REBELLE

By Revelaworld

10.1M 890K 149K

On a l'habitude de dire que chaque famille est différente d'une autre. Oui partant de la composition d'une fa... More

Intro
PARTIE. 1
PARTIE. 2
PARTIE 3
PARTIE 4
PARTIE. 5
PARTIE 6
PARTIE. 7
PARTIE 8
PARTIE. 9
Bonne fête
PARTIE: 10
PARTIE. 11
PARTIE. 12
PARTIE. 13
PARTIE. 14
PARTIE. 15
PARTIE. 16
PARTIE. 17
PARTIE. 18
PARTIE. 19
PARTIE. 20
PARTIE. 21
PARTIE. 22
PARTIE. 23
PARTIE. 24
PARTIE. 25
PARTIE. 26
PARTIE. 27
PARTIE. 28
PARTIE. 29
PARTIE. 32
PARTIE. 30
PARTIE. 31
PARTIE. 33
PARTIE. 34
PARTIE. 35
PARTIE. 36
PARTIE. 37
PARTIE. 38
PARTIE. 39
PARTIE. 40
PARTIE. 41
Miss you !!!
PARTIE. 42
PARTIE. 43
PARTIE. 44
PARTIE. 45
PARTIE. 46
PARTIE. 47
Au delà du destin
PARTIE. 48
PARTIE. 49
Info
PARTIE. 50
Happy New Year
TOME II
TOME II: PARTIE 1
TOME II: PARTIE. 2
TOME II: PARTIE. 3
TOME II : PARTIE. 4
TOME II : PARTIE. 5
TOME II: PARTIE. 6
TOME II: PARTIE. 7
TOME II: PARTIE. 8
TOME II: PARTIE 9
TOME II: PARTIE. 10
TOME. II : PARTIE. 11
TOME II: PARTIE. 12
TOME II: PARTIE .13
TOME II: PARTIE. 14
TOME II: PARTIE. 15
TOME II: PARTIE. 16
TOME II : PARTIE. 17
TOME II: PARTIE 18
TOME II: PARTIE 19
Ramadan Mubarack
TOME II: PARTIE. 20
TOME II: PARTIE 21
TOME II: PARTIE. 22
DEWENATY
TOME II: PARTIE 23
TOME II: PARTIE 24
TOME II: PARTIE 25
TOME II: PARTIE. 26
TOME II: PARTIE. 27
TOME II: PARTIE. 28
TOME II: PARTIE . 29
TOME II: PARTIE. 30
TOME II: PARTIE. 31
TOME II: PARTIE. 32
TOME II: PARTIE. 33
INFO
TOME II: PARTIE. 34
TOME II: PARTIE. 35
TOME II : PARTIE. 36
TOME II: PARTIE. 37
TOME II : PARTIE. 38
TOME II: PARTIE. 39
TOME II: PARTIE. 40
TOME II: PARTIE. 42
TOME II: PARTIE. 43
REBELLE TOME II: PARTIE. 44
TOME II: PARTIE. 45
TOME II: PARTIE. 46
TOME II: PARTIE. 47
TOME II: PARTIE. 48
TOME II: PARTIE. 49
Ramadan Mubarak
TOME II: PARTIE. 50
TOME II: PARTIE. 51
TOME II: PARTIE. 52
TOME II: PARTIE. 53
Bonne fête !!!
TOME II: PARTIE. 54
INFO
REBELLE TOME II: PARTIE. 55
REBELLE TOME II: PARTIE. 56
TOME II : FINAL
INFO
Coming soon........
AFTER................
AFTER..........
En route pour une nouvelle aventure

TOME II: PARTIE. 41

105K 7.8K 3.6K
By Revelaworld

Coucou la famille comment allez vous? Vous m'avez affreusement manqué. Je m'excuse pour cette longue attente. C'est juste que j'étais un peu souffrante mais alhamdulilah je vais mieux. Pour me faire pardonner voici deux suites en un, une longue partie rien que pour vous. Bonne lecture 😘

_ Nous devons partir ! Alerta Sir en fusillant sa femme du regard

_ Qu’ont dit les infirmières ? S’adressa Zahra à son ami en snobant son mari

_ J’ai tout noté sur cette feuille. Lui tendit Bassirou le papier

_ Amina on y va ! Renchérit Sir

_ Non bébé ! Vas-y toi je dois faire des courses pour ton frère. C’est un bon payeur. Lui sourit Zahra sans pression

Hamdel vu rouge. 

_ Je te rappelle plus tard. Fit-il juste savoir à son frère pour s’en aller tremblant de colère………………………

………………………………………………………………

Qu'y a-t-il de plus beau dans une relation : Le plaisir de l'anticiper dans l'attente, le bonheur de la vivre au présent, l'émerveillement de son souvenir, une immense nostalgie de n'avoir su la vivre à pleine  vie ? Hélas beaucoup croient qu'il suffit juste d'aimer pour qu'un mariage fonctionne et réussisse........

Mercredi 17 Août............

Comme ces six derniers jours, ce réveil fut brutal. Le bruit perçant de l'alarme l'avait  fait sursauter tel un diable sortant de sa boîte à la première sonnerie. Le regard sombre, il se mit à fixer longuement la place vide froide à ses côtés. Aujourd'hui cela faisait 7jours que cette place demeurait déserte et froide. Voilà  une semaine jour pour jour qu'il n'avait ni vu ni parlé à celle qui occupait cette place: son épouse.

En quittant le lit quelque chose attira son attention. Un soutien-gorge rembourré en dentelle vert émeraude gisait près de son oreiller. Comme un réflexe il s'en empara. Ce sous-vêtements de sa femme était devenu le doudou qui l'aidait à s'endormir en l'absence de celle-ci. Tel un drogué qui sniffe sa coke, il porta ce bout de tissu à ses narines pour le renifler avec ardeur.

L'odeur de son épouse, le parfum de celle-ci empestaient le sous-vêtement. Lui qui ne comprenait pas l'attitude de Zahra qui parfumait ses soutifs avant de les porter, se vu soulagé qu'elle l'ait fait. Autrement son supplice ne ferait que s'accentuer.

L'absence d'Amina était une véritable torture pour lui physique comme psychologique. Physiquement, son corps réclamait Zahra. S'il avait pu s'abstenir et se maîtriser plus de 30ans, désormais ça lui était littéralement impossible. Rien que sentir l'odeur de sa femme renforçait son érection matinal.

Frustré, tel un chien battu et à la fois enragé il jeta le sous vêtement  de sa femme par terre pour aller se laver. Dans la salle de bain l'absence de son épouse se fit encore plus ressentir. Chaque matin, sa femme ne lésinait jamais à lui brosser les dents, lui donner son bain et l'habiller comme un enfant.  Il arrivait qu'elle lui fasse la conversation pendant qu'il faisait ses besoins de l'autre de côté. Et dès fois même c'est elle qui se chargeait de le nettoyer tout en le taquinant sur l'odeur nauséabonde de ses selles.

Amina lui manquait affreusement même s'il refusait de l'admettre ou d'en parler. En tant qu'homme son égo et sa virilité ne lui permettaient pas de l'appeler ou de décrocher à ses appels ni encore de répondre à ses nombreux messages. Pour lui c'était elle qui avait fauté donc c'était à elle de subir les conséquences et de quémander son indulgence. Outre cela, il n'avait personne à qui en parler et surtout ne voulait en parler à personne. C'était leur vie privée et ça ne concernait personne d'autre qu'eux deux.

Une vingtaine de minutes plus tard, vêtu d’une djellaba, un chapelet enroulé au poignet, un tapis de prière à la main droite sans escorte, il déambulait dans la ruelle déserte direction la mosquée pour la prière.

L'habit ne fait pas le moine nous dit-on souvent. Dans cette mosquée des Almadies en résidait la confirmation. A cette heure très matinale où la plupart des gens étaient encore bien endormis au chaud sur leurs lits, certaines personnalités qu'ils s'agissent de politicien, chanteur, sportif ou chef d'entreprise profitaient de ce moment pour communier tranquillement avec Dieu sans regards indiscrets. Après la prière, certains d'entre eux prenaient le temps d'échanger ou de se confier à l'imam tandis que les autres incognito s'éclipsaient discrètement.

La célébrité était un prix à payer et ceux ne sont pas nos "stars" qui nous diront le contraire. Combien d'entre eux sont pointés du doigt sans fondement surtout  spirituellement parlant ? Le plus souvent ceux sont leurs voisins les premiers à les indexer lorsqu'ils ne fréquentent pas les lieux de culte de leur secteur sans en connaître leurs raisons. Et pour ces personnalités qui ne détiennent  guère le luxe de répondre, le prix à payer est souvent le silence.

Pour certains d'entre eux comme Sir, leur célébrité ne constitue guère un frein pour fréquenter les lieux de culte comme tout bon fidèle. Même s'il arrive qu'ils soient victimes de regards appuyés ou qu'on les intercepte à la sortie des mosquées pour des doléances, cela ne gêne en rien leur dévotion.

Pour d'autres qui n'ont guère cette capacité à gérer froidement leur célébrité, ils ne fréquentent les lieux de culte qu'à l'Aube lorsqu'il ya moins de monde et exercer les autres prières tranquillement chez eux.

Et quant aux restes qui sont des plus insolites, ils choisissent les lieux de culte à fréquenter selon le degré de leur notoriété. Ceux-là même dépassaient par leur célébrité, se croyant être le nombril du monde accordent  même plus d'attention aux autres qu'à leur propre prière.

Quoi qu'il en soit, la notoriété ne devrait point être un frein pour fréquenter les lieux de culte que l'on soit musulman ou chrétien. Méconnu c'est dans ces lieux sacrés qu'on demandait à Dieu d'exaucer nos souhaits. Alors pourquoi changer ce fait une fois connu ? Rien n'est éternel à plus forte raison la célébrité.  Célèbre ou inconnu ceux sont ces lieux de culte qui abriteront nos corps froids immobiles pour la messe ou la prière mortuaire en attendant de rejoindre notre dernière demeure.................

De retour chez lui, la première chose qu'il fit, fut de prendre son portable personnel. Il y trouva deux sms de Lady Sy.

《Bon réveil Sy Malick ne m'oublie pas dans tes prières 》

Bien que ça ne soit pas nouveau, il ne pouvait s'empêcher d'être surpris à chaque fois. En temps de paix comme en temps de guerre, son épouse lui souhaitait toujours un bon réveil à sa manière. Et comme à chaque fois, il ne pouvait s'empêcher de sourire en entendant ou lisant les mots doux d'Amina.

《Dans la penderie, il ya un Kiba blanc. Mets la pour l'occasion. Ça soustraira tes airs de King Kong》

Son sourire disparu aussitôt à la lecture du second sms. Apparemment ça ne lui suffisait pas de défier son autorité, il fallait qu'elle lui manque de respect. Il sortit de sa messagerie pour naviguer dans Cloud afin de voir ce qu'elle faisait.

Dernièrement c'est à partir de ce téléphone synchronisé avec celui de sa femme qu'il obtenait officieusement des nouvelles de cette dernière. Et dire que ce n'était guère pour surveiller son épouse qu'il l'avait fait mais plutôt veiller à  ce que sa propre mère ne serve pas de son épouse ou la détourne. Il n'était pas aveugle au point de ne pas se rendre compte de la belle entente de son épouse et de sa maman. Contrairement à d'autres hommes qui en seraient ravis, lui le redoutait et surtout n'en voulait pas.

Lorsqu'il pénétra sur le whatsApp de Zahra, il fut étonné par les noms sur le fil de discussion. Bestie avec un emoji de cœur était enregistré avec la photo d'Élisa, cynocéphale avec le mari de cette dernière, chaka Zulu avec Cheikh Sadibou.

Cependant il n'ouvrit guère leurs conversations pour les lire. Il quitta le fil de discussion pour les statuts. Comme d'habitude, sa femme avait posté une magnifique photo d'elle et du nouveau née  dont le visage était caché par un cœur avec comme légende : madame Sy va bien.

Depuis son absence s'en était tous les jours ainsi. Il avait même l'impression qu'elle se sapait d'avantage loin de lui. Toujours souriante dans ses vidéos et photos, elle semblait plus épanouie loin de lui. 

_ Pourquoi Amina tiens tu tant à me tenir tête ? Soupira-t-il tout en entrant dans la galerie de son épouse.

Ceux qui s'emportent très vite dans la colère sont la plupart du temps des personnes sincères, des plus généreuses mais souvent mal comprises.

C'était le cas de Sir Hamdel Sy. Ce jour-là à l'hôpital lorsque sa femme lui avait tenu tête de la sorte avec son  sourire espiègle en bonus, il vu rouge et se sentit émasculé. Par son acte, elle avait tenté de l'humilier. Et cela il ne pouvait le digérer. Alors il décida de la prendre aux mots. Vu qu'elle avait refusé de rentrer, afin de lui donner une leçon, il lui interdit alors l'accès de leur maison...............

Groucho Marx disait : Le mari qui veut un mariage heureux doit apprendre à garder sa bouche fermée, et son carnet de chèque ouvert.

Pour ce plus beau jour de sa vie, Bassirou Thiam n'avait point lésiné sur les moyens. En l'absence de sa mère, il s'était tourné vers sa tante Yacine Thiam la petite sœur de Miss Thiam, Soxna Mboup et bien évidemment  sa meilleure amie Néné Gallé pour une bonne organisation du baptême.

A huit heures, le nouveau  papa était déjà fin prêt très élégant dans sa camisole en bazin djezner couleur champagne avec un simple broderie de même couleur. Tout en se parfumant devant le miroir, il observait Zahra. Cette dernière penchait sur son épouse, une serviette de toilette à la main imbibée d'eau chaude et de savon de Marseille, nettoyait le corps de sa cousine délicatement. Devant éviter de prendre des bains pendant 3 à 4 semaines: c'est ainsi que la nouvelle maman se lavait désormais.

_ Sablier nomma guissé (Sablier comment me trouves tu?) Tapa Bassirou la démarche en venant les rejoindre.

_ Ya beuri titeure sama Bass. Wayé nak boula nekhé ndakh beau gua gentil gua té meuna mayé xaliss. (Quel frimeur mon Bass. Mais il ya de quoi. Tu es beau tu es gentil et tu sais donner de l'argent) s'exclama Amina

Couchée sur le dos, Nafy les regardait du coin de l'oeil. La complicité de sa cousine et de son mari n'était plus à démontrer. Qu'elle se demandait même si c'était naturel. Il fallait simplement voir leurs sourires et regards pour se rendre compte que ces deux là partageaient quelque chose de profond.

_ Ba Sir dégueula. Wa mome hana namoula. (Attend que Sir t'entende. En parlant de mon frère tu ne lui manques pas on dirait. ) Plaisanta Bassirou

Amina qui souriait, eut un blanc avant de se ressaisir.

_ Bien sûr que je lui manque. Mais vue qu'il ne veut pas voir son petit frère chéri dans des problèmes, il est obligé  de se faire souffrance. Mentit Néné Gallé

_ C'est bon Néné ! Retentit la voix de Nafy offusquée par ses mots.

Durant les 5 jours qu'elle avait passés à l'hôpital, Amina était restée à son chevet. Ne pouvant s'absenter de son travail, Bassirou ne passait la voir que le soir avant de rentrer avec sa cousine. Et quant à sa propre mère, elle avait prétexté être vieille et fragile pour faire la navette à  l'hôpital tous les jours. Elle était plus préoccupée par ses tontines qu'elle espérait recevoir pour le baptême que l'état de sa propre fille.

_ Je t'ai mis des serviettes hygiéniques dans la salle de bain au cas où tu en auras besoin plus tard. Informa Amina sa cousine

_ Néné Gallé je ne suis pas paraplégique. Je peux m'occuper de moi. Alors tu n'as pas à me dicter quoi faire. Vue que c'est ton mari qui t'avait demandé de venir aider son frère tu pourras rentrer après le baptême. Je vais passer quelques temps chez ma mère. Je n'ai pas besoin de toi. Broncha Nafy très irritée.

Amina en resta bouche bée.  C'était la première fois que cette dernière  lui parlait ainsi avec tant de haine. Elle fut si étonnée qu'elle ne faisait que la fixer.

_ Nafissatou loula dale. Dagua doff. Nii guay wakhé akk Amina. Nii gua kay guereumé. Mou bayi keureum akk djeukeureum nieuw dila dimbali gua kay fayé lii. (Nafissatou qu'est-ce qui t'arrive ? Tu as perdu la tête ? C'est ainsi que tu parles à Amina ? Elle a laissé sa maison  et son ami pour venir t'aider et c'est ainsi que tu la remercies ?) Réprimanda Bassirou sa femme

Tout doucement, Nafy quitta le lit. Avec assurance, elle dévisagea sévèrement sa cousine avant de tenir tête à son mari.

_ Suis-je un problème pour toi pour qu'elle vienne me résoudre ? Si Zahra est ton amie pour que tu la défendes même quand elle a tort rappelle-toi que je suis sa cousine. Donc je peux lui parler comme je veux. 

Sans laisser à son mari le temps d'en placer une, elle partit ouvrir son armoire.

_ NAFISSATOU DIA Je .... Hurla Bassirou avant que Zahra ne lui fasse signe de se taire.

Sur les nerfs, il préféra quitter la pièce pour ne pas dire ou faire quelque chose qu'il regretterait. Contrairement à son frère qui démarrait au quart de tour , Bassirou était plus redoutable. Si Hamdel était capable de revenir sur des décisions strictes ce n'était guère le cas pour lui. El Bachir pouvait être très patient jusqu'à paraître faible aux yeux des autres mais si par malheur il prenait une décision radicale plus rien sur cette terre ne pourrait lui faire changer d'avis.

_ Nafy sa yii guay deff safouma. Hamgua lane la beugeu boudé damala deff wala wakh gua wakho niou règlé ko. (Nafy ce que tu es en train de faire là ne m'ébranle aucunement. Tu sais ce que je veux ? Que tu me le dises si je t'ai fait ou quelque chose pour qu'on le règle) lui rétorqua Amina

Sans se retourner Nafy extirpa un sachet de l'armoire. Du sachet, elle sortit une tunique aux manches 3/4 avec un grand volant pareille que le tissu de son mari. Le haut en dentelle de même couleur restait cintré jusqu'à  la naissance des seins tandis que le reste en bazin demeurait plissé et très évasé.

Elle lâcha un rire sarcastique.

_ Heureusement que j'ai demandé à ma mère de me confectionner deux autres tenues. Et après tu oses me demander ce que tu m'as fait. Le truc c'est que tu ne cesses jamais de me faire des choses. Et j'en ai marre. Le monde ne tourne pas autour de toi. Tu n'es pas le nombril du monde Amina Zahra Fall. Tu veux toujours raviver la vedette aux gens. En voici la preuve, pour mon premier baptême tu oses me coudre un vêtement simple et très ample par-dessus le marché. Alors que mon mari t'a remis beaucoup d'argent pour cela.

Amina se demanda s'il s'agissait vraiment de sa cousine Nafissatou Dia en face d'elle.

_ Avant tout rappelle moi qu'a dit le médecin lors de ta sortie. Qu'il est important que tu prennes soin de ta cicatrice une fois  à la maison. Que les soins des premiers jours sont importants pour le devenir de la cicatrice. Que la plaie de césarienne reste à vif pendant 15 à 20 jours. Qu'il est donc important de faire surveiller cette plaie pendant les trois premières semaines pour éviter une mauvaise cicatrisation ou une infection ?

Nafy se tu tout en la fixant désagréablement.

_ Avec ça que voulais-tu ? Que je te fasse une robe serrée, près du corps qui te mettra mal à l'aise et en danger pour ta santé ? Tu dis que cette robe est simple. Oui car c'était juste pour se présenter devant l'imam et les autres qui assisteront à la cérémonie du nom. Ou bien tu voulais quelque chose de sexy pour te présenter devant des notables. Oui je te l'accorde le modèle est simple mais le tissu n'en est pas moins class et prestigieux.

Zahra quitta le lit pour aller lui faire face.

_ Tu sais quoi Nafissatou Dia je ne vais nullement t'amadouer. Si tu ne veux pas de cette tenue c'est simple. Tu n'as qu'à me la remettre et porter celles de tante Adama.

Nafy Dia recula de deux pas en riant jaune.

_ Te remettre la tenue alors que mon mari l'a payé ? Je préfère mille fois la brûler que de t'en faire cadeau. Cracha sévèrement Nafissatou. Tu ne comprends pas que j'en ai plus  que marre de toi Zahra Fall. Si seulement tu n'existais pas alors ma vie serait plus que parfaite. Hélas tu existes et tu es pire qu'un parasite. Certes je ne peux guère  te sortir de ma vie car tu es ma cousine. Mais je veux que tu restes en dehors de mon mariage. Ne te mêle plus de mon  couple. Bassirou Thiam est mon mari pas le tien. Ici c'est mon foyer pas le tien. Et la famille Thiam est ma belle-famille pas la tienne. Ton mari se nomme Sy pas Thiam.

Zahra se mit à applaudir choquant sa cousine au passage.

_ Quelle grande actrice tu es Nafissatou Dia! Donc durant tout ce temps tu me vouais une telle haine. Depuis quand dis-moi as-tu toute cette rancœur ?

_ Depuis que tu as commencé à gâcher ma vie.

_ En quoi ai-je gâché ta vie bordel  de merde ? Cria Amina hors d'elle

_ Je ne resterai pas là à énumérer toutes les crasses  que tu m'as faites. Sort de ma chambre à présent et n'y remet plus les pieds.

_ Quelle hypocrite ! Je plains vraiment Bassirou d'avoir une vipère pareille comme épouse.

_ Moi vipère ? Les grands esprits se rencontrent. Tu sais quoi casse-toi Néné Gallé. Et tu es désinvitée pour le baptême.

Là Zahra se mit à  rigoler en à pleurer énervant  d'avantage sa cousine. A pas de loup elle s'approcha de madame Thiam. Avec son index, elle se mit à tracer des lignes imaginaires à l'épaule de celle-ci.

_ Ah chère cousine! Soupira-t-elle. J'ai autant de droit que toi ici. Certes mon mari se nomme Sy mais il n'en reste pas moins le fils de Ma. Eva. Que dis-je son aîné ! Et concernant le baptême sache que je n'ai point besoin d'invitation pour y assister même s'il s'agit de ton enfant compris. Ma relation avec Bass précède votre union. Je te souhaite sincèrement de retrouver la raison au plus vite car là tu es vraiment dans le déni total....... s'en alla madame Sy après lui avoir fait une bise...........

On a deux vies. Et la deuxième commence le jour où l’on se rend compte qu’on en a qu’une. Alors j’ai choisi cette vie : ma vie de femme mariée. Désormais  telle était ma vie. Et quiconque fait un choix a la responsabilité d'en subir les conséquences.

Mon Dieu qu'ai-je fait pour mériter cela ? Cette phrase je n'avais cessé de me la répéter intérieurement depuis que mon mari m'avait interdit l'accès de sa maison. Je peinais encore à y croire et pourtant telle était le cas.

《 Tu viens de me dire non? Ne joue surtout pas à cela avec moi Amina. Je suis ton mari et tu ne dois pas discuter mes ordres. Dès qu’El Bachir franchira cette porte, si tu ne te lèves pas pour rentrer ce sera à tes risques et périls. 》M'avait-il menacé

Sur le coup j'étais loin de m'imaginer qu'il parviendrait à de tel extrême en mettant ses menaces à exécution. En rentrant chez moi ce jour là aux environs de 18h, je m'attendais bien à ce qu'il me crie dessus, m'ignore, me boude tout au pire mais pas cela. Une fois devant le portail, le gardien s'était abstenu de m'ouvrir.

_ Vous êtes nouveau ici ? Je suis l'épouse de Sir. Ouvrez-moi. Lui informais-je

Je le vu fuir mon regard.

_ Je sais madame Sy mais j'ai reçu l'ordre de ne pas vous laisser entrer.

Sur le coup je cru qu'il s'agissait d'un ordre mon beau-père. Après tout il me détestait et ne s'en cachait vraiment pas. Je sortis mon téléphone pour appeler mon mari. Il ne décrocha pas.

_ Est-ce que mon mari est là ? Demandai-je au gardien

_ Oui madame !

_ Allez l'appeler !

_ Je ne peux pas quitter mon poste navré madame.

_ Eh bien si tu ne veux perdre ton poste tu ferais mieux de faire ce que je te demande.

_ Je vais voir ce que je peux faire.

A travers les barreaux je le vu sortir de la pièce. Durant ce temps, j'insistais encore pour joindre mon mari. Quelques instants plus tard lorsque je vu le portail s'ouvrir je poussai un ouf de soulagement. Alors que je m'apprêtais à entrer, Malal sortit me barrer la route.

_ Monsieur Sy m'a demandé de vous remettre ceci. Me tendit-il une note.

_ Mon beau-père ?

_ Votre mari!

Le cœur battant la chamade, je dépliai la feuille.

《Étant donné que tu avais refusé de rentrer lorsque je te l'ai demandé, tu ne n'entreras pas dans cette maison. Je t'avais prévenu! 》

Je dû m'adosser au mur pour ne pas perdre pieds. J'avais beau relire sa note ou le joindre en vain mais je me disais qu'il s'agissait  d'une mauvaise blague. Qu'il tentait de m'apeurer.

_ Dois-je vous déposer quelque part madame Sy ? S'enquit Malal visiblement gêné.

_ Non !

Il rebroussa alors chemin. Lorsque que le portail se referma derrière lui, je m'assis littéralement sur le trottoir. Même si j'avais l'intuition que mon mari ne badinait pas, une petite voix dans ma tête tentait de me rassurer en me disant qu'il m'ouvrirait d'ici quelques minutes à l'autre. Sauf que les minutes s'étaient rallongées en  heure. De 18h à 19h j'étais restée là comme un sdf. Les rares passants de ce quartier huppé et très sélect me dévisageaient avec intérêt. Et quand à nos voisins élites depuis leurs véhicules me regardaient de haut comme si j'étais une moins que rien.

_ Madame Sy voulez vous que je vous dépose à l'hôtel ? Entendis-je soudainement

Je tombai sur Malal en me retournant. Cette fois ci il  ne me regarda pas avec gêne mais plutôt avec compassion. Tout ce que je détestais: la pitié. Ceci eut don de me booster.

_ C'est mon mari qui vous envoie ? Ramassai-je mon sac à main en me levant

_ Non madame!

_ Merci Malal mais ce n'est pas la peine. Je m'en vais.

A pieds, je déambulais jusqu'au grand boulevard. C'était déjà le crépuscule lorsque je hélai un taxi sans destination précise. Où pouvais-je aller ? En tout cas pas chez mes parents. A moins d'un mois de mariage je ne pouvais débouler chez eux en prétextant que mon mari m'interdisait l'accès de sa maison. Ce serait une honte et Kal's risquait de s'évanouir encore. L'idée d'aller chez Elisa ou Nassira me traversa l'esprit avant que je ne me rétracte. Il était hors de question de mêler qui que ce soit à nos problèmes conjugaux.

_ Madame où allez-vous ?  Renchérit le taximan une fois à hauteur de l'aéroport Léopold Sédar Senghor.

_ Maristes cité Ady Niang ! Lui rétorquai-je

C'était le seul endroit qui pouvait m'accueillir sans qu'on me pose des questions ou qu'on me soupçonne de quelconque souci. Avec l'accouchement de ma cousine et l'absence de notre belle-mère je détenais l'alibi parfait.

_ Donc tu n'es pas encore prête. Il sera bientôt neuf heures. Tante Soxna vient d'amener le lakh. M'extirpa Momy Thiam de mes pensées.

Momy Thiam, je doute qu'il existe une personne plus loquace et curieuse qu'elle. Comme je squattai sa chambre et aussi sa penderie, elle s'en donnait à cœur joie pour me questionner sur ma vie et celle de son frère.

_ Voici les tenues que j'ai récupéré à Babelle style. C'est  ce qu'on va porter pour la matinée. Chantonna-t-elle

Sur son lit, je la vu étaler deux tailles basses. Les jupes sirène étaient en brocart bleu avec des dessins beiges en forme de trèfle. Quant aux hauts, ils étaient en organza bleu avec de courtes manches gonflantes.

_ C'est jolies mais les hauts sont très transparents quand même pour un baptême. Remarquai-je

_ Tu l'as dit c'est un baptême pas un enterrement. En plus comme Bassirou refuse de remettre le baptême à après pour que maman soit présente et fasse une cérémonie digne de ce nom. Les choses se feront simplement. Et puis je compte bien me dégoter un mari. J'espère que les amis de Sir seront là.

J’éclatai de rires sans le vouloir. Tout en parlant mademoiselle Thiam bougeait dans tous les sens en grimaçant.

_ Tâche au moins de porter une perruque. Tu abuses vraiment avec ta teinture orangée. 

_ Couleur de l'été ! Me fit-elle un clin d'oeil

_ Bon merci pour la tenue

_ Belle-sœur chérie c'est moi qui devrais te remercier de me payer cette tenue. Elles sont à 100.000 seulement les deux. Dit-elle dans un grand sourire

Deux tenues aussi simples aux tissus à moindre coût à 100.000. Pourquoi ne pas m'adonner à la couture ? Fut la première chose à laquelle je pensais.

Et pourtant ouvrir un atelier de couture et embaucher un tailleur est ce que j'avais conseillé à  ma sœur Fatma. Ne partageant pas la même vision que moi, elle opta plutôt pour l'ouverture d'un salon de coiffure. Alors je me pliais à sa demande en lui offrant un financement de 500.000 francs.

Je soulevais la tenue pour la regarder  de plus près. Le modèle n'était pas tellement fameux pour un tel tarif. Mais il fallait croire que chez Babelle Style les tarifs ne se justifiaient pas  qu'à la couture ni aux modèles mais plutôt à la notoriété de la styliste. Quand on avait un nom, on écoulait facilement ses marchandises aux prix souhaités.

_ C'est moi qui t'ai dit que j'ai 100.000francs ?

_ Madame Sy xolou Sir Hamdel Sy sama makk Dg Sy and Co. Madame Sy goro ministre de la justice akk député du peuple. Madame Sy chéri Bassirou, Ngoné akk Momy thiate. Madame Sy la belle, classe adorable Ah ndieuké nak 100.000 wéthiète la thii yow.

(Madame Sy cœur de Sir Hamdel Sy mon frère Dg de Sy and Co. Madame Sy belle fille du ministre de la justice et du député du peuple. Madame Sy la chérie de Bassirou, Ngoné et Momy la cadette. Madame Sy la belle, classe et adorable Ah belle-sœur 100.000 francs c'est de la monnaie pour toi.) Chantonna-t-elle

_ Lolo takh nakk gua wara faye yéré yii. Ndakh may  sa chérie dou deugueu. Té djeuké  bou  bakh day topato diabaram. (Voilà pourquoi tu dois payer les tenues. Après tout je suis ta chérie. Et une bonne belle-sœur doit prendre soin de sa femme)

_ Lolou am na. Wayé tamit kou am njeuker bou melni mane dankay topato. Boul Faté nii nioune yow la niou beugeu madame Sy.

(Ça c'est vrai. Mais aussi quiconque a une belle-sœur comme moi doit en prendre soin. N'oublie pas que nous c'est toi qu'on aime madame Sy)

Pour toute réponse je me contentai simplement de sourire. Une chose était sure, Momy Thiam n’était pas aussi bête qu’elle en avait l’air.

_ Voilà une bonne épouse  doit être comme toi. Est-ce que tu sais une chose? Jamais tu n'auras de coépouse. Même si mon frère le voulait, nous l'en empêcherons........

Chacun est maître de son destin, c'est à nous de créer les causes du bonheur. Il en va de notre responsabilité et de celle de personne d'autre !

Comme s'ils s'étaient donnés le mot, Hamdel, Chérif, David et Leyti Ndiaye furent tous habillés de costume africain. Cependant seule la tenue de Chérif était dotée de trois pièces. Rouge Bordeaux avec de la broderie dorée, le patron de presse se différenciait par son manteau en forme de boubou qui s'arrêtait à mi-cuisse ainsi que son bonnet en fil étincelant noir doré marié à des mocassins en daim noirs avec des pompons et talons dorés.

Assis au salon du premier étage avec certains amis de Bassirou comme Amadou, quelques de ses cousins,  ceux de Nafissatou notamment  deux des frères de Zahra, les discussions se faisaient par groupe en attendant l'arrivée de l'imam. Quant aux autres notables, les amis de Pa. Momo et les hommes de la famille Thiam se trouvaient dans le salon du bas là où se présidera la séance. Pendant ce temps, au rez de chaussée, vêtu de la même tenue que sa belle-sœur, Zahra fut obligée de mettre un petit crop top en bustier moulant beige comme soutif. Contrairement à elle, sous son haut très transparent Momy Thiam exhibait fièrement sa petite poitrine à travers son soutien-gorge en silicone nude.

_ Wa goro li lane la thii téranga. Ah Ndèye Awa  warone na guiss lii. (Mais belle-fille quel genre de présents est-ce encore? Ndèye Awa aurait dû le voir) S’exclama Soxna Mboup dans son boubou en coton un foulard solidement attaché à la taille.

Devant elle, dans cinq grands cartons étaient superposés plusieurs sachets. Dans ces sacs en cartonné bleu étaient inscrits : Welcome baby Thiam ! A l’intérieur se trouvaient des sachets de beignets, de madeleines et roche coco,  de noix de cola, de chewing gum, de bonbons à la menthe et au gingembre, une canette de boisson et une petite bouteille d’eau minérale, deux mouchoirs personnalisés inscrit : Merci, ainsi que des petits biberons en plastique bleu contenant des draguées avec un petit nounours et un ruban en satin  bleu en dessous de la tétine.

_ T’en fait pas tante Soxna j’ai déjà envoyé les photos à maman. Elle ne ratera rien de cette cérémonie. Intervenu Momy en brandissant son téléphone

_ Va appeler Bassirou et sa femme ! Suggéra Yacine Thiam dans sa robe en soie multicolore. Qu’ils viennent voir le cadeau de Zahra.

_ Ce n’est pas la peine ! Nafy doit être occupée et Bassirou est pris avec ses invités. Il n’y a rien d’extraordinaire à cela. C’est juste mon devoir en tant que belle fille de cette maison et surtout amie de Bassirou. Il a fait plus que cela pour moi. Avoua Néné Gallé sincère

_ Ma sœur n’est pas là certes. Mais je suis certaine qu’elle serait encore contente de toi si elle était présente. Depuis ton mariage, elle ne cesse de tarir tes éloges. Et elle est loin d’être la seule. C’est maintenant qu’on a une belle fille nous. Nous prions de tout cœur que tu aies ce jour toi aussi. Le baptême de l’enfant de Zahra et Sir, nous impatientons vraiment de l’entendre.

_ Ah tante Yacine tu es très bavarde. Laisse la souffler un peu. Nous étions parties à la Sicap récupérer cette commande. Mais dis moi j’ai vu dehors un bœuf attaché au lampadaire. C’est pour qui ? S’enquit la cadette

_ Pour Bassirou je crois. Je lui avais bien savoir qu’un bélier ne suffisait pas. Il m’a visiblement écouté.

_ Bass le radin acheter un bœuf pour le baptême de son fils c’est extraordinaire ! Maman ne me croira  pas. S’exclama sa sœur

_ Ah j’oubliais ton mari est là-haut ! Informa Yacine sa belle fille

Zahra sentit son cœur s’emballer. Sur le coup, elle n’entendit plus les propos des autres. Sans perdre de temps, elle monta difficilement les escaliers. En effet sa jupe était très moulante donc serrée. Et en conséquence, cela épousa sa forme en marquant et exhibant d'avantage ses rondeurs captivantes. Elle fit d’abord une escale au second étage dans la chambre de sa belle-sœur pour se refaire une beauté. Un très léger maquillage, parfumée de haut en bas, elle était prête à  revoir son mari….

A l’étage au-dessus d’elle, les cousines maternelles de Zahra avaient pris d’assaut le lit de Bassirou. Contrairement à elles, leurs mères qui s’étaient données rendez-vous chez Adama Ka pour constituer sa délégation. Pour l’occasion, la pharmacienne avait convié tout son carnet d’adresse afin de récupérer plus de tontines.

_ Mais où est Néné Gallé ? Depuis qu’on est arrivée, on ne l’a pas vu. S’enquit Mary Niang la fille de Houreye Ka

_ Hum celle-là depuis qu’elle a épousé un homme riche, elle a changé. Il parait qu’elle a même changé de numéro de téléphone.

_ C’est vrai ! Moi c’est Fatma qui m’a donné son nouveau numéro. En plus personne ne sait où elle habite.

_ Ah bon ? Houreye éclaire nous. Toi qui es l’épouse de son frère tu as été chez elle ?

_ Non ! Avec ma belle-mère qui oserait ? Elle nous a formellement interdit de mettre les pieds chez sa princesse tant qu’elle n’aura pas fait un mois de mariage.

_ En tout cas l’argent change les gens ! Changer de numéro comme si elle était devenue importante.

_ Non ce n'est pas le cas. Si elle a changé de numéro c'est parcequ'elle a changé de téléphone et son mari lui a attribué ce nouveau numéro. Témoigna Hawa Ka la fille de leur oncle Madiama.

N'ayant guère apprécié la contribution de leur cousine, elles se tournèrent  vers la  star du jour.

_ Et toi Nafissatou comment  parviens tu à t’en sortir avec une belle sœur comme Zahra ? Ça ne doit pas être facile hein.

_ Ça ne l’est pas mais j’essaye de m’y faire! Vous savez mieux que moi qu’elle aime être au centre de l’attention. Et elle est prête à tout pour parvenir à ses fins. Admit Nafy en enfilant un grand boubou en djipure blanc

_ C’est ce que tu vas mettre ? L’indexa Houreye Sow

_ Oui ma mère me l’a apporté hier. Elle m’a demandé de le porter la matinée.

_ Ah ! Fut simplement la belle-sœur de Zahra

Les autres se turent immédiatement. Lorsqu’il s’agissait d’Adama Ka communément appelée Hitler, elles n’osaient point la contredire...

Depuis le couloir, le brouhaha se faisait entendre. Au salon du premier étage régnait une certaine ambiance. Comme d’habitude, Chérif faisait le pitre au sein de son groupe. Bassirou se faisaient charrier par John Cena et Amadou. Les frères de Zahra et leur beau-frère se défiaient du regard sans échanger de mots. A son arrivée, Sir ne s’était contenté que d’un salamalec pour eux sans chercher à s’éterniser ou sympathiser. Seul Leyti Ndiaye faisait de temps à autre la navette entre les frères Fall et ses amis d’enfance pour discuter. 

_ Bro fou madame Sy tolou nak. But dou guena wala (Frère où en est madame Sy ? Un but est entré oubien) Rigola le mari de Nancy

Les yeux rivés sur sa montre, Hamdel laissa échapper un soupir las. Il releva la tête et chercha son frère du regard avant de lui faire signe de venir.

_ Tu m’avais dit qu’on baptiserait ton fils à 9h 15 et là il est 9h 25. Marmonna-t-il

_ J’ai appelé l’Imam. Il est en route. C’est juste qu’il avait un imprévu familial.

_ Ok quoi qu’il en soit. Si à 10h il n’est pas là. Je m’en irai.

_ Quoi tu ne vas pas passer la journée avec moi ? S’ébahit Bassirou

_ Je dois me rendre au bureau. Déjà que je suis en retard, il est hors de question que je m’absente. Nous avons tous des choses à faire. David a ses patients, Leyti a ses clients et Chérif……. Plissa-t-il les yeux. Et bah Chérif fait ce qu’il veut ! 

Au même moment, le brouhaha s’estompa comme par magie. Comme s’ils s’étaient donnés le mot, tous les regards convergèrent vers la porte. Gracieuse dans sa tenue, le sourire aux lèvres, Amina fit littéralement une entrée de star. A force de s’être verser du parfum, l’odeur alléchante de celle-ci embauma toute la pièce.

_ Yallah am na ! (Dieu existe) Murmura Chérif tout en la contemplant

Sans un regard pour eux, Amina se dirigea vers ses frères.

_ Cheikh Sadibou, Amath j’ignorai que vous étiez là. Fit-elle ravie de les revoir.

Depuis son mbahal, elle n’avait plus remis les pieds chez ses parents. Et avec ce qui lui arrivait dernièrement, sa famille lui manquait grandement. Comme un enfant, elle s’assit sur les genoux du douanier.

_ Lève toi tu es trop lourde. Je croyais qu’une fois mariée tu changerais mais je me suis trompé lourdement. Lui rétorqua ce dernier

_ Oh ne fait pas ton chaka Zulu ici !

Amath éclata de rires.

_ Tu recommences ? Mariée ou pas je reste ton frère.

_ Oh ne te fâche pas. C’est juste que tu m’as manqué. Comment vont les parents ? Ils viendront j’espère ?

_ Maman je crois bien. On l’a laissé se préparer pour se rendre chez tante Adama. Mais papa….

_ Ton père garde la maison. Ajouta Amath taquin

Zahra lui lança un scarface.

_ Mon père n’est pas un gardien !

_ C’est vrai il n’est pas un gardien mais est devenu un baye guinar (vendeur de poulets). Lui tira la langue ce dernier

_ De quoi parles-tu ?

_ On en reparlera. Tu devrais plutôt aller voir ton vilain mari. Il ne cesse de fixer par ici. C’est quoi son problème lui ? A chaque fois que je le vois il fait la tête comme un constipé.

_ Oh comme tu ressembles à Chaka Zulu tu voudrais aussi rendre mon mari vilain ? Il est plus beau que tous les membres de ta famille réunie.

_ Y compris le commandant ! Le défia le mari de Sophie

_ Oui ! Souffla sa petite sœur en se levant

Arrivée aux cousins de Bassirou, John Cena se leva en faisant semblant d’enlever son boubou. Amina le retenu en rigolant.

_ Non laisse-moi étaler mon habit. Tout comme Beyoncé ta jumelle tu mérites d’avoir ton tapis rouge. Proclama ce dernier

_ Ma hame lolou (Je le sais) Sourit Amina de plus bel

_ Je t’ai connu belle mais là tu es resplendissante. J’y crois maintenant lorsqu’on dit que le mariage réussit bien aux gens.

_ Ce n’est guère donné à tout le monde. Pour ma part c’est juste que j’ai un formidable mari qui rend meilleur ma vie !

_ Je n’en doute pas. Il n’y a qu’à te voir pour le croire. Vient que je te présente à mes frères et cousins. Avec Sir le casanier, ce n’est pas sure que tu connaisses toute la famille.

De l’autre côté, Sir ne parvenait à quitter sa femme des yeux. Assis sur ce sofa, il n’avait qu’une seule envie c’est de poser ses mains sur ces hanches saillantes qui lui agressait la vue et attraper cette taille de guêpe pour l’assoir sur ses jambes.

_ Sama dome sama rakk sama diabar (Ma fille, ma petite sœur, ma femme) Chatonna maitre Ndiaye dans son Kiba bleu ciel en accueillant Zahra chaleureusement .  

Contrairement à ses frères, aux cousins de son mari et amis de Bassirou qu’elle avait salué amicalement en les charriant, Amina opta cette  fois pour la prudence. Il ne fallait pas que son mari s’en prenne à elle encore.

_ Wa papa no deff (Mais papa comment tu vas ?) Lui tendu-elle la main en faisant une génuflexion avec un agréable sourire.

Elle en fit de même avec David et Chérif.

_  Et moi tu ne me salues pas ? Taquina Bassirou à côté de son frère

Amina lui pinça la joue. Arrivée à hauteur de son mari, elle s’immobilisa. Ils s’échangèrent un long regard. Très curieux l’assistance se mit à les fixer. N’ayant jamais vu Sir avec une femme, le voir un beau jour avec une épouse était ce qu’il y’a de plus sensationnel pour eux. Contrairement à ses amis, Zahra ne lui donna pas la main. Elégamment, elle glissa ses deux mains à mi-cuisse pour faire une génuflexion. 

_ Rajouloul janatii comment ça va ? Fredonna-t-elle d’une voix  très mielleuse

Ses mots parvinrent aux oreilles de Sir en ralenti. Il était plus concentré par le mouvement de ses lèvres dont il avait follement envi de s’abreuvoir.

_ J'ignore ce que ça signifie mais à entendre l'intonation ça doit être quelque chose de magnifique. Souligna David dans son kiba beige

_ Et qu'est-ce ça veut dire ? S'enquit Chérif avec un sourire en coin.

_ Nous aimerions bien le savoir! sourit Leyti

_ Pour que vous allez dire à vos épouses de vous appeler de la sorte. Il n'en est pas question. Seul mon mari mérite d'être appeler ainsi. Alors je tairai ce secret.

_ Attend que je le dise à madame Diallo. Rigola David

_ Ah Sy Malick mon cœur, c’est un joli blanc que tu as mis là: Blanc couleur de la paix. Renchérit Amina en se penchant pour lui lisser les sourcils avec ses pouces.

Très surpris, Hamdel avala sa salive. Le visage de son épouse fut si proche du sien qu’il ressentit le souffle chaud de celle-ci lui tapissait la peau.

_ Voilà  qui est mieux ! Se redressa-t-elle

Au même moment, Chérif l’interpella.

_ Chérie on dirait que mon copain prend bien soin de toi hein !

_ Tu demandes ou tu le sais ? Sourit Zahra.

Très naturellement, elle prit place sur les jambes de son mari. Elle attrapa la main de ce dernier et commença à la caresser.

_ Chérif, ton copain ne fait que prendre soin de moi. Je ne pouvais pas rêver meilleur mari que lui. Chaque jour que Dieu fasse, il me démontre son amour de bien des manières.

_ Il a intérêt ! Une femme comme toi est un trésor qu'il faut conserver. 

_ Voilà je suis son trésor qu’il chérit et garde toujours à ses côtés. Fixa Amina son mari

Hamdel fuit son regard en contemplant sa montre.

_ Hey tu n’es pas que le trésor de mon frère hein mais le mien aussi. Intervenu Bassirou

_ Reste tranquille toi Amina c’est notre femme ! L'indexa David

_ Ne soit pas jaloux. Amina c’est ma partenaire bien avant que vous ne l’épousiez. Et je ne blague pas lorsque je dis qu’elle est mon trésor. Affirma le nouveau papa

_ Ton trésor c’est ta femme ! Qu’attends-tu pour nous la présenter même ? 

_ Tu ne comprends pas ce que je veux dire Chérif. Amina que tu vois là m’est très chère. Et ce n’est pas parce qu’elle est la cousine de ma femme ou l’épouse de mon frère loin de là. Elle je l’aime comme ma propre sœur. Dieu m’en est témoin. Elle est l’une des rares personnes au sein de ma famille ou de mon entourage qui me comprenne aisément. Avec elle je n’ai même pas besoin d’ouvrir la bouche pour dire ce que je veux et vice versa. Entre nous c’est de l’alchimie. A tel point que beaucoup croyaient qu’elle était ma petite amie.

Ses mots émanant du cœur, parlant à haute voix, tous les autres se turent pour écouter Bassirou .

_ Amina durant ton mariage je n’avais pas fait de discours mais aujourd’hui j’en ferai un ou plusieurs devant quiconque et plus spécialement devant ton mari qui est mon frère. Tu as toujours été là pour moi et même pour ma femme. Dieu m’en est témoin que si aujourd’hui mon enfant avait été une fille, c’est ton nom qu’elle porterait. Tu as beaucoup fait pour moi. Cependant je n’oublierai jamais ton acte lorsque tu as appris que ma femme avait accouché.

Néné lui fit non de la tête afin qu’il se taise mais il ne l’écouta pas.

_ Père pour la première fois, désemparé, seul sans aide. Tu n’as pas hésité une seule seconde à m’épauler. Le même jour tu m’as apporté un trousseau de bébé, des affaires pour ma femme tout à tes frais refusant catégoriquement de prendre mon argent. 

A ces mots, Sir sentit le rythme de son cœur s’accélérait.

_ Et comme si ce n’était pas suffisant. Tu as proposé à ton mari de te laisser assister ta cousine pendant  quelques jours. Sir mon frère j’en profite pour te remercier également. Tu pouvais ne pas laisser ton épouse séjourner loin de toi pour des jours. Mais tu n’as pas hésité une seule seconde à accepter. Comme toujours tu  n'hésites   jamais à voler à ma rescousse.

Amina se mit à toussoter en regardant son mari.

_ Tu aurais pu lui dire de passer simplement les journées et rentrer le soir mais tu ne l’as pas fait. De l’hospitalisation de Nafy à maintenant, tu as laissé Amina avec nous sans broncher. Je ne cesserai de remercier Dieu de vous avoir unis car aucun de vous deux ne pouvait trouver meilleur partenaire que l’autre. Sir c’est un trésor inestimable que tu as comme épouse alors tache d’en être à la hauteur et de la préserver ! Conclut Bassirou avec un sourire

Hamdel ne sentit plus ses jambes. Non pas à cause d’Amina mais de la gêne. Et comme s’il n’avait pas assez honte comme ça, sa femme enfonça le clou plus profondément en prenant la parole.

_ Bassirou est que tu sais que je vais te tendre par quatre ? Pourquoi me remercies-tu et devant tout le monde qui puis est ? Si j’ai fait un pour toi, tu en as fait 100 pour moi. On se connait alors pas besoin de discours entre nous.

Elle se leva pour se fléchir. Les genoux au sol, face à son mari, elle lui attrapa les deux mains.

_ Wayé lou dieume thii sa makk, sama xol, sama aduna sama djeukeur Sir Hamdel Sy dama thiye wakh. Sy sawandé, Sy Malick Ndiogou Fama toucouleur alé Racine. Mak bou Malick délia bou Malick Daouda Boucar magui yessal sama djébal thii yow. Douma tayi douma rousse thii diko deff sa sou waré. Mane yow rek la am.

Sy Malick Ndiogou Fama Bakarei ak Dramane Arame lo mame Coumba Thiam bagn Fatim makk Penda beugouma Penda khaar yalla bokoul thior. Sy sawandé Sy Alpha mayoro Ali Michel sambay nar wéllé Nabou Ndiaye Khalifa yaye Daba Ndiaye Sy Malick Sy fa Gueye Demba missi diawarr. Borom sagnsé bou rafète borom Sakara yalla bou rafète bi borom bonnet Carré bi borom xel mou sèleu mi borom foula gou beuri gui borom Keimtane gou beuri domou Waliyou bi domou Sokhna bou teidd ba ki amone Thiofel si ay seutam diokh xam xam ay domame. Cheikh Al Khalifa Ababacar Sy; Mbayou apprentis car rapide yii. Barre de fer bii thii toit biniouy diafadou nguir bania danou. Kokou moy sa serigne, sa Sopé.

Sa serigne néna goor dou diape bayi, goor dou sopégou. Sama talibé Cheikh ay goor nioma diour. Té mane goor la. Mala beugeu, tanala gua done sama djeukeur. Hasna la diape ba paré doumala bayi. Kone mangui toube bepp safane bouma deff bima yeuk akk bima yeuguoul. Dabe sama banex rek moma sokhal.

(Mais pour ce qui est de ton frère, mon cœur, ma vie, mon mari Sir Hamdel Sy je vais en parler. Sy Sawandé, Sy Malick je te renouvelle mon allégeance. Je ne me fatiguerai pas ni aurais honte de le faire si besoin. Moi je n’ai que toi.

Sy Malick, l’homme à l’habillement magnifique, l’homme au bonnet carré, l’homme vertueux, l’homme digne, l’homme louable, l’homme à la grande connaissance, le fils du saint homme, le fils de la femme de vertueuse, l’homme qui avait de l’affection pour ses petits-enfants,  l’homme qui a légué le savoir à ses enfants. Cheikh Al Khalifa Ababacar Sy ; le Mbaye des apprentis de car rapide. Ce bout de fer accroché au toit, sur lequel on s'appuie pour ne pas tomber. Voilà ton guide, ton idole.

Ton guide avait dit : un noble n’abandonne pas quelqu’un qui a compté pour lui. Un noble ne change pas. Mon disciple de Cheikh et moi je suis l’enfant de deux nobles. Donc je suis une noble. Je t’aime et je t’ai choisi comme époux. Tu comptes pour moi alors je ne te lâcherai pas. Donc je m’excuse de toute erreur connu ou méconnu de ma part . Je ne veux que ton bonheur.) Termina Amina en déposant un bisou sur les mains de son mari.

Sir ne su quoi dire. Alors que des Machallah se faisaient entendre de l’assistance. Durant tout le récit de son épouse, il n’avait cessé d’avoir la chair de poule. Penaud, il ne savait plus où se mettre. Certes Amina venait de l’élever devant les autres mais lui se sentait très petit face à elle. Néanmoins, il aida Zahra à se relever. Au même moment, Ndella la nièce de Miss Thiam, venu les informer de l’arrivée de l’imam……

«  Néné à présent que tu es mariée, tu dois limiter tes paroles et tes actes. Ce qui se passe dans ton foyer et spécialement dans ta chambre ne doit pas se retrouver dehors. Les racines et semelles d’un bon ménage sont : le kersa (la pudeur), le soutoura (la décence), et surtout le téguine (le savoir être) » 

_ Yaggay woné légétub tate. Meuno xam goor thii béneu fane. Bo amé lii nieup beugue, day am no tahawé nguir bagne ko niakk. Nangua deglou bania dégue, nangua wahtane bania tontou, nangua diangue bania am deug.

(C’est avec le temps qu'on découvre une cicatrice aux fesses. Tu ne peux connaitre la nature d’un homme en un jour. Si tu détiens quelque chose que tout le monde veut, il faut garder une certaine posture pour ne pas la perdre. Il faut savoir écouter pas entendre, savoir discuter pas répondre, savoir apprendre pas gagner.)

Ces mots de sa mère l’avaient beaucoup aidé à être au-dessus de ce que lui avait fait son mari. Et quand bien même s’il avait abusé, elle l’avait poussé à agir de la sorte. Avant de critiquer son rôle dans les conséquences, elle avait commencé par analyser sa responsabilité dans les causes. Dans la stratégie du coup de pied au cul, il faut toujours s'interroger sur la responsabilité des fesses. Si elle avait pris le soin d’expliquer à son mari qu’il s’agissait de blague entre Bassirou et elle, peut-être qu’il ne lui aurait pas parlé de la sorte pour qu’elle lui tienne tête et qu’il l’interdise l’accès de sa maison. Reconnaître ses erreurs c'est un grand échelon de savoir, de reconstruction et de prospérité : oui, elle reconnaissait sa responsabilité………….

Dans le salon au rez de chaussée, un voile sur la tête, un pagne tissé bleu, gris et noir recouvrant ses épaules et son dos, le bébé dans ses bras tendus vers l’imam ; Ndella remplissait son rôle de première belle-sœur attitrée et de tante paternelle en même temps.

_ Alhamdulilah (Louange à Allah) L’enfant se prénomme Sir Latir Thiam comme son oncle paternel et son grand-père paternel. Puisse le bon Dieu lui accordait une longue vie pieuse et faire de lui un être béni. Proclama à haute voix un des compères de l’Imam.

Très ému, Momodou Latir Thiam fit couler des larmes de joie en prenant son fils dans ses bras. Pour une surprise s’en était vraiment une. Bassirou ne s’était jamais caché de dire que son premier fils porterait le nom de son grand frère. L’affection et l’amour des deux frères, n’était plus à redire. Alors que son premier petit fils porte son nom était une grande surprise. Il ne s'y attendait vraiment pas.

Quant à Hamdel, il fut tout autant surpris que son beau-père mais ne le démontra pas. Certes Bassirou, lui avait une fois confié qu'il donnerait son nom à son fils mais il le considéra comme des blagues. De nature très taquin et surtout sur le fameux de l'action voulant coûte que coûte épouser Nafy, son petit frère ne parut guère crédible.

_ Tu l'as fait ! Tu sais que tu n'étais pas obligé. Annonça Sir à son frère de manière solennelle

_ Je sais je l'ai fait parce que je l'ai toujours voulu. De toute ma vie je n'aurais que toi comme grand frère. Et puis même si ça me fait mal de l'avouer. Rigola le mari de Nafy. Sous tes airs arrogants et intimidant tu as bon cœur.

Hamdel se contenta d'hocher la tête.

_ Tu ne vas même pas pleurer un peu ou me prendre dans tes bras pour me prouver que tu es content ? Plaisanta Bassirou

_ Même pas en rêve ! Cela dit vue que tu refuses d'être mature. Je me devouerai à faire de mon homonyme un homme.

_ Sir n'oublie pas. Je ne lui ai pas donné ton nom complet. Donc en conséquence évite de le transformer en un Sir Hamdel Sy miniature. Un Sir grognon suffit amplement dans la famille.

Le mari de Zahra se braqua en prenant un air sérieux.

_ Je rigole. Lui donna Bassirou une tape à l'épaule. Ah j'oubliais merci pour le bœuf que tu m'as envoyé. Il ne fallait pas car je ne fais pas de baptême grandiose comme le voulait maman.

_ Attend quel boeuf ?

_ Un boeuf nous a été livré ce matin et ta femme m'a dit que c'était de ta part.

Bouche bée Sir hocha simplement la tête. Comme à l'accoutumée, le fameux lakh fut servi en compagnie des sachets de mets. Sous les chants des collègues de Soxna Mboup, Sir quitta le salon à la recherche de son épouse.

_ Où est ma femme ? Attrapa Hamdel le bras de Momy qui blablatait avec sa copine Soukeyna Ndiaye.

Cette dernière dans une taille basse bustier en bazin rouge sang s'attarda sur Sir. C'était la seconde fois qu'elle le voyait en vrai. Et jamais il ne fut si proche d'elle. Elle le contempla des pieds à la tête et le trouva très élégant dans son Kiba 3/4 blanc à col levé à la fine broderie grise.

_ Félicitations pour ton homonyme! Sourit-elle à Sir très charmeuse.

Ce dernier ne lui lança même pas un regard plus occupé à tirer sa soeur loin des oreilles indiscrèts.

_ Elle est partie se changer dans ma chambre. Quelqu'un a renversé son plat de lakh sur sa tenue. Veux tu que j'aille l'appeler pour toi ? S'empressa de répondre Momy

_ Non j'y vais! Relâcha Sir son bras

Il fit deux pas avant de retourner vers sa petite sœur à nouveau.

_ Qui est cette fille avec qui je t'ai trouvé ?

_ C'est Soukeyna une amie. A vrai  dire elle est comme une sœur pour moi.

Son frère fronça les sourcils.

_ Tu n'as de sœur que Ngoné Thiam. Pourquoi tu ne sais pas choisir tes fréquentations ? Comme c'est ton amie conseille la de ne me plus m'approstrer de la sorte. Et quant à toi je veux que tu ailles m'enlever ce haut transparent tout de suite ou fait en sorte qu'on ne voit plus ton buste compris. La réprimanda t-il sévèrement pour s'en aller.

Au second étage, il ne trouva personne dans la chambre de la cadette. Alors qu'il s'apprêtait à rebrousser chemin, un bruit d'eau depuis la salle de bain lui parvenu. Sans réfléchir, il alla ouvrir la porte sans toquer.

Drapée dans une petite serviette, sa jupe étalée sur le lavabo,  à l'aide d'un torchon mouillé Amina tentait de nettoyer les plaques de lait avant que ça ne sèche. Elle se retourna en sursaut lorsqu'elle entendit la porte grincer.

_Rebonjour mon chéri. Laisse moi deviner. Tu m'as vu bien moulé dans cette jupe et tu t'es souvenu à quel point ta femme est bien formée.  Alors tu es venu en profiter. Ne put s'empêcher de le narguer sa femme

Elle savait que ce n'était qu'une question de temps pour qu'il revienne à elle. Comme on a l'habitude de le dire: quand le mensonge prend l'ascenseur la vérité prend les escaliers.

_ Pas du tout . Affirma Sir les yeux rivés sur le nœud de sa serviette. Je suis venu te parler.  Je n’avais pas l’attention de profiter de ton coprs mais comme je suis là et que je suis multi taches pourquoi pas.

Amina lui tourna le dos pour retourner à sa besogne.

_ Tu espérais donc me trouver nue pour entrer dans la salle de la sorte ? Si tu veux me voir nue, tu n'as qu’à demander je suis ta femme.

Confiant, Sir venu se mettre derrière elle. Il réalisa son souhait en posant ses mains sur la taille de son épouse.

_ Vas-tu rester planter là à me regarder bêtement le dos ou vas-tu me dire pourquoi est ce que tu es ici? S'éleva la voix de Zahra

_ Si tu veux tout savoir. En regardant ton dos, j’étais en train de chercher les mots justes qui parviendraient à te faire comprendre à quel point je suis désolé. Pour être honnête je n’arrête pas de penser à ce que tu m’as dit au salon tout à l’heure.

_ Mais encore ? Se décala Amina

_ Je te demande de me pardonner et de revenir à la maison. Tu me manques terriblement. Je me suis rendu  compte que l’alchimie qui a entre nous est indéniable et jamais je ne pourrai  la combattre.

Zahra le laissa planter là pour retourner dans la chambre. Comme un chien, son mari la suivit au pas. Sous ses yeux, elle laissa tomber sa serviette avant d'enlever son crop top. Seins en l'air, boxer en dentelle rose, Sir déglutit face à ce tableau.

_ Serais tu prêt à te mettre à genoux, à ramper, à te rabaisser devant mes proches et mon entourage pour me demander pardon où me prouver ton amour pour moi ? Questionna Néné en enfilant un soutien gorge.

Sir garda le silence. Il était hors de question pour lui de faire cela.

_ Non n'est ce pas. Et pourtant je ne t'en voudrais pas de ne pas le faire. Jamais je ne te le demanderai d'ailleurs vue que pour toi c'est déshonorant. Pour moi il est hors de question que ton honneur soit ébranler. Cependant mon chéri, je ne veux plus de simples mots de ta part. Je veux des actes et plus que tout j'exige du respect.

_ Mais je ne t'ai jamais manqué de respect.

_ Tu as fait pire que cela. Tu m'as insulté, tu as pitiéné mon honneur. Tu me cries dessus devant les employés de ta maison. Tu m'interdis l'accès de ta maison. Tu me réprimandes devant eux. Et avec ça tu dis que tu me respectes ? Qu'ai-je fait pour mériter cela?

_ J'admets que j'ai dépassé les bornes. Fit tout bas Sir

_ En tant que mon mari jamais je ne te manquerai de respect devant quiconque. Au contraire je t'élèverai toujours aux yeux des autres. Voilà pourquoi à  chaque fois que tu me cries dessus devant les autres je gardes le silence. Même si tu venais à insulter mes parents je ne te répondrai jamais en public. Néanmoins en privée, tes oreilles siffleront.

_ Ok j'ai compris.

_ Comme je suis entrain de le faire j'exige que tu me réprimandes ou me parles mal en privée. Si toi tu ne me respectes pas je ne dois point m'attendre à ce que les autres le fassent.

_ Plus jamais je ne te paparlerai mal en public. Désormais nous règlerons nos problèmes en privee. Tu as ma parole. Lui caressa Sir la joue

_ Et la parole de Sir Hamdel Sy vaut de l'or!

_ Promis vue que nous en sommes aux règles tu dois savoir ce que j'attends de toi. J'attend de ma femme qu'elle respecte mon égo, ma virilité. Je lui laisse son indépendance mais elle ne doit jamais oublier que lorsque je rentre à la maison, le boss, c'est moi !

_ Mais tu as toujours été le boss dans ta maison.

_ Pourquoi est ce que tu dis tout le temps  ta maison? Dès lors que je t'ai épousé c'est devenu notre maison.

_ Dans une maison où les employés ne sont pas à mon service, dans une maison où je ne peux guère cuisiner, dans une maison où je ne peux rien faire ce n'est vraiment pas ma maison. C'est plus une prison qu'une maison pour moi.

_ N'abuse pas aussi.  Au moins ta prison est un véritable palace. Je parlerai aux employés. Et je te donnes tous les droits pour faire ce que tu veux chez nous. Maintenant c'est  bon tu me pardonnes ?  Ouvrit Sir ses bras

Comme un enfant, Zahra courut s'y enfouir.

_ Trois R:  Le respect de soi, le respect des autres, la responsabilité de toutes  actions. Applique cela à notre couple c'est tout que je te demande. Pour le pardon tu sais bien que tu l'obtiens toujours. L'embrassa son épouse

_ Il paraît que j'ai offert à mon frère un boeuf. Je suis dépassé. Souligna Sir en lui mordillant la langue

Madame Sy sourit contre sa bouche.

_ C’est un geste noble et altruiste normal que ça te passe au-dessus.

_ Merci de me rendre meilleur sur tous les plans. Je t'aime Amina Hamdel Sy.

_ Redis le c'est tellement rare de t'entendre me dire je t'aime. J'existe de l'entendre au moins 10 fois par jour.

_ Ton quota d'exigence est à sec. Tu peux me dire à quoi ça sert de faire des trucs aussi minuscules et aussi compliqués. Grogna Hamdel en ne parvenant pas à défaire son soutif.

_ Tu ne comptes quand même pas me faire l'amour ici dans la chambre de ta petite sœur sur son lit.

_ Bien sûr que non. Ton fins aîné ne supporte pas le sevrage. Fit il en abaissant les languettes du soutif.

Néné Gallé ferma les yeux lorsqu'elle sentit Sir embrasser ses mamelons à tour de rôle.

_ Quand j'aurais terminé, je te ramènerai à la maison pour te faire l'amour comme un fou. Lui mordilla t-il le téton

La tête renversée vers l'arrière, la bouche entrouverte, Zahra se contenta juste de faire un oui de la tête........

Chose promis chose dû, pour regagner son foyer, Amina se vêtu d'une robe de sa belle-sœur. Sans se soucier des autres, c'est main dans la main qu'ils rejoignirent Malal dans la voiture. Se dévorant littéralement des yeux, si ce n'était pas la présence du chauffeur, les jeunes mariés se seraient jetés dessus comme des affamés. Pour supporter néanmoins le trajet, ils se contentèrent juste de caresses et de regards appuyés. Dès que la voiture stationna sur l'allée, Sir n'attendit guère que Malal lui ouvre la portière pour sortir. Main dans la main comme d'amoureux adolescents, il rejoignirent la maison au pas de course.

Pour monter plus vite les escaliers, Sir n'hésita pas à porter son épouse. Sans même atteindre leur chambre, arrivée au coin salon  du couloir, il plaqua Zahra contre le mur pour lui arracher ses vêtements. En un temps record, ils se retrouvèrent nus comme des verres.

_ Nous allons .... établir d'abord  un code du lit conjugal. Haleta la fille de Kal's dans ses bras

_ Qu'est-ce que tu racontes ? Marmonna Sir en lui faisant des suçons au cou

_ Un code du lit conjugal je suis sérieuse. Courut Zahra

Sir la rattrapa à la porte de leur chambre. Il la souleva pour la jeter sur le lit avec un regard fiévreux.

_ En quoi consiste ce code. Venu se nicher son mari entre ses jambes pour jouer avec sa poitrine

_ Instaurer 10 lois pour le lit conjugal. Lui caressa t-elle son  postérieur ferme. Article 1 : Le lit étant un lieu sacré, aucun des époux n’y doit jamais tourner le dos à l'autre.

_ Je suis d'accord. Article 2 : Au lit, la femme ne doit jamais jeter ni le bras, ni les pieds de son mari

_ Je ne l'ai fait qu'après notre nuit de noce car tu m'avais blessé

_ Peu importe !

_ Ok. Article 3 : Si le mari est fâché la journée, l’article 1 s’applique la nuit.

_ Et pourquoi pas la femme aussi?

_ Moi je me fâche rarement encore moins au lit contrairement à certains.

_  Article 4 : La robe de nuit ou pyjama standard n’est pas autorisé dans le lit conjugal.

_ Article 5 : Les pantalons de pyjama sont bannis du lit conjugal. Seul les boxer et caleçons y sont autorisés.

_ M'as tu une fois vu porter autre sous-vêtement que les boxers ou caleçons. Les slips ne devraient se limiter qu'aux petits garçons.

_ Article 6 : Quand le mari est fatigué après le travail ou peu importe la cause, la femme doit le masser dans le lit conjugal avec amour, douceur, délicatesse, dextérité et tendresse et cela doit se terminer par une bonne partie de jambe en l'air … dans le silence absolu. J'y tiens beaucoup

_ Pour le reste je m'y engage mais le silence absolu je ne m'en porte pas garante. Article 7 : Dans le lit conjugal, les époux doivent régler toutes leurs divergences avec amour avant le levé  du jour

_ Article 8 : Le lit conjugal s’appelle « JARDIN D’EDEN » où chacun doit prendre ses responsabilités conjugales au moins 6 fois

_ A quel fréquence?

_ 6 fois dans la semaine mais elle reste modifiable

_ Article 9 : L'amour  au petit  matin c'est l'oasis en plein désert. Alors en bonus vers 6h 50 du matin, chacun doit prendre ses responsabilités. Celui qui refuse payera une amende la nuit suivante. L'amende  sera choisie par l'autre.

Article 10 : Si le démarrage est difficile pour l'un des époux, l'autre doit utiliser une manivelle spéciale pour favoriser le tonus nécessaire à l’harmonie conjugale.

_ Et sur l'honneur ces articles seront applicables tous les jours sans distinction dans la fidélité et la confiance absolue. S'empara Néné Gallé de ses lèvres.............

Les cheveux lissés peignés en arrière, le visage tendu sans trace de maquillage, des babouches de femmes dorées, Nafy se crispait à chaque pas qu'elle faisait. Non seulement le modèle  de djipure que lui avait acheté sa mère était démodé mais ce tissu cousu en grand boubou pesait lourd. Sir Latir dans ses bras, elle attendait que le chauffeur la dépose au salon de coiffure en compagnie  de ses cousines.

_ Tu n'accompagnes pas ta belle-sœur au salon? S'enquit Soukeyna en sirontant sa canette de boisson.

_ Zahra avait fait appel à une professionnelle pour elle. Alors j'ignore pourquoi elle s'obstine à vouloir aller au salon. Tampis  on en profitera. Madame Sy a déjà payé. Informa Momy

_ Ah je l'ai vu partir avec ton frère. Ils semblaient pressés même. En parlant de ton frère il faut que tu me le présentes officiellement.

_ Hum puce un conseil reste loin de Sir. Moi je ne jure que par lui. Et je suis loin d'être la seule.

_ Et sa femme ? Tu peux me la présenter.

_ Elle oui. Mais je te préviens elle est à l'opposé de Nafy l'idiote. Je me fais des films ou Bassirou ne t'intéresse plus.

_ Bassirou c'est l'homme de ma vie toi aussi même s'il refuse de me donner ma chance. Je me disais juste que ton frère pourrait m'aider comme il a une certaine influence sur lui.

_ Malédiction ! Tu veux te suicider pour oser parler à Sir de tes peines de coeur. Le jour où tu le feras, te marier à Bassirou deviendra le cadet de tes soucis. En plus Zahra est la cousine de Nafy je te rappelle..................

De 10h à 14h ils étaient restés au lit à s'amouracher, se prélasser et discuter sous la couette. Si ce n'était pas l'assiduité  de Hamdel pour la prière alors ils auraient sans aucun doute passer le reste de la journée au lit. En effet s'il y'a une chose avec laquelle Sir ne badinait pas : c'était la prière. Et depuis leur cohabitation, Zahra ne ratait pas une prière en sa présence. Alors ils remplirent leur acte d'adoration après un bain purificateur.

_ Comment  parviens tu  à faire des vidéos sans rien dire en clignant juste des yeux, le cou  bloqué sur le côté  comme si tu souffrais de torticolis et par-dessus tout sortir ta langue comme un chienne assoiffée. Retentit la voix de Sir

Vêtue d'une simple robe porte feuille en bazin vert menthe sans manches, une longue perruque raide pendant au bas de son dos, le visage bien maquillé, un sublime collier en or au cou, perchée sur des talons vertigineux, un mini sac rouge en forme de cadenas à la main gauche, une canne à selfie à la main droite suspendue en l'air avec son téléphone, Zahra alla à la rencontre de son mari en souriant à l'objectif.

_ Fait au coucou au snap! Fit Zahra en zoomant sur son profil

_ J’ai toujours eu envie de faire réaliser un portait de toi. Lui tenu t-il délicatement le menton pour contempler son profil

Elle glissa la manche de son sac jusqu'à sa coude. Délicatement elle se mit à caresser le buste de son mari.

_ Ah Sy Malick sa bonnet bakhna. Borom bonnet bou carré néwone nani sou nékoulwone domou mame Maodo sakh dou ko té nekk Khalifa Cheikh wayé Yowit  bo santoulwone  Sy sakh doula té nekk talibé Cheikh.

(Ah Sy Malick tu as un beau bonnet. L'homme au bonnet carré avait dit que même s'il n'avait pas été le fils de Mame Maodo ça ne l'aurait pas empêché d'être un Khalife de Cheikh. Mais toi aussi même si tu ne nommais pas Sy ça ne t'empêcherait pas d'être un disciple de Cheikh) Chantonna Zahra en le filmant.

Dans son sababor pareille au tissu de sa femme et son bonnet bleu de nuit avec un pompon noir pendant sur le côté, Hamdel ne put s'empêcher de sourire.

_ Je croirai entendre Mame Safiétou. Avoua t-il

_ Ah oui est ce une bonne ou une mauvaise chose ?

_ Si tu n'avais pas à ta disposition l'une de mes cartes de crédit, j'aurais sans doute fait comme papy en t'offrant un présent.

_ Diekk sikkim (jolie barbe) est vraiment galant. Ça ne te ferait pas du mal de prendre des leçons de lui.

_ Tout comme tu le fais avec Mame Safy.

Zahra prit un air choqué.

_ Comment le sais tu? 

_ Ton mari n'est pas bête. Il est presque 16h on y va?

Amina hocha la tête en rangeant son matériel pour se laisser guider agréablement........

A la cité Ady Niang, l'heure était à l'ambiance. Bien que son gendre lui ait confié ne rien faire d'extravagant,  c'est un car bondé de monde qu'Adama Ka avait amené. Installée au salon du premier avec sa délégation, parée des bijoux de sa fille, dans sa tunique saumon et son voile marron, la cadette de mère Ba scrutait chaque recoin de cette pièce. C'était la première fois qu'elle y mettait les pieds mais cependant n'avait guère pu s'empêcher de frimer face à ses amies.

_ Ils ont un salon à chaque étage. Mais moi je préfère m'assoir à celui du rez-de-chaussée en venant ici. Ndèye Awa est en Turquie. J'envisageais même de l'accompagner mais avec la grossesse de Nafissatou je ne pouvais aller nulle part.

_ Comment s'appelle ton petit-fils ? S'enquit son amie Thiané

_ Sir Latir.

_ Sir comme le gendre de ta sœur. En parlant Oumou je suis fâchée. Tu ne m'as pas convié lors de son mariage. Il paraît que c'était grandiose ?

_ Je m'excuse mais je croyais que ma sœur t'aurait prévenu. Grandiose je ne dirai pas. C'était juste une cérémonie à notre image.

Du coin de l'oeil, Adama regardait sa soeur. Bien qu'elle ait porté une simple robe en djezner évasée rose bonbon patché avec des garnitures rose fushia, la pharmacienne pensa qu'elle tentait de lui faire de l'ombre en s'habillant de la sorte.

Dans une taille basse cintrée en velours vert fluo avec des brillants dorés, des chaussures mastoc en strass doré et sa grande pochette de même couleur, Nafy fit son apparition. Automatiquement tous les regards convergèrent vers elle. Si ce n'était son beau maquillage alors elle serait inregardable. Mal à l'aise dans sa tenue cintrée et surtout avec cette chaleur étouffante en Août , du bout des doigts, elle salua toute l'assistance avant de se faire prendre en photo avec elles.

_ Où est Néné Gallé ? Lui demanda Kal's

_ Zahra n'a pas passé la journée ici. Je voulais qu'elle m'accompagne au salon de coiffure mais on m'a dit qu'elle était partie. Mentit Nafy froidement

_ Ah bon ? 

_ Oui tante Oumou mais je ne lui en veut pas. C'est ma petite soeur. Elle devait avoir quelque chose d'urgent à faire. Sourit la nouvelle maman

Pendant ce temps dans le jardin du député, certains hommes s'aéraient sous une tente en dégustant du mbahal. Bien qu'inhabituel, la griotte attitrée de Miss Thiam avait choisi de faire ces deux menus: du mbahal et du riz à la viande pour le repas. Pour chaque groupe de personnes on servait un grand plateau de chaque menu. Et contre toute attente ce fut le mbahal qui remporta plus de succès.

Comme l'avait confié tantôt Sir à son frère, dès que le prénom de l'enfant a été annoncé, Leyti et David vacquèrent à leur travail respectif. Ayant vu une occasion d'alimenter son magazine people, Chérif décida d'y passer la journée pour prendre des photos avec son téléphone.

C'est bras dessus bras dessous, que le couple Sy fit leur entrée. L'air heureux,  une certaine lueur semblait se dégager de leurs visages. Rayonnants dans leurs tenues assorties , ils furent au centre de l'attention.

_  Finalement tu es revenu ! Je te croyais au bureau. Oh madame Sy comme toujours tu es époustouflante. Une photo pour Sen'mag. Venu Chérif à leur rencontre.

Sir prit son air le plus arrogant en arcquant son sourcil droit.

_Tu comptes encore m'immortaliser sur papier ?  Cette obsession est flatteuse mais est ce que je dois m’inquiéter ?

_ Depuis que tu t'es marié. Les gens s'intéressent de plus en plus à ta vie. Et plus particulièrement à ta femme. Sur facebook son compte est plein sur Instagram elle a dépassé les 30 milles abonnés. Elle est une star sur les réseaux sociaux. Les gens la suivent et partagent ses publications. Elle pourrait se faire beaucoup d'argent en tant qu'influenceuse. Allez faites moi votre plus beau sourire.

_ Une seule photo! Je t'autorise à publier qu'une seule photo de ma femme et moi. Ma femme n'est pas une bête de foire pour qu'on la traque. J'y veillerai personnellement. Se braqua Sir avec un visage renfrogné tandis que Zahra exhibait tous ses dents.

Plus loin, lorsqu'elle aperçut ses frères, Zahra chuchota à son mari.

_ On va faire un coucou à tes beaux frères soit sympathique stp.

_ On ne va pas rester longtemps ici à 18h il faudra rentrer. Ne l'oublie pas. Broncha Sir en regardant ses messages

Dès qu'il vu le couple s'avancer dans leur direction Amath se mit à sourire. Depuis qu'il lui avait cassé le nez, Cheikh gardait une dent contre le mari de sa sœur.

_ Bonsoir Amath, Cheikh. Leur serra Sir la main contrairement à ce matin

_ Où étais-tu ? Maman te cherchait à son arrivée. S'adressa Cheikh à sa petite sœur sans un regard pour son mari

_ Maman est là ? Écarquilla Amina les yeux

Sa mère lui manquait. Et elle se faisait une joie de la revoir même si elle risquait encore de se faire réprimander. Qu'elle soit innocente ou coupable, Oumou Kalsoum ne ratait jamais une occasion de la réprimander.

_ Cheikh voici Sir tu te souviens sûrement de son poing ! Ne put s'empêcher de dire Amath

Sir et Zahra s'échangèrent un regard qui en disait long. A travers ses yeux, sa femme lui supplia de ne pas s'emporter.

_ Encore navré pour ça ! S'efforça de dire Hamdel. Ce n'est pas mon genre de cogner les gens

_ Ah bon et pourtant j’ai eu l’impression que tu avais fait ça toute ta vie. Renchérit le mari de Sophie d'un ton dur.

_ C'est parce que je fais de la boxe ! Répliqua Hamdel sur le même ton.

Alors que les deux hommes se défiaient du regard, Amath lui fut plié de rires.

_ Nous allons voir maman à présent ! Lança Amina un sale regard au fils cadet de Kal's tout en lui faisant signe de l'égorger................

Continue Reading

You'll Also Like

478K 26K 101
~ L'αmour sıncère est trop précıeux pour être perdu 💫
2.4K 134 23
قصتنا اليوم هي عبارة عن حكاية من نسج الخيال باللهجة الجزائرية عن رجل فقد زوجته اثناء ولدتها لبنته التي حملت اسم والدتها احداث القصة ستبدا بعد 3 سنوا...
33.6K 1K 38
Trois jeunes filles de 17 et 18 ans qui ont toujours été ensemble depuis l'enfance. Le retour d'une de leur amie va tout changer. Entre hypocrisie...
64.8K 4.7K 75
Sarah une jeune fille tres belle et pleine de vie qui doit faire face au obstacles de la vie pour la survie de sa soeur qui es comme une deuxieme mè...