( Sia - Breathe me )
- Ça va mec ? T'as une tête d'enterrement là !
J'encaisse. Même si Zayn n'a pas dit ça méchamment, ça me vexe parce qu'il a raison. En me regardant ce matin, je ne me suis pas reconnu. Je suis tout blanc, j'ai des cernes énormes qui font presque le tour de mes yeux et mes boucles sont éparpillés dans tout les sens. Je ne répond pas, vexé, fatigué, épuisé et j'hausse les épaules. J'ai le regard dans le vide, parce que je me sens vide, au profond de moi. Je me sens tellement triste que je me sens éteins. J'ai toujours cette chose au fond de moi, qui m'accompagne. Cette déchirure profonde dans mon coeur qui me rend vide. Je n'ai même plus faim, j'ai la gorge nouée. J'ai ce goût de dégout en moi.
Je regarde Zayn manger son sandwich. Je me demande si un jour, il a ressenti tout ce que je ressens à présent. Je me demande si il s'est déjà senti triste et en même temps vide. Mais quand je le vois faire des clins d'oeils aux filles qui passent juste à côté de notre voiture, je me dis que Zayn est heureux. Je me dis que Zayn a une énorme en lui, que quand il veut quelque chose, il a tout pour l'avoir. Il profite de la vie, il sort. Il a d'autres amis que moi, tout le monde l'aime. Zayn est heureux.
- Avec Louis, ça s'est bien passé hier soir ? Demande t-il, la bouche pleine.
Mon coeur sursaute à l'évocation de son prénom, mais ça me fait mal, j'ai la gorge qui se noue parce que cette boule est sans cesse présente. Je gesticule sur le siège, mal à l'aise de lui répondre un mensonge.
- Ouais, ouais ça va, dis-je en regardant face à moi.
- Cool alors.
Je me pince les lèvres, je crois qu'on ressent tout les deux un malaise, on ne se parle presque plus. Quelque chose à changé mais je me demande si c'est moi, qui ai changé et qui ai oublié tout le monde. On regarde les élèves passer à côté de la voiture, nous sommes garés sur le parking et nous attendons que la pause de midi se termine. Alors dans le silence gênant mais en même temps apaisant parce qu'il nous permet de nous évader dans nos pensées, on regarde les élèves passer. Je regarde leurs expressions sur leurs visages. J'essaye de voir si ils sont malheureux ou heureux dans leurs vies. Et même si c'est cruel, j'ai besoin de voir des visages malheureux, des visages tristes et vides, comme le mien. J'ai besoin d'être rassuré, j'ai besoin de sentir du soutien. J'espère juste que quelqu'un ressente la même chose que moi car je me sentirais moins seul. Mais chaque visage que je vois sont les mêmes. Ils sont tous en groupe, entrain de rire, et cela m'enfonce encore plus dans ma solitude.
Je passe mon temps à regarder dehors, à regarder la vie défiler sous mes yeux sans forcement y vivre.
Je pense à ce soir, à Louis. Je n'ai pas envie d'y aller, je ne veux pas voir Louis. Je ne veux pas voir son bonheur s'échouer devant mes yeux. Je ne veux pas l'entendre rire, parler. Je ne veux pas le voir sourire, je ne veux pas voir son regard. Je ne veux pas le voir, car ça me rendrait encore plus triste de le voir heureux.
Zayn finit son sandwich, alors on prend nos affaires et on sort. On marche tout les deux dans le silence, dans nos pensés. Dans les couloirs, plusieurs personnes saluent Zayn, et moi on m'ignore alors que je suis juste à côté de lui. Les filles gloussent en le regardant. Je crois que je suis invisible. Je n'existe pour personne.
Pendant les cours, je suis ailleurs. Je pense à rien. J'entend juste le professeur parler, mais je ne comprend pas ce qu'il dit. Ça rentre d'une oreille et ça sort par l'autre dans la seconde qui suit. Puis, la fin des cours s'annonce et mon ventre forme un noeud. Même si je n'ai pas envie d'y aller, je dois m'obliger, car ça ne se fait pas, puis j'ai toujours cette once d'espoir en moi. L'espoir qu'un jour, la vie me donne tout ce dont j'ai besoin. On arrive devant le lycée, Zayn me dit au revoir et part avec sa voiture. Je suis seul dans le parking, il n'y a plus le groupe de garçon qui m'ont emmerdé. J'attend Louis, le coeur battant précipitamment et le ventre angoissant.
Et je me demande pourquoi Louis est le seul à me faire ressentir toutes ces émotions.
J'attend cinq minutes, en regardant autour de moi. Et je vois sa voiture apparaître. J'ai mal au ventre, je veux rentrer chez moi et dormir. Je ne veux pas voir Louis. Mais c'est trop tard, sa voiture est devant mes yeux.
Je respire un bon coup, et m'avance vers sa voiture. Je l'ouvre, et quand je vois son visage, je me dis qu'une routine va s'installer entre nous. Quand je vois son sourire heureux me dire bonjour,je réalise que ma vie ne va pas changer.
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Point de vue de Louis
( Bruno Mars - When I was your man )
Je suis dans mon lit, je regarde Kathy dormir. Elle dort sur mon torse et mon bras entour son dos. Je caresse sa peau, mais j'ai l'impression de ne plus aimer ça. J'ai l'impression que je ne veux plus son corps contre le mien. Il me manque un truc, un truc en moi. Un sentiment. Je n'ai plus l'envie de sentir le corps de la femme que je vais épouser dans quelques mois, la femme dont je suis supposé aimer, sur moi. J'ai l'impression de rater quelque chose que je vais regretter par la suite. J'ai l'impression de passer à côté du vrai bonheur. J'ai l'impression de ne plus ressentir la chose que je ressentais pour Kathy. Comme si tout s'était envolé en moi.
Je pense à Harry, soudainement. Je repense à cette semaine qui s'est déroulée à toute vitesse. Harry a été distant. Il ne me pas calculé et j'ai tellement trouvé ça étrange que je n'arrivais pas à croire qu'il s'agissait du Harry que je connaissais. Il réagissait à peine quand je lui parlais, son regard était vide. Il passait tout son temps avec les animaux. Je crois que c'est plus qu'une passion pour lui, les animaux. Et le vrai Harry me manquait. Le Harry timide, qui rougit à chaque fois que je parlais. Le Harry auquel je me suis habitué. Le Harry gêné, mais pas le Harry triste.
Je repense à la façon dont son visage s'est décomposé quand je lui ai annoncé que j'allais me marier. Je repense à la façon dont il prononçait mon prénom en pleurant. Je repense à ce que j'ai ressenti, quand j'ai entendu ça. Je repense à mon regret. Tout est de ma faute. Si Harry est autant triste, et je suis entrain de le réaliser maintenant. Je suis entrain de réaliser que Harry est devenu comme ça par ma faute. Je ne sais pas pour quelle raison, mais je sais que tout est de ma faute. Je revois ses sourires timides quand je lui parlais. Je revois son visage devenir rouge quand il m'a vu torse nu au déménagement. Je repense à la façon dont il était mal à l'aise, quand j'étais en caleçon devant lui. J'entend encore ses phrases bafouillés que je trouvais adorable et je réalise que je n'ai pas le droit, de penser ça. Tout ce que j'ai pensé de lui, n'est pas autorisé. Je n'ai pas le droit de le trouver craquant, adorable. Je n'ai pas le droit d'avoir l'envie de le protéger, le sécuriser. Je n'ai pas le droit d'avoir l'envie de le prendre dans mes bras. Je repense à ses regards sur moi, je repense à la façon dont son coeur battait contre le mien quand je me suis écroulé sur lui dans les escaliers. La façon dont sa respiration s'était coupée. Je repense à la façon dont ses lèvres m'étaient attirantes, et que par la suite, j'avais regretté penser ça. Je repense à sa mine triste quand Kathy m'a appelé quand on était tout les deux. Je repense à plein de chose comme ça. Et toute ces choses me font dire une conclusion.
Je crois tout comprendre, je réalise. Mon coeur bat rapidement. Je réalise trop de chose d'un coup. Harry va mal, par ma faute. Harry a pris une place dans ma vie, une trop grande place. Harry est devenu une personne importante pour moi et je suis entrain de le réaliser.
Je regarde Kathy, et je réalise que ce n'est pas elle que je veux sentir contre moi.
J'ai besoin de voir Harry, j'ai besoin de tout comprendre. J'ai besoin de retrouver le Harry d'avant. Voir Harry comme ça, m'a fait réaliser trop de chose. Je me redresse légèrement, Kathy grogne mais ne se réveille pas. J'ai mon coeur qui bat à toute vitesse. Je m'enfile un pull et un pantalon au hasard. Je prend mon téléphone, l'heure m'indique minuit passé. Mais je m'en fous, je dois voir Harry. Je ne sais pas ce qu'il m'arrive d'un coup, c'est comme une sorte de pulsion. D'une envie soudaine. Je descend les escaliers et met mes chaussures. Je tremble, j'ai peur. Mais j'en ai envie. J'ai besoin de retrouver le Harry auquel je me suis attaché il y quelques mois. Je sais que je fais une grosse erreur. Mais pour l'instant, ma plus grosse erreur est que Harry soit triste.
Je sors de chez moi, et je sors mon téléphone. Je traverse la rue qui sépare nos deux maisons en regardant la fenêtre de sa chambre. Je cherche le prénom " Harry " dans mes contacts et j'appuie sur appeler.
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Point de vue Harry
( Bruno Mars - It will rain )
J'ai les yeux grands ouverts. Je n'arrive plus à retrouver le sommeille. Il doit être minuit, mais je n'arrive plus à m'endormir comme avant. Mes pensés m'en empêchent. Je suis dans le noir. Je regarde le vide. Je suis fatigué, mais je ne dors pas. Ça fait une semaine que je ne dors presque plus. J'ai trop de chose dans ma tête. Comme dans mon habitude, mes pensés viennent à Louis. Puis de toute façon, Louis est le maître de mes pensés.
J'ai tout fait pour l'éviter, cette semaine. J'essayais de ne pas le calculer, mais ça a été tellement dur que j'en ai pleuré. Je faisais exprés de ne plus rire ou sourire, je faisais en sorte de l'éviter pour qu'il comprenne que je suis triste. Je faisais en sorte qu'il comprenne que quelque chose n'allait pas avec lui, pour qu'il me vienne en aide, mais ça n'a pas marché. Louis n'a toujours pas compris que je ressentais des choses inconnues mais fortes pour lui.
Il n'a pas compris qu'il est la seule personne au monde à me faire vivre.
Et cela empoigne mon coeur. Durant cette semaine, j'avais tellement l'envie de tout lui dire, mais je n'arrivais pas, car je ne voulais pas avoir de réponse. Je ne voulais pas avoir de réponse négative. Puis, je ne peux pas dire tout ça alors qu'il va se marier avec ma tante. Tout est tellement injuste.
Je repense aux deux semaines que j'ai passé chez lui mais mon téléphone sonnant me coupe. Et quand je vois le prénom de Louis, mon coeur rate plusieurs battement. Je regarde son prénom affiché sur mon téléphone. Ma respiration s'accélère. J'ai l'impression de rêver, ou alors que c'est mon imagination qui me joue des tours. Mais non, le prénom de Louis est belle et bien affiché sur mon téléphone. Et je suis tellement surpris.
Je prend mon courage à deux mains. Je dois répondre.
- Louis ? je répond, tremblant.
- Hey, hm... Tu dormais ?
Sa voix me surprend. Elle est essouflée, et paniquée. Et j'ai l'impression de retrouver un sentiment en moi rien qu'en entendant sa voix. Mon coeur bat à la chamade et mon ventre est tellement retourné de papillons que j'en ai mal.
- Non, je ne dormais pas, dis-je d'un murmure.
- Tant mieux alors, je.. Je suis devant chez toi, tu tu peux descendre, deux minutes ?
Mon coeur bat tellement rapidement que j'ai l'impression que ma poitrine va exploser. Je manque d'air. Je me redresse brusquement. Louis veut que je sorte. Louis veut me voir. Louis me rend fou. Et j'en souris. Je souris de toutes mes dents, et ça me fait tellement du bien de retrouver ce sentiment que j'en ai les larmes aux yeux. L'émotion prend tout le contrôle. Je lui répond que j'arrive dans deux minutes et je raccroche. Je me redresse brusquement et me place une main sur le front. Mon coeur bat trop vite, les papillonnements dans mon ventre volent dans tout les sens. Je ris d'un chuchotement tellement je me trouve ridicule. Je m'avance vers ma fenêtre discrètement pour voir si Louis ne me faisait pas une blague et qu'il n'était pas vraiment dehors, mais je le vois assis sur mon trottoir, dos à ma maison et je souris encore plus fort. Je me retrouve, je ressens, je revis.
Je me met rapidement mon pull, et je me recoiffe parce que je ne veux pas être ridicule devant Louis. Je descend les escaliers, tout mon corps tremble et j'ai peur. J'étais tellement content de l'appel de Louis que je n'ai pas réaliser ses paroles, pourquoi veut-il que je sorte ? Je m'arrête en plein milieu des escaliers, il veut peut être arrêter que je vienne dans sa clinique ? Je ne sais pas et je dois savoir. Je descend les escaliers et je place ma main sur la poignée de la porte. Je dois le faire, je peux le faire.
J'ouvre, l'air est légèrement frais. La rue est calme, silencieuse mais mon coeur bat tellement fort que j'ai l'impression qu'il va réveiller tout le monde. Je traverse mon allée en regardant le dos de Louis. J'angoisse, je perd déjà tout mes moyens. Louis entend mes pas, et il se retourne. Il se soulève et j'arrive face à lui. On se regarde tout les deux. Comme si on essayait de lire en chacun de nous. Louis me détaille de la tête au pied et je me sens rougir. Je me intimité et déstabilisé. Les émotions que je ressentais reviennent petit à petit. Louis sourit quand il voit mon malaise et j'ai l'impression qu'il n'attendais que ça.
- Hm, ça va ? Il demande, doucement.
- Ouais..et toi ? Je répond.
- Ouais, j'avais juste besoin de te parler..
Je déglutis difficilement. Ma salive à du mal à passer tellement ma gorge est nouée de malaise. Je place mes mains dans mes poches, cachant le tremblement qui est causé par la présence de Louis et non par le froid. Et j'hoche la tête pour l'écouter.
- Pourquoi tu m'as évité toute la semaine ? Je.. Je n'ai pas compris pourquoi, mais je l'ai mal pris..
Je baisse la tête, honteux et troublé d'avoir cette question en pleine face. J'ai fait ça pour qu'il remarque que quelque chose n'allait pas, et il a remarqué. Mais il n'a toujours pas compris pourquoi. Et je n'arriverai pas à lui dire la vérité, je ne pourrais jamais lui dire ce coup de foudre, cette attirance, ces pensées et ces sentiments.
- Je.. Je ne sais pas, j'étais juste fatigué, dis-je, murmurant.
Son soupire me compresse le coeur, je l'agace et ça me surprend. Je soulève la tête quand il s'avance vers moi et j'ai ce reflex de reculer, pas parce qu'il me fait peur mais parce que j'ai peur de moi, ce que je peux faire.
- Arrête de me mentir, dis moi tout ce que tu penses Il s'emporte. Dis moi pourquoi depuis que je t'ai dit que j'allais me marier, tu, tu t'es renfermé ? Dis moi pourquoi !
Ma gorge s'irrite, là j'ai mal. Qu'est ce que je peux lui dire ? Comment je peux lui expliquer que je ressens quelque chose pour lui ? Pour le fiancé de ma tante ? Comment lui dire que je souffre en silence ? Que mon coeur est sans cesse compresser quand je suis près de lui ? Mes larmes montent, je vais pleurer. J'ai peur, pas de lui, mais de ce que je ressens. Il s'avance toujours vers moi. Il a de la colère dans son regard, et j'ai du regret.
- Pourquoi t'es autant triste ? Hein ? Pourquoi je t'ai entendu pleurer il y a une semaine ?Pourquoi tu disais mon prénom ? Et Pourquoi tu pleures maintenant ?
Il continue. Au plus il parle, au plus je pleure. Mes larmes ravagent mes joues. J'ai mal, je ne sais pas pourquoi mais j'ai mal. Ses questions sont sans limites. Il en pose trop d'un coup et il est trop près de moi. Je n'ai aucune réaction, à part pleurer et le regarder parce que je suis perdu entre mille émotions. J'ai l'impression qu'il a tout compris, mais qu'il ne veut pas l'admettre et qu'il a peur de l'assumer. Il parle, je crois même qu'il cri mais je n'entend plus rien tellement mes oreilles bourdonnent. Tellement je me sens mal. Je suis fatigué, fatigué de la vie. Il parle comme si il était mon père et que j'avais fait une bêtise. Mais j'ai réellement fait une bêtise, je suis tombé amoureux de Louis, et je suis entrain de le réaliser.
Il s'approche encore plus de moi. Sa voix me surprend tout autant qu'elle m'arrache la peau tellement je frissonne. Je pleure toujours parce que les émotions sont trop fortes et qu'elle me déchire le coeur en mille morceaux. Il a tout compris mais il a peur.
- Bordel Harry, parle moi ! Et si tu arrives pas à le faire, montre moi ce que tu ressens parce que..
De ses lèvres si près des miennes, de ses yeux me regardant, cette voix si forte brûler mes oreilles, j'en perd la tête. J'en perd tellement la tête que je fais la plus grosse erreur de tout ma vie. Je l'embrasse, rien qu'un simple petit baiser parce que je suis parcouru par cette peur. Rien qu'un petit chaste baiser pour lui montrer ce que je ressens parce qu'il a raison, je n'arrive pas à le faire, je n'arrive pas à parler parce que c'est beaucoup trop fort ce que je ressens et parce que j'ai peur, tellement peur d'être rejeté.
Mais je lui ai montré ce que je ressentais, j'ai avancé brusquement ma tête et je l'ai embrassé.