Hating, Craving, Falling

De VicArroyo

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| Gagnant Wattys 2018, catégorie « Acteurs du changement » | Si Charly Sanders est bien sûre d'une chose, c'... Mais

Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24
Chapitre 25
Chapitre 26
Chapitre 27
Chapitre 28
Chapitre 29
Chapitre 30
Chapitre 31
Chapitre 32
Chapitre 33
Chapitre 34
Chapitre 35
Chapitre 36
Chapitre 37
Chapitre 38
Chapitre 39
Chapitre 40
Chapitre 41
Chapitre 43
Chapitre 44
Chapitre 45
Chapitre 46
Chapitre 47
Chapitre 48
ÉPILOGUE
Bonus - Lettre
Playlist Hating, Craving, Falling

Chapitre 42

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De VicArroyo

Au bout d'un moment, je décide de ramener Chloé chez elle. La chambre de Pauline finira bien par être réquisitionnée, et je ne veux pas la laisser toute seule. Elle a beau habiter à côté, rien n'est pire que de se retrouver face à soi-même dans une situation pareille.

Après m'être assurée de la possibilité de sortir sans être trop exposée, j'accompagne Chloé cent mètres plus loin, dans sa partie du hameau.

J'enlève mes chaussures dans l'entrée par politesse, puis la mène jusqu'à sa chambre selon ses indications. Son corps est semblable à un fantôme et je vois qu'elle ne tient debout que dans la perspective de rejoindre son lit.

– Tu n'es pas obligée, Charly.

Sa voix est un souffle presque inaudible et je choisis de l'ignorer jusqu'à ce qu'elle le répète un peu plus fort.

– De quoi ?

– De rester avec moi.

– Je sais.

La couleur dominante de sa chambre est le blanc, et malgré l'heure tardive, on en perçoit suffisamment les éléments pour ne pas avoir besoin d'allumer. Son matelas est surmonté d'une tête de lit en palettes de bois accrochées au mur, et des petits renforts de chaque côté font office de tables de nuit. Sur l'une d'elles, trois photos de Chloé souriante dans les bras d'une jeune fille assez maigre, aux longs cheveux roux. Chacune prise à des époques différentes, la première datant visiblement du début de son adolescence. Plus les clichés sont récents, et plus Zoé est pâle et arbore un visage fatigué. La dernière se situe à l'hôpital, et malgré le contexte, leurs sourires sont éclatants.

Chloé s'installe sous les draps sans même enlever ses vêtements, mais il fait plutôt chaud dans sa chambre. Je baisse un peu le chauffage et l'incite à ôter au moins mon pull que je lui ai fait enfiler avant de sortir dans le froid. Elle se contente de hausser les épaules, à bout de force. Je décide alors de prendre les devants pour le lui enlever moi-même. Ses yeux croisent les miens et ne s'en décrochent plus. Elle se laisse faire, aidant à peine lorsqu'il faut lever les bras et me fait comprendre qu'elle veut aussi se débarrasser de sa jupe et de ses collants.

Elle m'a raconté toute l'histoire de sa meilleure amie, me l'a même déversée comme si elle n'en pouvait plus de la garder pour elle, et je crois qu'elle n'a plus la force de seulement ouvrir la bouche.

Sans aucun mot, je rabats la couette sur elle et m'installe à ses côtés. Je n'ose pas la toucher, alors je reste là, sans bouger. J'attends qu'elle s'endorme. Pendant longtemps. Mais son corps ne se détend pas, au contraire, elle se met à s'agiter. Elle se redresse pour être à mon niveau, et m'observe, les yeux à peine ouverts.

– Rentre chez toi, souffle-t-elle.

– Je suis bien ici.

– Rentre chez toi, répète-t-elle sans grande conviction. Je ne veux pas que tu me voies comme ça.

Je sens sa main s'agripper timidement à mon t-shirt. Ses paroles me disent une chose, mais tout son corps traduit le contraire. Je sais exactement ce que ça fait de se retrouver seule avec ses pensées sans pouvoir s'en dépêtrer. J'ignore à quel point elle est accompagnée dans sa vie, si Adeline est au courant de tout ça, si elle est proche de son frère ou non. Alors dans le doute, je refuse qu'elle ait à affronter quoi que ce soit seule à partir de maintenant.

Je me redresse et pose ma main sur la sienne pour tester sa résistance.

– J'aimerais rester avec toi tant que ça n'ira pas mieux, mais je peux aller m'installer dans le salon si tu veux un peu d'intimité.

À peine ces dernières paroles prononcées que je la sens s'accrocher à moi comme à une bouée dans l'immensité de l'océan, comme si j'étais la seule chose qui l'empêchait de se noyer dans ce flot d'émotions qu'elle n'arrive plus à maîtriser. Quand j'essaie de me lever, c'est peine perdue. Je n'ai pas le choix de rester à ses côtés. Mais finalement, ça n'est pas plus mal. Je ne pense pas que j'aurais réussi à la laisser dans cet état.

Elle s'agrippe alors à ma nuque et commence à m'embrasser dans le cou, derrière l'oreille, sur la joue. Ses mains se baladent sur ma peau, sur mes épaules, sur mon ventre. Son haleine est remplie d'alcool et elle semble complètement désespérée. Mais s'il y a bien un moment où le sexe n'est pas une solution, c'est celui-ci. J'essaie de la repousser doucement, sans la brusquer, mais elle s'accroche comme si sa vie en dépendait.

– Je ne veux plus lutter.

Je ne suis pas certaine de l'avoir correctement entendue, sa voix étant étouffée contre moi. Mais Chloé serine cette phrase tout en essayant de me déshabiller. Il fait désormais sombre dans la chambre, des nuages occultant l'éclat de la lune, et je la sens plus que ne la vois se redresser et tenter de grimper sur moi. Je distingue son visage et remarque qu'elle a les yeux fermés. Elle n'est pas en train de chercher mon regard ni essayer de m'attirer, elle veut juste se perdre en moi, car c'est la seule chose qu'elle peut contrôler. Et je crois que je comprends ça mieux que personne.

Je passe mes bras autour d'elle et la soulève légèrement pour qu'elle soit assise à califourchon sur moi. Elle essaie frénétiquement de glisser ses mains sous mon t-shirt pour me l'enlever, mais je les replace inlassablement sur ma taille et les bloque sous mes bras. Sa tête tombe alors dans mon cou et je la serre contre moi. Finalement, elle arrête d'essayer de me dévêtir et se laisse bercer. Je lui caresse les cheveux et la tiens longtemps contre moi, comme une petite fille perdue dans ce monde trop grand.

Au bout de ce qu'il me semble être une éternité, ma jambe gauche commence à s'ankyloser. Je tente de déplacer Chloé pour l'allonger à mes côtés, mais ses poings se rabattent sur mon t-shirt et ne veulent plus le lâcher. Je l'entends gémir en guise de protestation.

– Tout va bien, chuchoté-je contre son visage. Je suis là, je ne te laisse pas.

Elle se détend juste assez pour que je puisse l'aider à s'installer correctement sous sa couette.

Je parviens à extirper mon portable afin de prévenir Pauline par texto et me cale confortablement dans le lit. Chloé se recroqueville en boule, dos contre moi, sa tête sur mon bras. Je fixe le plafond en étudiant sa respiration, attendant patiemment que celle-ci s'apaise. Mon téléphone affiche trois heures du matin quand j'entends enfin un léger ronflement régulier. Tout mon corps se détend et je me laisse, moi aussi, glisser dans le sommeil.

***

C'est un mal de crâne horrible qui me réveille quelques heures plus tard. J'émerge difficilement et je me rends compte que je suis toujours habillée. J'ouvre les yeux en grimaçant, la lumière m'aveuglant. Mes souvenirs de la veille me reviennent petit à petit. Je regarde autour de moi et les parois blanches de la chambre me ramènent chez Chloé. Je tourne la tête de l'autre côté du matelas et constate qu'elle est allongée dans une forme assez improbable. Comme quoi, la fatigue peut faire des miracles quand il s'agit de dormir coûte que coûte. Je reste un moment sans bouger, regardant ses côtes se lever et se baisser au rythme de sa respiration. Elle semble apaisée, tranquille, et je lutte contre mon envie de la prendre dans mes bras, de toucher sa peau, de la rassurer et la protéger. Mais ce n'est pas une enfant, elle sait s'occuper d'elle-même. J'aimerais juste pouvoir lui montrer que je suis là pour elle, même quand tout va bien...

Je l'observe pendant un moment, laissant à mon corps et mon esprit le temps de se remettre en marche. Rapidement, ce dernier s'active et médite sur ce qu'il s'est passé hier soir.

Moi qui me plaignais de ne pas connaître Chloé, j'ai passé des heures à l'écouter me raconter ce qui lui est arrivé, ou plutôt ce qui est arrivé à sa meilleure amie. J'en suis encore choquée. Je ne m'attendais certainement pas à ça. Ce qu'elle a vécu au travail représentait déjà tant de souffrance, je comprends bien mieux pourquoi elle semblait à deux doigts de s'effondrer ces derniers temps. Quelles épaules sont assez solides pour tout mener de front sans jamais défaillir ?

Mes membres deviennent douloureux à force de rester inactifs et je peine à résister à l'envie de les étirer, mais je ne souhaite pas réveiller ma voisine. Je pense que ce repos lui sera bénéfique donc je me lève le plus discrètement possible et referme la porte de la chambre derrière moi. J'hésite à en profiter pour visiter son habitation. D'un côté il s'agit de son espace privé, de l'autre j'ai bien trop envie de découvrir l'antre de Chloé. Je me mets donc à explorer sa maison.

Dès que je sors de sa chambre, je tombe sur un grand salon. Le bois y est omniprésent, et j'ai un peu l'impression de retourner chez sa mère. J'y vois clairement des inspirations. Les tons écrus se mêlent à des couleurs plus chaudes et plus vives, comme des pointes d'orange, de jaune et de rouge. Quelques reliques accrochées au mur et posées sur les meubles témoignent de ses voyages. Je les observe de loin, n'osant rien toucher. Les photos affichées la représentent essentiellement avec Zoé. Pas de photos de famille ni d'autres amis, à part un petit cadre noir accroché près de la grande cuisine. Un cliché semblant dater de plusieurs années déjà y trône, légèrement jauni par le soleil. Chloé est dans les bras d'une personne qui lui ressemble vivement, beaucoup plus âgée qu'elle. Sa mère, je présume. Elle est très belle, autant que sa fille. Elle a les cheveux courts et gris, de grands yeux noisette et un sourire éclatant. À peu près comme je me l'étais imaginée.

Je pénètre dans la cuisine américaine et caresse les éléments de mes mains comme pour m'imprégner des lieux. J'ouvre le réfrigérateur pour en étudier le contenu : plutôt rempli et diversifié, j'en conclus que Chloé aime cuisiner. J'attends encore un peu de voir si elle se lève, mais comme ce n'est pas le cas, j'essaie de dégoter de quoi préparer un petit déjeuner. Cependant, comme il est déjà presque onze heures et demie, autant lui préparer un brunch. À défaut de pouvoir trouver les mots, il reste toujours le réconfort de la nourriture.

Je récupère deux œufs dans une petite cagette en bois posée sur le plan de travail, quelques légumes dans le frigo, et un reste de crème qui semble encore bon. En ouvrant le premier placard, je tombe sur un bac contenant les éléments d'apéritif. Tout est impeccablement rangé et étiqueté. Je devrais la recruter pour organiser mon intérieur...

Je récupère un paquet de chips tortillas entamé et décide de lui cuisiner des œufs façon ranch. Avec un peu de chance, l'odeur de la sauce qui mijote la réveillera. Mais alors que j'ai terminé, toujours pas de signe de Chloé. Je m'approche de la chambre à pas de velours, plaque mon oreille contre la porte, et n'entends rien d'autre que le silence.

Presque une heure plus tard, Noisettes émerge enfin de sa tanière. Elle porte un t-shirt blanc un peu transparent, beaucoup trop grand sur une culotte noire. Je la trouve diablement sexy, mais je me garde bien de le lui dire.

Son visage renfrogné et pâle montre qu'elle vit mal l'alcool ingéré la veille. Ou le manque de sommeil. Ou le surplus de tristesse. Ou tout ça à la fois.

Elle se frotte les yeux et s'arrête à quelques mètres de moi, posant sa main sur le dossier de la chaise qui me fait face. Elle semble déconcertée.

– Salut ? s'exclame-t-elle d'une voix rauque et interrogative. Tu as passé la nuit ici ?

– Oui. Je t'ai préparé de quoi reprendre des forces.

Elle prend alors conscience du repas qui l'attend sur la gazinière. Je me lève pour lui réchauffer une assiette. Elle prend place autour de la table, l'expression confuse. Elle m'observe aller et venir dans sa cuisine et prendre possession de l'espace. De mon côté, je m'agite pour masquer mon malaise. Je ne sais pas comment elle va réagir à ma présence, et je ne connais que trop bien la perspective d'avoir dégoupillé une grenade.

Sa bouche semble pâteuse et je la vois plusieurs fois grimacer pour je ne sais quelle raison. Elle a l'air d'avoir du mal à se réveiller complètement. Je pose l'assiette chaude sur le set de table lui faisant face et elle ouvre de grands yeux surpris devant son plat.

– Ah mais tu as carrément cuisiné ?

J'acquiesce en hochant la tête et elle hausse des sourcils appréciatifs. Après m'avoir remerciée, elle saisit une tortilla, la trempe dans le mélange de légumes et la dévore comme une ogresse.

– Mmh, s'extasie-t-elle.

Son gémissement génère un plaisir incertain en moi, me donnant envie de lui cuisiner tous les plats du monde si cela peut provoquer à nouveau cette réaction.

– C'est vraiment délicieux, qu'est-ce que c'est ?

– Une recette mexicaine qu'un ami m'a appris à New York.

Elle m'observe une nouvelle fois avec ce regard étrange, comme si elle ne savait pas trop comment réagir.

– Tu cuisines souvent chez des inconnues avec une gueule de bois, toi ?

Sa réflexion me fait sourire, car je ne m'y attendais pas.

– Chloé, ça fait longtemps qu'on a dépassé le stade des inconnues, non ? Et je n'ai pas assez bu hier soir pour avoir une gueule de bois. Toi, en revanche...

Elle grimace en guise d'approbation et retourne à son assiette avec avidité.

– Et puis, je n'avais pas vraiment envie de te laisser seule. Enfin, je me suis dit que tu n'aurais sûrement pas la motivation de te faire à manger, ajouté-je avec précipitation.

Tout à coup, un air accablé s'abat sur elle.

– Ooh... grogne-t-elle.

Elle se passe la main sur le visage et se frotte les joues. Elle reste cachée dans ses paumes un petit moment avant de relever la tête. Elle semble soudainement très loin d'ici, et quand elle ouvre la bouche à nouveau, c'est presque comme si un voile nous séparait et qu'elle se parlait à elle-même.

– Pendant quelques minutes, j'avais tout oublié, dit-elle d'une voix faible. Je me demandais un peu ce que tu faisais ici, certes... Enfin, je me souviens très bien de la soirée, et je dois dire que j'ai assez honte de l'état dans lequel tu m'as vue... Mais te voir là, juste exister dans ma cuisine comme si c'était la chose la plus naturelle du monde, m'a permis d'occulter tous mes problèmes... C'était apaisant, jusqu'à ce que ça ne le soit plus.

Ses mots s'évadent de sa bouche et viennent immédiatement se loger dans mon cœur, même si je sais qu'elle les prononce avec l'amertume de quelqu'un qui a été dupée. Ses problèmes sont toujours présents et ils sont toujours aussi lourds à porter.

J'égoutte la dernière assiette et la pose sur le support à vaisselle. J'accroche le torchon à la porte du four et me retourne en m'adossant contre le rebord de l'évier.

Chloé a la tête appuyée dans une main, les traits fatigués, mais un faible sourire flottant sur son visage. Son regard suit mes moindres mouvements et laisse des brûlures sur ma peau partout où il se pose. Nous nous observons un moment comme ça, sans que je ne parvienne à identifier ses pensées. J'ai envie de m'approcher, de m'asseoir à côté d'elle, de lui caresser la joue, d'effacer sa douleur de mes baisers, de l'emmener loin d'ici pour lui changer les idées le temps d'un week-end. Je ne pensais jamais pouvoir apprécier le fait d'imaginer Chloé et moi en train de nous détendre dans un jacuzzi, la vue sur les montagnes, sa tête dans mon cou, sans même avoir besoin de parler. Mais c'est bien le problème, je ne peux que l'imaginer. Je soupire en revenant à la réalité et souris tendrement à Chloé.

– Bon...

Ma voix semble la sortir de ses rêves et elle se redresse en clignant des yeux, aspirant une grande goulée d'air.

Je laisse planer un nouveau silence tout en affichant une mine interrogative, lui offrant la possibilité de dire quelque chose. Mais rien ne se passe.

Une gêne m'envahit et je me gratte la joue avant de me décoller du meuble. J'attrape ma veste posée sur la chaise en face de Chloé et plonge dans ses noisettes perdues.

– Je vais y aller.

Elle hoche la tête doucement puis se lève finalement, les lèvres serrées l'une contre l'autre.

– Merci pour... enfin... tu sais.

J'approuve à mon tour et me dirige vers l'entrée tandis qu'elle me suit, probablement par politesse. J'ai envie de trouver une excuse pour rester, mais je ne veux pas abuser de son hospitalité, et je préfère la laisser seule dans la lumière du jour plutôt que dans la noirceur de la nuit.

J'aperçois un jeu de société encore sous blister posé sur le buffet de l'entrée. Je le saisis et le brandis vers Chloé avec amusement.

– Je vois qu'il n'y a pas que chez ta mère que tu stockes tes jeux !

Elle hausse les épaules en laissant échapper un petit rire doux. Ses lèvres semblent scellées et je me surprends à redouter de ne plus jamais entendre sa voix. C'est quand on a peur de perdre quelque chose qu'on se rend compte de sa valeur. Et la voix de Chloé s'avère être une véritable mélodie pour mon cœur.

– Bon... répété-je en tâtant les clés de ma voiture dans ma poche. Ben, repose-toi bien. N'hésite pas si tu as besoin de moi, ou... de quoi que ce soit.

Elle me fixe sans rien répondre et ça devient vraiment bizarre, comme si une bataille sans merci se livrait dans son esprit sans qu'elle ne soit capable de réagir. Tandis que j'ouvre la porte, elle sort enfin de sa léthargie.

– Tu veux l'essayer ?

Sa voix est rocailleuse comme si elle venait de fumer trois paquets de cigarettes d'un coup. Je me retourne vers elle sans comprendre. Elle brandit la boîte que je lui ai montrée juste avant.

– Mon frère me l'a offert il y a quelques jours. Est-ce que tu veux... l'essayer ?

Je l'observe, interdite. J'ai du mal à saisir pourquoi elle me propose ça là, maintenant, au moment de partir. Mais son visage traduit bien plus que ses paroles, et pour la première fois, je peux y lire toutes ses émotions. Les traces de sa tristesse se mêlent à de l'envie et à... du désespoir. La voir ainsi me donne l'effet d'avoir balancé mon cœur dans une broyeuse. J'aimerais l'enlacer contre moi et la serrer pendant des heures durant, jusqu'à ce qu'elle aille mieux. Mais la vie ne fonctionne pas comme ça, alors si un jeu peut lui changer les idées... Et je ne compte pas le lui dire, mais à l'intérieur de moi je saute de joie de pouvoir rester encore quelques heures en sa compagnie.

– Ok, dis-je simplement enôtant à nouveau ma veste et en la posant sur le portemanteau.

*******

Bonjour, 

C'est au tour de Charly de prendre soin de Chloé pendant que celle-ci sombre...

J'espère que ce chapitre vous a plu !

On se retrouve demain pour la suite,

xx

Victoria

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