Tout n'est pas perdu...[Formu...

By MoonlightMalou

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HISTOIRE TOUJOURS EN COURS ~ j'aimerais simplement éviter qu'elle soit supprimée ... ~~~ Il n'est pas nécessa... More

Personnages
Prologue : Une promesse brisée...
Chapitre 1 : Fin des qualifs
Chapitre 2 : Hors du paddock
Chapitre 3 : Un coéquipier, seul allié
Chapitre 4 : Un contact au mauvais moment...
Chapitre 5 : Retour chez soi
Chapitre 6 : Secrets bien gardés
Chapitre 7 : Grand Prix tendu
Chapitre 8 : Urgence
Chapitre 9 : Terrible constat ...
Chapitre 10 : Attente
Chapitre 11 : Sortie non approuvée
Chapitre 12 : Pluie indécise
Chapitre 13 : Une pause attendue
Chapitre 14 : Vérité ou Action ?
Chapitre 15 : Petite matinée
Chapitre 16 : Eau de mer
Chapitre 17 : Rappels de « l'avant »
Chapitre 18 : L'appel
Chapitre 19 : Insensible
Chapitre 20 : Règlement de comptes
Chapitre 22 : De jolies retrouvailles
Chapitre 23 : Retour dans le paddock
Chapitre 24 : Le drame
Chapitre 25 : Une victoire ... et une découverte !
Chapitre 26 : Un premier au revoir
Chapitre 27 : Au clair de lune
Chapitre 28 : Bain glacé
Chapitre 29 : Un nouveau cap
Chapitre 30 : Un rôle d'une journée
Chapitre 31 : Conditions de voyage
AN : Petite Annonce
Chapitre 32 : Typhon au Japon
Chapitre 33 : Un aveu explosif
Chapitre 34 : Réflexions rapides
Chapitre 35 : Remonter plus haut
Chapitre 36 : La folie des messages
Chapitre 37 : Apaisement
Test publication

Chapitre 21 : Encore une excuse jamais venue ...

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By MoonlightMalou

Souvenirs de 2012, essais d'avant-saison de Formule Renault 2.0, Angleterre :

PDV Pierre :

« Qu'est-ce que vous avez foutu sur la piste ?! Ce n'est pas encore la course !! »

Mon mécano me regarde piteusement alors qu'il est en train de prendre de quoi réparer les dégâts sur le côté droit de la voiture, tandis que j'enlève mon casque.

Pour des premiers essais avec l'équipe, c'est loupé et en beauté !

« J'ai essayé de l'éviter, mais je ne pouvais me cogner dans le mur non plus ! » je lui réponds, moi même énervé par ce qui vient de se passer, avant de rajouter solennellement : « mais je vais m'assurer que cela ne se reproduise plus. »

« Moi aussi, il va falloir voir avec la FIA, ce genre de comportement doit être plus que notifié ! » s'exclame mon patron, et ils me laissent y aller.

Je suis tellement en colère que j'ai du mal à dire calmement à ma famille que j'ai quelque chose à voir avant de repartir à l'hôtel. Je me dirige vers les hospitalités, traverse des couloirs et arrive dans ma salle perso. Je commence à me changer rapidement, et je suis en pantalon et T-shirt léger lorsque :

« Ça va, bonne journée ?? »

Esteban, adossé contre la porte, me lance un regard moqueur sur un ton sarcastique, et un sourire narquois se dessine sur ses lèvres alors qu'il entre sans demander et referme la porte derrière lui. Il vient se mettre à ma hauteur, puisque nous faisons la même taille (sûrement pas pour longtemps) et me toise d'un air mauvais.

« Pourquoi as-tu fait ça, Esteban ? Je te laissais la place, pourquoi t'es-tu rabattu sur moi ? Ça nous apporte des problèmes dans nos deux équipes ! »

« Juste pour te montrer qui de nous deux gagnera ... sur toute la ligne ! » dit-il tout en gardant ce même sourire mauvais.

« Tu es sérieux ?! Tu mêles vraiment nos histoires avec ça ?! »

« Parfaitement ! Je veux montrer à la FFSA que j'étais aussi bon, voire meilleur que toi, pour être pris dans le sport études ... de toute façon, il y a toujours une incertitude sur la "légalité" de ton admission ! » susurre-t-il.

« Tu ne le penses pas, Este, je le sais. Alors retire ce que tu viens de sous entendre car je sais que tu le regretteras plus tard, je te connais. » je commence le plus calmement possible.

« Et pourquoi je ne le penserais pas ? Chacun est prêt à tout pour réussir, même à faire pression pour pouvoir entrer au Mans ! Je n'ai pas le même type de soutien que toi ! »

« Tu connais nos situations à tous les deux ! Tu sais bien que tout ce que tu dis est un tissu de mensonges ! Jamais mes parents ont et auraient pu faire pression ! On n'a pas les codes pour le faire, nos deux familles ! JE N'AI PAS CHOISI D'ÊTRE PRIS, et puis de toute façon, je ne pouvais pas laisser passer cette opportunité ! Je ne peux pas te dire pourquoi ils ne t'ont pas pris aussi ! Et si tu crois que c'est toujours drôle l'internat, tu te trompes ! Quitter son lieu de vie à 13 ans n'est pas aussi super que tu ne le crois ! Et puis, sur la question de légalité, va t'en prendre à ton copain Lance qui est à la Ferrari Driver Academy, il y est rentré par l'argent de son père surtout, pas forcément pour ses beaux yeux ! »

À peine 5 cm séparent nos 2 corps, et la tension est à son comble. J'ajoute :

« Je ne comprends pas l'utilité de cette provocation, Esteban. Si c'est aussi pour la fille de l'autre jour que tu me fais une scène ... »

« Et pourquoi tu peux tout avoir et pas moi ? » hausse-t-il le ton.

« Mais je t'ai déjà dit que JE M'EN FOUTAIS de cette fille, je me considère trop jeune pour penser à ça sérieusement. Je lui ai juste parlé, putain ! » et ma voix couvre la sienne.

Il s'approche de moi, je le repousse.

« TU NE ME TOUCHES PAS !! » s'exclame Esteban, en faisant des grands gestes.

« CE N'EST PAS DE MA FAUTE SI TU ES UN CONNARD EN CE MOMENT ! T'ES QU'UN CON FINI ! » et sur ces mots, mon poing part pour se loger dans sa figure, mais il l'esquive.

Je sais que je n'aurai pas forcément dû donner le premier coup, mais le voilà qui m'en met un dans les épaules.

Il se défend, c'est logique ...

... mais pour une fois, je ne compte pas en rester là.

Je l'attrape par le col de son T-Shirt tandis qu'il m'envoie un coup sur la joue. J'encaisse et je le lui rends. J'arrive à le bloquer quelques instants contre la table, mais il se débat et arrive à me donner des coups sur le torse pour s'en sortir.

Esteban a un corps plus fin et plus fébrile que le mien, mais ça ne veut pas dire qu'il n'a pas de force. Le voilà qui utilise maintenant ses jambes pour me faire un croche-pied, mais je me redresse rapidement.

« IL N'Y A PAS QUE TOI QUI A DES PROBLÈMES ! » rétorque-t-il, hors de lui.

« MAIS CE N'EST PAS UNE RAISON POUR FAIRE LE CON ! » alors que nous sommes au même niveau, aucun ne voulant lâcher prise.

Trop de non-dits qui nous empoisonnent.

« TAIS-TOI ! FERME TA GUEULE, PIERRE ! FERME TA GUEULE, PUTAIN ! » et il me pousse très fort tout d'un coup, ce qui me fait glisser et je tombe sur un objet froid.

Un bruit effroyable se fait entendre, de quelque chose qui se brise et tombe derrière moi, et je sens soudain une très vive douleur partout dans le dos. Je me mords les lèvres pour ne pas crier, et je peux sentir du sang couler dans mon dos ... avec des bouts de quelques chose comme plantés profondément.

J'essaie de retourner légèrement la tête, mais même la sensation de douleur ne m'empêche de voir : je viens de tomber sur le miroir, il s'est brisé et les bouts de verre sont rentrés dans ma peau, à cause de la légèreté du tissu de mon T-shirt.

Dans la chute du meuble, des bouts m'ont aussi légèrement griffé les bras et les joues. Mais je suis tiraillé par la douleur et je n'arrive pas à reprendre mon souffle déjà erratique.

J'essaie de retirer un bout, mais je risque d'aggraver l'ouverture profonde et rien que de les toucher m'envoient des frissons.

Esteban s'approche de moi : je le sens paniqué et choqué. Ses yeux sont rouges et il tremble de tout son corps. Il amène sa main vers mon épaule, l'autre devant sa bouche. Il est à deux doigts de faire une crise d'angoisse.

« Pierre ! Oh merde ! ... j-je ... me-mais ... oh non ... p-pourquoi ?! Quel ... qu'est-ce que je peux faire ?! »

Il a des remords et il est totalement en train de culpabiliser. Mais je me rends compte immédiatement que cette connerie, on l'a fait ensemble, il ne sera jamais totalement fautif de cet accident ...

« Pierre ! Qu'est-ce que tu fais ?! Il faut que ... MAIS QU'EST-CE QUI S'EST PASSÉ ?! »

La porte vient de s'ouvrir sur mon demi-frère Philippe qui est pratiquement déjà à mes côtés. Il fait reculer vivement Esteban et touche mon dos. Je ne peux laisser échapper un soupir douloureux et il ramène sa main pleine de mon sang.

« MAIS QU'EST-CE QUE VOUS AVEZ FOUTU ? » et je le vois toiser Esteban d'un air mauvais, alors que ce dernier continue de trembler, la respiration saccadée : « Je ne sais pas, mais en tout cas, TOI, tu as INTÉRÊT à ce que je ne retrouve pas dans cette situation-là ! »

Phil m'aide à me relever avec peine, et j'ai à peine le temps de voir le regard inquiet d'Este qu'il m'emmène hors de la pièce. Il essaie de bien me faire marcher, mais rien que de bouger mes jambes me fait mal. Il appelle mes autres frères qui ne se sont pas vraiment posé de questions tout de suite et les quatre décident de m'emmener aux urgences.

La voiture est là encore un supplice car je ne peux pas poser mon dos. Cyril m'a tenu par l'avant tout le voyage, tandis que Paul a appelé mes parents pour nous rejoindre. Nicolas s'est chargé de l'hôpital, et nous sommes pris en charge pratiquement à notre arrivée, vu le type de blessure.

Je suis allongé sur le ventre lorsque les infirmiers et infirmières commencent par m'enlever un par un et à vif les morceaux de verre profondément plantés, et je ne peux faire mieux que de mordre mon bras pour éviter d'émettre un son dans la salle blanche qui me pique les yeux. Je peux voir la longueur des bouts retirés et j'en frissonne.

Après avoir passé une radio pour voir si je n'avais rien eu de plus grave dans le corps, ils me préparent à refermer ma plaie avec des points de suture. Avec tous les produits qu'ils me mettent, je ne sens rien, mais j'en ai quand même 30 à cause de la longueur de ma blessure partant de l'épaule gauche.

Je me les garde pendant une vingtaine de jours sous un gros pansement changé tous les 4 jours, ne pouvant pas me toucher, m'allonger sur le dos ou même me laver correctement : heureusement que la saison n'a pas commencé !

Lors de les retirer, on m'annonce que je vais en garder la cicatrice toute ma vie.

Marqué ...

Pas comme avec les âmes-sœurs ...

... mais marqué à vie.

J'ai toujours soutenu la version que j'avais malencontreusement trébuché de cet accident devant les parents et autres frères : alors que Phil, le seul connaissant la vérité, m'a demandé pourquoi, la raison est que je ne veux pas nous impliquer moi et Esteban dans une affaire qui durera quelques années, surtout qu'il y a deux fautifs dans l'histoire. Mon grand frère n'a pas vraiment approuvé mais a acquiescé sans rien dire.

Ce que j'ai sûrement regretté à mon retour.

Pas de venue vers moi pour s'excuser tout de même, et le fait de m'éviter systématiquement.

Et puis, viens cette dispute qui a sonné comme un gong de fin ...

Encore une excuse jamais venue.

Fin des souvenirs

PDV omniscient :

« Si je ne suis jamais venu m'excuser comme je l'aurais dû, c'est parce que j'avais peur ET honte ! Peur que tu ne me laisses pas présenter mes excuses et honteux qu'on a dû passer par l'hosto à cause de ça ! J'ai fait une crise de panique Pierre, tu entends ? UNE CRISE D'ANGOISSE quand ton frère t'a emmené ! » s'exclame Esteban, semblant désemparé.

« Tu aurais pu AU MOINS TENTER, peut-être qu'au début je t'aurais chassé, mais je n'aurai pas eu l'impression que tu t'en foutais aussi de ça ! »

D'un coup, leurs regards se croisent et se fixent : ils se balancent d'un pied sur l'autre, montrant l'agitation que procure la tension entre eux. Ils continuent alors à déferler leur sac parfois violent, parfois regrettable, parfois haineux, parfois triste ; tout ce paquet qu'ils ont traîné comme un boulet au pied.

Ils en viennent de nouveau aux mains : cette fois, c'est Esteban qui donne le premier coup et Pierre qui l'esquive et cela repart comme 2012. Cela les défoule et leur permet de se libérer de cette lourde histoire qu'ils portent depuis une dizaine d'années ...

Tout ce qu'ils ont vécu, tout ce qu'ils ont traversé ...

On dirait presque une affaire sérieuse où la bombe finale explose.

Là, plus ils se battent et plus la tension redescend petit à petit.

C'est comme un calment qui leur refait prendre conscience de tout ce qui se passe sous un autre angle.

Plus ils lâchent des dossiers, plus ça les aide à les passer.

On aurait l'impression qu'il s'agit d'un dialogue de sourd, mais ils se sont écoutés.

Beaucoup écoutés.

Et cela n'avait pas été le cas pendant de longues périodes.

Au bout d'un moment, lorsque la nuit commence à tomber, ils s'écartent l'un de l'autre et ils s'arrêtent. Ils reprennent leur souffle et se regardent encore : une sorte d'animosité reste présente mais elle n'est plus totalement active.

Ils s'adossent côte à côte contre le capot de la voiture et ils regardent l'horizon : ces couleurs leur font repenser à cette soirée d'août 2006 où ils ont prêté serment d'une certaine fidélité en amitié. Considérée comme une stupidité d'enfant, elle pourrait être confirmée suite à la situation actuelle.

Vider le sac était la deuxième étape de ce "renouement".

Entrer en contact oral était la première.

« Este ? »

Ce surnom fait sursauter le principal intéressé, lui qui n'a pas été employé depuis si longtemps.

« Oui ? »

« Je crois qu'on s'est beaucoup aidé à se remettre les idées en place. » murmure-t-il doucement.

Un petit rire nerveux les passe et ils rentrent dans la Mercedes : Pierre lui propose de dormir chez lui à cause de la fatigue, ce que Esteban accepte humblement. Des bonnes bières les attendront avant de partir au lit.

Mais en attendant, ils reprennent la route pour y arriver, sans un bruit avec la musique « Enjoy the Silence » de Depeche Mode.

Car au fond, rien n'est mieux que la parole du silence contre les mots inutiles qui peuvent blesser.

All I ever wanted,
All I ever needed
Is here in my arms.
Words are very unnecessary,
They can only do harms.

~~~

Voilà, je pense que le résultat est plutôt bien, j'espère que vous avez bien aimé. Dites-moi ce que vous pensez de comment est arrivé cette cicatrice, dont vous connaissez l'existence depuis le chapitre 3.

Mon retard est dû au fait que je ne savais pas comment écrire ce double-post, et j'ai pris beaucoup de temps pour réfléchir à la manière de le dire. J'ai rencontré aussi quelques soucis qui m'ont mis un coup d'arrêt, et j'ai eu une semaine chargée !

Dans le positif, j'ai eu la chance de rencontrer une écrivaine F1 de Wattpad la semaine dernière, et de pouvoir découvrir plus le tennis !

Je vais essayer de publier le chapitre suivant avant mardi, mais je ne promets rien. Sinon, je ne peux pas assurer une publication régulière à cause de la reprise des cours (je vais être bien occupée cette année !).

C'est aussi un week-end très compliqué pour le sport auto ... lundi aura lieu le triste anniversaire du décès d'Anthoine HUBERT l'année dernière à Spa ... j'adore ce circuit, mais tout est tellement triste 😭. Hier seulement, il y a eu tellement d'émotions alors qu' on est que jeudi ... surtout avec les actions de Pierre (les fleurs à l'endroit de l'impact, le casque tellement émouvant avec les photos, les explications sur Insta, etc.), Charles, Juan Manuel CORREA, et j'en oublie ... bref, je n'ai plus les mots ... c'est tellement triste. 😭🥺😭 Il aurait pu avoir une très grande carrière, il était là encore un espoir français parti trop tôt ...

Cela rappelle à quel point le risque zéro n'existe pas et que le danger est toujours présent ... c'est soudain.

Alors ce week-end, grosses pensées pour lui 💞

#RacingForAnthoine 🌹🥺
#AH19 ✨💞
#Tonio 🧡
#RIPAnthoineHUBERT 💙🌙

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