04 > T'as pris mon cœur en or tu l'as fait fondre.

16K 1.3K 102
                                    

Dans la peau de Méhdna.

Je traînais des pieds pour aller en cours parce que j'en avais pas envie en vérité. Pas envie de voir les gars et les meufs de ma classe, pas envie de voir les profs, pas envie de gratter, pas envie de voir la fac, j'avais juste envie de rester dans mon lit c'est tout.

Dehors un vent froid et glacial frappait contre ma peau, transperçait la fine couche en laine de mes gants, faisait presque pleurer mes yeux et me donnait envie de faire demi tour et de rentrer chez moi. Je marchais en me disant pour me rassurer que le froid était uniquement dans ma tête, que c'était une sensation psychologique et mentale mais qui n'existait pas réellement, et le bruit d'un klaxon m'avais fait sursauter.

? - J'te parle oh !
M- Sabri qu'est ce que tu fous ici ?
S- C'est plus rapide de passer par là en voiture pour moi, tu monte ?
M-....
S- J'pense que si j'mangeais les gens tu l'aurais su Méhdna nan ?

J'avais réfléchit un moment mais j'avais finit par monter car je ne supportais pas le contact avec le froid. J'avais beau être couverte comme un esquimo j'étais gelée pire qu'un igloo.

Après avoir vu "son bébé" qu'il m'avait ordonné de ne pas salir ni d'abîmer, j'avais pu remarqué qu'il n'avait pas une voiture hors de prix, elle était toute simple et assez belle d'ailleurs.

Je regardais par la fenêtre sans vraiment prêter attention au reste, parce que mes pensées étaient surtout dans un autre monde, j'étais ailleurs, dans ma bulle..

C'est vrai qu'on était parti sur de mauvaises bases lui et moi. C'était sûrement mon côté de fille anti sociale qui avait déclenché les hostilités.. Faut dire que j'avais pas un bon souvenir de lui au collège pour faire ami-ami avec au lycée, et puis pour faire court j'avais pas envie de faire ami-ami du tout, ni avec lui, ni avec personne d'autre carrément j'étais bien seule.

S- T'as pu rattraper les cours alors ?
M- Ouais on mles à ramener chez moi mais j'sais même pas qui c'est en fait c'est relou

C'était clairement LE moment où jamais de savoir si c'était lui ou pas.

M - Ce serait pas toi par hasard ?
S - ..... Ouais nan c'est pas moi

Il avait mis un peu de temps avant de confirmer que c'était pas lui..

Peu importe m'avait passé les cours, de toute façon l'important c'est que j'ai pu les rattraper non ?

On était en classe depuis déjà un bon moment et je repensais toujours au fait que Sabri faisait entièrement parti des "fou du volant", ceux qui s'énervent en conduisant, qui mâchent pas leur mots on va dire.. Ça restait quand même un drôle de personnage ce Sabri, même s'il était plutôt marrant.

Point de vu extérieur > Je t'ai donné ma confiance ne me déçois pas..

Ils arrivèrent au lycée en riant au éclat, Méhdna racontait les actions passées à Sabri qui peu crédiblement tentait de se justifier tout en riant lui aussi..

À noter que c'était leur première discussion qui ne tournait pas au vinaigre, mais surtout leur premier fou rire partagé.

Était-ce la naissance d'une amitié ?

Eh bien oui, parce que si l'on passait les mois on pourrait même dire qu'ils étaient inséparables.

Sabri et Méhdna c'était un binôme de choc, une amitié en béton.. Étonnant car aucun ne savait l'histoire de l'autre. Mais bon, ça n'allait certainement pas tarder à arriver non ? Parce qu'ils étaient vraiment proches, ils étaient trop proches même, et ça, ça énervait tout le monde, tout le monde sans exception mais surtout deux personnes en particulier.

Deux personnes de la fac, Sana et Younes.

Sana aimait Sabri depuis le collège, et ses sentiments n'avaient toujours pas diminué, elle aurait tout fait pour qu'il la remarque mais elle n'a jamais vraiment osé..

Dommage pour elle.

Puis, Younes, lui était l'admirateur secret de Méhdna depuis un moment déjà. Le seul problème était que, depuis que Sabri et Méhdna ne se séparent pas (pas même une seconde), c'était à peine si elle savait qu'il y avait d'autres personnes qui existaient.

Ils ne connaissait pas Sana, et encore moins Younes, d'ailleurs pour faire court Méhdna et Sabri ne prêtaient attention à rien, ni personne.

Clairement, le binôme en béton faisait des jaloux, des envieux, beaucoup rêvaient d'avoir Sabri comme beaucoup rêvaient d'avoir Méhdna. Sana et Younes en faisaient partie, mais ils les jalousaient et les enviaient dans leur coin, sans pour autant se manifester.

Sabri veillait sur Méhdna comme il l'aurait fait pour sa soeur, autrement dit pas question qu'un autre homme tente de l'approcher, c'était sa Méhdna, sa pote, sa sœur, à lui et personne d'autre, et c'était très bien comme ça.

Méhdna, elle, comptait beaucoup sur Sabri, c'était son frère, son pote, à elle (rien qu'à elle), et je pense que si par malheur une femme s'en approchait de trop près elle aurait pu sortir les crocs. De toute façon, Sabri ne regardait plus les autres femmes depuis un moment, et ça ça l'arrangeait beaucoup notre libanaise, d'ailleurs, la connaissant elle n'aurait certainement pas supporté autrement.

Tous deux étaient jaloux et possessifs, et l'un comme l'autre n'aurait pas laissé Sana ou encore Younes viennent perturber leur sage histoire d'amitié.. On peut dire qu'ils ne sont simplement pas la bienvenue car c'était l'histoire de Sabri et Méhdna c'est tout, il n'y avait de la place pour personne d'autre.

C'était comme ça et pas autrement.

Mais comment deux êtres qui ne se supportaient pas peuvent réussir à s'assimiler aussi facilement, aussi rapidement ?

Aussi loin que nous emportera le vent.Where stories live. Discover now