22 > La solitude.

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Le matin qui suivait la dispute, je m'étais levée avec ce sale sentiment d'amertume que j'avais abandonné à la fac. J'avais un gros mal de tête et les yeux gonflés à force de trop pleurer. Ce matin là, j'avais retrouvé ce vieux sentiment que j'avais ressentis pendant ma scolarité. Celui d'être seule, abandonnée, délaissée. Si autrefois j'aimais la solitude, ce jour là elle m'étouffait. Je m'étais remise en question, en tournant la situation dans tous les angles, et c'était ma faute. C'était pleinement ma faute d'ailleurs, la seule chose que j'aurai pu lui reprocher c'était le fait d'accumuler toutes mes fautes pour me les balancer à la gueule, et encore..

S'il me perdait il aurait eu d'autres personnes vers qui se tourner, mais moi, à part mes parents, qui avais-je ? Deux trois hypocrites avec qui j'étais obligée de travailler qui espéraient ma chute depuis que je maquillais des célébrités..

Il fallait que je le trouve, qu'on mette les choses au clair, qu'il revienne à la maison.. Là c'était à moi de payer le prix de mes erreurs alors je m'étais préparée et habillée simplement (jean, tshirt, gilet, baskets). J'avais laissé mes cheveux attaché en n'importe comment sous prétexte que mon élastique était coincé mais en réalité j'étais tellement nerveuse que je n'arrivais à rien.. Tel que je le connaissait, la probabilité qu'il soit chez ses parents était proche de zéro.

Il devait être chez un ami à lui, mais lequel ?

Avant de chercher qui que ce soit il fallait d'abord que j'aille dans son quartier. C'était pas vraiment ce qui m'enchantait le plus on connaît les clichés sur les zones sensibles, mais bon, si ça devait me permettre de le récupérer ça serait certainement pas ce petit détail qui m'en empêcherait soyez en certains.

La cité d'or, c'était le nom que sa cité portait. Sûrement qu'elle devait son nom à une longue histoire ou encore une espèce de légende que malheureusement j'ignorais.. Bref, là n'était pas le sujet.

J'étais déjà sortie de ma voiture et je cherchais juste des gens à qui pouvoir demander où le trouver et de loin j'ai aperçu un groupe devant un bâtiment.

Point de vu extérieur. > La cité d'or.

Certaines se demandent sûrement l'histoire de ce quartier, pourquoi ce nom et pas un autre.. Tout simplement parce que niveau illégalité, c'était celle qui brassait le plus d'argent. Elle contenait l'un des plus grand réseau car elle touchait à tout, braquage, cambriolage, vente de stupéfiants, faux papiers, vente d'armes, prostitution.. Toutes les activités en tout genre et à tous risques ont été pratiqués dans cette cité.

Malgré tout ça, elle ne perdait pas en terme de gaieté, elle était toujours aussi chaleureuse, accueillante, elle sentait toujours autant le bonheur.. Ça reste une cité avant tout, alors on y retrouve petits et grands, rires et larmes, des cultures différentes mélangées, des avenirs différents.. Les gens y sont tellement bons, tellement gentils - à l'exception de quelques uns - que l'on peut dire que ce quartier porte plutôt bien son nom : La cité d'or.

Lorsque Méhdna arriva devant le groupe de jeunes elle tenta de s'adresser à un visage qu'elle avait déjà vu, mais les regards de certains la mettaient tellement mal à l'aise qu'elle demanda plus généralement où est ce qu'elle pouvait trouver Sabri. Personne ne comptait lui dire où il était avant qu'elle murmure un "s'il vous plaît" rempli de désespoir..

- Deuxième bâtiment après celui là, troisième étage porte de droite ; répondit l'un d'eux.

Un grand sourire se dessina sur son visage, elle le remercia et s'en alla en disant au revoir. Un de ceux qui la regardaient étrangement c'était levé, dans l'intention de la suivre avant qu'un autre du groupe lui dise :

- Reste là ta mère tu veux qu'Sabri il t'encule ta race ou quoi ?

Il reposa son postérieur sur le petit muret où tout le monde était assis en frissonnant légèrement. De toute façon Méhdna était déjà devant le bâtiment, par contre il se présentait devant elle un petit problème, une sorte d'obstacle : la porte d'entrée était fermée. Elle appuya n'importe quel numéro et répondit "c'est moi" lorsqu'on lui avait demandé qui était-ce. Coup de chance, la personne en question lui ouvrit la porte ne sachant pas qui se cachait derrière cette célèbre réponse. Elle monta les trois étages et frappa à la porte de droite, comme on le lui avait indiqué.

C'était un homme, grand, assez bronzé, sourire qui charme, musclé - type Sabri, mec parfait zéro défaut, à croquer - qui avait ouvert la porte.

- C'est pour quoi ?
- Euh.. C'est parce qu'en fait.. Je..
- *sourire* Tu ?..
- Je cherche Sabri et on m'a dit qu'il était ici..
- *il hésita un moment*

- S'il te plait..

Il soupira en laissant là devant la porte, elle passa ses mains sur son visage et son coeur se mit à battre plus vite lorsqu'elle entendit :

- Mec, c'est pour oit.
- C'est qui ?
- Bah va voir wesh !

Elle se mordait le pouce de nervosité. Sabri se leva - avec toute la mauvaise foi du monde - aller voir qui le demandait et lorsqu'il la vit ici, devant la porte, sa mâchoire se contracta.

- Qu'est ce que tu fous là ? lâcha-t-il.

Aussi loin que nous emportera le vent.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant