée et je ne pouvais m'empêcher de culpabiliser et ce, même quand rien n'était de ma faute.

"Alors ? T'es devenu muet ?" demandai-je d'un ton taquin

Il ne répondit pas.

"Enzo"

Toujours aucune réponse.

"Enzo !" m'écriai-je

"Qu'est-ce que tu veux bon sang ?" s'exclama-t-il d'une voix encore plus forte que la mienne

"Tu comptes m'ignorer encore longtemps ?" demandai-je avec un ton monotone. Ma question n'avait même pas l'air d'une question, c'était plutôt une affirmation.

"Qu'est-ce que tu veux que je te dise Avalon ? À cause de toi je risque d'avoir un gosse dans les bras, une femme dont je dois m'occuper et une putain de maison à entretenir en dehors de mes DEUX boulots. Alors dis-moi, Avalon, que veux-tu que je te dise ? Que ma vie risque de prendre fin prématurément et que je devrais devenir le parfait père de famille parce que j'ai eu un, seulement un moment d'égarement dans ma putain d'existence et que cela va mener à un cataclysme qui gâchera non seulement mon quotidien mais aussi le tien ?" s'écria-t-il de plus belle

Je restai bouche bée. Je ne savais que dire, que répondre à cela. La gorge nouée, les poings serrés, je ravalai mes larmes du mieux que je pouvais.

"Excuse moi d'avoir penser que ce que nous partagions était plus qu'un simple 'moment d'égarement'. Mais ne t'inquiète pas pour ça, je je compte plus t'embêter plus longtemps." répondis-je enfin d'une voix sûre malgré mon corps tremblant

Enzo soupira et murmura mon prénom, il essaya de prendre ma main dans la sienne mais je la retirais immédiatement. Je sortis de la voiture, claquai la porte, et entrai dans le manoir de mon père. Une fois dans ma chambre, Enzo tenta de s'excuser mais je le coupai en lui disant d'un ton glacial :

"Ne penses-tu quand même pas que je vais te laisser te coucher ici. Prends ton oreiller et trouve toi une chambre"

Il ouvrit la bouche mais aucun son ne sortit. Quelques secondes plus tard, j'entendis la porte se fermer.

Je décidai alors de me coucher mais le sommeil ne vint pas. Il était déjà 3h du matin et je ne pouvais fermer l'œil. Je décidai alors de composer le numéro d'une certaine personne qui a toujours été là pour moi...

Après la troisième sonnerie, il répondit :

"Avalon ? Qu'est-ce que tu fais éveillée à une heure pareille ?" demanda-t-il d'une voix endormie

"Je n'arrivais pas à dormir.."

"Dans ce cas, tu as bien fais de m'appeler. Raconte moi ce qui te tourmente"

"C'est une longue histoire..." soupirai-je

"J'ai tout mon temps" répondit-il

Je souris à la réponse de mon meilleur ami "Merci Blake"

"Je suis là pour ça, princesse"

Et durant le reste de la nuit, je lui racontai tout. Blake connaissait déjà la majorité de l'histoire entre Enzo et moi alors je n'ai eu qu'à lui raconter les évènements récents. Dire qu'il était choqué et abasourdi serait un euphémisme.

"Wow wow wow. Pause, il a réellement dit ça ?"

"Oui.." répondis-je doucement, presque gênée

"Écoute chérie, je ne vais pas te mentir, toi et lui vous êtes deux opposés. Il est froid et beau comme la glace tandis que tu es impulsive et brûlante comme le feu. Je ne dis pas que votre relation ne mènera à rien mais j'essaye simplement de t'expliquer que ce garçon là a de gros problèmes de confiance. Il n'a jamais été avec une fille au paravant, c'est pour ça qu'il a peur de te faire confiance et de se faire confiance à lui même" explica Blake

Comme je ne répondis pas, il continua "Et tu sais ce que c'est une relation amoureuse sans confiance ? C'est comme une téléphone sans réseau. Et qu'est-ce qu'on fait avec un téléphone sans réseau ? On joue à des jeux"

"Woah merci pour cette magnifique comparaison Blake. Tu trouves toujours les bons mots" dis-je de manière sarcastique

"Non, non, tu ne comprends pas où je veux en venir. Ce gars est un joueur, il pense t'avoir dans la paume de ses mains, montre lui que ce n'est pas le cas. Montre lui que tu peux être désirée par d'autres hommes qui eux, n'hésiteraient pas à tout faire pour toi. Montre lui que tu es aussi fraîche qu'une douce brise d'été et aussi brûlante que de la lave" répondit-il

"Et comment suis-je censée faire cela ? Il ne remarque rien, il est insensible et indifférent à toutes mes actions. En plus, la dernière fois que j'ai suivi ton conseil, ça a mal tourné et-" commençai-je

"Et rien du tout. Cela fait un mois que tu es en Italie, reviens ici à New York. Elisa, notre collègue, organise un bal masqué pour son vingt neuvième anniversaire, tu n'as qu'à y aller avec moi. Invite Enzo aussi et rappelle lui pourquoi il devrait te chérir... Utilise ton sex appeal et cesse de faire ta petite vierge innocente... ah non ! J'avais oublié. Tu n'es plus vier-" ricana-t-il

"D'accord, j'ai compris le message pas la peine d'en rajouter"

"Très bien, poupée. Alors on se voit cette semaine à New York, je viendrais te récupérer à l'aéroport"

"Oui. À bientôt" répondis-je en baillant

Ce bal masqué pourrait être une bonne idée après tout.

Si seulement j'avais su à ce moment là que j'avais complètement tort...

****

Salut salut,

Je suis vraiment désolée pour le retard mais j'avais une tonne d'examens. J'espère que vous me pardonner ❤️

Oh et pour ceux et celles qui ne se souviennent pas de qui est Blake, jetez un coup d'œil au chapitre 6 ;)

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