TW : Mention de tous les problèmes précédents.
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PDV Charles :
« Un de nos pilotes est en soins intensifs, BINOTTO. Je ne vais pas te laisser t'en sortir aussi facilement, peu importe s'il s'agit de ton prodige ou non ! »
« N'incrimine pas que Charles, VERSTAPPEN est aussi impliqué dans l'accident. D'ailleurs, je ne vois pas pourquoi TON pilote vedette ne pourrait pas être seul responsable ! »
Un retournement de menaces incessant, nous nous retournons pour voir mon patron et ceux de Red Bull venir vers nous. Je secoue la tête : je savais bien qu'ils viendraient à un moment, mais pas maintenant, putain !
« Même si GASLY aurait pu essayer de se décaler, il faut bien constater que Ferrari a une grosse responsabilité dans l'accrochage, plus que Red Bull. »
Helmut MARKO.
Bien sûr, il dit ça.
Je ne le supporte pas.
C'est vraiment quelqu'un de détestable. Je ne sais pas comment les jeunes pilotes de leur filière (à part Max et Daniel et Seb à l'époque) font pour vivre avec un homme qui vous démoralise pour être plus fort. Ça allait plutôt bien avec Pierre dans les catégories inférieures, mais je suppose que cette pique n'était pas par pur inquiétude pour sa santé.
« Bon, comment vont nos kamikazes ?! » demanda sarcastiquement HORNER en arrivant près de nous, et en ignorant totalement la présence d'Esteban.
Même constat sur lui, mais j'aurais moins envie de l'assassiner. Je ne le ferai pas, mais vous avez compris l'idée.
« J'allais justement vous faire un bilan de la situation. » déclara le médecin qui se chargeait de nous trois, qui venait d'arriver pratiquement en même temps que les managers.
« Commençons par Monsieur VERSTAPPEN : comme cela a été dit, vous avez une petite foulure à la cheville. Rien de grave mais il ne faut pas que ça empire. Vous pourrez participer à la prochaine épreuve dans 2 semaines dès le vendredi . D'ici là, je vous défend de pratiquer toute activité physique pendant la semaine d'arrêt, et vous devrez vous faire masser pour éviter des douleurs musculaires. »
Max hocha la tête, HORNER et MARKO lâchèrent un soupir de soulagement.
« Ensuite, pour Monsieur LECLERC : d'après les tests et vos sensations, vous n'êtes pas blessé. Vous pourrez donc participer à la prochaine épreuve. Mais je vous ordonne de vous reposer quelques jours, en reprenant petit à petit un entraînement physique normal. Si jamais vous vous sentez mal, allez tout de suite aux urgences les plus proches, on ne sait jamais ce qui peut arriver. »
J'acquiesce tranquillement, mais HORNER rajoute son grain de sel :
« VOUS VOYEZ ?! C'est un accident délibéré de la part de Ferrari pour nous handicaper ! »
« PARDON ?! » je m'énerve, mais Este pose sa main sur mon épaule pour éviter de trop m'exciter, surtout après la violence de l'accident. Max, quant à lui, me regarde tour à tour avec son patron.
« HORNER, tu délires complètement. Je te défends de mener de telles accusations contre la Scuderia Ferrari, ou cela se finira au tribunal ! » menaça Mattia [BINOTTO].
« Calmez-vous messieurs, s'il vous plaît ! Nous sommes dans un lieu d'aide et de soins, par sur une plateforme de combat ! » nous rappela le médecin. Ils se taisent alors, puis il reprend :
« Pour Monsieur GASLY, les nouvelles sont beaucoup moins bonnes ... »
Je retiens mon souffle, j'appréhende grandement ce qu'il va dire, j'ai peur pour mon meilleur ami.
« Comme vous avez pu le voir, il a été très touché par l'accident. Nous avons dû l'emmener en soins intensifs à cause de son inconscience : il a aussi perdu beaucoup de sang. Tout d'abord, il souffre de nombreuses ecchymoses sur les jambes, à cause de nombreux frottements irritants de la tenue de course sur sa peau. Il en a également sur le visage à cause du casque qui a tapé plusieurs fois dans le cockpit. Sur le dos et le torse, il a également quelques hématomes plus ou moins profonds, et nous avons dû procéder à un mouvement médical pour lui remettre deux côtes bien en place... »
Je déglutis avec peine pour essayer d'avaler toutes les informations que je viens d'entendre. Je sens la main d'Esteban trembler sur mon épaule, et Max passe la sienne sur sa nuque.
« Mais ça, ce n'est que ce qui a été causé par l'accident ... »
Cette phrase me fait sortir de mes pensées, Max se relève violemment et Esteban devient rouge d'étonnement :
« Comment ça ? » demande le Français, incertain, au médecin.
« Eh bien certaines de ses blessures ne sont pas apparues tout à l'heure ! Nous avons dû d'abord faire attention à la grande cicatrice dans son dos pour ne pas qu'elle soit trop "chauffée" par les frottements ... »
Esteban resserre sa prise sur mon épaule et baisse les yeux alors que tous les regards cherchent une explication. Je sais ce qui s'est passé, mais on ne lui en demande pas plus.
« ... mais ce qui nous a le plus inquiété, ce sont toutes les cicatrices autour de ses bras, qu'il a fallu nettoyer et même refermer pour certaines. C'est de là qu'il a eu l'hémorragie, il a beaucoup perdu de sang. Les bandages existants ont aggravé la situation, mais vu certaines blessures, cela fait au moins 1 mois qu'il en a. »
Non ... je ne peux pas le croire ... ce n'est quand même pas ça ... pour ... pourquoi ? ...
Je n'arrive plus à contrôler mes gestes tant je tremble et mes yeux se remplissent de larmes. Esteban a mis sa main devant sa bouche et s'est directement assis, comme s'il perdait l'équilibre. Max regarde ses propres bras et serre les poings. Mattia semble choqué parce qu'il vient d'entendre et les patrons de Red Bull froncent les sourcils.
« Êtes-vous entrain de me dire que mon pilote se ... » commença HORNER.
« S'auto-mutile ? J'en ai bien peur, mais je n'en connais nullement les raisons. C'est pour cela que j'allais vous poser la question ... »
Je ne comprends pas ... POURQUOI ?
Comment j'ai pu passer à côté de ça ?! Pas Pierre, pas MON Pierrot ! Je suis tellement désespéré, suis-je si mauvais que ça en amitié ?
Et qu'est-ce que ça serait dans une relation plus forte ? Suis-je seulement à la hauteur d'assumer ?
J'allais demander pourquoi, mais soudain Max donne un violent coup de pied de sa jambe valide dans la chaise derrière lui et s'attrape les cheveux. Il se mord la lèvre et il commence à pleurer.
« Tu le savais, n'est-ce pas ? Tu le savais depuis le début ? » je lui demande, connaissant déjà la réponse, et regrettant amèrement de ne pas avoir insisté le soir où je l'ai traîné chez moi.
« J'en étais sûr ! Il nous cachait quelque chose ! Je le savais ! Je l'avais dit, il mentait ! » s'exclama Este près de moi avec un regard noir sur Max.
Alors que tous les regards se posent sur le Néerlandais, il cède :
« OUI, JE LE SAVAIS !! Mais pas depuis le début, je l'ai surpris seulement 2 jours avant l'Autriche ... »
« Depuis QUAND ? » je demande.
Un silence s'installe.
« Canada ... samedi ... après les qualifs ... c'est ce qu'il m'a dit ... » me répond-il, d'une voix qui se perd.
Et pendant, tout ce temps, je n'ai rien remarqué ?! Mais que je suis con, c'est pire que ça, là ...
« Oh putain ... » je murmure, en laissant couler mes larmes sur mes joues.
Un silence s'installe.
« Et sinon, on peut savoir les raisons de ce petit manège stupide ?! » insista MARKO, clairement agacé.
« CELA N'A RIEN DE STUPIDE ! » cria Esteban.
« Monsieur, cela signifie qu'il traverse une situation très difficile psychologiquement. Pour des personnes désespérées, cela peut constituer un échappatoire, même si cela est très dangereux ... » commence le médecin.
« Je me fiche de cela, je veux connaître les raisons de ce qui a poussé notre pilote à commettre cela ! » s'énerve HORNER.
« Eh bien, c'est en partie à cause DE VOUS ! » lui hurle Max. «Vous vous rendez compte des choses que vous lui aviez dit ? De la pression ÉNORME que vous lui avez mis sur les épaules ? De vos contradictions incessantes ? Vous ne l'aidiez pas, PUTAIN ! C'est pas lui le problème, il a un autre style de pilotage que le mien ! Deux/trois réglages auraient suffit pour que ça aille mieux ! Je crois qu'il a fait plus qu'assez, vous n'avez pas mis du votre ! Sauf que ça marche pas comme ça dans une équipe qui veut gagner ! C'est devenu ingérable ... »
Il prend une pause, faisant durer un malaise insoutenable : « ... si je ne l'avais pas découvert ce soir là avant de partir pour l'Autriche, peut-être qu'on aurait tout découvert que maintenant. Croyez-moi que j'ai essayé de l'en dissuader ... il commençait à devenir l'ombre de lui-même ... »
La voix du Néerlandais se brisa, Esteban renifle bruyamment, et je ferme les yeux douloureusement. Je ne peux pas croire que mon adorable Français, qui tient à profiter à fond de la vie, a pu envisager le simple fait de se faire mal ... je ne lui ai pas rendu la pareille, j'aurais dû le voir.
« Je n'ai pas pu parler plus des raisons personnelles avec lui ... je sais juste qu'il y a une histoire avec Esteban, mais il m'a dit que c'était aussi un ensemble du côté familial. »
rajoute Max d'une voix plus calme, alors qu'Este relève la tête vers lui.
« Mais pourtant Max, tu apprécies avoir pratiquement toute l'équipe autour de toi, de quoi te plains-tu ? » reprit la voix dure d'HORNER.
Ça sent le gros coup bas.
« Je ne veux pas qu'on souffre pour ça ! » réplique l'intéressé.
« Alors tu préfèrerais qu'on te délaisse totalement même si tu peux te battre pour le championnat ? »
« Non, ce n'est pas ce -»
« C'est bien ce que je pensais, donc c'est aussi de ta faute ! Il fallait réfléchir avant de sortir des arguments ! »
Max est clairement choqué par ce qu'il vient d'entendre, et j'avoue que je suis de son côté : c'est tellement bas de sa part !
« Ce que je retiens, c'est que Pierre est un faible mentalement. »
Les paroles de MARKO me font voir tellement rouge que je me dirige vers lui en le toisant, mais Esteban et Mattia me retiennent, ayant compris ce que j'avais l'intention de faire. Je me débat, j'en ai trop entendu et l'autre dit ça alors qu'il le détruit mentalement !
« Charles, Charles ! »
« RETIREZ IMMÉDIATEMENT CE QUE VOUS VENEZ DE DIRE, CONNARD ! OU JE VOUS JURE QUE JE VOUS ÉTRANGLE DE MES PROPRES MAINS ! VENEZ ICI POUR VOIR, LÂCHE ! »
Il me regarde, fier de me faire perdre le contrôle, avec un petit ricanement. La voix d'Este en français me ramène à la raison :
« Charlot, calme toi ! C'est de la provocation ! Il n'en vaut pas la peine ! On a des choses plus importantes à voir ! »
Il défait sa prise, se retourne vers le médecin et reprend en anglais :
« Bon, j'en ai assez de Tic et Tac de chez l'taureau, là ! Monsieur, est-ce qu'on peut le voir, s'il vous plaît ? »
« C'est ce que je voulais vous dire : il est toujours inconscient. Il est tiré d'affaire, et son corps se bat pour se réveiller. Même s'il y a des moments où j'ai l'impression qu'il abandonne un peu ... »
Je me défais de Mattia pour serrer fort le bras d'Esteban. Le médecin nous invite avec Max à le suivre, mais ce connard d'HORNER décide d'intervenir inutilement encore une fois :
« Mais il faut qu'il pilote DÈS la prochaine course ! J'ai une voiture à faire rouler ! »
« S'il se réveille avant la fin de semaine prochaine et que je le juge suffisamment remis, il pourra participer à partir de la veille de la course, sinon il prendra tout le temps nécessaire pour se remettre ! » lui répond-il sèchement avant de nous emmener avec lui au bout du couloir.
PDV omniscient :
Chambre 214.
« Vous pouvez rentrer tous les trois, si vous le souhaitez. S'il y a le moindre souci, je reste là. Nous ferons le maximum pour qu'il soit de nouveau en forme. »
Les trois pilotes sont tendus lorsque la porte s'ouvre. Il est là, allongé avec les yeux clos, sous perfusion et avec masque respiratoire. Ces bras sont couverts de bandages, et ses mains sont posées sur le lit.
Charles, les yeux larmoyants, va s'asseoir près de lui et prend sa main. Son contact est très doux alors qu'il passe son autre main dans ses cheveux. Il s'en veut profondément de ne pas avoir été là.
Max s'est placé au bout du lit, regardant son ami de loin pour laisser de l'espace. Il est secoué : il a brisé une promesse et les mots de son patron le perturbent, il préfère rester là.
Esteban est allé se mettre dans un coin à côté de la fenêtre, donnant sur un ciel qui s'est assombri ... il ne sait pas quoi penser mais il a peur de ne pas pouvoir fixer ces problèmes. L'accident l'a choqué, il en est resté sans voix.
Alors qu'il veille de loin sur son compatriote, il aperçoit sur son bras (pleins de bracelets) un petit cordon brun fin un peu plus ancien que les autres, qui l'attire particulièrement.
Il l'a gardé ! pense-t-il, très étonné. Mais ça le fait sentir de plus en plus mal. Il serre le poing et retourne son regard quelques instants vers la fenêtre.
Dehors, un orage a éclaté, comme si le ciel les punissait de leurs actions à sa manière.
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Je sens qu'il y en a qui vont me détester ... j'ai eu mal en l'écrivant, mais bon ça suit mon fil directeur ...
Ce chapitre et le précédent ne faisaient qu'un, mais j'ai fait une coupure pour que ce soit un peu moins lourd à encaisser !
Dites-moi ce que vous en pensez pour que j'ai une idée de vos ressentis, et je commence à écrire le prochain chapitre de ce pas !
En tout cas, la F1 reprend en juillet !!