(Gratuit le 3 Janvier) APTITUDE : Le Chaos Et La Couronne.

Le Symbole (Partie III)

― Tu as fait installer Daniel dans une chambre face à la tienne ? m'étonnai-je en suivant Devonne dans le long couloir blanc.

— Simple mesure de précaution, répondit-elle. J'avais peur que quelqu'un essaie de s'en prendre à lui.

J'acquiesçai simplement, surprise par la bonté dont faisait preuve la princesse derrière sa dureté et son implacabilité.

— Simple curiosité, lança la jeune fille avec un sourire. Qu'est-ce que ça fait d'avoir deux prétendants au Trône à tes pieds ?

Prise au dépourvu, je me figeai. Je sentis mon visage s'embraser et m'empressai de détourner la tête.

― Je ne vois pas de quoi tu parles, marmonnai-je en croisant les bras.

― Mais bien sûr, murmura-t-elle en tournant la poignée de la porte.

Devonne s'effaça ensuite pour me laisser entrer. Je pénétrai prudemment dans la pièce. Je vis alors Daniel étendu sur un très large canapé qui avait été poussé contre le mur. Par chance, il était réveillé. Mon regard se posa sur son visage. Le vieil homme était toujours aussi pâle, mais au moins, sa toux semblait s'être calmée. Sa poitrine se soulevait désormais paisiblement au rythme de sa respiration.

Les lèvres de l'ancien joailler s'étirèrent en un sourire soulagé lorsqu'il me vit debout sur le pas de la porte.

— Kylie ! lança-t-il.

Je ne pus m'empêcher de lui rendre son sourire. Sa voix était moins faible que lors de ma dernière visite à Kalénine. Mais son visage émacié au teint cireux ne faisait que me rappeler à quel point son temps était compté.

— Bonjour Daniel, répondis-je doucement en m'installant sur une chaise à côté de lui.

Mon interlocuteur m'observa en silence un bon moment. Finalement, il haussa ses fins sourcils :

— Ma foi, commenta-t-il. Il semblerait que Dylan et toi m'ayez caché beaucoup de choses...

Le ton de Daniel avait beau être léger, j'y perçus une pointe de reproche. Je fus aussitôt envahie par une vague de culpabilité.

— Je suis désolée, murmurai-je. Mais j'avais mes raisons. Et Dylan ne voulait pas te mêler à ses problèmes.

Un rire sans joie s'échappa des lèvres de Daniel.

— En réalité, je n'ai rien appris de nouveau concernant mon fils depuis mon arrivée.

— Que veux-tu dire par là ? répliquai-je en plissant le front.

Le vieil homme prit une inspiration laborieuse avant de répondre :

— Le roi et ses Nobles peuvent raconter ce qu'ils veulent, je sais que je n'ai pas élevé un meurtrier.

― Ne t'en fais pas, m'empressai-je de le rassurer. Nous sommes nombreux à croire en l'innocence de Dylan. Et la vérité éclatera bientôt !

Je marquai une pause avant d'ajouter d'un ton incertain :

— Malheureusement, je n'ai pas le droit de t'en dire plus...

— Je m'en doutais, soupira Daniel. Mais avant de s'en aller, mon fils a laissé échapper quelques informations, au cas où ça t'aiderait.

J'écarquillai les yeux, le cœur battant à tout rompre.

— Qu'a-t-il dit ? interrogeai-je d'un ton pressant.

— Simplement qu'il avait fait la connaissance d'une personne capable d'obtenir justice pour les Inaptes de l'Ouest, répondit mon interlocuteur. En échange de quelques services. Dylan s'apprêtait à m'en dire plus, mais c'est là que les Gardes ont débarqué.