Chapitre 14 : Escape

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PDV ENZO

"Qu'est-ce que tu fais là ?" demanda une petite voix légèrement rauque

Je me retournai pour croiser le regard d'Avalon qui se frottait les yeux et qui arborait un air confus sur le visage. Elle continua à me regarder de ses magnifiques yeux bleus, ces yeux qui pouvaient répondre à toutes mes questions et étouffer mes démons.

"Je ne voulais pas te laisser seule" répondis-je avec un léger sourire "Alors j'ai passé la nuit ici" ajoutai-je

"Vraiment ?" demanda-t-elle en levant le sourcil gauche, comme si elle ne me croyait pas

"Oui. Je voulais garder un œil sur toi.. Juste au cas où" répondis-je le plus normalement possible

"Alors pourquoi m'as-tu laissé seule hier soir ?"

Je m'arrêtai soudainement de marcher, mon sourire s'estompa et je fixai un point imaginaire sur le mur d'en face. Je me souvenai de la discussion que j'avais eu avec Hank mais hier soir, au lieu de me rendre chez lui, j'avais changé d'avis alors je me suis retrouvé ici dans le seul but de surveiller et protéger Avalon.

Elle ne pouvait pas savoir, elle n'avait pas à savoir. Moins elle en sait, mieux c'est. Parce que des fois, l'ignorance est le seul moyen de protéger quelqu'un et de préserver son innocence. Car j'ai appris que plus on en sait sur le monde, plus notre esprit est perverti et nos sentiments salis par nos erreurs et nos regrets.

Bon sang Enzo, réponds, dis n'importe quoi, mens lui me répétai-je en boucle. J'étais le descendant et l'héritier d'un des plus grands réseaux de mafia à New York, j'étais bien capable de mentir à une fille. J'étais capable de lui faire croire ce que je désirais, j'étais capable de dire tout et n'importe quoi et elle me croirait avec toute son âme et tout son être. Mais c'était Avalon. Et elle n'était pas comme les autres. Mais pour la protéger, j'étais prêt à lui mentir.

"Je devais régler une affaire au boulot. Un de mes employés s'est trompé sur les termes d'un contrat. Mais ça a été réglé, ne t'inquiète pas" dis-je enfin

Elle me regardait attentivement comme si elle attendait qu'un des traits de mon visage me trahisse et que j'avoue avoir menti. Mais je restais de marbre, et elle finit par sourire.

"D'accord mais-" commença-t-elle

"Il n'y a pas de 'mais' Avalon. J'avais une affaire à régler au travail et ça s'arrête là. Maintenant arrête de poser des questions" lui coupai-je la parole

Mon ton était glacial et je vis dans ses yeux quelque chose s'éteindre. Je détestais devoir lui parler ainsi mais elle était si têtue que c'était le seul moyen qu'elle ne se mêle de rien. Je me sentis tout de même coupable alors je décidai de m'assoir près d'elle. Elle ne bougea pas. Je déposai ma tête sur le doux oreiller imprégné de son odeur et je fixai le plafond. Aucun de nous deux n'ouvrit la bouche. La chambre était plongée dans un silence apaisant jusqu'à ce qu'elle ne décide de le briser :

"Qu'est-ce que tu veux de moi ?" demanda-t-elle, la gorge nouée

"Comment ça ?" questionnai-je en fronçant les sourcils

"Qu'est-ce que tu veux de moi Enzo ? Dis le. Dis le maintenant parce que si on continue comme ça, je risque de tomber encore plus profond et je ne sais pas si je saurais sortir de cet abysse" expliqua-t-elle

"Je suis.. Je..." bégayai-je en tentant de trouver les justes mots

"C'est ce que je croyais... Tu ne sais même pas ce que tu veux" répondit-elle d'un ton distant

"Avalon, je te l'ai dis hier je-"

"Quoi ? Ton petit discours tout mignon ? Celui que tu as fais avant de me laisser tomber au milieu d'un parc désert ? Si tu n'es pas capable de garder des promesses, alors n'en fais pas."

"Tu veux que je te fasse une promesse ? Une que je te garantis de garder ? Je serais toujours là. Voilà ta promesse. Je ne suis pas un homme bon et je suis loin d'être le bon homme pour une fille comme toi mais si je dois te promettre quelque chose alors c'est ça : Je serais toujours là. Je ne partirais pas. Je ne te quitterais pas. Peu importe le nombre de kilomètres qui nous séparent ou le nombre de personnes qui veulent nous garder loin de l'autre, je serais là. Je t'en fais la promesse, Avalon. J'ai juste besoin que tu me crois. J'ai besoin que tu me fasse confiance. J'ai besoin que toi aussi, tu me promettes d'être toujours là." répondis-je à bout de souffle

Elle me regarda un moment sans dire un mot et l'espace d'un instant, je crus qu'elle allait me dire de foutre le camp. Mais elle enlaça ses bras autour de mon cou et elle murmura doucement à mon oreille "Je serais toujours là."

La dernière chose dont je me souviens était qu'elle déposa ses douces lèvres rosées sur les miennes. Puis je tombai dans les bras de Morphée.

****

Bip Bip Biiip

Je cherchais mon iPhone en tâtant le matelas frénétiquement. Ugh où est ce foutu téléphone ? J'ouvris les yeux et remarquai que j'étais dans la chambre. Je me souviens m'être endormi chez Avalon. Je souris en pensant à elle. J'entendais l'eau couler dans la salle de bain alors j'imagine qu'elle est en train de prendre une douche.

Bip Bip Biiip

Putain c'est bon. Je pris mon téléphone qui je ne sais par quel moyen s'était retrouvé sur la moquette. Je ne pris pas la peine de voir la personne qui m'appelait que je répondis d'un ton sec :

"Quoi ?"

"Oh calme toi, Enzo. Ce n'est pas une manière correcte de parler à son beau-père" dit la voix à l'autre bout du téléphone

Je savais exactement qui c'était.

"Qu'est-ce que tu veux ?" demandai-je

"Ce que je veux ? Ma fille évidemment. Et aussi une partie de ta fortune mais on discutera de ça plus tard" ricana l'homme

"Écoute, tu n'as jamais été là pour elle alors pourquoi est-ce que tu t'intéresse soudainement à elle ?"

"C'est plus compliqué-" commença-t-il

"Non ! Elle a été élevée par Carlton qui n'est même pas son père biologique, tout ça parce que tu l'as abandonnée alors qu'elle était toujours dans le ventre de sa mère ! Tu ne seras jamais son père pour la simple raison que tu n'as jamais été là pour elle alors ne crois pas que je vais te laisser entrer dans sa vie si facilement" lui coupai-je la parole

"Passe le bonjour à Avalon." dit-il après un long silence puis il coupa

Je soupirai en passant la main dans mes cheveux. Je dois trouver quelque chose. N'importe quel moyen pour gagner du temps. N'importe quel moyen pour garder Avalon loin de son père biologique.

La porte de la salle de bain s'ouvra brusquement et elle sortit, un sourire dessiné sur le visage. Elle portait mon pull blanc et un simple short et pourtant, elle était magnifique.

"À qui tu parlais ?" demanda-t-elle par curiosité

"Je réservais les billets" mentis-je

"Les billets ?" demanda-t-elle, confuse

"Oui. Je me suis dis qu'on pourrait passer quelques jours en Italie, dans mon village natal. Histoire de s'éloigner de tout ce monde et de passer plus de temps ensembles" répondis-je

Un énorme sourire se dessina sur son visage et elle me sauta dans les bras en poussant un petit cri. "J'ai vraiment hâte, Enzo" dit-elle dans mon oreille

Voilà le plan de secours. Ce voyage nous permettra de gagner un peu plus de temps et je pourrais la préserver de toutes les horreurs de son passé. Je pourrais la préserver de son père.

****

Merci encore de lire et je suis désolée du petit retard ^^

Mais à votre avis... Qui est le père d'Avalon ? Et surtout, qu'est-ce qu'il lui veut ?

CalamitàWhere stories live. Discover now