Chapitre 19 : I'm back, bitches

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Vide. Incompréhension. Choc.

Voilà ce que je ressentais en ce moment même. Je n'arrivais pas à procéder à quoi que ce soit. J'entendais des voix autour de moi mais je n'écoutais rien, j'apercevais des silhouettes mais je ne voyais rien. Rien rien rien. Voilà ce que je suis sans Enzo, je ne suis rien.

C'était comme si je comprenais ce que me disait Diego mais je n'arrivais pas à analyser ses mots. Ce n'était pas possible. Enzo n'était pas mort. Peut-être qu'il se trompait de personne ou qu'il disait n'importe quoi. Ou alors peut-être que Enzo a survécu mais qu'il le croit encore mort. Peut-être qu'Enzo va bien en ce moment. Il va bien, j'en suis certaine.

Diego continuait de me réconforter en me présentant ses condoléances à plusieurs reprises mais je ne voyais pas l'intérêt. Je ne voyais pas l'intérêt parce que Enzo n'était pas mort. Ce n'est pas possible.

"Ce n'est pas possible" répétai-je à haute voix

"Avalon.. Je l'ai vu de mes propres yeux" murmura Diego

Et là j'ai compris. J'ai compris que ça ne servait à rien de nier sa mort. Parce que la vérité était qu'il nous avait quitté. Et qu'il ne reviendrait jamais. Une première larme coula doucement le long de ma joue, puis une deuxième, une troisième.. et j'éclatais en un sanglot étouffé. La gorge nouée, je répétais sans cesse le prénom de mon amant. Comme si le fait de répéter son prénom le ferait revivre.

Diego décida de quitter la pièce pour me laisser un peu de temps, je le remerciais pour cela. Je ne m'étais tout de même pas arrêté de pleurer, bien au contraire, mes pleurs doublaient. Une horrible douleur me déchira le ventre, mais ce n'était rien comparée à la peine que je ressentais en ce moment. Comme s'il y avait un vide en moi, comme si on m'avait arraché un membre, comme si j'étais destinée à vivre seule.. à jamais.

Je fermai les yeux, m'abandonnant à cette douleur ultime. Cette douleur qui ne s'estompait pas, cette douleur qui me faisait sombrer dans un profond mal-être. Ce même chagrin que j'avais ressenti lorsque j'avais perdu ma mère, plusieurs années auparavant.

Il n'y avait rien que je puisse faire pour étouffer cette peine. Alors je restai là. À fixer le plafond blanc. À penser à lui, à ce que l'on aurait pu être, à ce que l'on aurait pu avoir.

Je me demandai tout de même comment ça s'était passé. Enzo était en parfaite santé alors ce n'était sûrement pas à cause d'une maladie. Il n'a pas pu mettre fin à ses jours non plus, il était trop ambitieux pour cela et il tenait beaucoup à la vie. Mais il avait beaucoup d'ennemis...

Je me levai soudainement du canapé. Je sais quel salop a fait ça. Rouge de rage, je quittai le salon.

"Où est-il ?" criai-je une première fois

Comme personne ne répondait je répétais les mots précédents d'un ton plus convaincant et d'une voix plus forte "OÙ EST-IL ?"

Jonah s'approcha de moi dans le but de me calmer mais je le repoussais aussi tôt en demandant où se trouvait notre père.

"Il est dans son bureau. Pourquoi est-ce que tu le cherche ? Est-ce que tout va bien ?" demanda mon frère, visiblement inquiet

"Ce bâtard m'a enlevé la seule chose à laquelle je tenais" dis-je simplement en me dirigeant vers le bureau de mon père. J'ouvris la porte puis la claquai derrière moi, le faisant sursauter. Il était en pleine réunion mais je n'en avais rien à faire.

"Hedone, ma chérie, va-" commença-t-il

"TAIS-TOI !" lui coupai-je la parole puis je dis "Sortez. Tous." en m'adressant aux personnes présentes dans la pièce

Personne ne bougeait. Comme s'ils attendaient que ce soit Alfredo qui leur donne l'ordre de quitter la salle.

"J'ai dis SORTEZ !" criai-je de plus belle et cette fois-ci, ils s'en allèrent tous

"Seigneur, qu'est-ce qu'il peut bien avoir d'assez important pour-" commença mon père

"Ta gueule" répondis-je simplement

Je me dirigeais vers l'entre chambre où étaient disposées plusieurs armes. Je pris le plus gros fusil de chasse que je trouvai. Puis je le pointais vers mon père.

"Pourquoi ?"

"Pourquoi quoi ? De quoi tu parles ? Hedone s'il te plait calme toi je-"

Je perdis mon sang froid. J'appuyai sur la gâchette. Mais je fis attention de tirer de côté ainsi, la seule victime était le tableau de Picasso qui était à présent décoré par un trou de balle.

"Quoi ?! C'était un original ! Mais tu es complètement-" commença papa

"Je croyais t'avoir dis de te la fermer. N'ouvres pas la bouche à moins que ce soit pour répondre à mes questions. Alors maintenant dis moi pourquoi tu l'as tué" dis-je avec le doigt sur la gâchette et les yeux sur ma cible

"Qui ?" demanda Alfredo en hésitant

"Tu sais très bien qui ! Pourquoi as-tu tué Enzo ?!" répondis-je en haussant le ton

"Hedone, qu'est-ce que tu racontes ? Enzo va très bien, il est-"

Je tirai une nouvelle fois, mais cette fois j'avais visé le lustre.

"Premièrement, mon prénom c'est Avalon pas Hedone. Et deuxièmement, souviens-toi que c'est moi qui ai le doigt sur la gâchette alors je te déconseille vivement de me mentir ou je te fais exploser le crâne"

"D'accord d'accord. Mais d'abord j'ai besoin de savoir qui t'a dit que le fils de Vescovi était mort" répondit calmement mon père

"Un ami à Jonah. Il me semble qu'il s'appelle Diego"

"Ah ! Bastardo !" s'écria mon père en italien

"Qu'est-ce qu'il y a ?" demandai-je curieusement

"Il y a un rat depuis quelques temps. Il divulgue des informations confidentielles concernant notre réseau de Mafià à des cartels en Colombie. J'aurais dû me douter que c'était Diego..." expliqua-t-il

"Mais alors.. Pourquoi me faire croire que Enzo est mort ?" demandai-je

Il ne répondit pas à cette question. Comme s'il réfléchissait afin d'y trouver une réponse. Puis soudainement il se leva et écarquilla les yeux.

"Pour distraire les gardes ! Tous les gardes sont derrière cette porte en ce moment même au cas où tu tenterais de me blesser, le reste du manoir est donc vide. Ce qui permet à Diego de se diriger en toute aise vers le coffre fort. Dio mio ! Pitié qu'on arrive à temps !" explica-t-il (a/n : Dio mio = Oh mon Dieu)

Il sortit du bureau en toute vitesse et je le suivis, accompagnée de plusieurs gardes. Mon père m'informa que le coffre fort comprenait des millions et des millions de dollars ainsi que toute sorte de bijoux. Mettre la main sur ce trésor, c'est comme ouvrir les portes du paradis. Néanmoins, le coffre se situe dans le sous-sol et ce que Diego ne sait pas c'est qu'il y a plusieurs autres moyens de s'y rendre plus rapidement. Disons que ce sont des 'raccourcis de mafieux' comme dit mon père.

Nous nous retrouvèrent alors dans la cave. Mais nous étions seuls. Les gardes avaient tous des armes à la main et faisaient le tour de la pièce. Cependant, le coffre fort était toujours fermé. Je sentis quelque chose derrière moi et au moment même où j'allais me retourner, je sentis de bras s'enrouler autour de moi, m'empêchant de bouger tandis qu'une main large de déposa sur ma bouche afin de m'empêcher de crier.

"Donne moi le code Alfredo ou je n'hésiterais pas à lui briser la nuque" dit Diego à mon père

"Lâche ma fille espèce de-" commença Papa

"Shh voyons Alfredo, tu ne voudrais pas que ta fille perde la vie n'est-ce pas ?" le coupa Diego

"Non. Bien sûr que non" répondit mon père

"Alors donne moi ce putain de code qu'on en finisse"

Mon père s'apprêta à répliquer mais Diego reçu un coup sur la tête et tomba au sol. Je me retournai soudainement et vis la personne dont j'avais le plus besoin en ce moment.

"Alors ? Je t'ai manqué, mio amore ?" dit Enzo

CalamitàWhere stories live. Discover now