Chapitre 13 : Déjà vu

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Tenue d'Avalon 🔝

****

PDV AVALON

Enzo me lâcha doucement, sa main encore dans la mienne. Il me regardait dans les yeux, mais ne disait rien. Il se contentait de scruter chaque parcelle de mes yeux comme s'il voulait déterminer parfaitement de quelle nuance de bleu ils s'agissait.

Mais il me regardait comme si quelque chose le captivait dans la prunelle de mes yeux, comme s'il était prisonnier de mon regard, tout comme j'étais prisonnière de l'emprise qu'il avait sur moi.

Il sourit alors et je ne pus m'empêcher de rougir tout en réciproquant son sourire. Je remarquai que nous avions attiré des regards curieux puisque plusieurs personnes nous observaient. Comme si Enzo avait remarquait ma gêne, il prit ma main pour que je cesse de me sentir mal à l'aise.

Je me demandai pourquoi il m'avait embrassé et qu'est-ce qu'il voulait dire par 'Ça c'est vrai'. Je ne sais même plus à quoi m'attendre avec lui, pendant un instant, on vole plus haut que les nuages et la minute suivante on s'écrase au sol. Mais c'était Enzo, il était comme ça, sombre et tourmenté mais aussi sincère et affectueux.

Et par amour, j'étais obligée de faire avec. Non, en fait, ce n'était même pas comme une obligation. Je le voulais. J'aimais ça. Je l'aimais, lui.

Avant que tout cela n'arrive, ma vie était pleinement ennuyante, jamais rien d'intéressant n'arrivait, je vivais une vie simple mais je n'étais jamais comblée. J'étais toujours à la recherche de la moindre chose qui pourrait bouleverser mon quotidien sans jamais savoir que cette chose pourrait bien être une personne.

Cette personne était Enzo.

Alors j'étais prête à subir ses changements de tempérament, ses mots blessants, sa jalousie maladive pour la simple raison que je l'aimais. Et cela m'importait peu qu'il ne m'aime pas de la même manière parce que je me sentais quand même chanceuse. Chanceuse de l'avoir connu et de l'avoir découvert sous différentes facettes.

Pourtant, le baiser que nous avons partagé me laisse dire qu'il ressent quelque chose pour moi. Ce n'était pas un baiser froid ou rempli de désir. Non, c'était un baiser fougueux et désespéré. Comme s'il était fatigué de jouer à ces jeux et qu'il voulait simplement m'embrasser pour témoigner, pour prouver quelque chose.

"Rejoins moi ce soir au parc où on s'est revu, là où je t'ai demandé de me donner une seconde chance" dit Enzo, m'interrompant dans mes pensées profondes

Je réfléchis un moment pour me souvenir de quel parc il s'agissait. Puis je me souvins, il parlait du parc où j'avais bousculé la petite fille, là où il m'a donné rendez-vous.

"D'accord" réussi-je à dire malgré le fait que j'étais encore abasourdie par ce qui s'était passé quelques minutes plutôt

Il sourit alors et ajouta "Je t'attendrais là bas, sois prête à 19h 30"

Je ne fis qu'hocher la tête pour montrer que j'acquiesçais et il s'éloigna, un sourire toujours scotché au visage.

****

Il était 19:28 quand le chauffeur me déposa au parc, il faisait sombre et l'endroit était vide mais l'ambiance était charmante.

Je portais une courte robe blanche qui marquait bien ma taille. Je me souviens d'Enzo disant à quel point il aimait me voir en blanc. J'avançais alors et je vis un petit kiosque décoré de plusieurs fleurs et joliment éclairés par des guirlandes de lampes.

Puis je le vis. Et je sentis cette boule au ventre réapparaître, je sentis ce pincement au cœur qui était devenu familier et je sentis des frissons parcourir le long de mon corps.

Il portait un costume noir simple avec une chemise blanche et un noeud papillon noir. Dire qu'il était séduisant serait un euphémisme.

Je m'approchai alors et dès que nos regards se croisèrent, il sourit.

"Tu es magnifique" dit-il

"Merci" répondis-je en rougissant

Le dîner se déroula parfaitement, nous rions en racontant des histoires d'enfance ou des moments gênants de nos vies. J'apprenais à le connaître, et c'était.. rafraîchissant.

Il s'arrêta alors de parler et commença à me scruter de haut en bas, ses pupilles dilatées, son regard plein de désir. Je sentis un feu brûler en moi.

"Tu devrais porter du blanc plus souvent" murmura-t-il d'une voix rauque mais maîtrisée

Je m'apprêtais à répondre mais il me devança : "Écoute, Avalon, il y a beaucoup de domaines où j'excelle mais m'ouvrir aux autres n'en fait pas partie. Alors je ne sais pas comment m'y prendre pour te dire que.. Que je suis ravi que tu m'aies jeté ce verre de vin rouge au visage parce que sinon je ne t'aurais jamais connu. Tu m'énerves, tu me frustres, tu me désespères mais cazzo je ne peux plus me passer de toi. Je ressens le besoin de t'avoir près de moi, de te toucher, de t'écouter, de te sentir et de te ressentir."

J'ouvris ma bouche pour répondre mais aucun son ne sortit, j'étais toute retournée. Je pris tout de même sa main mais une sonnerie de téléphone résonna dans le parc, détruisant ce moment magique. Enzo prit son iPhone et il me lança un regard désolé avant de répondre.

PDV ENZO

Je maudis Hank pour m'avoir appeler au moment même où je faisais ma 'déclaration' à Avalon.

"Qu'est-ce que tu veux ?" dis-je sèchement

"Enzo.. On a un problème" répondit Hank, sa voix décelait de l'inquiétude

"Fais vite, je suis occupé et-" commençai-je

"C'est au sujet d'Avalon, elle est en danger" me coupa-t-il

Mon sang ne fit qu'un tour dans mon corps et je devins rouge en un instant. Je m'éloignai de la table pour que ma fiancée n'étende rien.

"Comment ça ?" réussis-je à dire malgré la rage qui m'avait envahi

"Ils l'ont retrouvé. Et ils la veulent. Morte ou vivante."

Je coupai tout de suite, préférant rejoindre Hank pour en parler en tête à tête. Je vis tout de même le regard triste d'Avalon quand je m'approchai d'elle.

"Je suis désolé mais c'est une urgence" dis-je brièvement en embrassant son front

Puis je partis, laissant ma belle sans prince charmant pour lui tenir compagnie. Mais je n'étais pas un prince charmant, j'étais une bête. Et je ne la méritais pas.

CalamitàOù les histoires vivent. Découvrez maintenant