REBELLE

By Revelaworld

10.1M 887K 148K

On a l'habitude de dire que chaque famille est différente d'une autre. Oui partant de la composition d'une fa... More

Intro
PARTIE. 1
PARTIE. 2
PARTIE 3
PARTIE 4
PARTIE. 5
PARTIE 6
PARTIE. 7
PARTIE 8
PARTIE. 9
Bonne fête
PARTIE: 10
PARTIE. 11
PARTIE. 12
PARTIE. 13
PARTIE. 14
PARTIE. 15
PARTIE. 16
PARTIE. 17
PARTIE. 18
PARTIE. 19
PARTIE. 20
PARTIE. 21
PARTIE. 22
PARTIE. 23
PARTIE. 24
PARTIE. 25
PARTIE. 26
PARTIE. 27
PARTIE. 28
PARTIE. 29
PARTIE. 32
PARTIE. 30
PARTIE. 31
PARTIE. 33
PARTIE. 34
PARTIE. 35
PARTIE. 36
PARTIE. 37
PARTIE. 38
PARTIE. 39
PARTIE. 40
PARTIE. 41
Miss you !!!
PARTIE. 42
PARTIE. 43
PARTIE. 44
PARTIE. 45
PARTIE. 46
PARTIE. 47
Au delà du destin
PARTIE. 48
PARTIE. 49
Info
PARTIE. 50
Happy New Year
TOME II
TOME II: PARTIE 1
TOME II: PARTIE. 2
TOME II: PARTIE. 3
TOME II : PARTIE. 4
TOME II : PARTIE. 5
TOME II: PARTIE. 6
TOME II: PARTIE. 7
TOME II: PARTIE. 8
TOME II: PARTIE 9
TOME II: PARTIE. 10
TOME. II : PARTIE. 11
TOME II: PARTIE. 12
TOME II: PARTIE .13
TOME II: PARTIE. 14
TOME II: PARTIE. 15
TOME II: PARTIE. 16
TOME II : PARTIE. 17
TOME II: PARTIE 18
TOME II: PARTIE 19
Ramadan Mubarack
TOME II: PARTIE 21
TOME II: PARTIE. 22
DEWENATY
TOME II: PARTIE 23
TOME II: PARTIE 24
TOME II: PARTIE 25
TOME II: PARTIE. 26
TOME II: PARTIE. 27
TOME II: PARTIE. 28
TOME II: PARTIE . 29
TOME II: PARTIE. 30
TOME II: PARTIE. 31
TOME II: PARTIE. 32
TOME II: PARTIE. 33
INFO
TOME II: PARTIE. 34
TOME II: PARTIE. 35
TOME II : PARTIE. 36
TOME II: PARTIE. 37
TOME II : PARTIE. 38
TOME II: PARTIE. 39
TOME II: PARTIE. 40
TOME II: PARTIE. 41
TOME II: PARTIE. 42
TOME II: PARTIE. 43
REBELLE TOME II: PARTIE. 44
TOME II: PARTIE. 45
TOME II: PARTIE. 46
TOME II: PARTIE. 47
TOME II: PARTIE. 48
TOME II: PARTIE. 49
Ramadan Mubarak
TOME II: PARTIE. 50
TOME II: PARTIE. 51
TOME II: PARTIE. 52
TOME II: PARTIE. 53
Bonne fête !!!
TOME II: PARTIE. 54
INFO
REBELLE TOME II: PARTIE. 55
REBELLE TOME II: PARTIE. 56
TOME II : FINAL
INFO
Coming soon........
AFTER................
AFTER..........
En route pour une nouvelle aventure

TOME II: PARTIE. 20

90.7K 8K 2.6K
By Revelaworld


_ Sir je t’en prie tu sais que tu es comme mon enfant attends qu’on s’explique … tenta de le retenir Salamata émotive

_ La capacité de penser sans passer à l’acte est ce qui nous différencie des animaux. Navré tante Salamata mais j’ai bien eu ma dose de mère adoptive ces derniers jours …………………………

………………………………………………………

Parfois on se bat pour obtenir quelque chose et on finit par se rendre compte une fois qu’on l’a eu que nos priorités ont changé. Pour certains il est trop tard les limites ont été dépassé et le mal est déjà fait. Parfois encore on finit par obtenir ce qu’on a toujours désiré et puis on se rend compte que ce n’est pas ce dont on avait besoin. La culpabilité peut pousser certaines personnes à corriger leurs erreurs tandis que d’autres se demandent juste s’ils seront capable de supporter la vérité. La seule chose qui soit sûre c’est que tout est possible !!!

Seul, seul il était, seul il se sentait. Seul dans son immense jardin, il avait pour seule compagnie ses gardes de sécurité qui faisaient la ronde aux alentours. Cela faisait trois jours qu’il n’était plus sorti de chez lui. Le calme, la quiétude est la seule chose qu’il souhaitait dans ces moments-ci. Malgré quelques aboiements de ses chiens de garde, il avait certes la quiétude mais pas une paix intérieure. Si extérieurement il restait serein, intérieurement c’était le chao total.

Aujourd’hui pour la première fois étant au Sénégal, il n’était pas parti faire la prière du vendredi à Tivaoune. Il n’avait ni l’envie ni la force pour une croisade avec sa famille particulièrement avec son fils. Si un jour on lui avait dit que ce fils, son enfant unique répéterait ses mêmes erreurs, il n’y aurait jamais cru. Comme avait l’habitude de lui dire sa défunte mère Sadiya Camara : dans la vie on ne récolte que ce que l’on sème ! Et aujourd’hui il était en train de récolter ce qu’il avait semé : sa récolte qui était tout sauf bonne.

En pleine réflexion, il vu une des servantes venir vers lui. Il était 20h alors il se dit qu’elle devait surement l'aviser pour le diner. Il ne prit donc pas le temps de l’attendre pour se lever et regagner l’intérieur. La servante lui courut après pour l’interpeler doucement en fuyant son regard.

_ Monsieur excusez-moi mais votre oncle vous attend au salon !  Annonça cette dernière

_ Mon oncle ! Parodia Yérim extrêmement surpris avant de rejoindre le salon.

Depuis ce fameux mardi dans cette salle de réunion de Sy Holding, il ne l’avait plus revu ni eut de ses nouvelles. Après le départ de Hamdel, le vieillard les avait juste regardé l’air dégouté pour partir sans leurs adresser un mot.

_ Bonsoir mon oncle ! Lui tendu-t-il la main en guise de salutation.

Somptueux dans son boubou trois pièces en bazin vert menthe et son bonnet rouge au pompon noir sur le côté, un chapelet aux perles blanches enroulé à son poignet droit, Sir Khalil Sy s’abstenu de lui serrer la main.

_ Je vois que tu es toujours en vie ! Qu’est ce qui t’empêchait alors de prendre mes appels depuis ce matin ? L’attaqua directement son oncle.

Yérim prit place bien loin de lui en soufflant épuisé. Il n’aurait jamais cru que cette histoire prenne autant d’ampleur et surtout une telle tournure.

_ Ça n’a rien de personnel mon oncle. Comme tu le sais, j’essaye d’oublier toute cette histoire en vous évitant surtout Hamdel. Et il se trouve qu’en dehors des liens du sang qui vous lie à part moi, tu te trouves être le confident de mon fils.

_ Ça veut donc dire que tu ne m’écouteras pas et tu me tourneras le dos aussi ?

_ C’est ce que t’a raconté ton petit fils. J’espère que tu sais que je ne ferai jamais une chose pareille.

_ Eh bien j’avais besoin de l’entendre même si Hamdel ne m’a rien raconté. Nous étions ensemble aujourd’hui à la ville sainte. Yérim tu m’as déçu comment oses tu essayer de zapper ta relation avec ton propre fils en agissant de la sorte ? 

_ Jamais je ne voudrai cela je voulais juste qu’il quitte cette femme. Avoua son neveu sincère la voix basse.

_ En lui imposant un ultimatum ? En le menaçant ? En emprisonnant son ami ? Décidément le fruit ne tombe jamais bien loin de l’arbre. Quel était la prochaine étape le déshériter, lui couper les vivres comme l’avait fait mon frère avec toi ?

_  Tu voulais que je fasse quoi mon oncle ? Que je le laisse gâcher sa vie juste parce qu’il dit aimer cette femme ? Commença-t-il à élever la voix avant de se reprendre.

Il souffla un bon coup et fixa tristement son oncle.

_ Depuis que Ndèye Awa m’a trahi et nous a abandonné comme des chiens, jamais un jour ne se passe sans que je ne regrette de n’avoir pas écouté mon père. Etant petit à chaque fois que Hamdel me demandait après sa mère, je regrettai encore. Ma propre mère s’est retrouvée à donner le sein à mon fils afin qu’il puisse accepter de prendre le biberon juste parce que sa mère l’avait abandonné alors qu’il n’était pas encore sevré. J’ai tout abandonné pour cette femme mais elle n’a pas hésité une seule seconde à me quitter pour un homme riche. Ça a été la plus grosse honte et déception de ma vie. Ça a été une grande défaite pour moi de retourner dans ma famille avec mon fils dans les bras. A chaque fois que je vois mes frères épanouis avec leurs familles, des regrets me rongent encore. Parce que je me dis que moi aussi si j’avais écouté papa aujourd’hui je n’en serais pas là. Et que peut-être Hamdel aurait une famille comme ses cousins. Ces regrets ne me quitteront jamais. Ndèye Awa Thiam a réduit à néant toute ma confiance en la gente féminine. Tu n’as pas idée de ce qu’elle m’a fait en réalité. Son abandon n’a été que la partie visible de l’iceberg. Et voir Hamdel reproduire mes erreurs en disant être tombé éperdument amoureux de cette fille, me terrorise. Pour rien au monde je ne voudrais qu’il subisse ce que j’ai eu à subir avec sa mère.

_ Hélas on ne peut revenir en arrière Yérim. Nul ne peut échapper à son destin. Toutes les femmes ne sont pas les mêmes. Je sais que tu as vécu des choses affreuses avec ton ex dont tu n’as jamais parlé. Tu as bien entendu ton homonyme, on ne peut pas lutter contre le destin. Et puis qui te dit que ton fils vivra la même chose que toi ? Qui te dit que Zahra est pareille que Ndèye Awa ? Hamdel a un très fort caractère comme mon défunt frère. Et peut-être que c’est une femme comme Zahra qu’il lui faut. Que tu puisses l’admettre ou pas depuis que cette fille est entrée dans la vie de Hamdel il a changé. Il est devenu plus sociable plus ouvert.

_ Oui Hamdel a changé mais en mal. Sa vie tournait quasiment autour de moi, nous nous disions pratiquement tout. J’ai toujours été le moteur de sa vie…

_ Ça ne pouvait pas durer indéfiniment alors c’est ça ?  Ah je comprends maintenant, je vois, en réalité tu es jaloux. Tu as peur que cette fille te prenne ta place auprès de ton fils. Le fait qu’il se marie ne changera rien à votre relation. Tu resteras toujours son père et lui ton fils.

_ Une femme peut faire changer ça et tu le sais très bien. Eva m’a pris tout qu’un homme a de plus cher dans la vie sauf mon fils. Je n’ai que lui. Alors si jamais Sir m’abandonne il ne me restera plus rien !

_ Et c’est qui arrivera si tu ne changes pas d’avis. Sir Hamdel a pris sa décision il épousera Amina et il a tout mon soutient. Ce dont j’ai besoin c’est que cesse votre querelle. Vous m’êtes tous les deux très chers. Hamdel est mon petit fils et toi mon fils. Alors je ne veux plus vous voir vous tirailler. J’ai profité de mon passage à Tivaoune aujourd’hui pour parler aux religieux. Dès le retour de Mansour, j’irai en sa compagnie m’entretenir avec la famille de Zahra. Etant donné que tu refuses d’entendre raison sache que tu n’as plus ton mot à dire à présent !!!

Nous avons tous des moments de notre passé que nous aimerions effacés. Mais dans la vie, rien ne peut s’effacer, il réside toujours une trace de nos méfaits quelques parts et il y’a toujours quelqu’un pour la chercher ou vous le rappeler. Alors mieux vaut ne pas nier le passé et apprendre de lui au contraire en essayant de vivre avec……………….

Réveillé en pleine nuit par un sursaut dû au cauchemar qu’il faisait, dès qu’il alluma la lampe de chevet son regard se posa sur une cadre photo de sa femme. Si ce n’étaient ses photos un peu partout à travers la maison, on aurait cru que ce toit n’abritait pas de femme mariée.

L’horloge du mur d’en face affichait 2h du mat lorsqu’il quitta sa chambre pour se rendre à la bibliothèque du salon. A la dernière étagère tout en haut du meuble, se trouvait un grand album à la couverture en cuir marron que nul n’osait toucher, nul autre personne que son fils ainé. Protégée par une fine housse en lin noir, il s’empara d’un de ses biens qu’il n’avait pu se séparer malgré le temps.

Bien installé sur la moquette persane du salon, avec une tasse de tisane fumant qu’il s’était préparé sur la table, il libéra l’album de sa cloison. Dès qu’il ouvrit la couverture, l’odeur du vieux papier venu lui titiller les narines. C’était compréhensif cet album était même plus âgé que son fils ainé. Cet album renfermait beaucoup de souvenirs de sa jeunesse notamment du temps où il était épris d’art, de dessin.

A la première page, une représentation d'une femme assise dans une barque avec Miss fleuve en italique inscrit en bas de page. Plus il feuillait les différentes pages, plus des portraits de cette femme s’intensifier. Tout ce qu’il a de plus normal puisque cette femme représentait autrefois sa muse. Plongé dans ses souvenirs, il se demandait ce qu’était devenue miss fleuve et qu’aurait été sa vie s’ils s’étaient mariés quand soudain un raclement de gorge lui parvenu de loin.

_ Maman te manque c’est pour cela que tu t’es replongé dans tes œuvres de fictions ? Vu-t-il son fils prononcé en se joignant à lui en short torse nu.

Sans crier gare il lui arracha son album des mains et se mit à contempler les vieux dessins de son père.

_ Tu étais doué ! Commenta-t-il sincère  en poursuivant son action

Oui l’art est une chose qu’il n’avait pas apprise ou qu’on lui avait forcée mais une passion qui lui était venue naturellement comme ça: un don.

_ Qu’est ce qui t’a fait raccrocher ? Arqua Cheikh un sourcil en le fixant.

_ L’envie n’y était plus et puis je me devais de me consacrer à mes études. D’après ton grand père l’art n’était pas un métier surtout pour moi.

Deuxième du nom sourit.

_ Thiey Hamdel Mustaf traumatisé nalène wone dé (Oh Hamdel Mustaf il vous avait traumatisé hein) Rigola ce dernier. 

Son fils n’avait pas idée de quel genre  d’homme avait été leur père. Avec ce juge, la droiture était maitre mot de leur foyer. S’il arrivait qu’ils aient un peu de répit, c’était grâce à leur mère Sadiya. Cette dernière étant tout le contraire de son époux, prônait la douceur en toute chose. Leur mère était la bonté incarnée, une femme qui ne vivait que pour ses enfants, une femme d’une délicatesse sans précédent qui se reflétait à travers sa manière de faire et ses gestes. Elle parlait doucement, marchait doucement, tout le temps un sourire aux lèvres. Il ne l'avait jamais entendu hausser la voix si ce n’était pour crier en voyant un cafard : sa phobie de toujours.

_ Mais Pa Miss fleuve elle a réellement existé donc ! S’extasia son fils en remarquant une lettre signée MF collée à l’une des pages.

Instantanément son père lui reprit l’album des mains pour le refermer.

_ Hamgua ni yow madré da fokk nii Miss fleuve thii son  imagination la nekk bi lettre beuss bouko guissé dinala affronter dé mba hamgua lolou. (Sais-tu que madré pense que Miss fleuve n’existe que dans ton imagination ? Le jour où elle tombera sur cette lettre elle t’affrontera tu le sais ça?) Lui fit savoir son fils comme s’il parlait à un pote à lui.

_ Junior yow lanela ? Louy sa problème ? Nou takh meuno correct ? (Junior toi qu’est-ce qu’il y’a ? Quel est ton problème ? Qu’est ce qui t’empêche d’être correct ? )  Le gronda son père

_ Diégualou serigne bi Sy (Désolé monsieur Sy) Emit deuxième du nom en joignant les deux mains avec un sourire en coin.

_ Mais Pa vue que nous sommes en Mai et que Mansour ne sera là qu’après le Ramadan en mi-juillet, ne peux-tu pas le remplacer et aller demander la main de Zahra ? Est-ce que tu as vu comment elle est bien formée et belle ? Si ça avait été moi à la place de Sir il y’a longtemps que je l’aurais épousé et à l’heure qu’il est, elle attendrait déjà un bébé de moi…… Emit Cheikh en se mordant la lèvre loin dans ses pensées.

Lorsqu’il vu la main de son père s’élevait dangereusement, il bondit sur ses jambes avec l’ultime intention de prendre la tangente.

_ Attends ! Le stoppa son père. Tu connais cette fille ? 

Cheikh Yérim Junior fit alors une grimace rigolote en revenant s’assoir  à quelques pas de lui.

_ Guiss na ninko done scanner may wakh sama mame diko tafe thii wétame nane mon invite d’honneur di guinz xalébi. Boulma né dangua am thiopati xalébi Fall yowit dé sinon troisième guerre mondiale dina am.

(J’ai vu la manière dont tu la scanner. En plus de papy qui la coller à ses côtés disant qu’elle était son invité d’honneur tout ça pour mieux reluquer la petite. Ne me dis pas que tu es tombée sous le charme de l’enfant Fall toi aussi  sinon ce serait la troisième guerre mondiale assurée ?)  

Abdel Assane regarda son fils en se demandant ce qui n’allait pas chez lui.

_ Yow nou takh gua dérangé (Pourquoi es-tu si dérangé ?) S’enquit sincèrement son père.

_ Bouma ko diapé Pa Xamna yima done use rek mo ma bayi ay  séquelles (Ne m’en tiens pas rigueur Pa. Je pense que c’est ces trucs que j’utilisais qui m’ont laissé des séquelles) Se défendit deuxième du nom face au regard troublé de son père.

_ J’espère pour toi que tu as vraiment arrêté de fumer !

_ Non Zahra je ne l’a connais pas tellement. Et puis je ne faisais que blaguer toi aussi. Tout le monde sait que tu as une peur bleue d’Adja Airlines. Admit junior juste pour changer de sujet.

Abdel Assane éclata de rires à l’entente du pseudonyme qu’il venait de trouver à sa mère.

_ Pourquoi appelles tu ma femme Adja Airlines ? Questionna ce dernier entre deux fous rires.

_ Holal rek Adja cate danagua thii avion yii la deuk. Chaque mois mou oute destination bou bess. Bayi lafi yow kessé. Pa nakk nékhoul ba néhoul mais dagua sokhla koulay topato. Gentle pa bou melni yow. Do oute thi xalé you bakh yii. Takale sa fite nakk gua affronter Adja Airlines bèneu yone.

(Regarde par toi-même. Adja habite presque dans les avions. Chaque mois elle se trouve une nouvelle destination où aller en te laissant seul ici. Papa pour dire vrai, tu as réellement besoin qu’on prenne soin de toi. Un jeune vieux comme toi. Il faut te chercher une jolie fille. Prend ton courage à deux mains et affronte Adja Airlines une bonne fois)….........

Celui qui cherche la paix doit être sourd, aveugle et muet dit un proverbe Turc. La justice imprime la paix et la force provoque la résistance. On dit qu’il n’ya qu’un pas entre la vengeance et la paix. Cependant il n'y a pas de paix sans justice, Il n'y a pas de justice sans pardon non plus. Nul n’est parfait ! Écouter la voix de la raison pour une fois, arrêter de ressasser, garder l'esprit ouvert tels étaient ses nouvelles résolutions pour avoir la sérénité. 

Djellaba à rayures jaunes de lait et blanches, capuche sur la tête, tapis de prière à la main gauche, chapelet à la main droite, il était 7h30 lorsqu’il traversa le hall de l’hôtel pour prendre l’ascenseur. Depuis la prière de Fajr, il était resté à la mosquée à faire des invocations demandant l’appui de Dieu dans ses décisions et sa protection envers et contre tous.

En ce dimanche matin, il espérait profiter de l’absence de deuxième du nom et se rendormir en pénétrant sa suite lorsque quelque chose attira son attention. Le bruit provenant de la cuisine lui fit retourner sur ses pas. Cheikh n’était pas là et il se doutait que ce soit la femme de chambre qui ne passait que vers 12h. Il crut halluciner lorsqu’il fit face à lui en train de préparer un café habillé de manière très conventionnelle. 

_ Cappuccino lait écrémé beaucoup de mousse et deux morceaux de sucre ! Lui servit ce dernier une tasse fumante alors qu’il se tenait de l’autre côté du comptoir.

C’était bizarre ! Certes auparavant, il lui faisait ce genre d’attention mais face à son attitude dernièrement vis-à-vis de lui, il se méfiait.

_ Tu t’es rappelé ? Questionna Hamdel du bout des lèvres tout en fixant la tasse.

_ Oui pourtant ça fait un mois qu’on ne s’est pas vu le matin !

Hamdel prit la tasse en la humant.

_ Comment es-tu entré ? Je suis là pour me reposer et je n’apprécie pas de te voir débarquer sans prévenir. Prit son fils une gorgée en lui tournant le dos.

D’un seul geste, il s’empara de la télécommande et capta la chaine de ce groupe de presse d’où il détenait désormais des actions. Sans adresser un seul regard à son père qui l’avait rejoint, il se mit à boire calmement son café.

_ Tu ne m’as pas laissé le choix. Tu refusais de prendre mes appels  mais il faut qu’on ait une discussion. Puis-je m’assoir ?

_ Est-ce que je peux t’en empêcher ? Après tout tu es l’imminent Cheikh Yérim Sy. Ironisa son fils avant qu’il ne prenne place à ses côtés sur le sofa.

Sans qu’il n’ait besoin de le voir, il sentit le regard de son père sur lui.

_ Tu veux me parler alors je t’écoute ! Soupira son fils en diminuant le volume de la télé.

_ J’ai abandonné les poursuites contre ton ami !

_ Ce n’est pas un scoop mais une suite logique. Après qu’il ait passé une nuit entière en garde à vue tu lui devais bien ça. Rouspéta Sir sans le regarder. 

Cheikh Yérim défit alors les deux boutons de sa veste pour mieux être à l’aise. 

_ Je voudrais m’excuser Hamdel. Annonça solennellement ce dernier.

A ces mots Sir le regarda totalement incrédule.

_ Toi tu veux t’excuser ? Ne me dis pas que tu as reçu une illumination entre temps. De quoi voudrais-tu bien t’excuser papa ? Parce que la liste est un peu longue quand même  ...   Ironisa Sir

La réaction de son fils ne le surprit pas. A vrai dire il s’attendait même à pire.

_ A vrai dire pour tout ! Avant-hier j’ai discuté avec ton grand père et depuis je n’ai quasiment plus fermé l’œil de la nuit. Comment le pourrais-je en sachant que tu souffrais ? Hamdel crois-moi te faire du tort n’a jamais été mon intention et ne le sera jamais. Je croyais bien faire en n’ayant aucune idée de ce que tu pouvais ressentir. Si on en est là aujourd’hui, c’est de ma faute….. Avoua Yérim à voix mi- basse, mi- ferme. 

Sir resta impassible se contenta juste de l’écouter en croisant les jambes les sourcils froncés.

_ Je sais que j’ai… Se racla Yérim la gorge pour s’éclaircir la voix. Je sais que j’ai du mal à être loin de toi mais pas pour les mêmes raisons que tu crois. Si je suis là c’est d’abord pour te voir. Je sais que je t’ai blessé et je sais qu’à cause de moi on s’est éloigné alors que notre relation est ce qui compte le plus pour moi. Je suis là pour m’excuser.

Il se tu quelques secondes en observant son fils qui ne semblait pas réagir à ses mots.

_ Tu sais. Poursuit-il après ta mère je ne me suis pas remarié car…. Peu importe je voulais que tu saches que je n’espionne plus ta copine je n’agirai plus en tyran pour vous empêcher d’être ensemble.

_ Je suis heureux de l’entendre mais je ne suis pas sure que ça suffise. Se redressa Sir pour poser sa tasse sur la table basse.

_ Dis-moi ce que tu veux et je le ferai. Pour toi je ferai tout tu le sais ça. Si tu veux vraiment épouser cette femme alors nul besoin d’attendre Mansour car je serai honoré d’aller demander sa main. Réfléchis à tête reposée si c’est ce que tu souhaites vraiment.

Un sourire satisfait et sincère se dessina aussitôt sur les lèvres de Sir.

_ Ça me fait plaisir de te l’entendre dire. Et moi aussi à vrai dire, je te dois bien des excuses papa. Je n’aurais pas dû mêler Miss Thiam à cette histoire. Avoua Sir les traits radoucis.

Son père s’empara alors de sa main et la serra très fort.

_ Ça a été très dur de la revoir car à chaque fois que je pose le regard sur elle, je me souviens de ce qu’elle a fait. Tu es tout pardonné mon fils. Moi aussi j’ai fait des erreurs certes dans la vie mais Ndèye Awa Thiam a été la pire de toutes. Et s’il y’a une erreur que je veux à tout prix éviter c’est de te perdre. Il est hors de question que je perde mon fils. Certes je t’ai vu être un homme mais à présent je me rends comptes que tu es devenu un jeune homme exceptionnel. Tu es fort, exigeant et intègre. Je comprends très bien que tu ne sois pas fier de ton vieux père dernièrement mais moi je n’ai jamais été aussi fier de toi mon fils surtout avec l’interview que tu as encore accordé au magazine de ton ami.

Joignant l’acte à la parole, il prit son téléphone et sortit l'article repris sur le net qu’il se mit à lire à haute voix.

« Moi Sir Hamdel Sy je privilégie l’honnêteté à la pression telle qu’elle soit mondaine ou politique. Récemment des gens mal intentionnés ont tenté de manipuler mon absence de Sy and Co à des fins personnelles. Je ne citerai pas de noms. En revanche je ne laisserai pas des affaires d’argents de pouvoirs ou d’autres natures soient-ils avoir quelque conque répercussions sur ma vie privée, sur l’entreprise ou encore moins sur Sen’mag.»

_ Tu n’es pas fâché ? Il fallait que je blanchisse le magazine de mon ami en faisant le bon choix même si ça ne veut pas dire la même chose pour nous deux.

_ Je ne suis pas venu te réprimander. Tu me fais penser à moi quand j’avais ton âge. Emit Yérim avec un sourire

_ Tu veux me faire croire que tu ne m’en veux pas ? Arqua Sir son sourcil gauche.

_ Tu es un adulte maintenant Hamdel. Je t’ai toujours aimé mais à présent je te respecte aussi. L’interview que tu as donné m’a fait prendre conscience que tu étais l’une des rares personnes à avoir vraiment compris quel était le chemin que la famille Sy devrait emprunter s’ils voulaient rester unis et parmi les leaders. Pardonnes-tu sincèrement à ton vieux père ?

_ C’était juste un malentendu mais c’est réglé à présent. J’apprécie qu’on vraiment qu’on s’entende à nouveau. Et cet effort que tu as fait en me donnant ton approbation me prouve que mon bonheur te tiens vraiment à cœur.

_ En parlant d’approbation j’ai déjà un cadeau de mariage pour toi. Sourit son père en lui faisant un clin d’œil.

_ Tu n’étais pas obligé de m’en faire puisqu’il n’ya pas encore de mariage. Ricana Sir en se redressant

_ Mais évidemment qu’il y’aura un mariage étant donné que tu m’as dit et prouvé que cette femme est la personne qui compte le plus pour toi ! S’exclama Cheikh Yérim très solennel. Alors ce cadeau n’est qu’un petit geste en attendant. Tu sais bien que ton vieux père n’est pas du genre à faire de grandes déclarations d’amour. Je suis vraiment fier de toi fils. Et j’espère de tout cœur que cette fille sera la bonne pour toi. J’ai appelé ton frère et il m’a dit que tu t’étais investi totalement dans ta relation avec cette fille et c’est incroyable. Sincèrement je peine toujours à y croire……

_ Bassirou a tendance à amplifier les choses….  Mais papa Amina est une femme réellement extraordinaire. En réalité je m’en veux beaucoup de l’avoir traiter comme je l’ai fait auparavant. Avec elle j’ai appris que les femmes exigent des dévouements….

_ Ce n’est pas toujours suffisant. Figure toi que j’ai été le plus dévoué des hommes pour ta mère mais ça ne l’a pas empêché de me briser… Commenta son père très posé

_ J’ai commis de nombreux erreurs avec Amina je me suis montré même brutal. J’ignorai que toutes les femmes n’étaient pas toutes des Miss Thiam. J’ignorai ce que c’est d’avoir des sentiments, ce que c’est l’amour, ce que c’est aimé  jusqu’à ce qu’elle me réanime le cœur... Admit Sir honnête

_ Ce genre d’opportunité ne se présente pas tous les jours. Si je me suis opposé à votre union c’est parce que je ne veux pas que tu souffres mais comme tu dis vouloir passer ta vie avec elle alors je ne peux que respecter ta décision. Et j’exige en retour qu’elle te respecte, respecte notre vie, notre famille et tout ce que ça implique. De toute manière nous en reparlerons après car en tant que ton épouse, ma belle-fille et celle de la famille Sy, elle est appelé à donner l’exemple et bien se comporter. Bref alors pour le mariage qu’as-tu décidé ? Tu es un Sy et nous les célébrations on fait ça mieux que personne. En parlant serais tu libre pour aller voir ta belle famille ?

_ Je... je vais m’arranger  ….. Répondit Sir complétement bouche bée…..

Si dans cet hôtel l’heure était à la réconciliation, à Marsat, plus particulièrement chez les Fall l’heure était à la fête. Taille basse en wax à une seule manche, jupe droite avec une longue fente au niveau de la cuisse gauche, foulard artistiquement noué à la tête, le visage sans trace de maquillage, juste du gloss brillant sur les lèvres, sandales en daim aux pieds, Zahra ne cessait de faire des va et vient entre la cuisine et la cour.

_ Lakhass si na didjeu bo nioré day délou (Embobine les abats d’estomac et d’intestins grossièrement car une fois cuit ça va rétrécir) Soumit ma mère à Houreye.

Cela faisait presqu’une bonne heure qu’elle n’avait pas quitté la cour. Depuis que le bélier de Chaka Zoulou s’était mis à faire des siennes en refusant de manger,  Kal’s lui prescrit son traitement favori : l’abattage. Ceci avait poussé mon père a arrêté  l'élevage. Qu’il s’agisse de mouton, de chèvres ou de poulets, dès qu’elle les soupçonnait d’être malade ou en voie de mourir, ma mère n’hésitait pas une seconde à les abattre. Aujourd’hui c’était au tour du bélier que mon frère Cheikh avait ramené de la Gambie afin de l’élever pour l’Aïd EL Kabîr : la Tabaski. Son propriétaire étant partit en weekend avec sa femme à Sendou, maman avait sommé à Amath de l’égorger puisqu’il refusait de se nourrir.

_ Yaye yow war naniou holate say mame deh ndakh amoul ay nohore. Yo bo guissé ndawale rek c’est fini nga tago akk sa sago. (Maman il faut qu’on revoie ta filiation s’il n’y a pas de vampires dans ta famille. Toi dès que tu vois de la viande c’est fini. Tu en perds la raison.) La taquinais-je alors qu’elle répartissait la viande dans différents sachets.

_ Domérame lolou moy sa wakh. Hamal nii souma teubé gua teup.  (Batarde c’est ce que tu dis ! Sache que si j’en suis une toi aussi tu en es une.) Siffla-t-elle entre les dents.

_ Pas la peine de m’insulter aussi je ne faisais que blaguer. Sourit toi aussi Ka poulo Diéry belle peulh. Aujourd’hui je vais te faire un bon  dakhine rien à envier à celui des laobés. Lui fis-je un bisou

Armée d’un bol, je choisissais trois tas de viande constitué de bons morceaux, avant de prendre les pattes du bélier ainsi que toutes les bobines d’abats d’estomac et d’intestins avec l’intention de retourner à la cuisine avant que ma mère ne m’intercepte.

_ Yow fo dieumé lii yeup mbadou dagua wotéti say xarit. Néné Gallé douma sa morom tame gua soy togou rek surtout weekend invité aduna na bii yeup melni kou hewlé. Lii rek motakh sawarouma gua togou sa souné. Dagua eupeul comme biir bou dawe, sa lepp eupeu sa lepp dense. Diekhal sama ration rek gua néké louniou warone togou thii semaine gua togou ko thii bène fane.

(Où amène tu tout cela toi ? J’espère que tu n’as pas encore invité tes amis. Néné Gallé je ne suis pas ton égale. Tu as pour habitude d’inviter tout le monde en faisant la cuisine surtout les weekends comme s’il y’avait une célébration ici. Voilà pourquoi je ne suis pas enchanté à ce que tu cuisines souvent. Tu es aussi brusque qu’une diarrhée. Tout chez toi est dense. Tu ne fais que finir ma ration alimentaire. Tu cuisines en un jour ce qu’on devait normalement cuisiner en une semaine.)

_ Ay photocopie pourtant sisso wone deh. Tekk thii taye invité wouma kène koudoul Bassirou akk Nafy. (Pourtant photocopie tu n’étais pas harpagon. En plus aujourd’hui je n’ai invité personne si ce Bassirou et Nafy)

_ Tu ne peux me mettre en mal avec les gens. Attend d’avoir ta propre maison pour inviter les gens comme bon te semble. Quant à toi Amath regroupe tous les boyaux et la peau dans un sac en plastique sombre  pour le jeter à la benne à ordure. Fait gaffe à ce qu’il n’y ait pas de sang à l’extérieur, sinon le voisins accourront. Personne ne peut être tranquille dans ce quartier. Rouspéta-t-elle encore avant de me laisser partir.

Quatre pattes de mouton, de la viande à peu près trois kilos, de l’huile d’arachide, trois morceaux de yet (morceau de mollusque séché et salé), niébé (haricots secs) huit lakhass (abats d’estomac et d’intestins), deux gros oignons, ail, poivrons verts, deux piments rouges, petit bouquet d’oignon vert, tomate concertée, pâte d’arachide, sel, poivre, piment en poudre, feuilles de laurier, 4 citrons verts, riz, diwe gniorr (beurre clarifiée) : tous les ingrédients étaient présents pour faire un bon dakhine.

En fredonnant une des chansons de Wally, je m’attaquai d’abord au riz que j’avais laissé reposer dans un bol d’eau après lavage. Ce processus devait être fait bien avant la préparation du plat car cela permet au riz de bien gonfler afin de raccourcir la cuisson. Puis ce fut au tour des niébés (Haricots secs) que je laissais aussi reposer dans un bol d’eau. Je nettoyai après la viande et les pattes de mouton que Kal’s avait bien pris soin de gratter avec une lame de rasoir. Une fois la viande bien propre, je la découpais en morceaux pour y ajouter une demi-cuillère à café de sel, une demi-cuillère à café de poivre pour mélanger et laisser mariner le temps d’éplucher et de nettoyer les autres condiments.

Je faisais chauffer de l’huile dans la marmite lorsque j’entendis des salutations. Depuis la fenêtre de la cuisine, je me mis à épier l’entrée avant d’apercevoir un homme de dos habillé d’un costume gris avec de chaussures bien ciré, les cheveux courts poivres sel, suivit d’un autre homme en top noir et pantalon de même couleur. Ce dernier par contre je le reconnaîtrais parmi mille même dans l’obscurité car il était mien.

Sans tarder à l’aide d’un détergent parfumé au citron, je me lavai les mains pour extraire l’odeur des aliments avant d’aller à leurs rencontres. Lorsque l’homme qui accompagnait Sir se retourna pour me faire face, le sol sembla se dérober sous mes pieds. Sans mot je lui tendis la main avec une génuflexion en guise de salutation. Cette fois je faillis littéralement tomber lorsqu’il me sourit en me demandant comment j’allais.

_ Je vais bien monsieur Dieu merci. Répondis-je tout bas.

Il nous délaissa son fils et moi sur la véranda pour se rendre à hauteur de la cour et saluer à haute voix les autres. Je l’observais encore sans ciller jusqu’à ce que Sir m’interpelle :

_ Et ton futur mari tu ne le salues pas ? Fit-il claquer ses doigts à hauteur de mon visage pour me faire sortir de ma léthargie.

_ Tu ne m’as pas dit que tu viendrais me voir surtout en compagnie de …

_ De ton beau-père rigola-t-il. Je suis choqué de te voir faire une génuflexion. A vrai dire c’est la deuxième fois que je te vois le faire. La première c'était au mariage de mon frère et maintenant.

Nous échangions un sourire avant de rejoindre son père. Dès que son pied foula le sol de la cour, je vu Sir détailler le décor minutieusement. Il y’avait vraiment de quoi. Ma mère assise sur sa chaise entrain de ranger des sachets de viandes prêts dans une bassine le temps de les mettre au frais, Amath machette à la main entrain de dépecer la tête du bélier, Houreye pagne rabattu au niveau des genoux regroupant les ustensiles maculés de sang pour faire la vaisselle.

_ Ah guène balma lokho yé takk nakk bismillah, yéguelène thii salle bi (Ah veuillez m’excuser mes mains ne sont pas propres. Soyez les bienvenus, veuillez rejoindre le salon) Les salua chaleureusement ma mère tandis qu’Amath retardait son regard sur le père de Hamdel.

Je les introduis au salon en ouvrant les fenêtres pour aérer. Là encore ce fut monsieur Sy sénior qui se mit à détailler la pièce. Certes nous n’étions pas riches, certes notre salon n’était pas design comme ceux de chez Bassirou ou encore chez le vieux Khalil Sy, mais notre salon restait toujours propre et accueillant. Certes que nous n’avions pas des sofas en cuirs ou du style Louis XIV ou encore orientales mais nos simples et vieux fauteuils en velours étaient encore moelleux et présentables.

Je ressortis aussitôt après leurs avoir allumer la télé pour sommer à mon neveu Ousseynou d’aller m’acheter des rafraîchissements et de l’eau minérale pour eux. Si le fils ne buvait que l’eau minérale alors c’était  quasi probable qu’il en soit de même pour le père. Très vite j’allais dans ma chambre mettre du parfum et sortir des verres pour leur servir à boire après. Sir laissa échapper un sourire lorsque je lui servis son verre avec une génuflexion en lui faisant un clin d’œil.

_ Merci ! Attrapa son père assis en face le verre que je lui tendais.

_ C’est la première fois que je te vois dans ce genre de tenue. Remarqua Sir après m’avoir bien reluqué sans se soucier de son père. Il est là ton père. Mon père voudrait faire connaissance avec tes parents.

_ Mon père avait accompagné Zeus faire sa promenade mais ils ne vont plus tarder et maman est partie prendre sa douche. Elle arrive. Je vous laisse aujourd’hui c’est moi qui  cuisine et j’ai de l’huile sur le feu. Faites comme chez vous. Me levai-je pour sortir.

L’huile était bien chaude, j’y ajouter les morceaux de viandes pour laisser cuire environ 20minutes. Puis j’introduisais les morceaux de mollusque et les pattes de mouton. Lorsque la viande fut dorée, j’ajoutai les oignons hachés, l’ail finement émincée, un piment vert haché et un demi-poivron haché pour mélanger et colorer 2 minutes. Dans le petit bol contenant de la tomate concentrée, j’incorporai deux cuillères à soupe d’eau que je touillai avant de l’ajouter à la viande en cuisson. Encore une fois je mélangeai le contenu de la marmite et laisser cuire 10minutes afin d’avoir une couleur rouge foncée.

C’est à ce moment que j’aperçu ma mère sortir de sa chambre habillée d’une robe en lin grise avec un foulard rouge à la tête entrer au salon. A la minute suivante, mon père, Zeus, Nafy dans une énorme robe occidentale, Bassirou en jeans et Lacoste firent leurs apparitions.  Après les salamalecs, mon partenaire me fit savoir qu’ils s’étaient rencontrés à l’angle de la ruelle. Alors qu’ils rejoignirent tous le salon, je retournai à ma préparation en mettant la pâte d’arachide dans un récipient pour y ajouter un verre d’eau. A l’aide d’une cuillère à soupe, je remuai jusqu’à obtenir une texture lisse avant de l’ajouter dans la marmite en laissant cuire 3minutes tout en remuant de temps à autre.

_ Gawal sa agne bii midi passéna (Faut te dépêcher avec ton repas il est midi passé) Fit irruption Bassirou dans la cuisine en s’ayessant sur un banc.

J’ajoutai d’abord l’équivalent de 3litres d’eau dans la marmite avec des feuilles de laurier avant d’y incorporer les bobines d’abats d’estomac et d’intestins et les haricots trempés. J’ajoutai un cube de bouillon en poudre ainsi qu’une cuillère à café de sel dans la marmite pour mettre le couvercle à moitié fermé et laisser cuire 35 minutes à feu moyen.

_ Mba hifal gua taye dakhine yappou khar bou bakh la deff déé (J’espère tu es affamé car c’est du bon dakhine à la viande de mouton que j’ai préparé aujourd'hui) lui répondis-je en m’attaquant à mon nokoss (mixture d'épices)

Pour la préparation du nokoss, je mixai de l’oignon, de l’ail, un piment vert, poivron vert, de l’oignon vert que j’ajoutai à la marmite. Puis j’ajouter une cuillère à café de poivre moulu et une demi-cuillère à café de piment en poudre pour mélanger encore. Lorsque le mélange fut bien homogène, j’ajoutai les piments frais et laisser mijoter encore 20 minutes jusqu’à voir de l’huile recouvrir la surface.

_ Mais où est Nafy ? Demandai-je soudainement à Bassirou

_ Elle m’a dit qu’elle allait s’allonger dans la chambre de Houreye. Mais toi tu ne m’avais dit que mon frère serait là aujourd’hui. Me reprocha-t-il

_ Moi-même j’ignorai qu’il serait là surtout avec son père.

_ En tout cas vue comment oncle Yérim discutait avec ton père c’est certain que c’est en rapport avec votre mariage.

Ravie de cette idée, c’est toute souriante que j’allais égoutter le riz qui avait doublé de volume. Je retirais les piments frais de la marmite pour les réserver à coté avant d’ajouter le riz et remuer en ajustant l’assaisonnement. Je laissais cuire à feu doux pour une trentaine de minutes. J’en profitai alors pour prendre une douche histoire d’enlever l’odeur de friture. Maquillée légèrement, vêtue d’une longue robe bustier en wax évasée alors que je nouais mon foulard comme un turban j’entendis ma mère m’appelait.

Dès mon entrée au salon, Zeus assise à côté de ma mère m’accueillit en sourire. J’ignore ce qui s’était passé dans cette pièce mais l’ambiance semblait bizarre. Mon père tout comme celui de Sir gardaient un visage impassible, quant à Kal’s elle échangeait des sourires avec sa belle-mère. Je pris place à coté de Sir avant que mon père ne prenne parole.

_ Amina nous avons discuté avec le père de Hamdel. S’il est là aujourd’hui c’est pour demander ta main et je la lui ai accordée. Le mariage n’est pas un jeu. Si ça ne dépendait que de moi j’aurais scellé votre union aujourd’hui même mais il se trouve que ton beau-père doit en aviser à ses proches tout comme ta mère et ta grand-mère d’ailleurs ce qui est compréhensible. Alors nous avons convenu de sceller votre union après la Korité comme le ramadan débute le 15 juin alors votre mariage se fera 20 Juillet. M’annonça mon père

Rapidement je fis un calcul mental. Dans un mois et demi je me marierai. Certes cette nouvelle me réjouissait mais me stressait tout autant. Je trouvai ce délai trop court pour préparer le mariage de mes rêves. Plongée dans mes pensées, je faisais déjà le trie de ce par quoi je devais commencer.

_ Amina Zahra Fall ! M’interpella mon beau père en m’extirpant de mes pensées. Comme l’a souligné ton père je suis d’accord pour que votre relation avec mon fils soit légalisée. Je l’ai dit à tes parents et je vais te le redire. Sache que tu es très chanceuse d’avoir un mari comme mon fils. Ce n’est pas parce qu’il est mon fils que je le dis. Hamdel est quelqu’un qui a vraiment du cœur, bien plus que moi en tout cas et il t’aime beaucoup. Soit la bienvenue dans la famille Sy. Ceci n’est pas ta dot car seul ton mari est habilité à te la donner mais un cadeau de ma part pour la préparation de ton mariage. Sortit-il une enveloppe que Zeus récupéra pour moi.

_ Maintenant je vais demander la route. Dès demain je dois retourner à Bruxelles il y’a beaucoup de travail qui m’attend là-bas. Monsieur Leyti vue que j’ai vos cordonnées, nous discuterons après plus amplement au revoir. Se leva-t-il imité par son fils.

_ Sy où allez-vous comme ça rester manger c’est votre belle fille qui a cuisiné aujourd’hui. Leur invita maman.

_ Ce sera pour une prochaine fois si Dieu le veut ! 

Tandis que mon père était à l’avant discutant avec mon beau père, je retenu Sir au salon.

_ Hamal ni fi guay yendou démal goungué sa pape té nieuwate yow rek lay hare. (Sache que tu passeras la journée ici alors va accompagner ton père et reviens. Je n’attends que toi) Lui ordonnai-je fermement.

A sa sortie, je me mis à danser le sabar avant que des applaudissements ne se fassent entendre. Adossé à la porte du salon, Bassirou était mort de rires. Sans hésiter je courus me jeter sur lui et le serra très fort dans mes bras.

_ Tu le mérites et bien plus encore car tu es quelqu’un de bien. Tu ne souhaites que le bien aux autres alors forcément tu auras que le bien en retour. Me chuchota-t-il tendrement.

Nous brisâmes notre étreinte en éclatant de rires après avoir échanger un sourire malicieux à l’arrivée de son frère. Il semblait énervé mais rester silencieux.

_ Je vais appeler Nafy si je la laisse elle serait capable de s’endormir jusqu’au soir. Partit Bassirou

Voulant imiter ce dernier et allait voir où en était le repas, je me vu retenir le bras fermement par Sir.

_ Evite de me donner des ordres à l’avenir et de me dicter quoi faire. Grinça-t-il entre les dents.

_ Nékouniou Israel tamite nakk. Hana do sonou thii haré. Taye mome beussou diam la akk mbeugté. Ya gui mel ni dragon sama kaname diape sa kaname bi fassko akk sa noir. Bouma titeul tamite.

(Nous ne sommes pas en Israel aussi. N’es-tu pas fatigué de te battre ? Aujourd’hui est un jour de paix et de joie. Tu ressembles à un dragon avec ton visage serré et ton noir là. Ne m’effraie pas aussi.) Le taquinai-je en extirpant mon bras de sa prise.

_ Amina koy wakh dragon ? (Amina qui dis-tu dragon ?) Se voulut-il intimidant

J’éclatai de rires en me rapprochant dangereusement de lui.

_ Jean Marie Lepen sort de ce corps. Lui soufflai-je au visage

_ Amina respecte moi je vais devenir ton mari.

_ Devenir mais on y est pas encore.

_ D’accord je prends acte ! Fit-il menaçant

_ Thiey sama gowé saff hana diwou wo sa kaname daffa wekh (Oh ma graine de gowe frit dis-moi tu n’as pas mis de crème aujourd’hui, tu as le visage blanc)

Je le vu froncer les sourcils comme s’il réfléchissait.

_ Il se peut que j’ai oublié surtout avec la visite de papa mais dis-moi c’est quoi le gowé saff.

_ Demande à ton frère ! Je vais servir le repas.

Le dakhine était prêt. Dès que je soulevais le couvercle, le parfum de la pâte d’arachide ainsi que l’huile rouge recouvrant toute la surface m’accueillirent. Dans un bol je vidai le contenu de la marmite avant d’aller dans ma chambre en appelant Nafy. Assise sur mon lit, elle me regardait sortir des cartons de vaisselles puis une nappe blanche inscrit bon appétit dans des cœurs rouges.

_ Nafy en plus d’être ma cousine tu es une bonne amie. Alors tu es la toute première personne à qui j’annonce cette bonne nouvelle. Le 20 Juillet s’il plait à Dieu je me marierai à Sir.

_ Quoi ? Sursauta-t-elle pour se tenir debout les yeux grands ouverts.

_ Ah tu vois en plus des liens qui nous unissent nous allons devenir belles sœurs. C’est formidable non souriais-je.

Elle hocha simplement la tête.

_ Alors prépare toi enceinte ou pas tu m’assisteras en tout. Je te préviens tu es très paresseuse. Tiens étale la nappe au salon, le temps que j’amène le repas pour nos chéris. Lui fis je un clin d’œil pour partir.

Dans la cuisine je surpris ma mère cuillère à la main en train de manger. Dès qu’elle se rendit compte de ma présence, elle arbora un grand sourire avant de porter le pan de son foulard sur ses yeux faisant mine de pleurer.

_ Je t’en prie Kal’s pour l’amour du ciel on a des invités après tu pourras faire ton cinéma à leurs départs.

_ Quoi je suis juste contente que tu te maries enfin. Tu auras vu nos voisins épier la voiture de l’ancien premier ministre. Ah ma fille je suis si fière de toi. Dépêche-toi d’aller récupérer l’enveloppe avant que ta grand-mère ne se l’accapare.

_ Grand-mère n’est pas comme toi, elle m’a remis l’enveloppe mais je l’ai donné à papa. Lui annonçai je en servant une partie du riz sur un plateau ovale en Nikel.

_ Quoi ? Élégance ne m’a rien dit. Tu ne pouvais pas me le remettre tu sais que je garde mieux que ton père.

_ Maman je n’ai pas donné à papa l’enveloppe pour qu’il le garde mais je la lui ai offerte.

Elle ne dit plus rien se contenant juste de me regarder. Avoir après étalé le riz, je déposai deux piments au centre et quatre demi citrons verts autours pour refermer le plateau. Comme accompagnement du dakhine, dans deux sauciers j’avais mis de la sauce piment et dans l’autre du beurre clarifiée plus connu sous le nom de diwe gniorr en wolof.

_ Mais Néné et pour nous ? Tu ne nous sers pas ? S’indigna ma mère en me voyant soulever le plateau.

_ Duplicata stp occupe-toi en j’ai fait le plus difficile. Je dois marquer des points auprès de mon futur mari en prenant bien soin de lui. Il est 14h passé il doit être affamé. Occupes toi de ton élégance et j’en ferai de même avec mon choco.

_ Eh Allah tu aurais dû me donner que des garçons car les filles sont de grandes traitresses.

Je vaquai à mes occupations en la laissant jaser. Dès que je franchis la porte du salon Bassirou se mit à applaudir. Je lui servis alors mon plus beau sourire pour poser délicatement le plat au centre de la nappe étalée sur la moquette. Je ressorti chercher les cuillères ainsi qu’une bouilloire en plastique d’eau tiède avec sa petite bassine et du savon liquide pour se laver les mains. Sans que je n’ai besoin de le dire ils s’installèrent tous les trois autour du plateau.

_ On mange avec une cuillère ! M’informa Nafy alors que je leurs tendais la bouilloire.

Sans mot je rebroussai chemin pour m’installer à coté de Sir en m’accaparant de ses mains pour les laver puis les essuyer. J’en fis de même avant de lui tendre une cuillère.

_ Mais pourquoi te donnais ce mal s’il ne mange pas à la main ? Souligna Nafy.

_ Même en mangeant avec une cuillère on doit avoir les mains propres. Lui répondis-je doucement en soulevant le couvercle du plat.

_ Bismillahi (Au nom d’Allah)  bon appétit ! Leur souhaitais-je en m’emparant d’un torchon propre que j’étalais sur Sir.

_ Drogue douce j’espère que tu aimes le dakhine ! M’adressai-je à Sir qui me fit un nom de la tête.

_ Quel est ce plat ? J’espère que ce n’est pas du Kéthiakh car je déteste.

_ Sérieusement tu ne connais pas ?

_ Je ne suis pas trop fan des plats sénégalais ! Broncha t-il avec une moue arrogante

_ Le dakhine est un plat traditionnel sénégalais fait à base de viande, de pâte d’arachide et de riz. C’est un plat très prisé chez les laobés.

_ Vous  préparez du dakhine comme repas, chez nous maman le cuisinait pour le diner uniquement. Intervenu Nafy en mangeant sans se préoccuper de Bassirou.

_ Certes comme tante Adama certains ont l’habitude de réserver le dakhine pour le repas du soir mais chez nous. Avec les maux d’estomac on évite de consommer le dakhine le soir car c’est un plat riche en gras et souvent pimenté. En plus il est déconseillé de manger des aliments gras tard la nuit.

_ Oh ma cordon bleu il faut que je t’envoie ta cousine pour une formation en cuisine ! S’exclama Bassirou la bouche pleine.

Avec ma main droite je pris une poignée de riz que je tendais vers la bouche de Sir.

_ Niamal taw bou goor doko reutiou deh (Allez goute fils ainé tu ne le regretteras pas) L’amadouai-je

Comme un enfant il se laissa faire. A la fin il déposa sa cuillère par terre et exigea que je le nourrisse devant un Bassirou hilare et une Nafy plus silencieuse que de coutume.......

Continue Reading

You'll Also Like

24.9K 50 8
Histoire compliqué
2.7K 257 5
Dans le jeu des coépouses, une femme doit décider si elle cache ou divulgue l'intimité de son amour pour son mari.
54.4K 161 7
⚠️ Je suis responsable de ce que j'écris, pas de ce que vous lisez. Merci de ne pas signalez. ⚠️ Voici un petit recueil de nouvelles dont certain son...
1.6M 166K 66
- Pourquoi pas ? - Parce.. parce que non seulement je ne te connais que depuis quelques jours en plus je ne suis pas à toi voyons, lâche moi mainten...