Chapitre 11: Calamità

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*PDV Enzo*

La même image me revenait sans cesse en tête. Encore et encore. Et j'avais ce pincement au cœur à chaque fois que je les revoyais s'embrasser.

Alexander et Avalon... Qui aurait cru ?

Qui aurait cru qu'elle était du genre à faire ça ? À embrasser un étranger, à lui sourire, à l'utiliser, tout ça devant mes yeux. On dirait bien que je me suis trompé à son propos. Elle est comme toutes les autres. Elle tombe amoureuse des petits sourires, des boissons qu'on lui offre, de l'attention qu'on lui porte. Elle est comme toutes les autres.

Je pense que le pire n'est pas qu'elle ait embrassé un étranger derrière mon dos. Le pire est que c'était mon propre cousin, ce cousin que tout le monde adorait, celui qui attirait toutes les filles, qui avait les meilleurs notes, les plus beaux amis... Alors que moi, quand j'étais enfant, je n'avais rien.

Je ne comprends pas pourquoi je suis dans un tel état, je devrais m'en ficher. Elle peut fréquenter qui elle veut, sortir avec qui elle veut et embrasser qui elle veut. Le plus important, c'est le travail. Il faut que DeParfiolo me fasse confiance et ce le plus vite possible.

Mais je suis quand même blessé par les actions d'Avalon... Je vois pas à quoi je m'attendais de toute façon.

"Peu importe.." murmurais-je en prenant une énième gorgée de mon verre de whisky

Dans ce genre de moment, tout ce qui peut te sauver c'est l'alcool et les filles.

Alors je me retrouvai assis sur un canapé en cuir blanc, dans un des plus beaux clubs de New York. Des néons de toutes les couleurs donnaient une ambiance de fête déchaînée mais je voulais juste boire un verre tranquille.

Malgré le fait d'être entouré de plusieurs filles qui seraient prêtes à tout pour attirer mon attention, je continuais de penser à Avalon. À ce stupide Alexander. À notre plan.

Cette fille va me rendre fou...

*PDV Avalon*

"Je tiens à dire que je ne regrette pas t'avoir embrassé, ton rouge à lèvres a un très bon goût" dit Alexander

"Je suis fiancée, Alexander-" commençais-je

"Appelle moi Alec" il m'interrompu

"Peu importe. Tu n'aurais pas dû faire ça, mon mariage est dans seulement quatre mois, je ne veux vraiment pas tout gâcher à cause d'un idiot qui embrasse des femmes qui ne sont pas célibataires" lui dis-je sèchement

"Oh s'il te plaît Avalon, sois au moins honnête avec toi même, tu n'es pas heureuse avec Enzo" répondit-il

"Pardon ? Mais pour-"

"Ose me regarder dans les yeux et me dire que tu l'aimes" dit-il d'une voix suave et rauque en même temps

Je m'approchai de lui lentement, sans jamais le quitter des yeux; le bruit que faisaient mes talons avec le sol résonnait dans la pièce, une odeur de parfum luxueux flottait dans l'air. Je collai alors nos deux corps, mes yeux toujours fixés aux siens, nos lèvres à quelques centimètres. J'eu enfin le courage d'ouvrir la bouche :

"J'aime Enzo. Et tu ne peux rien y faire. Absolument rien."

Pour être tout à fait honnête, au moment où je lui dis cela, je ne savais plus si je mentais ou si c'était la simple vérité et que j'étais réellement attirée par Enzo.

Partagée entre mensonges et illusions, il était clair pour moi que la seule façon de m'évader était de faire la fête.

À peine deux heures plus tard, j'étais à moitié soule, dansant comme une folle dans une boîte branchée de l'Est de New York.

Une nouvelle chanson débuta et comme j'étais à bout de souffle, je décidai d'aller me reposer un peu mais je sentis alors deux mains se déposer sur mes hanches.

Je ne cherchais même pas à savoir qui c'était ou à connaître le visage de cet inconnu. Je me contentais de danser, serrée à lui, son torse musclé collé à mon dos.

Plongée dans mes pensées colériques, je bougeais mon corps au rythme de la musique. J'étais fiévreuse, épuisée, énervée mais je continuais de me déchaînais sur la piste de dance. Je sentais comme un feu naître en moi et désirer jaillir hors de mon corps.

Je me retournai alors et le sourire que je portais depuis le début de la soirée disparu alors.

"Enzo ?!" dis-je surprise que ce soit lui

"Um.. On se connaît ?" demanda t-il, les yeux toujours fixés sur mon corps

Je plaçai mon doigt sur son menton dans le but de lever sa tête "Mes yeux sont ici, idiot"

Il sourit alors comme un enfant à qui on aurait offert une sucrerie. Il était soûle. Et défoncé.

"Ah salut toi, on t'a déjà dit à quel point tu dansais bien ?" répondit-il avec un sourire bête scotché sur le visage

"Combien de verres as-tu pris ?" demandai-je d'un ton sérieux

"Et toi ? Combien en as-tu bu pour que tu te prenne pour ma mère ?" répondit-il de manière excessivement sarcastique

Je ne sus pas quoi dire alors je ne fis que le prendre par la main et l'emmener dans une des chambres de l'hôtel. Il était beaucoup trop ivre pour que je puisse le laisser ici, à savoir quel genre de conneries il serait capable de faire.

Une fois devant la porte de la chambre, je m'apprêtais à présenter mes excuses mais il me fit un geste de la main qui se traduisait par 'Tais-toi'. J'ouvris alors la porte et il s'affala sur le lit.

"Je suis toujours fâché contre toi, Avalon. Il suffit pas que tu me regardes avec tes putain de yeux magnifiques pour que je te pardonne" dit-il d'une voix rauque

Wow.. Il trouve mes yeux "putain de magnifiques"

Bon réveille toi Avalon, rien de tout cela n'est vrai. Vous faites semblant d'être ensemble, c'est tout.

"Écoute, je n'ai absolument rien fais. C'est lui qui m'a embrassé. Enzo tu sais-" commençai-je mais il me coupa la parole

"Shhh on en parlera demain. Laisse moi dormir maintenant" murmura t-il

Il me demanda de rester avec lui le temps qu'il s'endorme. Enzo est un vrai bébé lorsqu'il boit trop. Je prends note. Je m'assis alors sur le lit, tout près de lui.

Les minutes passèrent et je tombais doucement dans les bras de Morphée. Allongée dans des draps luxueux, la chambre éclairée par la lumière de la lune, l'odeur du linge propre flottant dans l'air. J'entendis alors Enzo murmurer ces quelques mots :

"Bonne nuit, Calamità"

"Qu'est-ce que ça signifie ?" demandai-je à moitié endormie

"Catastrophe"

"Et pourquoi suis-je une catastrophe ?" répondis-je, curieuse et offensée

"Parce que seule une catastrophe pourrait faire tomber en amour un homme comme moi"

CalamitàOù les histoires vivent. Découvrez maintenant