Chapitre 8: Buisness

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Je sentis quelque chose se déposer délicatement sur ma joue. Je grognais, ne voulant pas me lever; j'avais un mal de tête insoutenable. J'étais affalée sur mon lit, complètement épuisée par la nuit dernière.

Je me levai en sursaut.

La nuit dernière. Enzo. Le baiser. Mon plan. Vengeance. Tout me revint à l'esprit comme une gifle monumentale.

Je regardai ma main, au creux de ma paume se trouvait une pétale de rose rouge. Je voulus prendre mon réveil pour voir l'heure mais à la place, un bouquet de roses était déposé sur ma table de nuit. Je pris le papier qui y était accroché et je le lus :

Bonjour Avalon,

j'espère te voir à mon bureau à 13h pour déjeuner, comme promis. Nous parlerons affaires.

PS : le blanc te va à ravir

-Enzo

Le blanc ? Je baissais la tête et vis que je ne portais que mes sous-vêtements blancs. Oh mon dieu...

Je soupirais, rougissant comme une enfant timide.  Je décidai de prendre ma douche et de manger avant de lui rendre visite.

"Parlons affaires..?" me demandais-je à voix haute "Qu'est-ce qu'il veut dire par ça ?"

Peu importe. Je mis une robe bleue qui arrivait juste en dessous des genoux, j'attachais mes cheveux et mis un collier ras de cou; sans oublier l'alliance qu'il m'avait offert.

Quelques minutes plus tard, je me retrouvais en face d'un immense immeuble en verre portant le nom de "Vescovi Inc." tout en haut. Je respirais un bon coup avant de pousser la porte et d'entrer dans cet empire de la finance.

Une secrétaire assise à son bureau m'accueillit d'un sourire timide, elle semblait gênée. Elle prit alors la parole :

"Um, puis-je vous aider ?" demanda t-elle d'un ton hésitant

"Oui. J'aimerais voir Mr Vescovi"

"Père ou fils ?"

"Enzo" repondis-je

Elle fronça les sourcils, visiblement confuse. "Avez-vous un rendez-vous ?"  demanda t-elle d'un air suspicieux

Je m'apprêtais à répondre quand quelqu'un prit la parole :

"Allons, Isabelle, ma fiancée n'a pas besoin de rendez-vous pour me voir"

La dite 'Isabelle' écarquilla les yeux et rougit vivement "Oui bien sûr, je suis désolée Monsieur. Je n'étais pas au courant. Cela ne se reproduira plus, je vous l'assure" dit-elle rapidement, les yeux suppliant

"Je l'espère bien." répondit Enzo avant de prendre ma main et de me guider vers l'ascenseur

Je n'avais toujours pas prononcé un mot. Peut-être était-ce parce qu'il m'intimidait ou alors c'était simplement l'atmosphère gênante qui régnait dans l'ascenseur. Il finit par prendre la parole :

"Je suis plutôt surpris que tu sois venue"

"Moi aussi. Je ne sais même pas ce que je fais ici" répondis-je évasivement

"Vraiment ?"

Je ne répondis pas, je n'en étais pas capable. Il s'approcha de moi, son odeur parfumée envahissant mes narines, nos lèvres à quelques centimètres les unes des autres. Je ne pouvais pas bouger, j'étais tétanisée. Non pas par peur mais par désir.

Je fermais les yeux en attendant patiemment que ses douces lèvres s'écrasent contre les miennes. Mais le "bing" de l'ascenseur mit fin à ce moment intense. Il se détacha de moi, raclant sa gorge, avant de sortir. Je le suivis d'un pas pressé.

Une fois dans son bureau, je fus captivée par le vue qui s'offrait à nous. New York dans toute sa splendeur. Du haut des grattes-ciel, tout semblait si petit mais on se sentait si grand, si important, comme si l'on régnait sur ce royaume.

"C'est magnifique" murmurais-je

"Ça l'est, oui" répondit il d'un air pensif, admirant lui aussi le paysage

"De quoi voulais-tu parler ?" demandais-je, il semblait gêné après la scène d'hier

"Je ne sais pas. Je voulais simplement te revoir"

"Oh.." était tout ce que je pouvais répondre à cela, je ne savais pas si je devais me sentir flattée et le remercier ou simplement être effrayée et m'enfuir le plus rapidement possible.

Je ne fis aucun des deux.

Enzo s'assit derrière un bureau massif fait en bois de chêne, il me gesticula de m'assoir, ce que je fis sans hésiter. Il prit un dossier qui était dans son tiroir et le déposa devant moi. Je le regardai d'un air confus, il s'empressa alors de m'expliquer la situation :

"Alfredo DeParfiolo, 64 ans, dirige l'un des plus important réseaux de la Mafia italienne à New York. Il aime la nourriture méditerranéenne, les alcools forts et les-" commença t-il

"En quoi cela à quoi que ce soit à faire avec moi ?" lui coupais-je la parole

"Laisse moi finir. Alfredo compte renverser le chef de la mafia ici, à New York, et crois moi, il va y arriver. Le problème vois-tu, c'est qu'il ne compte pas m'intégrer à ce plan et s'il ne m'intègre pas à ce plan, je suis ruiné. Plus de mafia, plus d'entreprise, plus d'argent. Rien." dit-il avant de faire une courte pause, se levant de sa lourde chaise en cuir et venant s'assoir près de moi

"Alfredo n'a aucun fils, il n'a pas d'héritier et il ne fait confiance à personne. Mais c'est là tout l'intérêt de mon plan. Il lui faut un successeur, un bras droit, un ami. Et je compte être cette personne. DeParfiolo est un homme très attaché aux valeurs familiales, s'il voit que je mène une vie de couple parfaite, que j'ai une entreprise florissante et que je suis un homme fidèle alors je gagnerais en estime pour lui. Il me verra de manière différente-"

"Il te verra comme ce fils qu'il n'a jamais eu. Il te parlera alors de ses plans pour renverser le chef de la mafia actuelle. Et vous gagnez tous les deux. Mais moi dans l'histoire, qu'est-ce que j'ai ?" demandais-je

"Toi, amore mio, aura non seulement la chance de me côtoyer mais aussi d'ajouter quelques zéros à ton compte en banque" répondit il avec un sourire arrogant, comme à son habitude

Je réfléchis un instant, je n'allais pas sauter sur l'occasion sans hésitations.. Et s'il me tendait un autre piège ?

Et à ce moment là, j'ai prononcé ce mot si court, si léger, mais qui eut un impact si fort et si violent sur ma vie que quelques mois plus tard, je me retrouvais entre la vie et la mort. Partagée entre deux idées, deux mondes et deux hommes.

Mais je n'ai pas pensé, je l'ai simplement regardé dans les yeux et j'ai accepté. J'ai accepté parce qu'au fond, je savais que je ne pouvais pas refuser. Enzo n'est pas le genre d'homme à qui on peut dire non... Alors j'ai dis :

"Oui"

Et je sus que j'avais signé un contrat avec le diable lui même dès le moment où il répondit

"Bienvenue dans le buisness, Calamità"

CalamitàWhere stories live. Discover now